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Le Baptème Copte Empty Le Baptème Copte

Mer 16 Oct 2019 - 17:06
LE BAPTÊME DANS L'ÉGLISE COPTE ORTHODOXE
par Abba Athanasios évêque Copte Orthodoxe

Le Baptème Copte 3992921123

Introduction aux sacrements

Selon la confession de foi orthodoxe « le sacrement est une action sainte en laquelle, sous le signe visible, l'invisible grâce de Dieu est communiquée au croyant ». Au nombre de sept, les sacrements occupent une place centrale dans le culte chrétien. Les Grecs et les Coptes les appellent « Mystères». De même que l'union du visible et de l'invisible est inhérente à la nature même de l'Eglise, il y a dans chaque sacrement un signe extérieur et une grâce spirituelle.
Dans le sacrement du baptême, l'Église utilise des éléments matériels, l'eau et l'huile, et en fait un véhicule de l'Esprit.

Introduction au baptême

Authentique serment d'appartenance au Christ, le baptême est selon St Athanase « la grande et bienheureuse profession de foi à la Trinité », qui célèbre la naissance de l'être à la lumière divine. Il est véritablement « fête des lumières » (St Grégoire de Nazianze), illumination, parousie-avènement, « bain d'éternité ».
Les Pères et Saints de l'Église n'ont jamais d'expressions assez belles pour désigner ce sacrement qui nous incorpore à l'Église-Royaume et nous fait naître à la Vie surnaturelle.
Premier mystère sacré, le baptême signifie « plongeon ». L'Église Copte Orthodoxe, comme toute l'Orthodoxie, a conservé dans son rite la parfaite signification de ce terme. Selon la pratique ancienne, en effet, le prêtre plonge trois fois le néophyte dans l'eau baptismale, au nom de l'Unique et Sainte Trinité, et il en sortira re-né dans l'Esprit. La triple immersion fait passer par la descente aux enfers, l'ensevelissement mystique ; l'émersion est le retour vers le jour sans déclin, la vie-résurrection avec le Christ (Romains, VI, 4-5 ; Colossiens, ll, 12). Dans le baptême par infusion ou aspersion, le lien étroit avec la descente aux enfers disparaît totalement.
La nouvelle naissance ou régénération par « l'eau et par l'Esprit » (Jean, III, 5-7), désigne l'ensemble de l'initiation chrétienne qui lie en gerbe du salut les trois mystères sacrés : baptême, chrismation et eucharistie. Non seulement les enfants sont baptisés en bas âge, mais ils sont aussi confirmés et ils reçoivent la sainte communion. La pratique du pédobaptisme, ainsi que le baptême apostolique des familles entières (ce qui présuppose que les enfants sont inclus, cf. 1 Corinthiens, I, 16) se réfère à la parole du Seigneur « Laissez venir à moi les petits enfants » (Marc, X, 14).

Exorcisme, onction, imposition des mains

Dans l'Église Copte Orthodoxe, le rite du baptême débute par les prières de purification, d'absolution et d'onction sur la mère du futur baptisé, quarante jours après la naissance d'un garçon, et quatre-vingts jours après la naissance d'une fille, selon la loi de Moïse (Lévitique, XII, 1-5 et Luc, Il, 22-24).
L'exorcisme se fait au nom de la Sainte Trinité, sous forme d'onctions sur le front, la poitrine, les mains et le dos du néophyte, « afin que cette huile anéantisse toute opposition de l'adversaire » et rappelle l'onction du corps de Jésus le préparant à sa sépulture.
L'imposition des mains est accompagnée d'une prière demandant « que le corps soit libéré de tous les démons et de toutes les autres souillures, que toute ténèbre disparaisse du corps et que toute pensée d'incroyance quitte l'âme » ; elle est suivie du renoncement au mal et opère l'acte préliminaire de purification de l'âme.
Le néophyte est ensuite déshabillé : c'est le rite de la dénudation ou déposition des vêtements, qui symbolise le retour à l'innocence.
Face à l'Occident, la main droite levée pour mimer la lutte qu'il aura à soutenir tout au long de sa vie chrétienne, il déclare « renoncer à Satan, à toutes ses armées du mal » et à la puissance de l'ennemi (si c'est un enfant mineur, c'est son père, sa mère ou son parrain qui parle à sa place). Le prêtre souffle alors sur le visage « du mort », en disant « sors, esprit impur » ; c'est le souffle de vie, semblable à l'insufflation de vie lors de la création de l'homme.
Face à l'Orient, la main droite levée, le néophyte prononce alors son serment d'attachement à Jésus-Christ, sa profession de foi à la Sainte Trinité. « Détache-le de son passé et renouvelle sa vie. Remplis-le de la force de ton Saint-Esprit. Qu'il ne soit plus un enfant de la chair mais un enfant de la Vérité, » demande à Dieu le prêtre avant d'oindre le néophyte avec l'huile des catéchumènes sur le cœur, les bras, la poitrine, le dos et la paume des mains. « Je te oins avec l'huile d'allégresse, contre toutes les attaques de Satan, pour te greffer sur l'olivier agréable dans l'Église de. Dieu, une, sainte, catholique et apostolique ». Nouvelle imposition des mains, accompagnée de la prière suivante « Rends-le digne, irréprochable et pur afin qu'il reçoive la lumière, le sceau de ton Christ, les dons de ton Esprit-Saint, qu'il revête la robe du salut et l'armure de la foi invincible... Fais de lui une brebis intelligente du saint troupeau de ton Christ, un membre honorable de ton Église, un vase sanctifié, un enfant de lumière, un héritier de ton Royaume ».

Consécration de l'eau baptismale Liturgie du baptême

Le Baptème Copte Zt0m

Après avoir versé l'huile d'olive vierge, l'huile des catéchumènes et le Saint Chrême (Myron), dans l'eau baptismale, en invoquant le nom de la Sainte Trinité, le prêtre adresse à Dieu cette prière : « Nous te prions de transformer, de transfigurer, de sanctifier et de fortifier ton caté­chumène... Que par cette eau et cette huile soient anéanties les puissances du mal ». Soufflant alors sur l'eau, le prêtre dit : « Sanctifie cette eau et cette huile, qu'elles deviennent le bain de la nouvelle naissance, un vêtement incorruptible, la grâce de la filiation divine et le renouveau du Saint-Esprit. » Et encore : « Que celui qui est baptisé dans cette eau se dépouille du vieil homme qui est corrompu comme le sont les passions de l'égarement, qu'il revête l'homme nouveau et qu'il se renouvelle à l'image de son créateur: que brille en lui la lumière de la vérité qui vient du Saint-Esprit, et qu'il obtienne la vie éternelle et la bienheureuse espérance. »
Le Christ agit par la vertu de l'Esprit qu'il envoie sur terre, ce qui est souligné par le rôle des prêtres dans l'administration des sacrements qui traduisent la puissance opérante de l'Église. Ainsi, Saint Athanase explique : « Le prêtre ne consacre pas l'eau (du baptême) mais il accomplit seulement le bon service, duquel il obtient la grâce de Dieu », et Saint Jean Chrysostome commente: « Ce n'est pas le prêtre qui baptise, mais Dieu dont l'invisible puissance tient la tête du baptisé».
Par l'épiclèse-invocation, l'Esprit s'infuse dans l'eau baptismale qui devient eau vive, eau génératrice, et acquiert la puissance de sanctification. L'Esprit agit en elle et par elle. L'eau baptismale efface la souillure du péché originel et imprime le sceau indélébile sur l'âme purifiée prédisposée à la sainteté. « C'est lui qui est venu par eau et par sang, Jésus-Christ, non pas avec l'eau seulement mais avec l'eau et le sang. Et c'est l'Esprit qui rend témoignage parce que l'Esprit est vérité » (Épître, 1, Saint Jean, V,6). L'eau baptismale prend la valeur sacramentelle du sang purificateur du Christ, et la Croix se dresse déjà à l'aube de la vie nouvelle. «En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d'eau et d'esprit, nul ne peut entrer au Royaume de Dieu » (Jean, III, 5). La triple immersion dans l'eau du Jourdain l'eau baptismale), au nom de la Sainte Trinité, est « le bain d'éternité » qui restaure notre nature adamique sauvée en Christ par son œuvre de salut. De l'abolition du passé on passe au charismatisme du présent, de la mort-ensevelissement avec le Christ on passe à la vie-résurrection avec lui, qui débouche sur le Royaume.

« Dès que nous sommes baptisés, notre âme purifiée par l'Esprit est plus resplendissante que le soleil, et non seulement nous contemplons la gloire de Dieu, mais nous en recevons encore l'éclat » (Saint Jean Chrysostome).

« Réfléchissant comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous nous transformons en la même image » (2 Corinthiens, III, 18)

« Quiconque est en Christ est une nouvelle créature » (2 Corinthiens, V, 17)

Le baptême ré-imprime en nous l'image divine oblitérée. Il reproduit dans la vie de tout néophyte la Passion et la Pâque du Christ.

Après le baptême, le célébrant verse de l'eau sur ses mains au-dessus du baptistère et récite une prière afin que l'eau baptismale soit ramenée à sa forme première et retourne à la terre.
La connexion des deux sacrements étant très ancienne, la chrismation, sacrement qui nous donne l'abondance des dons du Saint Esprit, suit immédiatement le baptême. Après la chrismation donc, que nous développerons dans un prochain article, le baptisé revêt une tunique blanche, le vêtement de la vie éternelle et incorruptible ; on lui met alors en bandoulière un ruban rouge ou tricolore, le « zennar », qui symbolise l'homme nouveau et on lui ceint les reins: il est ainsi prêt à affronter le combat chrétien (« le bon combat »). Après le chant AXIOS qui signifie : « il est revêtu de dignité... le chrétien... » ou « elle est revêtue de dignité... la chrétienne... », consensus du peuple accompagnant tout acte sacramentel qui mène immédiatement à l'eucharistie, le baptisé reçoit la communion, quel que soit son âge.
Lorsqu'il s'agit d'un enfant, le nouveau baptisé est porté ensuite en procession dans les bras de sa mère ou d'un diacre autour de l'église, accompagné du clergé en vêtements liturgiques, des diacres en aube portant des cierges, des chantres rythmant les mélodies sur le triangle et les cymbales et chantant joyeusement «AXIOS».

Bibliographie

La liturgie des sacrements du Baptême et de la Confirmation, traduite du copte en français par Cyrille SALIB, moine du monastère de St Antoine le Grand, imprimerie El Kateb El-Arabi, le Caire, 1968.

« Church Sacraments », par le père Tadros. MALATY, in The Orthodox Concept, St George Coptic Orthodox Church of Sporting, Alexandria, 1982.

L'Orthodoxie, de Paul EVDOKIMOV, Bibliothèque Théologique, Ed. Delachaux et Niestlé, Neuchâtel (Suisse), 1965. Diffusion en France Delachaux et Niestlé, 32, rue de Grenelle, Paris Vlle.
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L'Église Orthodoxe Copte

Le patriarcat d'Alexandrie ou l'Eglise copte orthodoxe

L'Eglise d'Alexandrie est plus communément appelée Eglise copte orthodoxe. Le mot copte désigne la population et la culture héritières de l'Egypte antique des pharaons. Le vocable copte dérive du grec aigyptos qui est la déformation phonétique du hiéroglyphe de Memphis "Hi Ka Ptah " c'est à dire " la maison de l'Esprit de Ptah". Ptah était pour les habitants de Memphis le dieu protecteur en sa qualité de créateur du monde visible par la puissance de son coeur et de sa parole. Les envahisseurs arabes au 7e siècle appellent l'Egypte "Misr" (la forteresse) selon son vieux nom sémitique, ils réservent le mot "Qopte" aux chrétiens. Depuis que les égyptiens ont reçu la foi chrétienne, ils se sont organisés en Eglise locale autour de l'Archevêque de la "grande ville d'Alexandrie". Plus tard, cette Eglise est appelée Patriarcat orthodoxe d'Alexandrie. L'Eglise d'Alexandrie, fidèle au principe orthodoxe de sanctification de la culture locale a conservé dans sa liturgie des éléments christianisés du culte pharaonique. Elle a su aussi garder des traditions exégétiques et cultuelles de la synagogue reçues de la communauté juive d'Alexandrie.

Le Christ en Egypte

Isaïe l'avait annoncé : "Ce jour-là, il y aura un autel dédié au Seigneur au milieu du pays d'Egypte... Ce sera un signe et un témoin du Seigneur Sabaoth au pays d'Egypte. Quand ils crieront vers le Seigneur par crainte des oppresseurs, il leur enverra un sauveur et un défenseur qui les délivrera. Le Seigneur se fera connaître des Egyptiens et les Egyptiens connaîtront le Seigneur, en ce jour-là" (Isaïe 19. 19-21). Les paroles du Seigneur, annoncées par le prophète Osée : "D'Egypte j'appelai mon fils" (Osée 11.1) et rappelées par l'évangéliste Matthieu (2.15), restent toujours vivantes dans les coeurs des chrétiens égyptiens qui considèrent cette visite du Christ comme une bénédiction. En effet, c'est dans leur pays au bord du Nil que la Sainte Famille vint se réfugier jusqu'à la mort du roi Hérode. De nombreuses églises sont construites sur les lieux où la tradition atteste que le Christ, la Mère de Dieu et Joseph se sont arrêtés. Une fête liturgique célébre la "Fuite en Egypte", des pèlerinages populaires sont organisés et des icônes représentent l'évènement.

Saint Marc, fondateur de l'Eglise d'Alexandrie

Des Egyptiens étaient présents à Jérusalem le jour de la Pentecôte (Actes 2.10) mais selon la tradition c'est Saint Marc qui venant prêcher la Bonne Nouvelle à Alexandrie vers 42, fonda l'Eglise. Il consacra son premier évêque saint Anien, puis continua sa course apostolique. Quand saint Marc revint à Alexandrie vers 61, il trouva une communauté florissante composée de juifs "hellénistes" et d'autochtones égyptiens. Saint Marc scella son ministère à Alexandrie par le martyre en 68. L'actuel Pape et Patriarche d'Alexandrie, amba Shénouda est son 117e successeur.

L'Ecole théologique d'Alexandrie

Pour affermir la foi chrétienne face aux grandes institutions païennes d'Alexandrie (Muséon, bibliothèque, écoles philosophiques) et contre les systèmes religieux producteurs de "fausse gnose", les évêques d'Alexandrie fondèrent la première université chrétienne appelée Didascalée. L'école théologique d'Alexandrie joua un rôle déterminant dans l'expression de la théologie chrétienne. Parmi ses maîtres les plus éclatants, on peut citer les pères apostoliques Barnabée, Athénagore, Panthène, Clément. Le grand Origène s'y illustra avant d'être exilé à Césarée de Palestine. Héraclée, saint Denis le grand et saint Didyme l'aveugle ne furent pas moindre que les saints évêques, théologiens et pères de l'Eglise Athanase et Cyrille. Les grands théologiens, pères de l'Eglise, Saint Basile le grand, saint Grégoire le thaumaturge, saint Grégoire de Naziance furent des élèves du Didascalée d'Alexandrie.

Le monachisme

Le monachisme égyptien, avec saint Paul de Thèbes et surtout le grand saint Antoine et saint Pachôme, est le modèle des moines d'orient et d'occident. Les paroles (apophtègmes) des moines de Scété nourrissent toutes les générations de chercheurs de Dieu. Les deux derniers patriarches d'Egypte Cyrille VI (+1971) et Shenouda III ont été ermites dans ces déserts dans des conditions assez semblables à celle des premiers ermites. Sous leur impulsion et leur exemple, de nos jours, les déserts d'Egypte, Wadi Natroum, Mer Rouge, moyenne Egypte, sont peuplés de moines coptes dont les prières profitent à toute l'Eglise. Influence missionnaire: L'orient comme l'occident a bénéficié du rayonnement de l'Eglise d'Egypte : - En 285, la légion thébaine menée par Maurice arriva en Suisse, elle subit le martyre et saint Maurice donna son nom à une ville. - L'Eglise d'Irlande compte parmi ses pionniers de la foi, sept moines égyptiens. - En 330, saint Jean Cassien érigea à Marseille deux monastères sur le modèle de ceux des déserts de Thébaïde et de Scété où il avait vécu et reçu la Tradition. - Saint Athanase envoya saint Frumence pour fonder l'Eglise d'Ethiopie. - Saint Front le premier évêque de Périgueux fut moine du désert de Nitrie. - Saint Aphrodyse vint apporter d'Egypte la foi à Béziers. - Saint Just, évêque de Lyon à la fin du 4e s. se retira dans le désert d'Egypte pour terminer ses jours en anachorète. Par l'intermédiaire de saint Jean Cassien, la vie monastique occidentale a été très marquée par les Pères du Désert et des usages liturgiques égyptiens sont probablement à l'origine des anciens rites gallican et wisigothique.

la Foi

L'Eglise copte-orthodoxe confesse la foi définie par le symbole des conciles de Nicée-Constantinople sur la parfaite unité du Père, du Fils et du Saint Esprit, Trinité sainte. Avec le concile d'Ephèse, elle affirme que Jésus-Christ est parfaitement Dieu, parfaitement homme, sans division de sa personne agissante; pour cette raison Marie la Vierge est appelée Mère de Dieu, car elle a effectivement engendré dans la chair le Logos de Dieu fait homme. Avec St Cyrille, l'Eglise confesse que le Seigneur Jésus est un de deux natures: La divinité et l'humanité sont unies en Lui en une union complète, parfaite, indivisible et inséparable. Il n'y a pas absorption d'une nature par l'autre.
La tragédie de Chalcédoine

Pendant le pontificat de St Dioscore, en 451, eut lieu la tragique méprise de Chalcédoine. Tous les évêques de ce concile avaient l'ambition d'être fidèles à la doctrine de St Cyrille. Hélas, ils ne se comprirent pas et s'accusèrent qui de nestorianisme par la séparation entre la nature humaine et divine du Christ, qui de monophysisme par l'absorption de la nature humaine dans la divinité. Aucun des deux partis confessait de coeur ce dont l'autre l'accusait, même si les définitions verbales n'étaient pas parfaitement claires. Une rupture entre les Eglises suivit ce malheureux concile.
La famille des Eglises orthodoxes orientales

Après ce concile il y eut donc deux familles d'Eglises orthodoxes, d'une part les Eglises orthodoxes qui confessaient la définition du Concile de Chalcédoine, ce sont, depuis la rupture entre Rome et Constantinople, les Eglises orthodoxes byzantines et d'autre part les Eglises orthodoxes orientales, c'est à dire :

- l'Eglise copte orthodoxe d'Alexandrie,
- l'Eglise syriaque orthodoxe d'Antioche,
- l'Eglise orthodoxe d'Ethiopie,
- l'Eglise orthodoxe de l'Inde,
- l'Eglise orthodoxe d' Erythrée,
- l'Eglise apostolique arménienne,

qui reçoivent les trois conciles oecuméniques de Nicée, Constantinople et Ephèse.
Les décisions doctrinales des quatre autres conciles reconnues comme oecuméniques par les Eglises byzantines et auxquels elles n'ont pas participé, ne leur posent pas de problèmes car elles découlent d'une interprétation orthodoxe de la foi des trois premiers conciles et ont toujours été possédées tranquillement, sans question, dans les Eglises orientales.
La récente découverte de l'unité de foi

Déjà au VIIe s. St Jean Damascène connaissait et n'hésitait pas à proclamer l'orthodoxie de la foi des chrétiens d'Egypte (PG 94, 741), pourtant il fallut attendre le XIXe s. pour qu'un évêque russe, Ouspensky, redécouvre cette évidence mais il ne parvint pas malgré ses efforts à concrétiser cette découverte de l'unité de la foi. En 1959 le Patriarche Oecuménique de Constantinople Athénagoras lors d'une visite en Egypte affirma "l'entière orthodoxie" de l'Eglise copte et en 1965 le Conseil Oecuménique des Eglises organisa les premières rencontres. Après presque trente ans de rencontres d'abord non-officielles puis officielles, des accords de foi furent enfin signés entre les Eglises Orthodoxes byzantines et les Eglises Orthodoxes orientales en 1989, au monastère Amba Bishoï de Scété en Egypte et en 1990, au Centre du Patriarcat Oecuménique à Chambésy en Suisse.
Ces déclarations communes constatant l'identité de foi se résument très bien dans les extraits suivants: "Nous reconnaissons les uns chez les autres l'unique foi orthodoxe de l'Eglise. Quinze siècles de discordes ne nous ont pas égarés de la foi de nos pères. Sur l'essentiel du dogme christologique, nous nous sommes trouvés en plein accord. A travers les terminologies différentes utilisées par chacune des parties, nous avons aperçu l'expression de la même vérité"...et encore ... "Notre accord mutuel n'est pas limité à la christologie, mais embrasse toute la foi de l'Eglise une et indivisible des premiers siècles". Autant que les confessions de foi, c'est la vie même des Eglises orthodoxes byzantines et des Eglises orthodoxes orientales qui montre que, comme le dit Nikita Struve, directeur du Messager Orthodoxe, "malgré les siècles de séparation, rien dans la foi vécue, la spiritualité, les moeurs, ne les séparent". Enfin, citons le Métropolite Damaskinos du Patriarcat Oecuménique, co-président de la commission mixte du dialogue théologique, qui affirme, parlant des deux familles d'Eglises orthodoxes "notre consensus à la foi orthodoxe authentique et à l'expérience spirituelle de l'Eglise".

Liens :

http://eocf.free.fr/eglisep.htm

http://ddata.over-blog.com/0/25/28/69/Chambesy.pdf

http://www.eglise-copte-orthodoxe-de-france.fr/
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Mer 16 Oct 2019 - 17:07
L’Église Copte Orthodoxe 

Le Baptème Copte 4m9n

Les coptes sont des égyptiens chrétiens natifs. Selon la tradition, le christianisme fut introduit en Alexandrie par l’apôtre Saint Marc aux alentours de l’an 42 après Jésus-Christ, durant le règne de l’empereur Claudius, et se répandit rapidement en Égypte par la suite. Au début du 3ème siècle, les chrétiens constituèrent la population majoritaire en Égypte, l’église d’Alexandrie étant reconnue comme l’un des quatre évêchés apostoliques de la chrétienté, les trois autres étant Rome, Jérusalem et Antioche. Le christianisme fleurit en Égypte et ailleurs après que l’empereur Constantin l’ait adopté en tant que religion de l’empire romain au début du 4ème siècle après Jésus-Christ. Cependant, suite à l’invasion des musulmans en l’an 639 après Jésus-Christ, beaucoup d’égyptiens se convertirent graduellement à l’islam.

La plus ancienne au monde, l’école théologique d’Alexandrie joua un rôle majeur dans l’enseignement religieux à travers toute la chrétienté. Elle fut reconnue pour ses maîtres tels que Clément d’Alexandrie et Origène, ce dernier étant reconnu comme le premier théologien chrétien. L’école proposait un enseignement en science et en mathématiques, ainsi qu’en théologie chrétienne. De même, dans le but d’enseigner aux érudits aveugles, l’école utilisait du bois taillé, signe précurseur de Braille.

L’Église d’Égypte fut également responsable de la tradition monastique, celle-ci ayant trouvé ses débuts au 3ème siècle lorsque les chrétiens vendirent leurs possessions et partirent au désert afin de prier et consacrer leurs vies à l’adoration de Dieu. Saint Antoine et les autres fondateurs furent reconnus comme les ‘Pères du désert’ et, vers la fin du 5ème siècle, il exista des centaines de monastères et de grottes d’ermites partout au désert en Égypte. Quelques-uns de ces monastères existent encore aujourd’hui. Les Pères du désert exercèrent une influence considérable sur le développement initial du christianisme. Beaucoup de leurs premiers visiteurs continuèrent à fonder leurs propres ordres monastiques, y compris Saint Benoît, qui mena à la fondation de l’ordre bénédictin au 6ème siècle. Un autre, Saint Jérôme, écrivit les paroles des Pères du désert, toujours existantes jusqu’à nos jours.

Schisme

Au début du 4ème siècle, Arius, un prédicateur Libyen, fut à l’origine d’un conflit théologique en suggérant que Jésus fut créé par Dieu, étant alors inférieur à lui. Ceci fut refusé par le patriarche d’Alexandrie qui soutint que la nature de Jésus était la même que celle de Dieu. Le conflit s’étant répandu dans toute la chrétienté, l’empereur Constantin réunit le Concile de Nicée en l’an 325 après Jésus-Christ. Les arguments d’Athanase d’Alexandrie (le futur Pape Athanase) prirent finalement le dessus et il fut nommé responsable de la formulation du Crédo Nicéen, proclamant la divinité de Jésus. Arius fut excommunié.

La véritable nature de Jésus engendra un conflit plus marqué au début du 5ème siècle avec les enseignements de Nestor, patriarche de Constantinople. Il enseigna que Jésus avait deux natures distinctes, divine et humaine, la nature divine demeurant à l’intérieur de la nature humaine et que la Vierge Marie ne pouvait donc être nommée ‘Mère de Dieu’ mais uniquement ‘Mère de Christ’. L’enseignement de Nestor fut réfuté par Saint Cyril, patriarche d’Alexandrie qui maintint que les natures divine et humaine étaient réunies en Jésus. Saint Cyril convoqua le concile d’Éphèse en l’an 431 après Jésus-Christ, année à laquelle le nestorianisme fut condamné comme hérétique. Les partisans de Nestor s’enfuirent en Perse où leurs croyances se répandirent parmi un certain nombre d’églises orientales.

Néanmoins, le conflit se poursuivit et, au final, convoqué par Pape Léo de Rome en l’an 451 après Jésus-Christ, le concile de Chalcédoine affirma la double nature de Jésus, à la fois divine et humaine, en condamnant les enseignements de Dioscore, Pape d’ Alexandrie, comme étant de nature monophysite et hérétique. Cela résulta en un schisme entre les églises qui affirmaient la doctrine chalcédonienne et les familles d’Alexandrie guidées par le pape d’Alexandrie, devenu pape ultérieurement.  Bien que la doctrine chalcédonienne affirmant la double nature de Jésus ne soit pas entièrement différente de celle de Nestor, le concile de Chalcédoine approuva également l’hérésie du nestorianisme. En grande partie, ceci mit fin aux conflits jusqu’au 11ème siècle lorsque les églises orthodoxes rompirent leurs liens avec l’Église catholique romaine lors du schisme oriental-occidental. De récents discours théologiques entre les Églises coptes et d’autres Églises orthodoxes révélèrent leur croyance égale concernant la véritable nature de Jésus, suggérant que les premiers conflits n’avaient possiblement émergé qu’en raison de difficultés linguistiques et politiques.

L’Église copte aujourd’hui

Actuellement, on compte environ 20 millions de chrétiens coptes, plus de 11 millions d’entre eux vivant en Égypte. Les coptes d’Égypte constituent la plus vaste communauté du Moyen-Orient, de même que la plus vaste minorité religieuse dans la région, représentant environ 15% de la population égyptienne. Le dirigeant de l’Église copte est le Pape d’Alexandrie et le Patriarche de la Prédication de Saint Marc, à savoir actuellement le Pape Théodoros II. L’école d’Alexandrie fut réinstaurée en 1893 et existe aujourd’hui pour la formation théologique, des campus dans plusieurs pays inclus.

De même qu’avec les autres Églises orthodoxes, la tradition de l’Église copte déclare que seuls les hommes peuvent être ordonnés prêtres, même s’ils sont parfois mariés pourvu que le mariage ait eu lieu avant l’ordination. De la même manière, les principales dates de fêtes sont partagées avec quelques églises orthodoxes, en fêtant Noël le 7 janvier. Le jeûne constitue une part considérable de la pratique religieuse, reconnu à son apogée pendant le jeûne du Carême et de la semaine sainte, durant lesquels les coptes ne mangent que végétalien pendant 55 jours.

En Égypte, les offices coptes ont lieu en copte et en arabe, même si d’autres langues peuvent être utilisées en raison de la diaspora. Les cantiques sont généralement chantés en langue copte originelle. Celle-ci évolua à partir de l’égyptien et des hiéroglyphes et fut parlée jusqu’au 17ème siècle, moment où elle fut remplacée par l’arabe. Elle fut initialement écrite en faisant usage de l’alphabet grec mais fut adaptée à l’ajout de symboles tirés de l’écriture hiéroglyphique dont le but était de représenter les sons égyptiens qui n’existaient pas en grec. Cette langue est aujourd’hui principalement morte et n’est quasiment réservée qu’à l’utilisation liturgique.
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Mer 16 Oct 2019 - 17:08
L'histoire de l'Église copte orthodoxe



Encore victime de fréquentes attaques en Egypte, l'Eglise copte orthodoxe a toujours été la cible de persécutions. Et pourtant ses premiers maitres ont donné une contribution décisive à la fondation du Christianisme. Cette vidéo du répertoire H2onews-Marie de Nazareth raconte ses 2000 ans d'histoire.


Chrétiens orientaux - Saint Marc, Père de l'Eglise Copte



Pour célébrer la Toussaint, «Foi et traditions» brosse le portrait d'un grand saint oriental : Marc, évangéliste et père de l'Église copte.
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Mer 16 Oct 2019 - 17:09
"Noël copte en 'Égypte"

Les coptes d'Égypte célèbrent Noël le 7 janvier, reportage au Caire



l'Église copte orthodoxe fête Noël le 7 janvier ? En Égypte, ces chrétiens, fréquemment ciblés par les terroristes islamistes, vivent aujourd'hui à l'heure du réveillon ! Visite dans une boutique du Caire.


Les chrétiens orthodoxes se préparent pour les célébrations du 7 janvier



Plus du tiers des chrétiens orthodoxes célèbrent Noël le sept janvier. Cette tradition remonte à 1582, lorsque les astronomes ont remarqué une erreur dans les calculs de la durée de l'année solaire grecque. Rendons-nous au Caire pour assister au compte à rebours des célébrations.
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