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Arlitto
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Moyen Âge.. Empty Moyen Âge..

Ven 28 Mai 2021 - 10:25
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Moyen Âge


Les événements qui ont marqué cette période. Grandes épidémies. Personnages et civilisations.


Haut Moyen Âge


Clovis

Le Royaume Franc

En 482, l’avènement de Clovis marque une étape décisive de l’histoire occidentale. Devenu chrétien, le nouveau roi unifie la quasi-totalité de la Gaule. De la vallée du Rhin aux Pyrénées, le pays devient le royaume des Francs.


L’histoire de Clovis c’est aussi l’histoire de l’unification d’une nation qui deviendra un jour la France.


L’invasion des Francs
Lorsque Clovis vient au monde, vers 466, l’Empire romain d’Occident vit ses dernières années.


Pour maintenir leur pouvoir aux confins de l’Empire, les Romains s’appuient sur la force militaire des Barbares francs.


Childéric, le père de Clovis, était un barbare franc, mais également un général romain, comme l’attestent les insignes Romaines retrouvées dans sa tombe.


Les barbares sont donc au service de Rome.


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Un Barbare, peut-être Franc. Le vêtement collant, à manches longues, est radicalement différent de la toge romaine. Ve siècle. Musée de Dumbarton Oaks, Washington

Les tribus franques appartiennent au groupe des Germains occidentaux. « Franc » vient de « frekkr » qui signifie « hardi » ou « courageux ».


À partir de 407, les Francs profitent de l’affaiblissement de l’Empire romain pour progresser vers l’ouest.


Vers 450, ils se répartissent en deux grands groupes :



  • Les Francs du Rhin (Ripuaires) installés entre Trèves et Cologne

  • Les Francs Saliens installés entre le Rhin et l’Escaut


Ils sont divisés en de multiples royaumes.
En 457 apparaît le royaume de Tournai, celui de Childéric.
Durant le Ve siècle, l’Empire romain d’Occident s’est fractionné :



  • Les Ostrogoths règnent sur l’Italie

  • Les Wisigoths dominent l’Espagne et le sud de la Gaule

  • Les Burgondes occupent un territoire plus vaste que notre Bourgogne actuel puisqu’il englobe le Jura, une grande partie de l’actuelle Suisse et une partie de la vallée du Rhône



L’avènement de Clovis
Comme son père, Clovis est un soldat et un vrai chef de guerre. Mais, contrairement à son père qui défendait les Romains, Clovis va les combattre. Il n'a que 15 ans quand il succède à Childéric.


À son avènement en 482, il n’y a plus d’Empire d’Occident. Seul subsiste, autour de Soissons, un dernier foyer d’autorité romaine, dirigé par Syagrius.


En 486, Clovis s’attaque à Syagrius et s’installe à Soissons. Son intervention est un véritable coup d’État contre les Romains.


Il a l’intelligence de ménager les autorités ecclésiastiques, seule structure administrative encore en place.


Le vase de Soissons
Les campagnes du roi, qui est encore païen, se font en ménageant les prêtres. L’épisode célèbre du vase de Soissons en est la meilleure illustration.


Après la prise de Soissons, Clovis essaye de soustraire un magnifique vase d’église au butin que ses guerriers s’apprêtent à se partager.


En effet, un prélat, peut-être déjà Remi (le futur saint Remi), évêque de Reims, réclame pour son église un vase qui fait partie du tribut.


Furieux de cette entorse aux usages de la guerre, un des soldats préfère briser le vase plutôt que de le restituer.


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L'épisode du vase de Soissons (miniature)

Un an plus tard, Clovis punit le rebelle en lui fendant le crâne de sa propre hache, et il dit, selon la légende : « Ainsi as-tu fait au vase, à Soissons ! »
En fait, la chance de Clovis est d’être resté païen. Il demeure ainsi ouvert à la prédication de l’Evangile et à une conversion possible au christianisme.
C’est ce qui lui vaudra l’appui de l’Église.


La conversion de Clovis
Pendant 10 ans, Clovis s’empare des dernières propriétés impériales. Il poursuit son expansion territoriale :



  • Il atteint la Loire

  • Lance des raids en Aquitaine

  • Entre en contact avec les Bretons d’Armorique


En 496, il épouse la catholique Clotilde qui, malgré tous ses efforts, ne parvient pas à l’amener à la foi chrétienne.


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Le Christ, équipé comme un guerrier franc, triomphe du Mal, symbolisé par un serpent. Art populaire auvergnat du Ve siècle, Grezin, Puy-de-Dôme

Au cours de la bataille de Tolbiac (aujourd’hui Zülpich, près de Cologne), Clovis fait vœu de se convertir au christianisme si Jésus-Christ lui accorde la victoire.
Ayant été exaucé, Clovis accepte de suivre l’enseignement de saint Rémi.


Son baptême est célébré à Reims à Noël 498 (date approximative, car inconnue). Ce baptême fait du roi Franc le champion de l’orthodoxie chrétienne. Il lui assure surtout l’appui de l’Église aussi bien dans son royaume que dans tous les royaumes soumis à des souverains ariens.


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Baptême de Clovis par l'évêque de Reims, saint Rémi (Vie de saint Remi, IXe-Xe siècle)

La Gaule de la fin du Ve siècle est essentiellement païenne. Les peuples germaniques installés à ses confins sont des chrétiens, mais des chrétiens hérétiques que l’on appelle les ariens. Ils nient la divinité du Christ. L’arianisme est une doctrine selon laquelle Jésus, Fils de Dieu, ne peut lui-même être Dieu. De ce fait, le dogme de la Trinité, qui affirme l’unité de Dieu tout en maintenant l’existence de trois Personnes, est nié.


Tous les peuples barbares sont des ariens à l’exception des Francs.


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Tête de Christ. Sur cette fibule d'or, le monde barbare et chrétienté se rejoignent : les griffons et les entrelacs sont germaniques ; les symboles sont chrétiens, l'alpha, l'oméga et le chrisme représentant le Christ (VIIe siècle, Bibliothèque nationale, Paris)



À la conquête de la Gaule
En 505, Clovis refoule les Alamans au-delà du Rhin. En 506, il réunit une coalition contre le roi Wisigoth Alaric II, maître du quart sud-ouest de la Gaule.


Et, en 507, il écrase Alaric et son armée à Vouillé, près de Poitiers. La bataille de Vouillé met fin à la puissance des Wisigoths qui dominent le sud de la France.


Voilà Clovis maître de l’Aquitaine.
L’intervention de Théodoric, roi des Ostrogoths, lui interdit l’accès à la Méditerranée. Le Languedoc appartient toujours au royaume wisigoth, replié en Espagne.


Clovis passe les dernières années de son règne à éliminer les autres rois saliens, ses parents, et impose la reconnaissance de son autorité aux Francs du Rhin.


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Évocation native de Clovis (Gravure pour le Plutarque français, Paris, Arts déco.)

En 511, maître d’un royaume qui s’étend de la vallée du Rhin aux Pyrénées, il s’installe à Paris.


La même année, il réunit à Orléans le premier concile national des Gaules, qui rassemble 32 évêques.


Il meurt le 27 novembre 511 et est enterré dans la basilique des Sainsts-Apôtres.A la mort du Mérovingien, seul le vieux royaume des Burgondes lui échappe encore.


Chef de guerre, conquérant barbare, Clovis a construit son autorité sur la préservation des structures romaines et la collaboration avec l’Église.


Considérant le royaume qu’il dirige comme son bien propre, il en dispose en faveur de ses quatre fils.


Ces derniers devront respecter les anciennes limites politiques et montreront leur volonté de préserver l’unité du royaume des Francs. Ils achèvent le travail de leur père en anéantissant le royaume des Burgondes.

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions

Romains 11:32 Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.
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Ven 28 Mai 2021 - 10:26
Les Vikings

À la mort de Charlemagne, en 814, l’Empire carolingien paraît triompher. Pourtant, des ennemis nouveaux viennent de surgir : les farouches Vikings, dont les drakkars effrayants apparaissent au large des côtes anglaises vers 790.
L'ère Viking va marquer le monde de manière irrémédiable. 
Les Vikings sont célèbres pour leur art de la guerre et leur soif de richesses. Cependant, ce peuple nordique était également féru d’art.
La mythologie des peuples nordiques a traversé les siècles. Les Vikings vénéraient des dieux à leur image. Leur panthéon était avant tout dominé par des divinités guerrières.
Réhabilité depuis peu, le nom de Viking évoque toujours le souffle de l’aventure.


Mythes et réalité sur les Vikings
Aujourd’hui, les historiens ont tendance à nuancer cette « légende noire » des Vikings. Les redoutables Normands « Hommes du Nord » ont effectivement semé la terreur mais ce peuple de conquérants a également été à la source de législations et fondateur de nations.
Une série de découvertes archéologiques a révélé que les Normands étaient de grands commerçants, artisans et gouvernants.
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Broche en or trouvée au Danemark et datée de l'an mil (Musée historique national de Stockholm). By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[ltr]Mararie.[/ltr]

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[ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]

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Les Vikings étaient avant tout des navigateurs. C’étaient de véritables explorateurs qui ont atteint des terres plus éloignées au nord et à l’ouest que tous les autres peuples européens avant eux.
Ainsi, ils ont établi une colonie sur la côte ouest du Groenland et ont gagné l’Amérique 500 avant Christophe Colomb.
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Navire viking découvert en 1880 en Norvège. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[ltr]James Cridland[/ltr]

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[ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]

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Féroces, les Vikings l’étaient sans conteste. Mais, leur détermination et leur courage ont permis l’évolution d’un monde figé.
Ils ont apporté le feu et l’acier ainsi que leur ambition.
Il est indéniable que les Vikings ont changé la face du monde à tout jamais.
L’histoire des Vikings
Le terme « viking » correspond à une activité, non à un nom de peuple. Les jeunes avides d’aventures décidèrent de partir en « viking » c’est-à-dire d’organiser des raids.
Ces hommes venaient des pays nordiques : futur Danemark, Norvège, Suède. Mais, l’idée de nation n’existait pas encore.
Chaque clan était loyal à un chef local.
Ces peuples du Nord avaient cependant des points communs :

  • Le langage (le vieux nordique)

  • Le même panthéon avec des dieux comme Odin ou Thor

  • Une société divisée en trois classes : nobles guerriers, hommes libres et les esclaves


Comment et pourquoi ces peuples se sont-ils transformés en « Vikings ». Les historiens ne le savent pas exactement.
La pression démographique a sans doute joué un rôle ainsi que l’amélioration technique des navires.
Cependant, aucune de ces raisons n’explique vraiment cet exode.
Les premiers à quitter leurs terres furent les Suédois. Ils traversèrent la Baltique et pénétrèrent en Russie.
Les Danois s’intéressèrent à l’Angleterre et à l’Empire franc de Charlemagne.
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Reconstitution d'une broche viking. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[ltr]Hans s[/ltr]

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Les Vikings de Norvège exploraient pendant ce temps des terres peu connues. Ils s’attaquèrent à l’Irlande et à l’Ecosse.
Vers la fin du Xe siècle, un hors-la-loi nommé Erik le Rouge navigua vers l’ouest et découvrit une terre qu’il baptisa Greenland.
En 1001, Leif Eriksson, fils d’Erik le Rouge, eu le premier contact européen avec l’Amérique alors qu’il débarqua près de la pointe septentrionale de Terre-Neuve.
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Camp viking de l'Anse aux Meadows sur la côte de Terre-Neuve . By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[ltr]Dylanindustries[/ltr]

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Cet exploit a couronné une saga pleine d’aventures et d’explorations. En un peu plus de deux siècles, les Normands avaient atteint Bagdad à l’est et le Nouveau Monde à l’ouest. Ce sont les premiers à avoir découvert l’Islande, le Groenland et le nord du continent américain.
Les expéditions guerrières
En 844, les Vikings pillent la Galice, Lisbonne et Séville. En 859-862, ils ravagent les côtes du Maroc puis gagnent la Toscane.
De là, ils détruisent Pise et remontent jusqu’au Rhône, à Valence où ils sont arrêtés.
Charlemagne avait créé une défense côtière mais ses successeurs, en pleine guerre de partage de l’Empire, ne se soucient pas de la menace des pirates barbares.
A partir de 833, les Vikings découvrent la faiblesse des Carolingiens. Aussitôt, ils multiplient les expéditions. Rouen brûle en 841, Nantes en 843, Paris succombe en 845 et Tours en 853.
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Détail d'un drakkar datant du IXe siècle, découvert avec le vaisseau d'Oseberg, près du fjord d'Oslo. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[ltr]Mararie.[/ltr]

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Les Vikings établissent alors des têtes de pont permanentes sur les embouchures de la Seine et de la Loire. Ils s’y installent et font de fréquents raids.
Toutefois, en 887, le carolingien Charles le Gros, est déposé. C’est Eudes, compte de Paris, qui est élu roi des Francs pour lutter contre les envahisseurs.
C’est en fait surtout la famine qui, en 892, chasse temporairement les Vikings de France.
De 834 à 850, les Vikings pillent les royaumes anglo-saxons. En 865, une immense armée arrive et occupe York en 866. De raid en raid, ils arrivent jusqu’à Londres en 871.
A la fin du IXe siècle, l’Angleterre est si dévastée qu’il ne reste plus rien à piller. Les Danois s’y installent et fondent le royaume viking d’York dans le Yorkshire.
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Proue d'une réplique du vaisseau d'Oseberg, découvert en 1904, dans un tumulus funéraire du IXe siècle. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[ltr]Mararie.[/ltr]

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Une société anglo-scandinave naît alors dans cette région que l’on appelle le Danelaw « loi danoise ».
C’est l’avènement du Christianisme qui va marquer la fin de l’ère viking. L’adoption de la nouvelle religion va peu à peu faire tomber la principale barrière entre les pays nordiques et le reste de l’Europe.
Dès la fin du IXe siècle, les rois scandinaves commencent à se convertir pour assurer leur légitimité et battre en brèche les chefs de guerre. Ils tentent également d’unifier leurs pays. A partie de 1016, la Norvège est unifiée.
Mais, ces nouvelles monarchies ressemblent vite à celles de l’Occident chrétien. Elles réduisent la turbulence des grands chefs de guerre.
La source du dynamisme viking se tarit au cours du XIe siècle.
Le drakkar
Le drakkar (pluriel de dreki « dragon ») est le symbole de l’épopée viking. Cependant, tous les bateaux scandinaves ne sont pas ces grands navires de guerre, à la proue ornée d’une tête de dragon sculptée.
Robustes et rapides, capables de résister aux houles de l’Atlantique et de la mer du Nord, possédant un faible tirant d’eau qui leur permet de remonter les cours d’eau, les drakkars sont un véritable outil tactique.
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Drakkar reconstitué. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Mus à la rame, jusqu’à 30 rangs de rameurs pour les plus grands, ils sont symétriques, ce qui permet une très grande maniabilité dans les manœuvres.
Pourvus d’une quille, ils sont dotés d’une toile triangulaire (latine). On abaisse le mât pour aller à terre ou naviguer sur les fleuves ; on le redresse pour naviguer en pleine mer.
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Proue décorée d'un drakkar . Viking Ship Museum, Oslo. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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Des répliques modernes ont montré que les drakkars dépassaient les dix nœuds à l’heure, soit presque 20 km/h. Ils pouvaient parcourir en moyenne 200 km par 24 h.
Les rois et les nobles de haut rang couvraient leurs plus beaux drakkars de riches décorations. Certains portaient des girouettes de bronze.
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Un animal mythique orne le sommet de cette girouette du XIIe siècle, découverte en Norvège. Historiska Museet, Oslo. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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Les drakkars n’étaient pas les seuls bateaux. Les knarrs étaient des navires de transport très larges.
Les armes et les techniques guerrières des Vikings
Tout Scandinave, de naissance libre, possédait des armes dès le plus jeune âge. Les meilleures et les plus coûteuses étaient les épées longues à double tranchant.
Ces armes précieuses recevaient parfois des noms comme « Mord-la-jambe » ou « Garde d’or ». L'épée viking était tenue à une main, l'autre portant le bouclier.
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Festival avec reconstitution des armes et vêtements de l'époque viking. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[ltr]Hans s[/ltr]

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Ensuite venaient la lance, une arme de poing et le javelot, une arme de jet. La lance était constituée d'un fer fixé à une longue perche.
Dans les croyances, il s’agissait des armes d’Odin, connu sous le nom de « Seigneur de la Lance ».
Son arme magique, Gungnir, touchait toujours sa cible.
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Casque viking . By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[ltr]Mararie.[/ltr]

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On évoque souvent les Vikings, armés de haches mais ces armes n’étaient utilisées que par les pauvres, qui s’en servaient aussi pour couper le bois.
Enfin, les Vikings utilisaient également des poignards et des arcs, mais ces derniers surtout pour la chasse.
Outre les raids éclair maritimes, ces guerriers savaient s’adapter à une guerre plus statique. Les Danois menèrent de longues campagnes en Angleterre et en terre franque.

Ils excellaient au corps à corps. Dans le combat rapproché, ils avaient un gros avantage : la taille.
Grâce à un régime hyper-protéiné, ils mesuraient en moyenne 1,72 m contre 1,65 m pour leurs adversaires.
Ils avaient également pris conscience des aspects psychologiques. Ils se rendaient aussi effrayants que possible. L’une de leurs tactiques consistait à faire des bruits terrifiants, en agitant leur carquois ou en poussant des cris.
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Casque dit "de Sigurd" découvert en Suède, dans une barque funéraire (VIIe siècle, Upplandsmuseet, Uppsala) . By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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Un groupe particulier atteignait des stades de folie furieuse. Connus sous le nom de berseks, du nom de la peau d’ours qu’ils portaient parfois, ils appartenaient à une confrérie.
Ils devaient frapper d’horreur leurs adversaires en roulant des yeux, en ayant l’écume à la bouche, en mordant leurs boucliers ou en allant se battre nus.
Rites funéraires des Vikings
Selon les régions, l’au-delà était appréhendé différemment. Parmi ces croyances, la plus connue est celle de Walhalla, la salle de banquet d’Asgardr où Odin recevait les rois et les guerriers morts.
Les Vikings qui mourraient y étaient emmenés par les Walkyries, « celles qui choisissent les morts, des vierges guerrières.
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Bronze viking. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[ltr]Mararie.[/ltr]

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Ceux qui ne mourraient pas au combat étaient condamnés à une triste existence dans les ombres du royaume de Hel.
Parallèlement aux mythes, les rites funéraires variaient. Les êtres chers étaient parfois enterrés près de leur habitation.
Les fouilles archéologiques montrent que la plupart des morts étaient enterrés avec des objets, armes ou bijoux.
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Bijou viking. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[ltr]Mararie.[/ltr]

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A Lindholm Höje, au Danemark, on a retrouvé dans les années 50 un cimetière viking qui a été recouvert de sable vers l’an 1000.
Les 700 pierres funéraires étaient soit en forme de bateau, carrées, circulaires ou rectangulaires.
Mais, le motif du drakkar semble s’être répandu vers l’an 800. La plupart des cadavres avaient été incinérés.
Les runes
Les origines de l’alphabet runique demeure un mystère. D’autres peuples germaniques l’utilisaient plusieurs siècles avant l’ère viking.
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Stèle gravée de runes. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Chaque lettre est faite de lignes simples donc facile à graver. La plupart des 4 0000 inscriptions retrouvées ont été gravées dans la pierre, l’os ou le métal.
Il s’agit souvent de pierres tombales portant le nom du défunt.
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Les runes avaient aussi une signification magique. Selon le mythe, c’est Odin qui apprit en premier l’écriture au terme d’une épreuve épouvantable que l’on peut assimiler à la crucifixion du Christ.
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Les historiens actuels donnent le nom de « Futhark » à l’alphabet runique. Comme les hiéroglyphes, chaque signe représentait un son et symbolisait un objet ou une notion abstraite.
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Par exemple, la première rune de l’alphabet correspondait à la lettre « f » mais aussi au mot « bétail » ou « richesse ».
Le nombre des runes est limité et certaines lettres ne sont pas représentées et certains sons sont dédoublés. Il n’existe pas par exemple de rune propre au « d », « g » ou « p ». La traduction est d’autant plus difficile.

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Ven 28 Mai 2021 - 10:27
Des loups envahissent l’Aquitaine

Au Moyen Âge, la nature n’est pas encore apprivoisée par l’homme. Les grands espaces abritent un monde animal inconnu et craint. Parmi ces animaux, le loup symbolise cette peur irrationnelle.
En 846, alors que l’hiver est particulièrement froid, l’arrivée d’environ 300 loups en Europe occidentale, et particulièrement en Aquitaine, provoque une véritable panique.


 
L’homme et le loup
Bien que le loup soit probablement le premier animal à avoir été domestiqué, il a toujours entretenu des relations difficiles avec l’homme. 
« Le grand méchant loup », « Marcher à pas de loup », « Hurler avec les loups », « Avoir une faim de loup ».
Toutes ces expressions prouvent combien cet animal est présent dans notre imaginaire. Longtemps il a hanté l’esprit des hommes au point de devenir un animal mythique.

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Le loup va t-il manger le petit chaperon rouge ?

Mais, c’est sans doute au Moyen Âge, entre le VIIe et le XIIe siècle, que les relations entre le loup et l’homme, en se multipliant, se chargent du poids symbolique le plus important.
L’hiver, le froid, la neige, la misère, la guerre et la forêt omniprésente sont associés au loup. La société vit alors à la campagne dans sa grande majorité. La présence de loups est considérée comme un révélateur des difficultés et de l’impuissance des hommes à construire un monde égalitaire.

Dans la morale judéo-chrétienne, le loup incarne le principe du mal. Il symbolise le diable qui dévore les corps pour s’approprier les âmes.

Lycanthropes et loups-garous ont signé un pacte avec le démon et ils sont craints tout autant que les sorciers.

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Loup . © dinosoria.com

Au Moyen Âge, les rares protecteurs des loups sont des saints, seuls capables de transformer le mal en bien et de chasser le démon de l’animal pour en faire l’instrument de Dieu.

La peur du monde sauvage
A une époque où l’Eglise chrétienne est toute puissante, les forêts sont des lieux en marge de la loi humaine. Impénétrables, obscures, elles sont le refuge de forces nuisibles.
L’iconographie médiévale y met en scène des hommes sauvages, des ermites, des hors-la-loi ou des chevaliers légendaires, retournant à la vie dans la nature pour s’initier aux pratiques magiques ou retrouver une vaillance oubliée.

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Le loup est le symbole de la vie sauvage. © dinosoria.com

Le mot même de foresta, apparu au VIIe siècle, désigne à l’origine une zone plus ou moins boisée, exclue des usages communs, à la seule disposition du roi ou du prince.

Cette forêt constitue une réserve de bêtes sauvages destinées au sport favori des nobles : la chasse.

Sangliers, cerfs ou daims sont protégés dans de véritables parcs à gibier tandis que le loup, considéré comme nuisible, est éliminé.

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Au Moyen Age, le loup est l'incarnation du Diable. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[ltr]Licence[/ltr]

Mais, sur le continent, les loups, qui ont quitté leur habitat naturel des steppes et des grandes plaines eurasiatiques, trouvent refuge dans les forêts, à l’abri de l’homme.
Au IXe siècle, les hordes de loups sont ainsi en pleine recrudescence. Ils n’hésitent pas à attaquer le bétail ou les hommes pour survivre.

Ainsi, Charlemagne édicte des mesures pour essayer de lutter contre la prolifération de ces animaux. Les réglementations carolingiennes sont à l’origine de l’institution lointaine des battues contre les bêtes sauvages, la « louveterie royale », qui sera créée au début du XIVe siècle.

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Ci-dessus: Le loup de Gubbio: un loup apprivoisé qui devient le protecteur des enfants (illustration de E.Burnand). Au XIIIe siècle, saint François d'Assise soumet par la croix un loup qui menace la ville de Gubbio. Il le convainc de laisser les habitants en paix à condition que ceux-ci le nourrissent. Mais, ces mesures n’empêchent pas l’arrivée en 846 des loups en Aquitaine.300 loups déferlent sur l’Aquitaine.

Progressant par vagues successives depuis l’est, les hordes de loups remplacent les hordes de Barbares dans l’esprit du peuple. 

Réputés mangeurs d’hommes, et même de cadavres, celui que l’on nomme le « tigre de l’Occident » cristallise toutes les angoisses d’une époque particulièrement difficile.
L’hiver est très froid en cette année 846 et la faim tenaille aussi bien les hommes que les animaux.

En Aquitaine, des hordes de loups affamés sortent des forêts. Les témoins les décrivent avançant en colonnes, y compris sur les routes. Les gens réagissent comme en face d’un envahisseur et se terrent chez eux.

En réalité, ces hordes de loups ont fait bien plus de peur que de mal. Il est vrai que quand la faim les tenaille vraiment, ils peuvent s’attaquer à des animaux ou des hommes isolés.

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Le loup craint le froid symbole de famine. © dinosoria.com

Dans quelques circonstances extrêmes, les lieux peuplés par les humains ne suffisent plus à repousser les loups.

En 1438-1439, durant l’un des plus terribles hivers que l’Europe ait connus, des groupes de loups sont entrés dans Paris où ils ont semé la terreur.

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Ven 28 Mai 2021 - 10:27
Le concile cadavérique

En 897, s’est ouvert à Rome le procès le plus macabre de toute l’histoire. Le Pape Etienne VI fait comparaître la dépouille funèbre de son prédécesseur, Formose, pour être jugé. Devant une assemblée d’évêques, un tribunal bien singulier préside devant un cadavre.


 
L’origine de ce procès
Ce sont les prises de position politiques du pape Formose qui sont à l’origine du procès. Alors qu’il aurait du conférer la couronne impériale de l’empire démembré de Charlemagne à la puissante famille italienne des ducs de Spolète, le pape l’attribue à un Carolingien, roi de Germanie.
Ce revirement est purement politique puisqu’il recherchait simplement le protectorat de ce roi.
A la mort de Formose, c’est Etienne VI qui est élu pape. Il se trouve qu’il est un fervent partisan des ducs de Spolète. Il considère donc son successeur comme un traître.

Une parodie macabre
Poussé par une haine incroyable, Etienne VI donne l’ordre de rechercher le sarcophage du pape Formose. Le cadavre, extrait de son tombeau est dépouillé de son linceul.
On habille le cadavre des habits pontificaux avant de le conduire dans un bâtiment où doit se dérouler le procès.

Le corps est fixé sur le trône pontifical.
Un clerc se tient à côté du cadavre pour répondre aux questions à sa place !

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Peinture de J.P Laurens, Nantes, musée des Beaux-Arts

Tout au long du procès, le passé de la momie est examiné en détails. Des membres de l’Eglise viennent témoigner pour dépeindre le défunt comme un sombre intrigant.

Le contenu exact de ces dépositions n’est pas connu car tous les actes du procès ont été brûlés par la suite.

La sentence contre un cadavre
Au terme de cette mascarade, l’assemblée proclame l’indignité de Formose et juge illégitime son accession à la papauté.

Cette sentence annule tous les actes et décisions prises par Formose de son vivant.

Mais cette sentence ne suffit pas à apaiser la haine d’Etienne VI. Il ordonne que les restes desséchés soient dépouillés de leurs habits et insignes pontificaux.

Cependant, les agents ne peuvent arracher de la chair à demi décomposée le cilice, étoffe grossière portée par pénitence qui reste sur la dépouille.

Etienne pousse la folie jusqu’à mutiler le cadavre en amputant les trois doigts qui servaient au pontife à bénir les fidèles.

Le cadavre est ensuite jeté dans une fosse commune.

Puis, le pape se ravise et fait exhumer le corps une seconde fois afin qu’il soit jeté dans le Tibre.

La réhabilitation de Formose
Quelques mois après la profanation du cadavre, Etienne VI est étranglé par le peuple de Rome en colère.

Peu après, ses successeurs organisent des funérailles solennelles car entre temps le corps avait été récupéré par des pêcheurs.

Le corps est rapporté dans la Basilique Saint Pierre d’où il ne bougera plus.

Un an après ce procès, le concile décide qu’il sera désormais interdit d’intenter des procès contre les morts et de brutaliser les évêques au cours des assemblées.

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Ven 28 Mai 2021 - 10:34
Extrême-Orient






L'ère Nara du Japon

De 710 à 794, le Japon connaît l'une des ères les plus importantes de son histoire, celle de Nara. Cette ère instaure un mode de vie qui ne s'éteindra qu'au XIXe siècle. Nara illustre les capacités exceptionnelles des japonais à adapter des traditions étrangères, en l’occurrence celles de la Chine.
L’ère de Nara nous a laissé en héritage les plus beaux monuments bouddhiques du monde. Le bouddhisme a en effet connu au VIIe siècle son âge d’or au Japon.
La statue colossale du Grand Bouddha que renferme le temple de Todai-ji ou le temple de Yukushi-ji illustrent bien l’éclosion d’une nouvelle vie artistique et intellectuelle.
  





L’unification du Japon
C’est seulement au VIe siècle que se dessine une certaine unité japonaise. A cette époque, la plupart des clans rivaux qui se battaient pour le pouvoir ont été absorbés par une seule et unique cour, celle du Yamato, dont la capitale est Nara.

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Todai-ji, le temple principal de Nara . By Asgrd

Influencés par la Chine, dont le rayonnement culturel s'étend à toute l'Asie, les souverains japonais en adoptent les caractères d'écriture et la religion, le bouddhisme. Un pouvoir à peu près centralisé et une religion forte permettent au Japon de franchir une nouvelle étape en se dotant d'une administration organisée. Là encore, les modèles d'organisation sont importés de Chine, au gré des relations commerciales et diplomatiques qui se sont nouées entre les deux pays.

Le code de Taiho
Dans la seconde moitié du VIIe siècle, le code dit « de Taiho » est promulgué en 701. Il sera appliqué jusqu'au début du règne de l'empereur Meiji (1867-1912), qui, en l'abolissant, mettra enfin un terme à un système féodal d'organisation de la société peu adapté au monde moderne.


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Gardien de la religion bouddhiste. By Nicolasc

Ce code est divisé en deux parties l'une, administrative, traite essentiellement des fonctionnaires, de leur rôle dans la gestion de la cour et dans le contrôle de la population; l'autre, pénale, fort mal conservée, concerne les délits, les crimes et les peines.


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L'un des trois bouddhas du temple de Yakushi-ji. By Idua Japan

Le Japon a emprunté aux classiques de la Chine la théorie du gouvernement bienveillant, qui doit faire en sorte que le peuple puisse se nourrir et vivre dans la paix, et cela par le moyen de l'incitation au travail, à l'honnêteté et à la frugalité. Cette fonction de moralisation revient théoriquement à l'empereur, mais, dans la pratique, c'est à une administration de type bureaucratique qu'elle est confiée.

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Rue touristique du Nara moderne. By Josephin Busan, Rok

Ainsi, en dépit d'une structure administrative composée sur le papier avec rigueur et d'une division des tâches apparemment stricte, le Japon est dirigé par un groupe réduit d'hommes appartenant à une aristocratie de naissance, aidés par des fonctionnaires d'origine plus humble.


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Sculpture d'inspiration chinoise à Nara. By Idua Japan

Hérité de la Chine, ce système privilégiait les plus hauts rangs, non pas sur des notions de compétence mais de naissance.

L’empereur du Japon
Le culte national, le shinto, et la pensée chinoise, taoïste ou confucéenne, ont modelé l'idéologie impériale. L'empereur est le descendant et le représentant des divinités fondatrices. « Divinité visible», il est l'interlocuteur privilégié de toutes les divinités du pays. Il ordonne les prières et les offrandes pour obtenir de bonnes récoltes.

Son administration contrôle les sanctuaires.

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Salla principale du temple de Todai-ji. By Lux Tonnerre

L'empereur est le « tenno », c'est-à-dire qu'il est assimilé à l'étoile Polaire, point fixe autour duquel s'ordonne l'Univers, ou bien au Soleil qui, de façon naturelle, a une influence bénéfique. Mais il est aussi le souverain bienfaisant de la tradition confucéenne qui, par sa vertu, moralise son peuple et gouverne avec sagesse, entouré de bons conseillers.

Le sort des paysans
L'immense influence de la Chine avait transformé la vie au japon, du moins celle des seigneurs, des courtisans et des chefs religieux. Les paysans, eux, continuaient à vivre pauvrement. Ils travaillaient dur pour fournir les richesses nécessaires au train de vie de la cour impériale.

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Koen ParK . By Kalavinka

Et pourtant, les nantis de la fastueuse Nara les considéraient comme des animaux. Vêtus de fibres d'écorce, ils habitaient de simples huttes en torchis. Leur vie était rythmée par les travaux agricoles; certains élevaient des vers à soie. Totalement incultes, ils vénéraient des divinités des champs et des montagnes.

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Fontaine en forme de dragon de Nara. By Marcom

Les gens du peuple étaient complètement ignorés des nobles comme des moines bouddhistes. Nul ne parle d'eux dans les chroniques, si ce n'est par allusion. La fondation de Nara aggrava leurs conditions de vie déjà misérables: les impôts levés pour construire la nouvelle cité devenaient chaque jour un peu plus lourds.

Les temples de Nara
Au VIIIe siècle, il manquait au japon une capitale digne de sa splendeur croissante. En 710, sous l'impératrice Gemmyo (règne: 708-714), Nara devint la résidence fixe de la cour impériale.

La ville s'appelait à l'époque Heijô-kyô; elle était bâtie sur un plan en damier, à la manière de Changan, la capitale Tang en Chine ((l'actuelle Xi'an). L'architecture était d'inspiration chinoise avec ses palais, ses monastères et ses hautes pagodes.

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By Kalavinka

Six sectes sont alors fondées, la plupart par des moines japonais formés en Chine. Chacune a à coeur de marquer les esprits et se lance dans la construction de temples splendides. Ainsi sont érigés le Yakushi-ji, le Toshodai-ji et le Todai-ji.

Dans le Todai-ji (Grand Temple oriental), étaient ordonnés tous les moines. La construction du Todai-ji (achevée en 752) a été une entreprise titanesque qui a nécessité 20 ans de travail : la salle principale (Daibutsu-den) abritait une statue de bronze du Bouddha Vairocana (le Bouddha Seigneur de l'Univers) de 18 mètres de hauteur pesant 450 tonnes.


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By Idua Japan

En 735, une grave épidémie de variole se déclara, touchant aussi les membres de la famille impériale. L'empereur Shômu (règne: 724-749) décida alors de construire cette gigantesque effigie du Bouddha en bronze doré.

La salle même, avec 48 mètres de haute est le plus grand édifice de bois du monde Le temple et la statue d'origine ont été détruits par un incendie et reconstruits à une échelle plus modeste à la fin du XVIe siècle.

Dans ce même temple, on peut admirer une terrifiante statue, Shukango-Shi, qui est un protecteur du bouddhisme et non un guerrier. Cependant, il combat avec violence tout ennemi de la religion.

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Shukango-Shi. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Kerven Miota

Le Yakushi-ji abrite les trois Bouddhas qui constituent la Trinité de Yakushi.

Construit au VIIIe siècle, le temple shintoïste de Kasuga-ji est dédié aux divinités protectrices de la ville.

Mesurant à peine 16 m de haut, la Muro-ji est la plus petite pagode à cinq étages du Japon. Les 3 000 rhododendrons qui l’entourent lui ont valu le nom de « pagode des fleurs ».


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By Snoopdroop 1

Quand Heijo-kyo a été abandonnée en 784, seul le palais impérial a subsisté pour rappeler l'existence de la ville; le reste a été livré à la culture du riz.

Aujourd'hui, il ne reste que les fondations (mais quelques parties ont été reconstruites et ouvertes au public), et, au cours des fouilles, on a retrouvé des milliers de tablettes de bois qui ont permis de connaître dans les moindres détails la vie à la cour du japon au VIIIe siècle.

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Ven 28 Mai 2021 - 10:34
Histoire Insolite de la Chine

Le cannibalisme est pratiqué depuis la nuit des temps, partout dans le monde. Cette pratique peut avoir plusieurs motifs tels que les superstitions, les croyances ou tout simplement la famine.

Par contre, les cas de cannibalisme dans le seul but de constituer des réserves sont beaucoup plus rares.

C’est pourtant ce qui s’est passé au début du Xe siècle en Chine.


La dynastie chinoise des Tang a régné sur la Chine de 618 à 907. Durant ce règne, la Chine a connu une prospérité exceptionnelle.

C’est sous les Tang qu’un code des lois est rédigé et que le premier papier-monnaie fait son apparition.

Mais, cette dynastie va s’effondrer en 907 après plusieurs soulèvements de la paysannerie, écrasée par les impôts, et des révoltes menées par des généraux avides de pouvoir.

Une bien étrange histoire est mentionnée dans les chroniques chinoises. Il y est dit que pour nourrir leurs armées, certains généraux ont constitué des réserves bien insolites.
Il n’est pas évident de nourrir plus de 100 000 hommes.

Les généraux ont donc fait ratisser les campagnes pour récupérer des enfants. Ces derniers étaient nourris pendant quelques semaines de farine au levain puis on les faisait bouillir.
Ils étaient ensuite passés à la meule et transformés en ration de viande séchée que l’on distribuait aux soldats.

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Ven 28 Mai 2021 - 10:35
Moyen Âge


Traitement des excréments. Insalubrité et épidémies
Europe occidentale






Les Rois Maudits


Série TV et réalité historique

En 1972, cette saga historique fait sensation sur les écrans français avec une audience record. Plus de 30 ans après, les Rois Maudits créent à nouveau l’évènement avec une nouvelle adaptation qui va être diffusée sur France 2.

La réussite de cette œuvre de Maurice Druon réside certainement dans sa narration très accessible d’une période de l’histoire de France assez méconnue : la fin des Capétiens. Le procès des Templiers et l’anathème du Grand maître de l’Ordre lancé à ses tortionnaires n’y est pas non plus étranger.
Cette saga mélange habilement l’histoire-fiction à l’Histoire. 




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  Le contexte historique des Rois Maudits
Au début du XIVe siècle, Philippe IV surnommé le Bel, règne sur la France, le plus puissant des royaumes d’Occident.

Pour ce monarque autoritaire, la grandeur de la France prime sur tout.

Le premier tiers du XIVe siècle qui sert de cadre aux Rois Maudits est une période troublée : les caisses de l’Etat sont vides, les relations entre la France et l’Angleterre sont très tendues et l’armée royale connaît de sanglants revers face aux Flamands.

Philippe le Bel est l’un des rois qui ont fait la France. Avant lui, Philippe Auguste s’était attelé à l’unité du territoire.

Philippe le Bel a surtout œuvré à l’unité de l’Etat en développant les rouages de l’administration.

Il a érigé en principe la formule « pas d’Etat dans l’Etat ». C’est d’ailleurs sans doute ce qui explique sa lutte contre les Templiers, devenus bien trop puissants à son goût.

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Philippe le Bel et sa famille, miniature médiévale

Aucune richesse intérieure ne doit lui échapper. Tout et tous doivent s’incliner ou disparaître devant l’autorité royale.
Il a même été jusqu’à faire élire un pape français et à l’installer de force à Avignon.

Celui que l’on surnomme le « roi de fer » inaugure le passage du roi suzerain au roi souverain. La monarchie devient de plus en plus centralisée et laisse entrevoir le spectre de l’absolutisme.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  L’ordre des Templiers
Au temps des Croisades, Hugues de Payns fonde l’Ordre des Templiers, destiné à assurer la protection des pèlerins en Terre Sainte.

Protégé par le pape, exempté d’impôts, objet de multiples donations, gérant la fortune des rois et nobles, l’Ordre développe rapidement sa puissance.

Se sentant menacé par l’Ordre et convoitant peut-être leurs richesses, Philippe le Bel décide de les détruire. En fait, ses motivations restent assez obscures.

En 1307, les procès et les tortures commencent et dureront jusqu’en 1314. Faut de mieux, les Templiers sont accusés d’hérésie.

Après l’échec des expéditions de Saint Louis et la perte de Saint-Jean-d’Acre en 1291, la croisade n’est plus à l’ordre du jour. De ce fait, les ordres militaires issus de ces croisades n’ont plus leur raison d’être.

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Philippe le Bel interprété par Georges Marchal en 1972

Les Templiers n’en sont pas moins riches et puissants. A Paris, le donjon du Temple domine un réseau de commanderies qui s’étend sur l’Europe entière.

Philippe le bel confie le dossier des Templiers à son âme damnée, Guillaume de Nogaret. Les calomnies sont faciles à créer de toutes pièces. Les Templiers sont cupides et simoniaques. Ils seraient hérétiques en pratiquant des pratiques sataniques et en crachant sur la croix.

Largement de quoi, à cette époque, pour les envoyer au bûcher.

En septembre 1307, Philippe le Bel ordonne l’arrestation de tous les membres de l’Ordre. Une immense rafle est organisée dans le royaume.

Usant de la torture, les bourreaux obtiennent les « aveux » des plus hauts dignitaires de l’Ordre.

Jacques de Molay reconnaît avoir renié le Christ et craché sur la croix. Hugues de Pairaud, maître de France, avoue des pratiques sodomiques et idolâtres.

Le dossier rassemblé par les sbires royaux est énorme. Crimes et horreurs y sont notifiés. Les Templiers adoreraient une idole, nommée Baphomet, ou un chat noir, dont ils doivent b..... l’anus.

Il est évident que sous la torture, on est prêt à avouer n’importe quoi. « J’avouerais que j’ai tué Dieu si on voulait… », déclare dans sa terreur l’un des derniers Templiers.
Cependant, il est vrai que des rites d’admission dans l’Ordre étaient peut-être accompagnés d’une sorte de bizutage ou de mise à l’épreuve comme le reniement simulé du Christ.

En octobre 1311, le concile de Vienne doit se prononcer sur la culpabilité des accusés. Philippe le Bel, qui craint la clémence, arrive avec une armée.

Le Pontife se voit alors contraint de prononcer la dissolution du Temple avec pour motif son discrédit.

En mars 1314, sur le parvis de Notre-Dame, trois cardinaux envoyés par le pape lisent la condamnation aux accusés. Comme ils ont avoué leurs crimes et se sont repentis, ils sont condamnés à la prison à vie.

Les dignitaires de l’Ordre, notamment Jacques de Molay, s’insurgent contre cette injustice et nient tout ce qu’ils avaient avoué.

Le roi les condamne aussitôt au bûcher comme relaps (ceux qui retombent dans l’hérésie après l’avoir abjurée).

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La fin des Templiers. Version de 1972

Sans doute le 11 mars 1314 (date incertaine), un bûcher est dressé sur l’île aux Juifs.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  La malédiction des Templiers
C’est l’un des grands moments de la série TV avec cette phrase devenue célèbre dite par Jacques Molay : « Pape Clément, juge inique et cruel bourreau, chevalier Guillaume de Nogaret, roi Philippe, avant un an, je vous ajourne à comparaître devant le tribunal de Dieu. Maudits, vous serez tous maudits jusqu’à la treizième génération ! »

En réalité, Jacques Molay aurait dit : »Dieu sait qui a tord et a pêché : et le malheur s’abattra bientôt sur ceux qui nous condamnent à tord. Dieu vengera notre mort ! Seigneurs, sachez qu’en vérité tous ceux qui nous sont contraires, par nous auront à souffrir. En cette foi, je veux mourir… »

C’est le seul récit qui nous soit parvenu de la fameuse malédiction des Templiers.

Cette soi-disant malédiction s’est-elle réalisée ?

On peut effectivement voir dans les nombreux déboires de la famille royale la marque du destin.

Le 20 avril 1314, le pape Clément V meurt terrassé par des fièvres.

Peu après, Guillaume de Nogaret est empoisonné.

La même année, en octobre, alors qu’il chasse, Philippe le Bel tombe de cheval et se brise une jambe. La blessure s’infecte et il meurt le 29 novembre 1314.

Certains historiens pensent que le roi a en fait succombé à un accident cérébral.

Il est vrai également que la descendance de Philippe le Bel a connu une destinée assez tragique. 

En moins de 15 ans après sa mort, scandales, assassinats, procès politiques et désastres militaires font chanceler la monarchie capétienne.

A sa mort, Philippe le bel laisse trois fils en âge de gouverner. La lignée semble donc assurée. En 1314, c’est Louis X le hutin (1289-1316) qui monte sur le trône.

Il meurt brutalement de maladie ou après un exercice sportif excessif en 1316. L’enfant qu’il a eut, Jean Ier, est assassiné cinq jours après sa naissance.

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Gisant de Jean Ier le Posthume (Paris, Basilique de Saint-Denis)

C’est donc le deuxième fils qui prend le pouvoir sous le nom de Philippe V le Long (1293-1322). Il meurt cinq après en 1322 sans laisser d’héritier.
Le dernier fils accède au trône sous le nom de Charles IV le Bel (1294-1328). Sa mort en 1328, sans descendance mâle, marque la fin de la lignée des Capétiens
En 1328, la couronne de France passe des Capétiens aux Valois avec l’arrivée sur le trône de Philippe VI de Valois.

La guerre de Cent Ans va également commencer.
On peut même aller plus loin car Louis XVI, qui a été guillotiné, était un descendant de la treizième génération de Philippe le Bel.
Cependant cette idée romanesque d’une vengeance d’outre-tombe n’est que pure fiction. A cette époque, on mourrait jeune et la moindre infection ou maladie entraînaient souvent la mort. En mourrant à 46 ans, Philippe le Bel a battu un record de longévité. Le manque d’hygiène, les épidémies et la médecine rudimentaire aboutissent à une espérance de vie qui ne dépasse pas 32 ans.

En Europe, un enfant sur quatre meurt avant d’avoir atteint un an. Par exemple, l’usage de la fourchette est inconnu. On se passe donc la viande de la main à la main qui est souvent couverte de mouches.
Source "La malédiction des Templiers": Magazine Historia N°706

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  Deux personnages passionnants
Dans la série de 1972 mise en scène par Claude Barma, Mahaut d’Artois est remarquablement interprétée par Hélène Duc.
C’est Jeanne Moreau qui a repris le rôle dans la version que vous allez bientôt découvrir.

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Mathilde ou Mahaut d’Artois (v.1270-1329) est la fille de Robert II d’Artois. Elle succède à son père sur le comté d’Artois en écartant son neveu, Robert III d’Artois.
Elle marie ses deux filles, Jeanne et Blanche, aux futurs Philippe V et Charles IV, deux des fils de Philippe le Bel.

Elle tient donc une place de premier plan à la cour. Très autoritaire, elle fait face avec fermeté à la révolte de la petite noblesse artésienne en 1315.
Accusée d’assassinat et de sorcellerie, elle se défend bien et triomphe des accusations. Elle a été suspectée d’empoisonnement après la mort étrange de Louis X le Hutin et de son fils Jean Ier le Posthume.

On conserve un souvenir inoubliable de l’interprétation de Jean Piat dans le rôle de Robert III d’Artois.
Ce rôle est repris par Philippe Torreton.

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Jean Piat

Ecarté de la succession par sa tante Mahaut, Robert III décide de se venger par tous les moyens. Il attise la révolte de la province contre elle en 1315-1316.
Il lui intente deux procès qu’il perd.

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Philippe Torreton

A la mort de sa tante en 1329, Philippe VI de Valois prend le comté sous sa protection. Pour justifier ses droits, Robert produit de faux documents. La ruse est éventée et il est banni du royaume en 1332.

Il se retrouve en Angleterre et se met au service d’Edouard III. Il meurt à la guerre en 1342 en attaquant sa propre patrie.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  Saga culte et nouvelle version

Le pari semble dangereux. En effet, la saga de 1972 est devenue une véritable série culte. Quand l’ORTF a diffusée cette série en 1972, l’audience a été énorme.
La mise en scène était théâtrale et les décors d’une grande sobriété. La distribution était vraiment prestigieuse avec des grands noms du répertoire français : Louis Seigner, Georges Marchal, Hélène Duc, Jean Piat, Geneviève Casile …

La nouvelle adaptation de Josée Dayan réunit Jeanne Moreau, Gérard Depardieu, Philippe Torreton, Tcheky Karyo, Guillaume Depardieu …

Il semblerait qu’il y est de nombreux anachronismes dans cette version. Par exemple, les armes et les armures appartiennent à des époques différentes.

On voit un tableau de Léonard de Vinci qui est plutôt déplacé dans la France du XIVe siècle.

Apparemment, Josée Dayan n’a pas voulu reconstituer la France de cette époque. Elle a d’ailleurs fait appel à Philippe Druillet, un des maîtres de la BD de science-fiction.
C’est donc un Moyen Age futuriste et fantasmé que vous découvrirez.

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Ven 28 Mai 2021 - 10:37
La Peste au Moyen Âge

À la fin de 1347, un fléau que l’Occident n’a plus connu depuis le VIe siècle fait sa réapparition : la peste.
Du monde musulman à l’Europe occidentale, la peste décime les populations et fragilise les structures sociales.


Le bacille de la peste
La peste est provoquée par une bactérie dont le rat est porteur sans en être lui-même affecté. Le bacille de Yersin se transmet à l’homme par un parasite commun aux deux espèces : la puce. C'est Alexandre Yersin qui découvrit en 1894 le bacille de la peste.
La maladie prend deux formes :


La peste bubonique : des taches noires apparaissent sur le corps au niveau des ganglions et enflent en même temps que la fièvre monte. La mort ou la guérison intervient trois jours après l’apparition des premiers symptômes.


Sous cette forme, la peste est mortelle dans 70 % des cas. C’est elle que l’on a baptisée la peste noire.


La peste pulmonaire s’attaque aux voies respiratoires et est mortelle dans 100 % des cas. C’est cette forme qui est la plus contagieuse.


Il n’existe aucun vaccin contre cette maladie.


La Peste au Moyen Âge
Durant l’époque mérovingienne, la peste s’était répandue dans toute l’Europe, mais avait ensuite totalement disparu aussi bien en Occident qu’en Orient.
En 1346, après six siècles d’absence, elle resurgit dans la région de la mer Noire. En effet, à Caffa, Mongols et Génois s’affrontent.


Au cours du siège, les Mongols, atteints de la peste contaminent les Génois. En regagnant Constantinople, les Italiens propagent à leur tour la maladie.
Cette dernière se diffuse à Messine, puis à Marseille par l’intermédiaire de galères qui débarquent en novembre 1347.


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Allégorie de la Peste (Peinture anonyme du 15e siècle)

Dévastatrice, la peste qui prend la forme pulmonaire emporte des dizaines d’habitants du port méditerranéen.


La diffusion de la peste
De Marseille, le fléau se répand vers le reste du pays et bientôt vers toute l’Europe.


La peste atteint Paris en juin 1348 puis elle touche le sud de la Grande-Bretagne et la Flandre.


L’hiver apporte une accalmie puis la progression reprend dès le printemps 1349. Cette épidémie tue beaucoup et est d’autant plus problématique qu’elle est récurrente. La pandémie de 1348 n’est que la première apparition d’un fléau qui va revenir à intervalles réguliers tous les dix ans environ, durant plus d’un siècle.


Panique et expiation
Les populations n’ont pas conscience que le mal dont elles souffrent est dû à des causes naturelles.


Elles y voient un signe de la colère de Dieu et cherchent des responsables.


Inévitablement, les groupes marginaux de la société sont désignés comme victimes expiatoires.


Les Juifs sont les premières cibles de cette colère. Accusés d’avoir empoisonné les puits, ils font l’objet de massacres répétés en France, en Suisse et en Allemagne.



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Peinture anonyme du 15e siècle

Les catholiques organisent des pèlerinages pour conjurer l’ire divine. Les « flagellants », adeptes de la pénitence et de la flagellation en public, font leur apparition.


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Flagellants (miniature du 15e siècle)

Le pape Clément VI incite les fidèles à plus de modération et condamne les flagellants en octobre 1349.


Conséquences démographiques de la peste
La peste fait disparaître en quelques mois, entre un tiers et la moitié de la population européenne. Une estimation plus précise est difficile. Seuls les registres de baptêmes et des enterrements ont permis de prendre la mesure du désastre.
Mais tous les calculs aboutissent à un minimum de 40 % de décès dans chaque village.



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Combat de l'ange et du démon pour emporter l'âme d'un mort (miniature du 15e siècle)

Les plus riches et les mieux nourris sont moins touchés par le fléau. Le plus grave est que les enfants sont emportés en priorité ce qui aura de graves conséquences sur la démographie pour les années à venir.


La maladie fait d’autant plus de ravages qu’elle touche une population qui souffre déjà de la famine et de la guerre.
En ce siècle de troubles, la mort est omniprésente.


Du point de vue économique, les conséquences de la peste sont très graves. Faute d’hommes, il y a une totale désorganisation de la production. Les champs sont en friche et des villages entiers abandonnés.


La main-d’œuvre se raréfie partout et s’il y a une hausse des salaires, il y a également une hausse de l’inflation.
Il faudra attendre la seconde moitié du XVe siècle pour que l’impact du fléau soit en partie réparé.

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions

Romains 11:32 Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.
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Ven 28 Mai 2021 - 10:37
Jeanne d’Arc

Grâce aux minutes de son procès, nous en savons beaucoup sur Jeanne d’Arc, dite la Pucelle d’Orléans.
A 17 ans, Jeanne d’Arc sauve le royaume de France. Pourtant deux ans plus tard, elle sera brûlée vive.
Jeanne d’Arc était-elle une mystique ou une fervente patriote ? Bien qu’elle n’ait jamais revendiqué la sainteté, elle a été canonisée par le pape Benoît XV en 1920.
Pourquoi Charles VII n’a t-il rien fait pour sauver Jeanne d’Arc du bûcher ?
Au début du 20e siècle, cette héroïne est devenue un symbole catholique et patriotique. Sa canonisation a d’ailleurs provoqué à l’époque une vive polémique.


 
Qui était Jeanne d’Arc ?
Née sans doute le 6 janvier 1412, Jeanne n’est pas une petite bergère, mais la fille de Jacques d’Arc et d’Isabelle Romée, laboureurs aisés de Domrémy, village du Barrois  aux limites de la Champagne et de la Lorraine. 
Elle a trois frères aînés et une sœur cadette.

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Unique portrait contemporain de Jeanne d'Arc. Un dessin réalisé par un greffier de son procès. (Archives nationales, Paris). (DP)

En 1412, nous sommes en pleine guerre de 100 ans. Il s’agit d’un interminable conflit qui oppose la France des Valois à l’Angleterre des Plantagenêts.
Jeanne ne se distingue pas des jeunes paysannes illettrées de son entourage. Selon les récits de l’époque, elle a 13 ans quand elle entend pour la première fois  les voix de saint Michel, de sainte Catherine  et de sainte Marguerite.
Les voix lui donnent l’ordre de se rendre en France pour en chasser les Anglais et faire sacrer le dauphin à Reims.
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Vitraux. Jeanne entend les voix divines. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Mais, elle résiste à cet appel car elle pense que son âge et son sexe sont incompatibles avec une telle mission. 
Ces appels « divins » vont se renouveler plusieurs fois et se font pressants quand débute le siège d’Orléans, le 12 octobre 1428.
Entre mysticisme et raison d’Etat
En mai 1428, la jeune Jeanne avait été éconduite par le capitaine de Vaucouleurs, Robert de Baudricourt.
Mais, en février 1429, de retour à Vaucouleurs, Jeanne arrache à Robert de Baudricourt, qui l’a fait préalablement exorciser, l’octroi d’une épée et d’une escorte pour se rendre à Chinon où réside Charles VII.
Elle y arrive le 23 février, accompagnée de deux écuyers et d’un messager du roi.
En 1428, les Anglais ont pris un avantage décisif et progressent vers Orléans. Charles VII  n’a que 25 ans et doute beaucoup de sa légitimité.
En face de lui, se tient une jeune fille décidée qui n’a que 16 ans. Elle a revêtu une tenue de soldat.

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Miniature de Jeanne d'Arc (1450-1500). Centre Historique des Archives Nationales, Paris. (DP)

Pourquoi le Dauphin a-t-il répondu favorablement à la requête d’une petite paysanne illettrée ?
Plusieurs ouvrages qui ne sont d'ailleurs pas, dans la plupart des cas, écrits par des historiens relancent une vieille controverse.
Jeanne des Armoises serait Jeanne d'Arc c'est-à-dire la demi-soeur de Charles VII. Ce lien de parenté expliquerait pourquoi le Dauphin a été aussi complaisant avec la jeune fille. Je n'adhère absolument pas à cette théorie qui n'est étayée par aucune preuve. cependant, vous pouvez lire un ouvrage récent, L'Affaire Jeanne d'Arc de Roger Senzig et Marcel Gay. 2009, qui reprend tout ce qui a déjà été dit sur la soi-disant énigme entourant la vraie identité de Jeanne.
Pour ma part, je pense que le mysticisme, très répandu à l’époque, n'est pas étranger à cette bizarrerie. En effet, le Dauphin croit dur comme fer à une prophétie  selon laquelle la France, perdue par une femme (Isabeau de Bavière), serait sauvée par une vierge.
Et puis, le jeune roi est aux abois.
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Ruines de la forteresse à Chinon où Charles VII reçut Jeanne d'Arc. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Il semble également que Jeanne d’Arc a su trouver les mots justes pour redonner confiance à son souverain.
Dès son arrivée, elle lui annonce qu’elle vient, au nom de Dieu, pour le faire sacrer à Reims légitime roi de France.

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Charles VII et Jeanne d'Arc. (XVe siècle. Bibliothèque de l'Escorial, Madrid). (DP)

Jeanne est soumise par ordre du Conseil royal à l’examen d’une commission de théologiens et de canonistes réunie à Poitiers pendant trois semaines ; cet examen conclut à l’authenticité de sa foi, tandis que des matrones confirment sa virginité, preuve qu’elle n’entretient aucun commerce avec le diable.
Elle est autorisée à se rendre à Tours. Elle y reçoit une épée qui, sur ses indications, est découverte dans le sol de la chapelle de Sainte-Catherine-de-Fierbois.
La bataille d’Orléans
Jeanne rallie à Blois la dernière armée de Charles VII, qui doit faire entrer un convoi de vivres dans Orléans, où elle pénètre avec une avant-garde le 29 avril au soir en compagnie de Dunois, le Bâtard d’Orléans.
Accueillie avec enthousiasme par les Orléanais, rejointe le 4 mai par le gros de l’armée de secours, elle joue un rôle décisif dans la délivrance de la ville, le 8 mai 1429.

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Entrée de Jeanne d'Arc à Orléans (Jean-Jacques Scherrer, 1887). (DP)

Malgré son inexpérience, elle a réussit à galvaniser les hommes sous son commandement.
Deux jours plus tard, elle s’attaque aux défenses anglaises qui entourent encore la ville. Blessée, elle continue à se battre jusqu’à la victoire finale.
À la tête de l’armée, elle s’empare de Jargeau, emporte le pont de Meung le 15 juin, occupe Beaugency le 17, écrase enfin le 18 l’armée anglaise de John Fastolf à Patay, où John Talbot est fait prisonnier.
Les partisans du Dauphin voient en elle un ange et ses victoires sont considérées comme miraculeuses. Ses ennemis voient plutôt en elle une sorcière.

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Jeanne d'Arc. Cathédrale Saint John the Divine . New-York. By[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Son courage et sa volonté de vaincre sont en tout cas indéniables.
Au terme d’une chevauchée triomphale, Jeanne conduit Charles VII a Reims où il est sacré roi.
La légitimité du roi est devenue incontestable par les Anglais.
Le premier faux pas
En septembre 1429, Jeanne d’Arc entreprend de sauver Paris. En effet, aux termes de la trêve conclue à Compiègne le 28 août Philippe le Bon a promis de livrer Paris aux Français !
Jeanne d’Arc échoue une première fois en tentant de pénétrer dans la capitale. Elle est d’ailleurs blessée à la cuisse d’une flèche devant la porte Saint-honoré.
Charles VII lui refuse une seconde tentative.

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Jeanne d'Arc est devenue un symbole de courage. (DP)

Irrésolu et piètre stratège, le jeune roi est de plus très mal conseillé.   Jeanne doit suivre dans sa retraite l’armée royale, qui est dissoute à Gien les 21 et 22 septembre 1429.
Mais Jeanne d’Arc n’est pas prête à abandonner et s’obstine à vouloir exécuter sa mission divine jusqu’au bout.
Elle remporte une nouvelle victoire par la prise de Saint-Pierre-le-Moûtier en novembre 1429 mais échoue devant La Charité-sur-Loire.
Cet échec est le bon prétexte pour la remercier. Le roi lui octroie le 24 décembre 1429 des lettres d’anoblissement.
Elle est autorisée à participer à quelques coups de main mais qui sont secondaires.
Le siège de Compiègne
Pleine d’ardeur, Jeanne essaie de sauver Compiègne, que son capitaine, Guillaume de Flavy, refuse de remettre au duc de Bourgogne, malgré la trêve du 28 août 1429, et se jette dans la ville le 23 mai 1430 avec environ 400 hommes.
À leur tête, elle tente le soir même une sortie qui bouscule les Bourguignons, mais, victime de la panique que sème l’arrivée de renforts anglais, Jeanne est faite prisonnière.
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Jeanne d'Arc. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Elle est aussitôt livrée à Jean de Luxembourg. Le sacrifice de Jeanne sauve la ville, dont Philippe le Bon doit lever le siège le 25 octobre suivant.
Le procès de Jeanne d’Arc
Jeanne est emprisonnée au château de Beaulieu-en-Vermandois, puis dans celui de Beaurevoir, près de Cambrai.
L’université de Paris,  qui prétend la faire juger comme sorcière à l’instigation sans doute du gouvernement anglais,  la réclame dès le 26 mai 1430.
Bedford verse 10 000 écus à Jean de Luxembourg afin que Jeanne lui soit remise pour être livrée à un tribunal d’Inquisition. 
Elle est enfermée en décembre 1430 dans la grande tour du château de Rouen.

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Grande Tour du château de Rouen. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Pour présider ce tribunal, Bedford choisit Pierre Cauchon, un partisan des Bourguignons  qui soutient les Anglais. Evêque du diocèse de Beauvais, c’est un membre de l’université de Paris.
Jeanne est privée d’avocat pendant toute la durée de l’instruction, qui se déroule à huis clos.
Elle confirme la réalité de ses voix, refusant de révéler la nature du signe donné par elle à Charles VII.
Elle rappelle que pour faire la guerre, les habits d’homme constituent  une protection.
Jeanne affirme  son appartenance à l’Église militante. À la question : « Êtes-vous en état de grâce ? », elle répond par cette repartie célèbre: « Si je nay suis, Dieu may mette, et si jay suis, Dieu may garde. »

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Jeanne d’Arc est interrogée par le cardinal de Winchester dans sa prison. (Paul Delaroche. 1824).(DP)

Présentée au tribunal le 28 mars 1431, Jeanne est accusée de sorcellerie, de dévergondage, d’outrecuidance et d’orgueil.
Cauchon voudrait obtenir de Jeanne qu’elle reconnaisse le caractère diabolique de sa mission. Après une épuisante exposition publique sur un échafaud, il arrive à lui faire renoncer à ses habits d’homme et lui fait signer d’une croix une formule d’abjuration.
Elle est aussitôt condamnée à la prison à perpétuité. Mais, elle se ressaisit bientôt et revient sur son abjuration. Elle remet également ses habits d’homme.
Elle est alors considérée comme relapse c’est-à-dire retombée dans l’hérésie. Elle ne peut donc plus échapper à la condamnation à mort.
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Jeanne d'Arc au bûcher (1484, Bibliothèque nationale de Paris). (DP)

Jeanne a peur de la mort mais abjurer serait une trahison envers Dieu  et envers son pays. Nul ne saura jamais quel a été le vrai motif de son revirement.
Elle est « remise au bras séculier » et livrée aux Anglais.
Agée de 19 ans, elle est conduite au bûcher sur la place du Vieux-Marché, à Rouen, le 30 mai 1431. 
Selon les témoins, elle meurt en prononçant le nom de Jésus.

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Jeanne d'Arc sur le bûcher. Hermann Stilke (1803–1860). (DP)

La mort de Jeanne n’apportera pas la victoire aux Anglais qui finiront par évacuer Rouen en novembre 1449.
Peut-être mû par les remords de n’avoir rien tenté pour la sauver, Charles VII obtiendra de l’Eglise la révision du procès. Jeanne sera réhabilitée en 1456.
Les mystères qui entourent le mythe de Jeanne d’Arc
Jusqu’à ce jour, aucun historien n’a réussi à expliquer, preuves à l’appui, comment Jeanne avait pu convaincre Charles VII de participer à la guerre contre les Anglais.
Quel était ce signe qu’elle a révélé au Dauphin ?
Elle n’a jamais officiellement commandé l’armée. De même, elle a toujours été écartée, par les officiers jaloux de son prestige, des grandes décisions stratégiques.
Elle n’avait pas non plus accès au Conseil royal.

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Statue de Jeanne d'Arc. By [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Elle est souvent intervenue au cours des batailles, par surprise, et sans en avoir reçu l’ordre. Il est indéniable que son courage et ses actions ont, à plusieurs reprises, galvanisé les soldats français.
Cette petite paysanne illettrée s’est montrée un stratège habile en sachant utiliser à bon escient l’artillerie.
Est-ce sa foi inébranlable en Dieu qui a donné à Jeanne sa force d’âme exceptionnelle ? Etait-elle simplement une fervente patriote qui s’est laissée guider par son instinct ?
Une chose est certaine, cette jeune fille a favorisé la naissance du sentiment national en France.
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Jeanne d'Arc annonce la libération d'Orléans au Dauphin. (DP)

Aujourd’hui, Jeanne d’Arc est honorée le 8 mai, date anniversaire de la délivrance d’Orléans.
Bien que sa vie soit connue avec exactitude, Jeanne d’Arc reste un mystère.
Ou peut-être ne doit-on pas chercher de raisons rationnelles à ses exploits ? Ne dit-on pas que la foi fait des miracles ?

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Ven 28 Mai 2021 - 10:38
Gilles de Rais



Malgré sa haute naissance, Gilles de Rais n’est pas entré dans l’histoire par la grande porte. Accusé de crimes d’enfants, jugé et brûlé, son nom est resté synonyme d’horreur et de sadisme.


Gilles de Laval, baron de Rais (ou Retz), est l’une des plus infâmes figures de l’histoire de France. Pourtant, sa naissance et ses débuts avaient destiné cet homme aux plus hautes carrières.



Qui était Gilles de Rais ?
Né en 1404, Gilles de Rais est l’héritier d’une fortune qu’il va multiplier grâce à des héritages et à son mariage.


Baron de Bretagne, de moyenne noblesse, Gilles de Rais s’est distingué dans la carrière des armes surtout en 1429 au côté de Jeanne d’Arc. Il prendra avec elle Orléans le 7 mai 1429. À l’âge de 25 ans, il est fait maréchal de France.


Gilles de Rais posséda pendant un temps la plus grosse fortune d’Europe, qui disparut peu à peu, dilapidée dans des projets insensés.


La déconfiture commença dès 1429. La guerre avait occasionné d’immenses dépenses. On sait qu’il pratiqua le brigandage, mais cela resta insuffisant.


Il commença alors à vendre des propriétés. En 1433, il ne lui restait plus aucune terre à part celles de sa femme en Poitou et deux châteaux en Anjou.


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[size=17]Gilles de Laval, baron de Rais, à 25 ans[/size]

Deux sujets occupaient l’esprit de cet homme et lui coûtaient beaucoup d’argent. Le premier sujet était sa propre chapelle, la chapelle des Saint-Innocents. Cette chapelle, d’après ses proches, contenait un luxe incroyable digne d’un roi de France.


Pour cette chapelle, il sélectionnait les enfants de chœur les plus séduisants, parmi lesquels André Buchet et un nommé Rossignol, qu’il compromit sexuellement, et qui, par la suite, se retrouvèrent impliqués dans ses crimes.


Son autre projet était la représentation d’un mystère dans lequel un personnage représentait de Rais lui-même.


La pièce, le Mystère du siège d’Orléans, était colossale, avec près de 650 rôles et de nombreux décors.


Le coût de ces représentations était astronomique.


La recherche d’argent commença à obséder Gilles de Rais. Il en fut réduit à vendre ses biens privés. Inquiets, les membres de sa famille réagirent. En 1435, un édit du roi interdisait à quiconque de commercer avec lui.


Désespéré, il se tourna alors vers l’alchimie. Il fit venir d’Italie Franco Prelati, un jeune clerc, qui se révéla être un parfait illusionniste.


Cependant, il fut capable de convaincre Gilles de Rais qu’il était capable de fabriquer de l’or.


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[size=17]Ruines du château de Machecoul où Gilles de Rais a commis ses crimes[/size]

Après avoir vendu ses fiefs et seigneuries, il essaye de les reprendre par la force. C’est précisément en essayant de récupérer par les armes un de ses châteaux, cédé à un religieux, qu’il s’aliène le duc de Bretagne et l’évêque de Nantes.


Ces hommes puissants causeront sa perte.
En effet, en 1440, une enquête officielle est menée sur les affaires de Rais. Parmi les personnes interrogées se trouvent les parents des enfants disparus. Des rumeurs circulaient déjà depuis longtemps et son nom était mêlé à des enlèvements d’enfants.


Les procès de Gilles de Rais
Le 15 septembre 1440, Gilles de Rais est arrêté et emmené à Nantes avec ses plus fidèles serviteurs.


Trois jours après s’ouvrent ses deux procès.
Il comparait devant la justice civile, rendue par le duc et le parlement de Bretagne, et devant la justice ecclésiastique, représentée par l’évêque de Nantes.


Les deux procès, dont les séances sont publiques, se tiennent au même moment, mais dans des lieux différents et en alternance.


Ils ont chacun leurs juges, leurs enquêteurs et leurs notaires.


Le tribunal séculier reproche au prévenu sa félonie, c’est-à-dire le refus d’obéir au duc de Bretagne, son suzerain, dans la prise du château, et des assassinats d’enfants.


De son côté, le tribunal ecclésiastique juge Gilles de Rais pour hérésie, sorcellerie avec évocation des démons, viol de l’immunité de l’Église lors de l’enlèvement du malheureux clerc entré en possession de l’un de ses châteaux, et enfin pour s.........


C’est à ce dernier titre que l’évêque s’intéresse aux crimes d’enfants qui sont pour le reste du ressort de la justice civile.


Les crimes de Gilles de Rais
Les rumeurs courant sur Gilles de Rais ont alarmé l’Église bien avant l’arrestation du coupable. Lorsque survient le procès, une enquête est en cours.
Aussi, de nombreux témoins sont déjà identifiés dont les parents des enfants disparus.


Dans leurs dépositions, deux serviteurs de Gilles de Rais confirment les enlèvements. Ils avouent qu’ils pourvoyaient leur maître et qu’ils participaient même à l’assassinat des enfants.


La simple menace de la torture suffit à faire passer le prévenu aux aveux. Il confesse qu’il a commis ses premiers crimes sexuels en 1432, année de la mort du chef de sa famille.


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Représentation populaire de Gilles de Rais (gravure de Bombled pour l'Histoire de France de Michelin, fin du XIXe siècle)

Ce n’est que bien des années plus tard, qu’il a associé les crimes d’enfants à l’évocation des démons. Obsédé par l’argent, il demandait à ses victimes de lui révéler le secret de la fabrication de l’or.


Il apporta à plusieurs reprises à Prelati des mains, des cœurs ou du sang des victimes pour que celui-ci fasse des évocations aux démons.


La confession de Gilles de Rais est particulièrement horrible. Tous ces agissements, ceux d’un pervers et d’un psychopathe, sont minutieusement décrits dans les actes des procès.


Les juges ne purent établir le nombre exact des victimes. Le procès ecclésiastique en mentionne 140 et le procès civil plus de 200.


La condamnation de Gilles de Rais
Les deux tribunaux prononcent leur sentence le 25 octobre 1440. « Hérétique, relaps, sortilège, sodomite, évocateur des malins esprits, divinateur, égorgeur d’innocents, apostolat, idolâtre, ayant dévié de la foi, hostile à celle-ci, devin et sorcier » : c’est ainsi que l’article 45 de l’acte d’accusation du procès ecclésiastique définit Gilles de Rais.


Gilles de Rais est condamné, avec ses deux complices, à être pendu et à avoir son cadavre brûlé.


Il est également excommunié pour hérésie.


Son « repentir » qui vient après les accusations lui vaut d’être réintégré au sein de l’Église, puis d’être enlevé du bûcher et enterré avec les honneurs dus à son rang.


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[size=17]L'exécution de Gilles de Rais (Paris, Bibliothèque nationale de France)[/size]

Ses deux complices furent brûlés. Prelati fut condamné à la prison à vie, mais s’échappa. Il fut cependant pendu plus tard pour d’autres crimes.


Tout au long du procès, Gilles de Rais a démenti que les meurtres aient été perpétrés en vue de cérémonies de magie noire ou de sorcellerie.


On ne voit pas pourquoi il aurait menti, car ses aveux suffisaient largement à le condamner à mort.


Gilles de Rais était-il coupable ?
Bien qu’aucune preuve ne vienne étayer l’innocence de Gilles de Rais, quelques historiens ont mis en doute sa culpabilité.


Dans son livre « Plaidoyer pour Gilles de Rais », Jean-Pierre Bayard présente Gilles de Rais comme une victime de l'Inquisition.


Tous les corps n’ont pas été retrouvés, mais dans les souterrains du château de La Suze-sur-Sarthe qui a appartenu à G. de Rais, près de 50 crânes humains auraient été découverts quelque temps après le procès.


En novembre 1992, une révision du procès a été mise en œuvre au Sénat à laquelle ont participé d’anciens ministres et des consultants.


Assez paradoxalement, cette révision a abouti à l’acquittement de Gilles de Rais. Cependant, ce jugement n’a aucune valeur juridique.


Soulignons le fait que la majorité des historiens sont convaincus que Gilles de Rais était bien coupable.


Cet homme, destiné aux plus hautes carrières, était en fait un vulgaire sadique, un monstre comme nos sociétés en font naître sans que l’on puisse y trouver une quelconque justification.


C’est sans doute cette absence de motif qui nous fait si peur et qui nous fait douter de sa culpabilité.

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Ven 28 Mai 2021 - 10:40
Empire Byzantin. Europe centrale et orientale


Depuis la fin du 19e siècle et la parution du roman de Bram Stoker, Dracula, le mythe du vampire a pris forme dans l’imaginaire populaire.
La cruauté de ce personnage mythique s’est directement inspirée d’un chef de guerre des Balkans, le prince Vlad Dracul, dont le sadisme a marqué l’histoire jusqu’à aujourd’hui.

 
La naissance du vampire
La mort joue un rôle primordial dans l’imagination des hommes. Ce sont toujours les faits les plus sanglants qui restent gravés dans nos mémoires.
Il n’est donc pas étonnant que le thème du vampire ait rencontré un tel succès. Un vampire symbolise la vie éternelle qui ne peut perdurer que grâce au sacrifice.


À travers ce personnage, assoiffé de sang, c’est la face sombre de l’humanité qui nous est renvoyée.


Le roman, Dracula, relate l’affrontement entre un groupe de personnes, menées par le professeur Van Helsing, et l’impitoyable vampire transylvanien, le comte Dracula. Depuis, ce roman a donné naissance à des dizaines de films, de livres, de bandes dessinées et de séries télévisées.

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Dracula interprété par Béla Lugosi en 1931

Mais, la tradition vampirique était déjà largement répandue quand le roman fut publié en 1897.


L’origine des vampires remonte aux harpies de l’Antiquité qui étaient connues pour enlever des hommes qui ne revenaient jamais plus.


Les légendes médiévales russes, allemandes ou roumaines étaient truffées de monstres sanguinaires, avides de sucer le sang de leurs victimes.


Cependant, le roman de Stoker apporte de nombreuses innovations qui renforcent le mythe. Le vampire peut être mis en fuite grâce à l’utilisation de l’ail ou de la croix. Il peut également pénétrer n’importe où comme par magie.


De plus, il est certain que l’aspect sexuel qui apparaît dans les relations entre Dracula et ses victimes n’est pas étranger au succès remporté par le roman.
Dracula est bien sûr un personnage de fiction. Pourtant, l’auteur s’est inspiré d’un personnage qui, lui, était bien réel : le sinistre Vlad III, surnommé Tepes « L’Empaleur ».


Vlad Dracul
Au XVe siècle, un des voïvodes (princes) de la Valachie, province sous domination turque, située entre les Alpes de Transylvanie et le Danube, est connu sous le nom de Vlad Dracul II. Dracul signifie « dragon », l’emblème du roi.


L'ordre du dragon a été fondé pour défendre le christianisme en Europe de l'Est.
Quand son fils, Vlad III, né en 1431, lui succède, il reçoit le titre de Dracula c’est-à-dire « fils du dragon ».

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]Peinture de Vlad III. 16e siècle (Domaine public)

À cette époque, la violence est omniprésente. Dès son enfance, Vlad III voit son père assassiné et son frère enterré vivant.
Lui-même est retenu prisonnier de nombreuses années par les Turcs dans une forteresse. À cette époque, l’Empire ottoman s’étend jusqu’aux frontières de la Hongrie.


Vlad III est considéré comme un héros par les Roumains.


Dracula, l’Empaleur
L’empalement sur un pieu de bois ou de fer est la méthode préférée de Vlad III pour se débarrasser de ses prisonniers ou des opposants.
Sa cruauté est bien connue et une gravure allemande de 1499 le montre en train de festoyer au milieu de cadavres empalés. Il venait alors de faire empaler 30 000 habitants d'une ville vaincue.


Le nombre de ses victimes empalées, brûlées ou écorchées vives lors de son règne qui n’a duré que 10 ans n'est pas connu avec précision. Certains historiens parlent de plusieurs milliers, d'autres avancent des chiffres plus modérés: entre 50 000 et 100 000.

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Gravure de 1499 représentant Vlad III en train de festoyer au milieu de corps empalés. ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Domaine public













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Ce qui est cartain est que son sadisme ne connaît aucune limite. Des chroniques locales racontent comment, pour punir des émissaires turcs de ne pas s’être découverts en sa présence, il a ordonné que leur fez (turban) soit cloué sur leur crâne.


Un autre fait rapport qu’il a rassemblé de nombreux pauvres et infirmes dans une salle fermée, sous prétexte de leur fournir de la nourriture, et il y fit mettre le feu.


Vlad Dracul a été tué en 1476. On ne sait pas s'il s'agit d'un assassinat. L'hypothèse la plus vraisemblable est qu'il a été tué au combat par les Turcs. Par contre, on sait qu’il a été décapité et que sa tête a été plantée à l’extrémité d’une pique.

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Château fort de Bran dans lequel résidait souvent Vlad III. 

C’est au début du 20e siècle que sa tombe a été découverte. Mais, à la surprise générale, elle s’est révélée vide.


La réalité a ainsi rejoint la fiction. Dracula ne peut mourir et hante toujours nos esprits. Comble de l'ironie, il est aujourd'hui le thème d'un parc de loisirs situé à proximité de son château fort. Vlad Dracul, l'Empaleur, est devenu un argument touristique.

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Romains 11:32 Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.
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Ven 28 Mai 2021 - 10:45
Extrême-Orient



Les pieds bandés des fillettes chinoises

Pendant plus de 1 000 ans, les mères chinoises ont enveloppé les pieds de leurs filles de bandages serrés afin de les rendre aussi petits que possible.
Ces pieds déformés ont longtemps symbolisé pour l’Occident la barbarie et l’exotisme chinois.
Cette mode a fait son apparition en Chine en l’an 950 de notre ère.


L’origine des pieds bandés
Les origines de cette pratique mêlent histoire et légende. On sait que dès le VIe siècle avant notre ère, il existe des expressions chinoises pour décrire le procédé d’oppression employé, mais sans précision sur la partie du corps concernée.
Au début du IXe siècle, le poète Tu Mu rend hommage aux courtisanes qui ont de petits pieds, mais il ne parle pas de déformation artificielle.
Les historiens chinois situent l’apparition du bandage déformant sous les « Cinq petites dynasties », qui se partagent la Chine entre 907 et 962.
Cette méthode est alors spécifique aux courtisanes de haut rang.


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Illustration d'une femme chinoise se bandant les pieds auprès de son époux

À l’origine, cette mode était donc une coutume des courtisanes de la cour impériale. Comment expliquer que cette coutume se soit répandue dans tous les milieux sociaux ?


Piété familiale et prestige
Partie du harem impérial, la mode du petit pied gagne progressivement toutes les classes sociales.


Cette pratique semble s’être généralisée à la fin du XIe siècle. Les femmes perpétuent cette tradition de génération en génération.


L’éducation chinoise favorise surtout la soumission au conformisme social.


De plus, peu à peu, les Chinois sont persuadés que de cette atrophie dépend le prestige de la famille.


À leurs yeux, une jeune fille qui n’a pas de petits pieds ne pourra jamais trouver un mari qui fasse honneur à sa famille.


En effet, la taille du pied est un élément essentiel de la beauté. Les petits souliers deviennent un véritable critère standard de beauté.


Le pied est, en Chine, la partie du corps la plus érotique.


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Soulier pour pied atrophié en satin et en bois de 13,5 cm de longueur

On peut également y voir un moyen de restreindre la liberté des femmes, car, devenues adultes, leur démarche ne pouvait être que lente et difficile.
Une déformation à vie


L’idéal est que le pied mesure 15 cm. Cette perfection est rare et donc très recherchée. La jeune fille qui possède cet atout fera un riche mariage.
La réussite dépend de l’âge auquel la mère a commencé à bander les pieds de sa fille ainsi que des massages des articulations du pied.
Il est impératif de commencer avant l’âge de 8 ans. Ainsi, il n’est pas rare que le bandage commence dès la quatrième année.
Le bandage se porte jour et nuit.


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Photo de fillettes chinoises aux pieds bandés prise vers 1900

La déformation la plus courante consiste à replier progressivement les derniers quatre doigts de pied sous le gros orteil.
Puis, il faut le raccourcir en accentuant la courbure de la voûte plantaire avec un objet cylindrique qui la comprime.
Il est évident que cette mode a infligé pendant 1 000 ans aux fillettes des douleurs difficilement tolérables.
Les édits impériaux de 1902 interdisent la déformation des pieds. Mais, il faudra attendre 1911 et la naissance de la République pour que des mesures efficaces soient prises.

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