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Arlitto
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Zoroastrisme, mazdéisme et parsisme Empty Zoroastrisme, mazdéisme et parsisme

Jeu 17 Oct 2019 - 15:06
Zoroastrisme, mazdéisme et parsisme



Le zoroastrisme, appelé aussi mazdéisme ou parsisme, tire son nom du prophète Zoroastre, Zarathushtra ou Zarathoustra (dont la date et le lieu de naissance sont controversés : peut-être Ragès en Médie au VIIIe ou VIIe siècle av. J.-C. ; pour certains 650-583 av. J.-C. ?), mage à la cour du roi de Bactriane et réformateur de la religion iranienne antique dont les doctrines sont conservées dans les "gathas" (hymnes métriques), qui forment une partie du recueil de textes sacrés appelé "Avesta".

L’enseignement qu’il propagea repose sur la théologie dualiste du mazdéisme qui oppose Ahura Mazda (ou Ormuzd), le dieu du Bien, à Ahriman, le dieu du Mal.
L’homme, par la pureté de sa vie, de ses pensées, de ses paroles et de ses actes dont il rendra compte dans l’au-delà, doit contribuer au renforcement de la puissance du Bien pour que diminue celle du Mal.

Les trois fils de Zoroastre instituèrent les 3 classes sociales : prêtres, guerriers et agriculteurs.

Les principes fondamentaux des gathas reposent sur le culte d'Ahura Mazda (le Seigneur de Sagesse ou le Maître du Savoir) et sur un dualisme éthique opposant Vérité ("Asha" et Mensonge à travers tout l'Univers. Les gathas et quelques éléments tardifs de l’Avesta établissent le caractère monothéiste de la croyance prêchée par Zarathushtra.
La divinité suprême, Ahura Mazda, "désirant le bien, a créé à la fois le bonheur et le malheur".

L’Esprit mauvais n’est pas l’adversaire du créateur unique, mais seulement de l’Esprit bienfaisant. D’ailleurs, la lutte aura un terme : la victoire ultime du Bien sur le Mal.
Tout le Bien procède des émanations d'Ahura Mazda qui lui donnent forme et existence : Spenta Mainyu (l'Esprit saint, la force créative) prend six aspects différents (3 masculins et 3 féminins). Ces aspects devinrent six dieux différents (Vohu Manah : Bon Esprit, Asha Vahista : Vérité, justice, Kshatra Vairya : Pouvoir, Empire divin, Spenta Armaïti : Dévotion, sagesse, Haurvatat : Santé, Eau, Amretât : Vie, Jouvence) puis leur nombre s’accrut : par exemple avec Mithra, le dieu du Soleil.

Tout ce qui est Mauvais provient du "mauvais jumeau" de Spenta Mainyu : Angra Mainyu (Esprit Diabolique ; en persan Ahriman) et de ses assistants. Angra Mainyu est mauvais par choix, car il s'est allié au Mensonge, tandis que Spenta Mainyu a choisi la Vérité.

De la même façon, les hommes doivent opérer ce choix fondamental. Après la mort, l'âme de chacun est jugée sur le Pont du Jugement ; seuls les partisans de la Vérité le traversent pour être conduits au Paradis ; les partisans du Mensonge tombent en Enfer.

À la fin des temps, tout mal est éliminé de la Terre dans un supplice de feu et de métal fondu.

II est possible que Zoroastre ait tenté la synthèse de deux systèmes religieux. Le premier, mis en évidence dans les gathas, est un culte de la Sagesse et de ses émanations dont "Asha" (la Vérité). Le second consiste en un culte du dieu Ahura, protecteur de Asha : il apparaît dans une autre partie de l'Avesta, le Haptanghaiti (Rituel des Sept Chapitres), rédigé également en vieil avestique, la langue des gathas de Zoroastre. Dans les Sept Chapitres, des émanations ou entités divines, ainsi que diverses abstractions sacrées interviennent ; Ahura Mazda y reçoit l'épithète "possédant Asha" ; en revanche, le Mensonge et Angra Mainyu ne sont pas mentionnés. De nombreux objets naturels, des créatures mythiques et des esprits ancestraux y sont vénérés. Ahura Mazda y ressemble moins à la divinité unique de Zoroastre qu'au dieu Varuna (parfois appelé "Asura" : Seigneur) des anciens textes religieux indiens : les Rig-Veda.
Les ancêtres des Perses (c'est-à-dire un sous-groupe aryen des peuples indo-européens) et les envahisseurs du Nord de l'Inde partageaient la même origine et on peut supposer qu'ils adorèrent un certain nombre de divinités communes.

L'Ahura Mazda des Sept Chapitres possède des femmes appelées Ahuranis, lesquelles, à l'instar des Varunanis de Varuna, sont nuages, pluie et eaux.
Ahura possède "Asha", de même que Varuna protège "Rita" (ordre cosmique équivalent de Asha ; en vieux perse Arta).
Le nom d'Ahura Mazda est parfois associé à celui de Mithra ; dans les Veda, les noms de Mithra et Varuna sont également associés.
Les Sept Chapitres vénèrent aussi Haoma (en védique Soma), une plante divinisée d'où l'on tirait une préparation hallucinatoire.
Le culte des ancêtres, des esprits de la nature et d’autres divinités (par exemple le dieu du Feu, appelé Agni par les hindous) possède également un équivalent védique.
Les gathas et les Sept Chapitres ne constituent qu'une partie du grand texte de sacrifice rituel appelée "Yasna". Le reste fut rédigé dans une langue plus tardive, l'avestique récent. On possède en outre un ensemble d'hymnes rédigés en moyen perse qui rendaient hommage à diverses divinités, dont Anahita, déesse des eaux et de la fertilité probablement empruntée (tout comme la coutume des mariages incestueux) aux Elamites.

La dernière partie de l’Avesta, le Videvdat, fut rédigée après la conquête de la Perse par les Grecs, au IVe siècle av. J.-C. ; il présente l'ensemble des prescriptions et interdits de la loi pour la vie quotidienne (un peu à la façon du Lévitique). II reflète les coutumes attribuées par l'historien grec Hérodote aux Mages, caste de prêtres d'origine mède : c'est, par exemple, l'exposition des cadavres aux vautours sur les "tours du silence", la protection accordée aux chiens ou le massacre systématique des reptiles.
Darius Ier (522-486) fut probablement le premier roi perse à adopter le zoroastrisme. Les inscriptions qu'il a laissées sont emplies de louanges en l'honneur de Ahura Mazda ; il parut en outre considérer le Mensonge comme une force mondiale. Après lui, son fils Xerxès Ier puis Artaxerxés Ier (qui régna de 465 à 425 av. J.-C.) furent également des fidèles d'Ahura Mazda. Sous leurs règnes s'opéra sans doute une synthèse des enseignements de Zoroastre et du polythéisme antique, reflétée dans le syncrétisme des Yashts.
Sous Artaxerxés II (qui régna de 404 à 358 av. J.-C.), le culte iranien, qui avait jusque là proscrit les images, ne renonça plus aux idoles (aux côtés d’Ahura Mazda, seule divinité mentionnée jusqu'alors, figurent les noms d'Anahita et de Mithra) et c'est probablement sous son règne que les premiers temples perses furent bâtis.
Sous la domination des Séleucides grecs (364-312 av. J.-C.), puis des Arsacides parthes (v. 250 av. J.-C. à 266 apr. J.-C.), des cultes aux dieux étrangers se développèrent à côté du zoroastrisme.

Ardachêr Ier, roi de Perse (224-241), de la nouvelle dynastie des Sassanides, rétablit le zoroastrisme comme religion de l’Etat.
Dans la théologie sassanide, Ahriman (Angra Mainyu) fut opposé à Ormuzd (Ahura Mazda), et non plus à Spenta Mainyu. Certains théologiens sassanides enseignèrent aussi que Ormuzd et Ahriman étaient les fils jumeaux du Temps Eternel (Zurvan Akarana), mais cette doctrine fut finalement rejetée.
Le lundi 26 février 277, Mani (ou Manès), fondateur du manichéisme, autoproclamé dernier prophète de la lignée des Zoroastre (ou Zarathoustra), Bouddha et Jésus, était mis à mort par le roi de Perse.

La Perse fut progressivement convertie à l'islam après la domination arabe au VIIe siècle. Le zoroastrisme survécut cependant dans de petites communautés de Guèbres (de Gabars, terme péjoratif adopté par les Arabes) dans les régions montagneuses du Yezd et de Kem. II en subsiste aujourd’hui environ 18.000 en Iran.
Les zoroastriens, sous le nom de "Parsis" (littéralement Perses), émigrèrent nombreux vers l'Inde. Deux cent mille vivent aujourd'hui principalement dans la banlieue de Bombay. Ils récitent toujours la liturgie de l'Avesta et conservent les feux sacrés, mais de nos jours, ils préparent un haoma non hallucinatoire et très peu ont conservé l'usage de placer les cadavres sur des édifices élevés ("tours du silence") pour être la proie des vautours.

En 1968, Jacques de Marquette et Paul du Breuil fondèrent le Mouvement néozoroastrien qui devint, en 1971, la Société d’Etudes Zoroastriennes, rattachée à la World Zoroastrian Organization de Londres.

Préceptes mazdéens :

"Tout ce qui te répugne, ne le fais pas non plus aux autres".
"La nature (humaine) est bonne seulement lorsqu'elle ne fait pas à autrui ce qui n'est pas bon pour elle-même".

Les Yezidi (ils se nomment eux-mêmes : Dasni), de langue kurde, qui vivent au nord de Mossoul, ont conservé une religion syncrétiste intégrant des éléments du paganisme chamanique, du mazdéisme, du zoroastrisme, du manichéisme, du judaïsme, du nestorianisme et de l'islam.

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