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Dieux et déesses en Canaan Empty Dieux et déesses en Canaan

Mer 2 Juin 2021 - 16:01
Dieux et déesses en Canaan

Pour mieux comprendre l’édification du dieu Yhwh dans l’imaginaire juif et judéo-chrétien. Pour voir en perspective les dieux sauveurs des angoisses humaines et porteurs de toutes leurs passions. Pour comprendre que la connaissance vraie est hors du domaine d’un dieu créateur et faiseur de l’histoire.
Sources archéologiques : Göttinnen, Götter und Gottessymbole - Othmar Keel et Christoph Uehlinger – Fribourg 1992
Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes



AGE DU BRONZE MOYEN
(env. 2000 –1550 av JC)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]a fin de l’âge du Bronze ancien (env. 2200 av JC) est caractérisée, en Canaan, par l’effacement de la civilisation urbaine. Les habitants du pays sont essentiellement des pasteurs de petit bétail. Quelques grandes villes demeurent : Megiddo, sur la plaine côtière du nord, et Bethsân, sur la grande plaine centrale. La période intermédiaire égyptienne se situe à la même époque (env. 2200 – 2000 av JC). Lorsque l’époque du Moyen Empire débute en Egypte, le Rétjénou (c’est ainsi que les Egyptiens nomment alors le pays que les textes bibliques appellent Canaan) connaît une urbanisation progressive. A la fin de la XIIe dynastie (1759 av JC), lorsque l’Egypte décline vers une nouvelle période intermédiaire, les villes de Canaan, au contraire, se vitalisent et se fortifient sous l’impulsion des populations assyriennes. L’influence cananéenne s’étend jusqu’au delta du Nil, pour aboutir, vers 1636 av JC, à l’installation de la dynastie Hyksos (« Souverains des pays étrangers »). Elle constitue la XVe dynastie (1636 – 1528 av JC), d’origine cananéenne, avec Avaris pour capitale.
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions

Romains 11:32 Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.
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Mer 2 Juin 2021 - 16:02
Les amulettes qui protègent des maladies,
des dangers, des maléfices.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]ès le Chalcolithique et durant la période du Bronze moyen, boucs et bouquetins font l’objet de représentations ; parfois, seules les cornes figurent le symbole de force et de virilité. Très souvent, le rameau est associé à l’image du caprin, comme symbole de fertilité et de croissance. L’uræus est également figuré. Il représente la défense ou la protection. De nombreuses amulettes ainsi ornées ont été retrouvées. Elles ont pour but d’accroître les forces vitales et de repousser les forces funestes. On possède une représentation de la déesse nue affublée de cornes de bélier. Le lion est aussi un élément figuratif habituel. Il incarne l’agressivité de la déesse, que l’on voit figurée entre un lion et un vautour, en tant que Maîtresse des animaux ou Maîtresse de la steppe. Ainsi est désignée la déesse Ashratum (préfiguration d’Ashérah ) dans les textes akkadiens de cette même période. Associé à un ou deux uræus, le lion se comprend dans une perspective égyptienne de représentation du roi ou de sa puissance.
Le signe en forme d’oméga qui symbolise le vagin vient de Basse Mésopotamie. La déesse nue constitue également un motif typique. Elle porte de grandes oreilles, comme pour signifier qu’elle est prête à entendre celui qui lui parle. Elle est fréquemment représentée entre deux rameaux de palmier. Nettement souligné, le sexe associe la déesse nue à la fertilité. Elle est la puissance mystérieuse qui fertilise la terre. Le lion constitue l’un de ses attributs animaliers. Il souligne le côté majestueux et hautain ; tandis que la colombe témoigne de la tendresse et du penchant de la déesse à l’amour. Les figurines de colombes en argile ont été retrouvées en aussi grand nombre que les figurines de déesses. Les ailes déployées, les colombes sont les messagères de l’amour de la divinité. Un petit édifice (daté 1750-1650 av JC) a été mis à jour près du lac de Génésareth. Il présente la caractéristique d’un alignement d’une dizaine de petites massebôt (stèles). L’une des pierres, grossièrement taillée en forme de femme nue, montre clairement que les pierres dressées n’évoquent pas les seules divinités masculines. Un moule en calcaire atteste que les dieux en armes étaient produits en série.
Le dieu de l’orage se présente vêtu d’un pagne et portant une coiffure pointue. D’une main, il lève une massue, de l’autre, il tient une hache et une corde passée au cou d’un taureau couché. On voit une scène figurant la rencontre du dieu de l’orage avec la déesse qui manifeste ses dispositions en écartant son vêtement. On a aussi un motif secondaire où le dieu est associé à une vache qui allaite, c’est-à-dire à un symbole de fécondité. La silhouette anthropomorphe à tête de faucon se retrouve fréquemment sur les scarabées. Elle caractérise clairement le dieu-roi, c’est-à-dire, Horus. Le fait que ce dieu tienne un rameau ou une fleur à la main, en guise de sceptre, laisse penser qu’il a emprunté ces attributs au dieu cananéen de l’orage. Une telle confusion a bien existé à l’époque des Hyksos en Egypte. Un scarabée qui représente un roi portant la couronne de Basse Egypte, avec une massue dans la main droite et un rameau dans la main gauche, a été mis à jour dans le delta oriental du Nil à El-Daba (emplacement d’Avaris, la capitale des Hyksos).

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Mer 2 Juin 2021 - 16:03
BRONZE RECENT

(env. 1550 – 1150 av JC)


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]a XVIIIe dynastie égyptienne commence avec la réunification du pays du Nil, sous le règne d’Ahmosis (1539 – 1514 av JC), descendant et héritier des rois de Thèbes (XVIIe dynastie). La campagne finale contre Avaris est lancée vers la fin du règne. Après la chute de la forteresse, une armée égyptienne traverse le Sinaï pour prendre le fort de Sharouhen (1518 av JC), important comptoir sous domination hyksos. L’Egypte est désormais assurée de la route du Sinaï et du commerce avec le Rétjénou. Entre le siège de Sharouhen et les campagnes de Thoutmosis III, il n’est fait mention que d’une seule campagne asiatique de Toutmosis Ier qui atteint Byblos, traverse l’Oronte et pousse jusqu’au Mitanni. Les dix-sept campagnes successives de Toutmosis III (1479 – 1425 av JC) (dont la fameuse bataille de Megiddo en 1457 av JC) affirment méthodiquement la domination de l’Egypte sur les routes commerciales cananéennes et assyriennes. Néanmoins, la diversité des situations géographiques et des statuts politiques de chaque cité marque les différences. La plaine côtière et les villes comme Bethsân connaissent une très forte emprise égyptienne. Hasor demeure sous influence assyrienne et anatolienne pendant toute la période du Bronze récent. Il y a alors très peu d’installations sédentaires dans les régions montagneuses de Canaan. Soumise à l’attraction culturelle et religieuse des villes, la population du haut pays nomadise amplement.

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Mer 2 Juin 2021 - 16:03
A – Du culte de la mère à celui du guerrier


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]e temple d’Hasor montre la continuité des traditions autochtones et assyriennes. Entre sa construction, à la fin du Bronze moyen, et son abandon définitif, après la destruction de la ville (XIIIe s. av JC), le temple fut rebâti trois fois sur un même plan de type oblong (également découvert à Megiddo et à Sichem). Des fragments d’une figurine représentant le dieu de l’orage debout sur un taureau, associé au symbole solaire anatolien (la croix à l’intérieur du disque) y ont été retrouvés. Un sanctuaire du dieu lune en la même ville d’Hasor témoigne d’une piété orientée vers les corps célestes.
Le temple de Megiddo, également fondé à la fin du Bronze moyen, semble avoir fait l’objet de quatre reconstructions. On y retrouve des figurines et des pendentifs stylisés de la déesse nue souvent représentée entourée de ses attributs : le palmier, le caprin, le lion et la colombe. Une icône cultuelle (en bronze plaqué d’or) représente un dieu assis portant une haute coiffure. La fleur qu’il tient dans la main l’apparente au dieu de l’orage. Baal-Hadad est, au Bronze récent, ce dieu de l’orage régnant dans la grande plaine d’Isréel. Une figurine, retrouvée dans une tombe, tient une arme de poing levée et un bouclier : les attributs de Reshef (le dieu égyptien de la santé). Au cours de la transition du Bronze moyen au Bronze récent, les déesses nues sont peu à peu remplacées par les dieux guerriers tels Baal et Reshef. La thématique de l’érotisme et de la fécondité cède la place aux représentations guerrières. Le char de combat devient le symbole dominant de la guerre. La première représentation que l’on en possède date du règne de Thoutmosis 1er. L’image du pharaon au combat provient de la XIXe dynastie (1295 – 1286 av JC). Un célèbre ivoire montre un prince sur son char revenant vainqueur du combat ; deux Shasou nus (nomades asiatiques) marchent devant, attachés aux chevaux. Au-dessus, le disque solaire ailé manifeste la bénédiction divine. Parallèlement aux scènes guerrières, on trouve également des scènes festives. Tandis que, sur les représentations du Bronze moyen, les femmes paraissent dans leur nudité pour l’amour, au Bronze récent, elles ne figurent plus que comme servantes. La thématique religieuse est passée de la rencontre avec la déesse au triomphe de l’ennemi.

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Mer 2 Juin 2021 - 16:04
B – Baal-Seth, le dieu sauveur


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]ous avons vu qu’Hasor, ville du nord, ne présente que peu de traces de l’influence égyptienne. Megiddo, ville centrale, témoigne déjà d’une grande ascendance de la religion nilotique. Lachis et les autres cités du sud cananéen sont véritablement dominées par les croyances d’Egypte. La déesse nue du Bronze moyen, qui se tient les seins, est encore très représentée par les figurines populaires en terre cuite de Megiddo. Dans le sud, on voit la déesse nue aux cheveux bouclant sur l’épaule qui tient une tige de papyrus ou de lotus à bout de bras. Il s’agit d’un exemple d’interprétation de la déesse au rameau sous influence égyptienne. Les fouilles du temple de Lachis ont révélé le dessin (sur feuille d’or) de la déesse, debout sur un cheval cuirassé, parée de la couronne d’Atef. Ces deux attributs sont typiques de la déesse guerrière Astarté. Il s’agit d’un déplacement de la déesse du règne de la végétation et des bêtes du désert vers le domaine de la guerre, prépondérant dans l’iconographie du XIIIe s. av JC. La déesse égyptienne Hathor, aux cornes qui enserrent le disque solaire, est très présente à Lachis, où elle tend à supplanter la déesse indigène. Les traces les plus décisives de son culte en pays de Canaan, au Bronze récent, proviennent de Timna (au nord d’Eilat) où la Dame de la turquoise possède son propre sanctuaire. La déesse Maât, dont la plume d’autruche est le premier attribut, Maîtresse de l’ordre équitable, est également présente à Lachis.
En ce même lieu, on a découvert une figuration de Baal-Seth paré de deux cornes de taureau, un long ruban pendant à sa coiffure. D’une main il saisit un serpent cornu, de l’autre, il brandit un cimeterre. Sur une représentation différente, il porte des ailes de façon égyptienne et brandit une lance pour triompher du serpent cornu. En Egypte, le serpent symbolise les menaces des ténèbres nocturnes ; en Canaan, il figure les assauts de la mer. Par l’association de Baal et de Seth en lutte, le serpent devient le symbole de tous les dangers. Le dieu qui le combat devient le dieu sauveur. L’expression « aimé de Rê » se trouve sur des scarabées égyptiens représentant le dieu triomphant du serpent. Les représentations de Baal luttant avec le lion montrent que le combat de Baal-Seth ne se limite pas à une seule puissance néfaste. Il s’agit d’un combat contre toutes les adversités. De sa fusion avec Seth, Baal, le dieu de la fertilité de la terre, acquiert donc le titre de Sauveur.
A côté des dieux égypto-cananéen tels que Reshef et Baal-Seth, plusieurs dieux strictement égyptiens sont présents en pays de Canaan, plus particulièrement dans le sud. Amon est bien représenté à Lachis depuis la fin de la XVIIIe dynastie (début XIIIe s. av JC), ainsi que Rê-Horakhty (Horus de l’horizon), représenté avec une tête de faucon, et Ptah. Au XIIIe s. av JC, ces divinités sont ici très populaires. La forme humaine qui prédomine sur les sceaux-amulettes égyptiens du Bronze récent, particulièrement dans le sud du pays de Canaan, est celle du pharaon. Elles montrent comment, dès l’enfance, l’élu des dieux est assis en vainqueur sur les neuf arcs (désignation traditionnelle des pays asiatiques ennemis) et comment il est conduit par deux dieux, généralement Amon et Rê-Horakhty. A l’amour que les dieux lui témoignent, il répond par sa filiale loyauté.

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Mer 2 Juin 2021 - 16:04
C – La puissance d’Amon


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]etsân occupe une position stratégique qui explique qu’elle a constitué un centre égyptien important à partir du XVe s. av JC et, particulièrement, au XIIIe siècle. La cité domine la porte orientale de la grande dépression qui sépare la Galilée de la région montagneuse centrale. Elle est au croisement de la route qui conduit de la Méditerranée au Jourdain et de celle qui suit la vallée du fleuve. Les fouilles archéologiques montrent que la tradition autochtone est représentée par des figurines populaires en terre cuite, alors que l’art monumental et les icônes en matériaux précieux appartiennent à la tradition égyptienne. Une stèle représente l’architecte égyptien Amenemopet et sa famille en train de rendre leurs devoirs au dieu Mekal ; assis sur un trône, le dieu de Betsân est figuré à la manière égyptienne. Les figurines en terre cuite de la déesse nue sont aussi nombreuses qu’à Megiddo. La nudité exprime une singularité typiquement cananéenne. La déesse en train d’allaiter est une personnalité autochtone qui adapte le modèle égyptien d’Isis et d’Horus. Dans les matériaux riches et l’art monumental, la déesse s’adapte, comme le dieu de la cité, au canon égyptien. On la voit de profil, revêtue d’un long vêtement, tenant dans une main le sceptre-fleur, dans l’autre le signe de vie (Ankh), et coiffée de la couronne d’Atef. La déesse, qui jouit d’une ferveur particulière à Betsân, est identifiée à Anat, la Dame du ciel et des divinités. Elle apparaît fréquemment en divinité guerrière.
Les guerres et les troubles placent les divinités masculines au premier plan aux XVe et XIVe s. av JC. Cette tendance se renforce au XIIIe siècle, en même temps que l’influence égyptienne s’accroît. Le loyalisme est mis en valeur dans un certain nombre de représentations, où l’on voit vizirs et fonctionnaires égyptiens rendre hommage au pharaon ou adorer Amon. Une scène habituelle montre le pays de Canaan aux pieds du pharaon, au terme d’une campagne. Par sa puissance, le souverain asservit les peuples asiatiques avec la bénédiction d’Amon, de Rê-Horakhty ou d’une divinité autochtone. Très présent en pays de Canaan dès la XVIIIe dynastie (1539 – 1295 av JC), Amon occupe la première place sous le règne de Ramsès II (1279 – 1213 av JC). Généralement représenté en sphinx-bélier ou par une simple tête de bélier, plutôt que de façon anthropomorphe, Amon jouit d’un culte intense à Betsân.

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Mer 2 Juin 2021 - 16:05
PREMIER AGE DE FER

(env. 1250 – 1000 av JC)

A partir de 1250 av JC env., de nombreuses petites installations non fortifiées se constituent dans la région montagneuse. Le Premier âge de fer est une période de transition, caractérisée par de larges chevauchements. Au début du XIIe s. av JC, les Philistins commencent à construire des cités à Ashdod et à Acron. Mais Lachis, Megiddo et Betsân sont encore solidement tenues par les Egyptiens, du moins sous Ramsès III (1184 – 1153 av JC). Gaza est la capitale provinciale.

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Mer 2 Juin 2021 - 16:06
La relation du dieu sauveur Baal-Seth
et du dieu solaire Amon


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]e nombre des divinités s’est réduit par rapport au Bronze récent, bien que les cultes égyptiens se soient largement perpétués en pays de Canaan au Premier âge de fer. Au XIIIe – XIIe s. av JC, ceux-ci sont principalement localisés dans les cités contrôlées par l’administration coloniale. Le culte d’Amon joue un rôle prépondérant à Gaza, où son service est repris par les Philistins. La vénération de son nom s’est propagée dans tout le pays, avec l’attrait des amulettes-sceaux. Les images caractéristiques, telles que le sphinx-bélier, la tête de bélier ou le roi-sphinx disparaissent. Il n’est pas rare que le lion figure le Roi des dieux. L’écriture cryptographique permet d’exprimer l’être d’Amon comme celui qui est caché, autant que comme lion. Le culte du dieu égyptien influence la représentation du dieu cananéen El.
Nous avons vu que l'attraction du dieu égyptien Seth sur le dieu cananéen Baal est parvenue jusqu’à les confondre. A côté d’Amon, plusieurs représentations montrent Baal-Seth en dieu ailé portant un bonnet à cornes, parfois debout sur un lion, et un autre dieu, tout aussi dominateur, sur une bête cornue. Le lion n’est pas ici un attribut animalier, mais l’adversaire qui s’identifie à Môt, le dieu cananéen de la sécheresse et de la mort. Nous avons vu que Baal-Seth apparaît, au Bronze récent, en lutte avec le serpent, mais également avec le lion. Alors qu’au Bronze moyen l’orage et la fertilité caractérisent Baal, en tant que dieu principal de Canaan, au Bronze récent, sa fusion avec Seth privilégie ses aspects guerriers. Baal-Seth combattant le mal est mis en relation avec le dieu soleil dont il devient le confident. Au Premier âge de fer, la relation entre Baal-Seth et Amon est établie. L’autre dieu debout sur la bête cornue, dont nous avons indiqué la présence, est identifié à Reshef sur la gazelle. L’une des variantes de la thématique du triomphe et de la domination figure une divinité qui soulève un ou deux crocodiles ou encore deux scorpions par la queue. Il s’agissait primitivement de l’enfant sauveur Horus. Comme toutes les représentations d’animaux, le taureau revêt une signification polysémique. Seul le contexte permet de connaître le sens du symbole. En tant qu’attribut animalier du dieu de l’orage, le caractère combatif du taureau peut être aussi marqué que celui de la fécondité.
Les deux représentations majeures du système religieux du Premier âge de fer, Baal-Seth et Reshef, ont, avec l’archer qui tire sur les caprins, les lions et les hommes, leur correspondant dans le système symbolique politique et social. Les traditions égyptiennes se perpétuent avec vitalité, particulièrement sur la plaine côtière du sud. Cela n’empêche pas la disparition de Ptah (le dieu créateur de Memphis) et de plusieurs traits caractéristiques, tels le sphinx-bélier de la glyptique d’Amon, la tête de faucon d’Horus triomphant, l’uræus et la couronne de l’archer. L’image du fonctionnaire rendant hommage ou du pharaon en adoration devant une divinité, si courante au Bronze moyen, est abandonnée. L’unique motif du Bronze récent à survivre au Premier âge de fer sous sa forme authentiquement égyptienne est celui du roi qui terrasse les ennemis.
Le système des symboles iconographiques du Premier âge de fer signale deux caractères forts et distincts. Le premier valorise la puissance et la domination. Pour les anciens nomades qui colonisent maintenant les montagnes, la dimension religieuse de Baal se manifeste dans la fondation des nouvelles cités. Elles portent des noms, que nous retrouvons dans les textes bibliques, tels que Baal-Sephon (Ex. XIV, 2), Baal-Meon (Nb. XXXII, 37), Baal-Gad (Jos. XI, 17), Baalath-Beër (Jos. XIX, 8), Baal-Perasim (2 S. V, 20), Baal-Hasor (2 S. XIII, 23), Baal-Shalishah (2 R. IV, 42), Baal-Amon (Ct. VIII, 11). Le second caractère de la symbolique réside dans le désir de fécondité marqué par les femelles en train d’allaiter.

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Mer 2 Juin 2021 - 16:07
DEUXIEME AGE DE FER (1)

(env. 1000 – 900 av JC)


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]e Premier âge de fer se caractérise par une civilisation villageoise éparpillée en de nombreuses et petites installations montagnardes. Au Deuxième âge de fer, un changement se produit dans la physionomie de l’habitat. Les petits établissements de montagne sont abandonnés, après seulement quelques générations d’occupation, et la population se regroupe dans de gros villages, dont certains se développent jusqu’à devenir de véritables villes fortifiées. Dans le même temps, un royaume israélien se constitue sous l’égide d’une monarchie unifiée. Selon le récit biblique, Saül est le premier roi fondateur. David élargit le domaine en prenant les villes cananéennes, dont le rôle devient prépondérant sous le règne de Salomon (1 R. IX, 15-19). La nouvelle urbanisation du Xe s. av JC ne revêt pas l’ampleur de la civilisation urbaine du Bronze récent. Le système des cités princières ne s’est finalement conservé que dans les territoires philistins, avec Gaza, Ashkelon, Ashdod et Acron. Dans les territoires israéliens, les villes du Deuxième âge du fer A sont habituellement bien plus petites que les ruines sur lesquelles elles s’élèvent. Elles perdent leur superbe du fait qu’elles se trouvent désormais intégrées dans un domaine royal. On ne retrouve pas ces grands temples citadins du Bronze récent qui diffusaient les coutumes religieuses. La rupture dans la tradition cananéenne, qui s’amorce au XIIIe s. av JC avec la dispersion des populations, devient maintenant perceptible. La construction ou la reconstruction des temples revêt un intérêt national et non plus seulement urbain.
Les textes bibliques décrivent Salomon comme un grand roi d’Israël qui entretient des relations commerciales avec tous les peuples alentours (1 R. IX-XI). Or, un siècle de fouilles archéologiques (qui, malheureusement, ne peuvent être entreprises sur les lieux même du temple de Jérusalem) ne confirme aucun des récits traditionnels sur la monarchie unifiée ; ni sur les règnes de Saül (env. 1020 – 1000 av JC), de David (env. 1000 – 960 av JC) et de Salomon (env. 960 – 930 av JC). Si l’âge d’or de la monarchie israélienne s’est bien déroulé selon les récits bibliques, il ne dura qu’un siècle. La division entre le royaume d’Israël au nord et celui de Juda au sud suit la mort de Salomon et la campagne du pharaon Shéshonq Ier (XXIIe dynastie) en 925 av JC. Les relations et les échanges culturels et commerciaux entre Israël et la Phénicie (1 R. V, 15-26 ; VII, 13-14 ; IX, 10-14 ; X, 22), d’une part, et l’Assyrie (I R. X, 28), d’autre part, exercent une forte influence culturelle qui, toutefois, ne suscite pas une véritable reprise des traditions cananéennes. Salomon est également proche de l’Egypte et du pharaon (probablement Hor-Psousennès II -959 – 945 av JC-), dernier souverain de la XXIe dynastie), dont il épouse la fille. Après avoir pris Gezer aux Cananéens, le pharaon donne la cité en dot à sa fille ; Salomon la fait reconstruire (1 R. IX, 16-17).

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Mer 2 Juin 2021 - 16:07
A - Dans la procession des dieux et des déesses,
Yhwh vient du Sinaï et de Séir



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]’émiettement de la province égyptienne de Canaan et la constitution de domaines royaux locaux favorisent l’émergence de dieux tutélaires : Yhwh (Yahvé) pour Israël et Juda, Dagon (le dieu Dagan des phéniciens) pour la Philistie, Milkom pour Ammon, Kamosh pour Moab et, plus tardivement, Qaus pour Edom. Néanmoins, le dieu suprême égyptien Amon-Rê conserve tout son aura. Les principaux dieux des peuples sont des dieux de l’orage, du type du dieu assyrien Baal-Hadad, ou des dieux guerriers, dans la continuité de Baal-Seth.

Au Premier âge de fer A, le Maître des crocodiles égyptien suscite la forme asiatique du Maître des scorpions. Une dissociation plus nette du modèle égyptien s’exprime avec le Maître des autruches, dont le motif se perpétue dans l’intérieur du pays. Le Maître des autruches est la figure dominante de l’iconographie sigillaire du Deuxième âge de fer A. L’autruche amène à rechercher les origines de la divinité dans la steppe redoutable, hors des terres cultivées de Canaan. C’est de là que surgit également le dieu Yhwh, originaire du domaine des Shasou au sud-est du pays : « Yhwh est venu du Sinaï et de Séïr il s’est levé pour eux, il a resplendi depuis le mont Paran et il est arrivé à Meribah de Qadès. » (Dt. XXXIII, 2).

Nous avons vu la déesse Astarté représentée debout sur un cheval cuirassé au Bronze récent. Sur les amulettes-sceaux du Deuxième âge de fer A, le cheval devient, à la fois, son animal de selle et la représentation qui la supplée, selon la tendance qui écarte les représentations anthropomorphes. Le cheval est aussi associé au scorpion, à la colombe, à l’arbre ou au rameau, qui sont précisément les attributs de la déesse. En tant que Maîtresse des animaux, elle n’est jamais représentée que sur le lion ou sur le cheval de guerre. L’attribut animalier n’efface pas la relation à la végétation, dominante pour la déesse au rameau du Bronze moyen et du Bronze récent. Au Deuxième âge de fer A, la déesse en relation avec la végétation se retire finalement, au profit de l’arbre stylisé. Il devient son parfait symbole ; tandis que toute autre représentation anthropomorphe de déesses s’accompagne d’animaux.

Le taureau combattant devient une image symbolique courante. Une scène figurée sur un scarabée montre le taureau renversant le lion sous le cercle solaire et le croissant lunaire. Il s’agit là d’un combat entre deux puissances divines. Le taureau évoque probablement Baal, le dieu de l’orage, et le lion vaincu, Môt, le dieu de la sécheresse. C’est un exemple de la tendance à figurer les divinités par leurs attributs animaliers ou par les symboles célestes. La représentation de Yhwh, le dieu guerrier, sous la forme de deux veaux d’or que Jéroboam Ier (roi d’Israël -930 – 910 av JC-) fait placer dans les sanctuaires de Béthel et de Dan, peut se rattacher à cette nouvelle tradition. Une nette influence de l’Assyrie se perçoit dans les représentations du croissant lunaire orné des deux houppes pendantes qui désignent le dieu lunaire de Haran (connu en Canaan dès le Xe siècle). Le recul des représentations anthropomorphes et la multiplication des symboles astraux signale la fin de la domination religieuse égyptienne et la nouvelle orientation culturelle d’Israël vers la Phénicie et l’Assyrie.

Les icônes de bénédiction, qui représentent les troupeaux et les animaux allaitant ou les scènes de caprins devant l’arbuste évocateur d’un bon pâturage, rejoignent les formules de bénédiction et de malédiction de Dt. VII, 13 ; XXVIII, 4, 18, 51, quand la fécondité du troupeau traduit la bénédiction du dieu Yhwh, Les entités représentant la relation à la nature et à l’élevage se libèrent de la déesse et deviennent objets de vénération par elles-mêmes. Un ensemble de scarabées typiques du Deuxième âge de fer A, découvert au cœur d’Israël, porte un arbre stylisé flanqué de deux formes humaines aux bras levés en signe d’adoration. Il s’agit d’une indication claire concernant le culte des arbres sacrés en Israël et en Juda aux Xe et IXe s. av JC. L’association constante de la déesse avec le palmier, au Bronze moyen et au Bronze récent, appelle à voir la déesse Ashérah et le culte des Ashérim (les attributs de la déesse) en ces représentations Une image montre un personnage assis sur un trône. Il semble représenter le dieu El devant son Ashérah, en présence d’un adorateur. L’arbre connaît diverses variantes, mais il s’agit habituellement d’un palmier dont les racines sont figurées en une sorte de bulbe. Deux textes bibliques présupposent l’usage d’enterrer les morts sous des arbres sacrés : Déborah (la nourrice de Rébecca) « sous le Chêne qu’on appela du nom de Bakouth (Pleur) » (Gn XXXV, 8) ; Saül et ses fils « sous le Tamaris » (1 S. XXXI, 13) ou « sous le Térébinthe » (1 Ch. X, 12). Si la coutume est liée à l’idée de la terre comme sein maternel fécond, elle suppose que le défunt jouit de la vitalité de l’arbre. Les tombes patriarcales sont disposées près des arbres sacrés de Sichem et de Membré. La tradition biblique associe plusieurs sanctuaires israéliens à des arbres sacrés : le Chêne de Moréh (Gn. XII, 6) et le Térébinthe à Sichem (Gn. XXXV, 4) ; les Chênes de Mambré (Gn. XVIII, 1) ; le Tamaris à Bersabée (Gn. XXI, 33) ; le Térébinthe à Ophrah (Jg. VI, 11) ; le Chêne de Saanaïm, à Qadès (Jg. IV, 11).

Nous avons vu que les nombreux temples des cités qui existent au Bronze récent ne sont que ruines au Premier âge de fer A, du moins au cœur d’Israël. Le culte officiel du royaume se concentre sur un petit nombre de temples situés à Béthel, à Dan, à Jérusalem, un peu plus tard à Samarie. Les cultes domestiques comblent les vides. Ils sont dédiés au dieu Baal et à la déesse Ashérah. On a trouvé un support cultuel en forme de maquette de sanctuaire à Taanak. Il comporte plusieurs registres superposés. Lions et chérubins alternent comme bêtes de garde. Le registre supérieur est orné de deux volutes tournées vers l’extérieur, à côté des supports à offrandes. Le registre inférieur figure une Maîtresse des lions nue. Le troisième registre, en relation avec la déesse, représente l’arbre stylisé flanqué de deux lions et de deux caprins qui se hissent sur leurs pattes arrières pour grignoter le feuillage. Le deuxième registre ne comporte qu’un seul couple de chérubins qui entourent une ouverture frontale. L’on comprend la succession des quatre registres ou des quatre étages au sens d’une sacralité qui s’élève du chaos maîtrisé au cosmos ordonné. Si la Maîtresse des lions indique le domaine extérieur du désert, les chérubins ouvrent l’accès au domaine sacré, dans lequel se retrouve une Ashérah sous la forme de l’arbre dispensateur de bénédictions. Le registre supérieur représente le saint des saints ou le sanctuaire lui-même. Le cheval qui va l’amble y figure l’attribut animalier de la déesse Anat ou Astarté, réceptrice de l’offrande. Le disque solaire ailé symbolise le ciel qui couronne le sanctuaire. Il exprime la réunion du temple terrestre avec la sphère céleste.

Parmi les fragments de supports cultuels, il faut noter la représentation d’un Shasou cananéen (nomades connus dans la période du Bronze récent), les cheveux coiffés vers le haut et la barbe pointue. En rapport avec le culte domestique, de nombreuses figurines représentent une femme nue ou vêtue, qui tient un disque contre la poitrine. Il s’agit probablement d’un tambourin. Dans les textes bibliques les femmes jouent de cet instrument, lors de célébrations de victoires militaires : « Miriam, la prophétesse, sœur d’Aaron, prit le tambourin en sa main, et les femmes sortirent derrière elle avec des tambourins et en chœur. » (Ex. XV, 20). Il semble que les adoratrices au tambourin remplacent progressivement les représentations de la déesse nue.

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Mer 2 Juin 2021 - 16:07
B - Le temple de Jérusalem


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]es sources archéologiques permettent de constater quelques concordances entre l’iconographie du Deuxième âge de fer A et les textes bibliques (1 R. VI-VII ; 2 Ch. III-IV ; Ez. XL-XLI). Pour le plan d’ensemble, le temple de Jérusalem se situe dans la tradition assyrienne de la structure oblongue, avec vestibule ou antes. Nous avons vu précédemment l’importance des relations commerciales et artisanales développées par Salomon avec la Phénicie et l’Assyrie. Toutefois, la tripartition de la construction en vestibule, ante-cella et cella, est déjà attestée dans les temples fortifiés cananéens du Bronze moyen et du Bronze récent. Il se peut que, contrairement à la tradition biblique, Salomon n’ait pas véritablement construit à neuf le temple de Jérusalem, mais qu’il ait restauré un temple cananéen préexistant « sur l’aire d’Arawnah le Jébuséen. » (2 S. XXIV, 18). En ce lieu, avant Salomon, « David bâtit un autel à Yhwh. » (2 S. XXIV, 25).
Le Saint des Saints ou « la Maison intérieure » (1 R. VI, 16, 19) est présenté comme un cube de bois mesurant vingt coudées de côté et recouvert d’or, suivant la tradition égyptienne des chapelles divines. Il semble finalement que le temple réponde à un ensemble de traditions : phénicienne, assyrienne et égyptienne. Primitivement, les deux chérubins protégeaient le Propitiatoire (le couvercle de l’Arche) en étendant leurs ailes au-dessus, tout en se faisant face (Ex. XXV, 18-20). Dans le temple de Salomon, ils sont placés au centre du sanctuaire, l’un à côté de l’autre. Leurs ailes déployées mesurent dix coudées d’envergure. Elles se touchent (la gauche et la droite), sans qu’il soit précisé qu’elles protègent l’arche. Il semble plutôt que les chérubins forment de leurs ailes un trône comme nouveau symbole de la présence du dieu invisible, en correspondance avec l’architectonique du temple. Yhwh était primitivement représenté par sa propre parole déposée dans l’Arche sacrée. Il l’est désormais par les chérubins qui deviennent les attributs ou les symboles de sa présence. Le motif de chérubins ou de sphinx porteurs de trônes se retrouve à Megiddo au Bronze récent et au début du Premier âge de fer A. Mais il est vraisemblable qu’une telle représentation vienne de Phénicie, où des trônes de chérubins sont attestés à partir de la fin du IIe millénaire. On possède une image du roi Ahiron de Byblos, contemporain de Salomon, siégeant sur un trône de chérubins. Créatures hybrides, les chérubins réunissent le meilleur des créatures : le corps du lion, les ailes de l’aigle, la tête de l’homme. Ces êtres mythiques accordent leurs qualités au dieu suprême ou au roi tout-puissant qui siège sur le trône qu’ils portent ou qu’ils forment de leurs ailes étendues. Les ailes extérieures relevées, les chérubins assurent le rôle de gardiens. C’est avec cette fonction qu’ils apparaissent sculptés en relief sur les murs de la Maison, à l’entrée du sanctuaire et à l’entrée du temple.
Au Bronze moyen, le lion est un attribut de la déesse. Au Deuxième âge de fer A, il est repris comme attribut animalier de Baal-Seth. On retrouve les lions, sculptés avec des bovins et des chérubins sur les bases qui soutiennent les dix bassins d’airain, dans le rôle de gardiens contre les mauvais esprits. « La Mer d’airain qui avait dix coudées de bord à bord » (1 R. VII, 23) est un vaste bassin, en cercle parfait bordé de coloquintes, qui symbolise la mer originelle. Il est soutenu par douze bovins alignés par trois en direction des quatre points cardinaux, qui renvoient indubitablement au dieu de l’orage, tel Baal-Hadad. Les représentations de palmes et de fleurs sur les murs du temple, les vantaux des portes et les objets du culte, n’ont plus la force symbolique de la vie et de fertilité qu’elles revêtaient en tant qu’attributs de la déesse. Elles apparaissent comme une mise en relation avec les puissances naturelles, pour exprimer la grandeur du dieu suprême, garant de l’ordre de la nature. Devant le vestibule se dressent deux colonnes, nommées Yâkîn (il rend ferme) et Boaz (par lui la force), dont les chapiteaux en forme de lotus et ornés de grenades empruntent à l’Egypte les symboles de la régénération.
Chaque élément constituant le décor du temple de Jérusalem trouve une correspondance avec la tradition iconographique cananéenne du Bronze récent et les créations artistiques d’Assyrie, de Phénicie et d’Egypte. Les descriptions qui nous sont données par 1 R. VI-VII sont vraisemblables. Dans le Saint des Saints, au cœur même du système symbolique de la religion royale, sous la monarchie unifiée d’Israël, le trône de chérubins signale l’idée d’une divinité royale. Celui qui demeure dans le temple et siège sur ce trône ne peut être imaginé autrement que souverain tout-puissant.

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Mer 2 Juin 2021 - 16:08
DEUXIEME AGE DE FER (2)

(env. 925 – 700 av JC)

A – La scission en deux royaumes : Israël et Juda


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]a monarchie unifiée d’Israël s’arrête avec la mort de Salomon, vers 930 – 925 av JC. Les archéologues font coïncider le Deuxième âge de fer A avec cette période royale considérée par Israël comme son âge d’or (1030 – 930 av JC). Le Deuxième âge de fer B se poursuit jusqu’au dernier tiers du VIIIe s. av JC. Israël et Juda forment deux royaumes distincts qui coexistent avec d’autres royaumes (Moab, Ammon, Aram) et les puissantes cités phéniciennes et philistines. Jéroboam, prétendant au trône de Salomon, était jusque-là réfugié à Tanis, à la cour du pharaon Shéshonq 1er (945 – 924 av JC, fondateur de la XXIIe dynastie). Le récit 1 R. XII, 14 veut que la scission du royaume de Salomon entre Roboam (roi de Juda) et Jéroboam (roi d’Israël) ne vienne que de la répartition inégale des taxes et des corvées au profit de la tribu de Juda.
L’influence de l’Egypte est restée très importante durant le Deuxième âge de fer A. Shéshonq Ier s’intéresse au pays de Canaan. Il évite la montée en puissance de Jérusalem et accueille les adversaires de Salomon : Hadad l’Edomite, à qui il donne pour femme une de ses belles-sœurs (1 R. XI, 19), et Jéroboam, l’Ephraïmite (1 R. XI, 40). Peu après la mort de Salomon, Shéshonq Ier entreprend une campagne victorieuse contre le royaume de Juda : « En la cinquième année du roi Roboam, il advint que le roi d’Egypte Shéshonq monta contre Jérusalem. Il prit les trésors de la Maison de Yhwh et les trésors de la Maison du roi, il prit tout. » (1 R. XIV, 25). Les faits sont confirmés par la liste des villes conquises gravée sur les murs du temple d’Amon à Karnak et par un fragment d’une stèle de victoire, portant les cartouches du pharaon, trouvé à Megiddo (de la tribu de Manassé). La campagne de Shéshonq 1er n’épargne pas le royaume d’Israël, qui semble avoir manqué de fidélité à l’Egypte. Lorsque Jéroboam fait réaliser deux veaux d’or pour les placer l’un à Béthel et l’autre à Dan dans le but de casser l’attrait du temple de Jérusalem, les paroles qui lui sont prêtées en appellent, en effet, à la tradition de l’Exode, dans le sens d’une propagande anti-égyptienne : « Voici tes dieux, Israël, qui t’ont fait monter du pays d’Egypte. » (1 R. XII, 28).
Le royaume d’Israël, avant la scission, ne doit pas être aussi grandiose que le veulent les textes bibliques, puisqu’il est ignoré de l’histoire et que l’on cherche vainement quelques traces archéologiques significatives de son existence. Après la scission, le royaume de Juda devient un territoire insignifiant, replié sur Jérusalem. A l’écart des routes commerciales, il conserve l’influence égyptienne. Le royaume d’Israël domine Juda et contrôle les grandes routes commerciales qui traversent ses territoires. Il bénéficie de bonnes relations et cultive des intérêts communs avec les villes phéniciennes et araméennes ; au point de former des alliances contre la puissante Assyrie. Israël et la Phénicie ont une parenté culturelle qui s’exprime dans les domaines linguistique et épigraphique. Alors que le dialecte judéen est comparable à l’ammonite et au moabite, le dialecte israélien est proche du phénicien.

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