Forum du Monde des Religions
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Aller en bas
Arlitto
Arlitto
Admin
Admin
Messages : 11136
Date d'inscription : 18/09/2019
http://arlitto.forumprod.com/

Les conciles œcuméniques - Page 4 Empty Les conciles œcuméniques

Jeu 26 Sep 2019 - 16:41
Rappel du premier message :

Les conciles œcuméniques

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Conciles et synodes

 Les conciles (du latin "concilium" = assemblée) œcuméniques (du grec "oikouménê" = univers, terre habitée) ou généraux réunissent les évêques du monde entier pour arbitrer des questions relatives à la doctrine ou à la discipline ; ils obéissent à un ordre du jour précis.


 Alors que l’Eglise catholique romaine se fonde sur les 21 conciles jalonnant l’histoire du christianisme, l’Eglise orthodoxe ne considère comme œcuméniques que les conciles généraux antérieurs à celui de Constantinople IV ; les anglicans et les protestants reconnaissent seulement les 4 premiers.

 On distingue les conciles œcuméniques et les conciles particuliers.

 Les conciles généraux ou œcuméniques sont les assemblées de tous les évêques appartenant à une même communion ecclésiale.

 Les conciles particuliers ne rassemblent qu'une partie des évêques ; on distingue :

 - les conciles nationaux ou pléniers, composés de tous les évêques d'un État ;

 - les conciles provinciaux, convoqués par un évêque métropolitain, où sont réunis les évêques d'une province ecclésiastique ;

 - les synodes (du grec "syn-odos" = chemin commun) diocésains, convoqués par l'évêque local.


.

Arlitto
Arlitto
Admin
Admin
Messages : 11136
Date d'inscription : 18/09/2019
http://arlitto.forumprod.com/

Les conciles œcuméniques - Page 4 Empty Re: Les conciles œcuméniques

Jeu 26 Sep 2019 - 17:18
Cinquième concile du Latran

Le cinquième concile du Latran (Latran V), dix-huitième concile œcuménique, convoqué le 18 juillet 1511 par la bulle Sacrosanctæ du pape Jules II, se déroule du 3 mai 1512 au 16 mars 1517.
Il est assemblé pour "l’extinction du schisme, la réforme à établir dans l’Église, la paix entre les princes chrétiens et la guerre contre les Turcs".

Les Pères condamnent le concile profrançais schismatique de Pise (1511-1512).
Le pape renouvelle la bulle qui "annulait tout ce qui s’était passé à Pise et ensuite à Milan de la part des cardinaux et des autres prélats rebelles et qui mettait le royaume de France en interdit".

Les Pères édictent des peines très sévères à l’effet d’empêcher la simonie dans le futur conclave.

A la session du 27 avril 1513, Léon X remplace Jules II mort le 21 février.

Le concile prend un décret « contre quelques philosophes qui prétendaient que l’âme raisonnable est mortelle, et qu’il n’y en a qu’une seule dans tous les hommes, contre ce que dit Jésus-Christ dans l’Évangile, qu’on ne peut tuer l’âme, et que celui qui hait son âme en ce monde, la conserve pour la vie éternelle ; et contre ce qui a été décidé par le pape Clément V, dans le concile de Vienne, que l’âme est vraiment par elle-même et essentiellement la forme du corps humain ; qu’elle est immortelle, et multipliée suivant le nombre des corps dans lesquels elle est infuse. »

Trois bulles sont publiées : la première adressée aux princes chrétiens, pour "les exhorter à la paix et à l’union, et à tourner leurs armes contre les infidèles" ; la deuxième aux Bohémiens (Hussites) contenant un sauf-conduit pour les engager à venir au concile ; la troisième "pour la réformation des officiers de la cour de Rome, touchant les exactions qu’ils commettaient pour les provisions des bénéfices et autres expéditions, au-delà de ce qui leur était dû".

Le décret Reformationes curiæ et aliorum condamnent les blasphémateurs, les concubinaires et les simoniaques à différentes peines ; il défend "aux princes séculiers, fussent-ils empereurs, rois ou reines, républiques ou potentats, de séquestrer ou de saisir, ou de détenir, sous quelque prétexte que ce soit, les biens ecclésiastiques sans la permission du pape" ; il renouvelle les lois touchant l’exemption des personnes et des biens ecclésiastiques, et la défense d’imposer les clercs ; il ordonne de "procéder (faire un procès) contre les hérétiques, les Juifs et les relaps, refusant tout espoir de pardon à ces derniers".

Le pape définit, avec l’approbation du saint concile, que « les monts-de-piété (…) où l’on reçoit à titre d’indemnité une somme modérée avec le capital, sans que les monts eux-mêmes en profitent, ne présentent point d’apparence de mal, ni d’amorce au péché, ni rien qui les fasse improuver, mais qu’un tel prêt est au contraire méritoire et digne de louange, qu’il n’est nullement usuraire (…) « qu’on pourra dans la suite en ériger d’autres semblables avec l’approbation du siège apostolique ; que ce serait cependant une œuvre beaucoup plus parfaite et beaucoup plus sainte, si l’on établissait des monts-de-piété purement gratuits (…) » En somme, le concile revient sur le point de vue traditionnel selon lequel l’usure ne peut être pratiquée par des chrétiens.

Approuvé par le concile, Léon X interdit l’édition de livres sans autorisation ecclésiastique : « Nous statuons et ordonnons que, dans la suite et dans les temps futurs, personne n’ose imprimer ou faire imprimer un livre quelconque dans notre ville, dans quelque cité ou diocèse que ce soit, qu’il n’ait été examiné avec soin, approuvé et signé à Rome, par notre vicaire et le maître du sacré palais, et dans les diocèses par l’évêque ou tout autre délégué par lui, et ayant la science compétente des matières traitées dans l’ouvrage, sous peine d’excommunication. »

Le 4 mai 1515, des mesures sont prises pour une réforme intérieure de l’Eglise.

Copernic (1473-1543) participe à la commission du concile sur la réforme du calendrier.

Le concordat de Bologne, passé entre Léon X et le roi de France, François Ier, est approuvé, à l'unanimité, par les pères le 19 décembre 1516 (11e session). Il tempère le gallicanisme. Il permet la mise en place dans le Royaume de France du régime de la commende : les évêques et abbés ne sont plus élus mais choisis par le roi de France ; après avoir été investis spirituellement par le pape, ils jurent fidélité au roi de France qui leur donne leur charge temporelle.
Le pape abolit la pragmatique sanction de Charles VII : « avec l’approbation du saint concile, nous déclarons que la pragmatique sanction, ou plutôt corruption, n’a eu ni n’a aucune force. En outre, pour plus grande sûreté et précaution, nous la révoquons, la cassons, l’abrogeons, l’annulons, la condamnons, avec tout ce qui s’est fait en sa faveur (…) défendant, en vertu de la sainte obéissance et sous les peines et censures marquées plus bas, à tous les fidèles, laïques et clercs, etc., d’user à l’avenir de cette pragmatique, ni même de la conserver, sous peine d’excommunication majeure et de privation de tous bénéfices et fiefs ecclésiastiques. »

La dernière bulle du concile ordonne une imposition des décimes et exhorte "tous les bénéficiers à permettre qu’on les levât sur leurs bénéfices, afin de les employer à la guerre contre les Turcs".

Autres affirmations du concile :
- la soumission au pontife est nécessaire au salut ;
- une assertion philosophique ne peut être vraie contre une vérité de foi.
Arlitto
Arlitto
Admin
Admin
Messages : 11136
Date d'inscription : 18/09/2019
http://arlitto.forumprod.com/

Les conciles œcuméniques - Page 4 Empty Re: Les conciles œcuméniques

Jeu 26 Sep 2019 - 17:19
Concile de Trente


Le concile de Trente, dix-neuvième concile œcuménique, convoqué par Paul III le 22 mai 1542, se déroule du 13 décembre 1545 au 4 décembre 1563. C’est le concile de la réforme catholique dite "Contre-réforme" par opposition à la réforme protestante.

Les 8 premières sessions sont tenues à Trente du 13 décembre 1545 jusqu’en mars 1547 ; les sessions 9 à 11 à Bologne (où le concile a été transféré en mars 1547 à cause d'une épidémie à Trente) ; les sessions 12 à 16 à Trente en 1551-1552 sous Jules III ; les sessions 17 à 25 à Trente en 1562-1563 sous Pie IV).

Le concile décrète
- sur les livres saints (IVe session du 8 avril 1546)

Le concile en dresse le catalogue :
Ancien Testament : « Les cinq Livres de Moïse, qui sont, la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome ; Josué, les Juges, Ruth, les quatre Livres des Rois, les deux des Paralipomènes, le premier d’Esdras & le second, qui s’appelle Néhémias ; Tobie, Judith, Ester, Job ; le Psautier de David, qui contient cent cinquante Psaumes ; les Paraboles, l’Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, la Sagesse, l’Ecclésiastique, Isaïe, Hiéremie, avec Baruch, Ezéchiel, Daniel ; les douze Petits Prophètes, savoir, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habachuc, Sophonias, Aggée, Zacharie, Malachie ; deux des Machabées, le premier, & le second. »

Nouveau Testament : « Les quatre Evangiles, selon Saint Matthieu, Saint Marc, Saint Luc, & Saint Jean ; les Actes des Apôtres, écrits par Saint Luc Evangéliste ; quatorze Epîtres de Saint Paul, une aux Romains, deux aux Corinthiens, une aux Galates, une aux Ephésiens, une aux Philippiens, une aux Colossiens, deux aux Thessaloniciens, deux à Timothée, une à Tite, une à Philémon, & une aux Hébreux ; deux Epîtres de l’Apôtre Saint Pierre ; trois de l’Apôtre Saint Jean ; une de l’Apôtre Saint Jacques ; une de l’Apôtre Saint Jude ; & l’Apocalypse de l’Apôtre Saint Jean. »

"Si quelqu’un ne reçoit pas pour sacrés et canoniques, tous ces Livres entiers, avec tout ce qu’ils contiennent, tels qu’ils sont en usage dans l’Eglise Catholique, et tels qu’ils sont dans l’Ancienne Edition Vulgate Latine, ou méprise avec connaissance et de propos délibéré les Traditions dont nous venons de parler : qu’il soit anathème (…)" Le concile « déclare et ordonne, que cette même Edition Ancienne et Vulgate, qui a déjà été approuvée dans l’Eglise par le long usage de tant de siècles, doit être tenue pour authentique dans les Disputes, les Prédications, les Explications et les Leçons publiques. »

- sur le péché originel

Le concile affirme que le péché originel est "transmis par propagation héréditaire et non par imitation, il est propre à chacun".

« Si quelqu’un nie que par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est conférée dans le Baptême, l’offense du péché Originel soit remise ou soutient que tout ce qu’il y a proprement, et véritablement de péché, n’est pas ôté, mais est seulement comme rasé, ou n’est pas imputé : qu’il soit anathème ! »

Le concile affirme que la concupiscence n’est pas elle-même un péché, mais "un effet du péché". Il déclare que, dans ce décret, "son intention n’est point de comprendre la Bienheureuse et Immaculée Vierge Marie Mère de Dieu, mais qu’il entend, qu’à ce sujet les Constitutions du Pape Sixte IV (...) soient observées, sous les peines qui y sont portées, et qu’il renouvelle".

- sur la justification

Elle n’est pas exclusivement l’œuvre de la grâce.

« Si quelqu’un dit que le libre arbitre de l’homme, mû et excité par Dieu, en donnant son consentement à Dieu, qui l’excite et qui l’appelle, ne coopère en rien à se préparer et à se mettre en état d’obtenir la grâce de la Justification, et qu’il ne peut refuser son consentement, s’il le veut, mais qu’il est comme quelque chose d’inanimé, sans rien faire et purement passif : qu’il soit anathème ». (Canon IV)

« Si quelqu’un dit, que depuis le péché d’Adam, le libre arbitre de l’homme est perdu et éteint ; que c’est un être qui n’a que le nom, ou plutôt un nom sans réalité ; ou enfin, une fiction, ou vaine imagination, que le Démon a introduite dans l’Eglise : qu’il soit anathème ». (Canon V)

« Si quelqu’un dit qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de rendre ses voies mauvaises, mais que c’est Dieu qui opère les mauvaises œuvres, aussi bien que les bonnes, non seulement en tant qu’il les permet, mais si proprement, et si véritablement par lui-même, que la trahison de Judas n’est pas moins son propre ouvrage, que la vocation de Saint Paul : qu’il soit anathème ». (Canon VI)

Le concile refuse la théologie d’une double prédestination développée par Seripando, le grand théologien des Augustins.

- sur les sacrements

« Si quelqu’un dit que les sacrements de la Nouvelle Loi n’ont pas été tous institués par notre Seigneur Jésus-Christ ; ou qu’il y en a plus ou moins de 7, savoir, le baptême, la confirmation, l’eucharistie, la pénitence, l’extrême-onction, l’ordre et le mariage ; ou que quelqu’un de ces 7 n’est pas proprement et véritablement un sacrement : qu’il soit anathème ». (Canon I) Les sacrements agissent "ex opere operato", en vertu de Dieu lui-même, indépendamment de la foi ou de la vertu du prêtre qui les administre.

- sur le mariage

Le 11 novembre 1563, le Concile adopte, après de longs débats sur le chapitre De reformatione matrimonii, un décret qui proclame la liberté pour les enfants de se marier sans le consentement des parents et aux termes duquel le mariage est nul s’il n’a pas lieu "in facie ecclesiae, proprio praesente parocho" (dans l’église en présence du propre curé des époux).
Pour éviter la célébration de mariages entre personnes liées par des parentés spirituelles (inceste spirituel), il est fait obligation aux curés de tenir un registre où doivent être inscrits le nom des baptisés et de leurs parrains.

- sur l’eucharistie et la messe

L’Assemblée confirme le dogme de la transsubstantiation et rejette non seulement la doctrine des sacramentaires (la cène, cérémonie du souvenir) et celle de Calvin (présence réelle mais spirituelle) mais encore la consubstantiation luthérienne (le Christ est dans le pain et le vin comme le feu dans le fer rouge). Contre tous les protestants, elle déclare que la messe est bien un sacrifice par lequel le Sauveur continue d’appliquer la vertu salutaire de sa mort à la rémission des péchés.

« Si quelqu’un nie, que le Corps et le Sang de Nostre Seigneur Jésus-Christ, avec son Ame, et la Divinité, et par conséquent Jésus-Christ tout entier, soit contenu véritablement, réellement et substantiellement au Sacrement de la Très Sainte Eucharistie ; mais dit, qu’il y est seulement comme dans un signe, ou bien en figure, ou en vertu : qu’il soit anathème ». (Canon I)
« Si quelqu’un dit, que la substance du pain et du vin, reste au Très Saint Sacrement de l’Eucharistie, ensemble avec le Corps et le Sang de Nostre Seigneur Jésus-Christ ; et nie cette conversion admirable et singulière de toute la substance du pain au Corps, et de toute la substance du vin au Sang de Jésus-Christ ; ne restant seulement que les espèces du pain et du vin ; laquelle conversion est appelée par l’Eglise Catholique, du nom très propre de Transsubstantiation : qu’il soit anathème ». (Canon II)

« Si quelqu’un nie, que dans le vénérable Sacrement de l’Eucharistie, Jésus-Christ tout entier soit contenu sous chaque espèce ; et sous chacune des parties de chaque espèce, après la séparation : qu’il soit anathème ». (Canon III)

Le concile invite les protestants à venir débattre sur le Sacrifice de la Messe et leur accorde un sauf-conduit.

« Bien que la messe contienne un riche enseignement pour le peuple fidèle, les Pères ne jugent pas bon qu´elle soit célébrée indistinctement en langue du pays. »

Le concile condamne « celui qui estimerait qu´il faut réprouver le rite de l´Église romaine par lequel le Canon et les paroles de la consécration sont dits à voix basse : ou que la messe doit seulement se célébrer en langue du pays. »

Néanmoins, si d´un côté il interdit l´emploi de la langue vivante dans la messe, d´un autre côté, il prescrit aux pasteurs d´y suppléer par une catéchèse faite au moment voulu : « Pour que les brebis du Christ ne souffrent pas de la faim,… ; le concile ordonne aux pasteurs et à tous ceux qui ont charge d´âmes d´expliquer fréquemment, au cours de la célébration de la messe, par eux-mêmes ou par d´autres, tel ou tel des textes qui sont lus au cours de la messe et, entre autres, d´éclairer le mystère de ce sacrifice, surtout les dimanches et les jours de fête. »

- sur la vénération des saints

L’intercession des saints auprès de Dieu est possible et on peut les invoquer afin d’en obtenir des bienfaits. Le concile enjoint au clergé de veiller à ce que les enfants reçoivent au baptême le nom d’un saint qui leur servira de modèle. Il autorise la pratique de la vénération des reliques et formule des règles destinées à s’assurer de leur authenticité (de nombreuses reliques fantaisistes provenaient de Constantinople depuis le Xe siècle : prépuces de Jésus, cordon ombilical, gouttes de lait de la Vierge, bout de crèche, morceaux des pains multipliés par Jésus, poils de la barbe de Noé, etc.).

- sur les indulgences

« La puissance de conférer les indulgences ayant été donnée à l’Église par Jésus-Christ, et la même Église ayant usé de cette puissance dès les premiers temps, le saint concile enseigne que l’usage des indulgences, très salutaire au peuple chrétien et approuvé par l’autorité des saints conciles, doit être conservé. Il frappe d’anathème tous ceux qui prétendent que les indulgences sont inutiles, ou que la puissance de les accorder n’est pas dans l’Eglise. »

- sur l’institution des séminaires

« Le Saint Concile ordonne, que toutes les Eglises Cathédrales, Métropolitaines, et autres Supérieures à celles-ci, chacune selon la mesure de ses facultés et l’étendue de son Diocèse, seront tenues et obligées de nourrir, et élever dans la piété, et d’instruire dans la profession et discipline Ecclésiastique, un certain nombre d’enfants, de leur Ville et Diocèse, ou de leur Province, si dans le lieu il ne s’en trouve pas suffisamment, en un Collège, que l’Evêque choisira proche des Eglises mêmes, ou en quelque autre endroit commode pour cela. »

- sur le purgatoire

Le 3 décembre 1563, le concile affirme l’existence du purgatoire (purgatorium), lieu de purification temporaire en attente du jugement dernier, en tant que " Sainte doctrine".

- sur le duel judiciaire

Le concile condamne le duel judiciaire.

- sur la mission évangélique

Les pères demandent au clergé séculier, à tous les échelons, de prêcher le saint Évangile de Jésus-Christ. « Si quelqu’un méprise cette obligation, qu’il soit soumis à un châtiment rigoureux. »

- sur l’autorité du Saint-Siège

Les pères réaffirment l’autorité du Saint-Siège.

- sur la morale des ecclésiastiques

La hiérarchie suspendra les clercs ne portant pas soutane, veillera à l’honnêteté de vie des hommes d’Église, punira les prêtres concubinaires, bannira du culte "l’avarice, l’irrévérence et la superstition", éloignera de l’autel les prêtres "vagabonds et inconnus", ne conférera sacerdoce et charge d’âmes qu’à des ordinands éprouvés.

Le cumul des bénéfices est interdit.

Le 24 janvier 1564, le pape Pie IV promulgue la bulle Benedictus Deus qui confirme les décrets adoptés lors du concile.

Le 13 novembre, il publie la bulle Iniunctum nobis, qualifiée de "Profession de foi tridentine" (de "Tridentum", ancien nom romain de Trente), qui résume les décrets doctrinaux du concile.
Arlitto
Arlitto
Admin
Admin
Messages : 11136
Date d'inscription : 18/09/2019
http://arlitto.forumprod.com/

Les conciles œcuméniques - Page 4 Empty Re: Les conciles œcuméniques

Jeu 26 Sep 2019 - 17:20
Deuxième concile du Vatican


Le 11 octobre 1962, Jean XXIII ouvre, "non pour condamner, mais pour promouvoir et pour servir", le deuxième concile du Vatican (Vatican II), 21e concile œcuménique, le "concile du renouveau" (en italien "aggiornamento" : mise à jour) de l’Eglise catholique.

Le concile, convoqué le 25 décembre 1961, rassemble 2 349 participants de 80 nations et se déroule jusqu’au 8 décembre 1965.

1963 :

- 11 avril, encyclique Pacem in Terris pour la Paix sur la Terre "objet du profond désir de l’humanité de tous les temps".

- 8 mai, un décret du Saint-Office, qui sera promulgué par Paul VI le 5 juillet [Code de Droit Canonique, c. 1176 §3], supprime l’interdiction de funérailles religieuses à ceux qui ont demandé à être incinérés : la crémation n’est plus condamnée par l’Eglise catholique à condition qu’elle n’ait pas été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne.

En France, la loi du 15-11-1887 institua la liberté des funérailles et le décret du 27-4-1889 (Sadi Carnot) abrogea le capitulaire de Charlemagne (785) qui interdisait l’incinération des morts. La Révolution française avait essayé, sans grand succès, de relancer cette pratique. Elle ne commença à se répandre que dans la seconde moitié du XIXe siècle, sous l’action des adversaires de l’Eglise romaine, notamment les Libres penseurs et les Francs-maçons, agissant au sein d’associations pour la propagation de la crémation.

Le pape Léon XIII avait décidé le 15 décembre 1886 : « Si quelqu’un a fait demande publique pour lui de la crémation et est mort sans rétracter cet acte coupable, il est défendu de lui accorder les funérailles et la sépulture ecclésiastiques ». Le Code de Droit canonique de 1917 reprit cette interdiction et précisa : « Si quelqu’un a prescrit que son corps soit livré à la crémation, il n’est pas permis d’exécuter sa volonté. Si elle est insérée dans un contrat, un testament ou un acte quelconque, elle doit être tenue pour non écrite. » (Canon 1203, 2)
L’Eglise catholique autorise la crémation depuis le 8 mai 1963 (concile Vatican II) à condition qu’elle n’ait pas été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne (la crémation "doit ne pas être désirée comme négation des dogmes chrétiens dans un esprit sectaire, par haine de la religion catholique ou de l’Eglise") et qu’elle ne manifeste pas une mise en cause de la foi dans la résurrection. Le service religieux est interdit devant une urne funéraire : il doit avoir lieu avant la crémation. l’Eglise désapprouve la dispersion des Cendres et la conservation des urnes à domicile. La décision conciliaire a été insérée dans le nouveau code de droit canonique de 1983. La crémation, admise par les protestants depuis 1898, est refusée par les juifs et les orthodoxes et non pratiquée par les musulmans.

- 3 juin, lundi de Pentecôte : mort de Jean XXIII.

- 21 juin : élection de Paul VI.

- 22 et 25 novembre : Vote de la Constitution sur la liturgie (Sacrosanctum concilium) et du Décret sur les moyens de communication sociale (Inter mirifica).

- 4 décembre : Promulgation des deux textes précités. L’obligation de la messe dominicale s’étale sur le week-end ; les langues vernaculaires sont tolérées lors des liturgies (Paul VI déclarera obligatoire l’usage des formules vernaculaires de la messe à partir de décembre 1971) ; un nouveau rite remplace la traditionnelle messe de saint Pie V ; la communion sous les deux espèces du pain (que le fidèle reçoit dans la main) et du vin (bu au calice même) est autorisée ; les laïcs sont autorisés à distribuer la communion ; le terme de messe est remplacé par l’expression de "célébration eucharistique" ; l’autel est face aux fidèles ; assouplissement de la loi du jeûne eucharistique ; apparition d’ornements d’un style nouveau dit "gothique". Le nouveau Missel romain sera publié le 3 avril 1969. Nombreux sont les prêtres qui prendront des libertés avec le nouveau rite : des églises seront "nettoyées" de leur décoration traditionnelle, la dévotion au Saint-Sacrement s’effondrera, des doutes seront émis sur les doctrines de la "présence réelle" du Christ au tabernacle et de la "transsubstantiation" du pain et du vin lors de la consécration.

1964 :
- 25 janvier : motu proprio Sacram liturgiam prescrivant des mesures transitoires pour la réforme liturgique (Messe de 1965).

- 18-20 mai : Création de la Conférence épiscopale française.

- 19 mai, création du Secrétariat pour les religions non-chrétiennes. Le concile décide que seuls les saints "d’une importance réellement universelle" seront représentés dans l’Eglise universelle et que la célébration des autres "devait être laissée à une Eglise, une nation ou une communauté religieuse particulière".

- 14 juin, les fidèles peuvent assister à la messe le samedi soir au lieu dimanche matin.

- 6 août : Encyclique Ecclesiam suam sur l’Eglise.

- Octobre, les femmes sont autorisées à entrer tête nue dans les églises.

- 19 novembre : Vote de la Constitution dogmatique sur l’Eglise (Lumen Gentium), étude et développement de la doctrine de l’Église, rappel de l'infaillibilité du Pontife romain "quand, en tant que pasteur et docteur suprême de tous les fidèles, et chargé de confirmer ses frères dans la foi (cf. Luc 22,32), il proclame, par un acte définitif, un point de doctrine touchant la foi et les moeurs".

- 20 novembre : Vote du Décret sur les Eglises orientales catholiques (Orientalium Ecclesiarum) et du Décret sur l’œcuménisme (Unitatis redintegratio).

- 21 novembre : Promulgation des trois textes votés.

1965 :
- Janvier : Publication de l’Ordo missae et des rituels de concélébration et de communion sous les deux espèces.

- Mai : Constitution d’un groupe de travail commun entre l’église catholique et le Conseil œcuménique des églises.

- 3 septembre : Encyclique Mysterium Fidei sur la doctrine et le culte de la sainte eucharistie ; à propos de la transsubstantiation, Paul VI rappelle l’enseignement traditionnel afin de corriger les opinions de quelques théologiens catholiques modernes qui insistent plus sur la valeur de l’eucharistie pour celui qui la reçoit que sur la réalité de la présence du Christ dans le pain et le vin.

- 15 septembre : Institution du Synode des évêques.


- 6-16 octobre : Vote du Décret sur la charge pastorale des évêques (Christus Dominus), du Décret sur la vie religieuse (Perfectae Caritatis), du Décret sur la formation des prêtres (Optatam totius), de la Déclaration sur l’éducation chrétienne (Gravissimum educationis), de la Déclaration sur les relations avec les religions non-chrétiennes (Nostra aetate) [le concile reconnaît la présence de valeurs spirituelles et morales dans les autres religions et rappelle les antécédents juifs de l’Eglise en condamnant les persécutions antisémites : « 5. (...) L’Eglise réprouve donc, en tant que contraire à l’esprit du Christ, toute discrimination ou vexation opérée envers des hommes en raison de leur race, de leur couleur, de leur classe ou de leur religion. En conséquence, le Concile, suivant les traces des saints apôtres Pierre et Paul, adjure ardemment les fidèles du Christ "d’avoir au milieu des nations une belle conduite" (1 P 2,12), si c’est possible, et de vivre en paix, pour autant qu’il dépend d’eux, avec tous les hommes, de manière à être vraiment les fils du Père qui est dans les cieux. » Le texte sur le rapport avec les Juifs est adopté par une très large majorité (1763 voix contre 250). L’Eglise se souvient du lien qui unit spirituellement le peuple du Nouveau Testament à la descendance d’Abraham. « Les Juifs ne sont pas responsables de la mort du Christ ». Vatican II reconnaît à l’Ecclesia Anglicana, "une place particulière" parmi les Eglises séparées de Rome.]

- 25 octobre : L’épiscopat français autorise de nouveau des prêtres à travailler à plein temps. Ces prêtres ouvriers (mouvement créé en 1943 et condamné en 1959) peuvent être syndiqués mais non responsables syndicaux.

- 29 octobre : Vote de la Constitution dogmatique sur la Révélation divine (Dei Verbum).

- 18 novembre : promulgation du Décret sur l’apostolat des laïcs (Apostolicam actuositatem)

- 6 décembre : Vote de la Constitution pastorale sur l’église dans le monde de ce temps Gaudium et spes (joie et espérance) : « l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables » ; par son travail et ses activités au sein des groupes sociaux, « l’homme réalise le plan de Dieu, manifesté au commencement des temps, de dominer la Terre et d’achever la Création, et il se cultive lui-même ».

- 7 décembre : Vote de la Déclaration sur la liberté religieuse (Dignitatis humanae) ; elle pose le principe de l’unité du genre humain, condamne le fanatisme et reconnaît la liberté religieuse ; l’exercice de la religion repose sur des actes intérieurs volontaires qui ne peuvent être imposés ; la dignité humaine fonde la liberté de conscience. Promulgation du Décret sur l’activité missionnaire de l’église (Ad gentes 8) et du Décret sur le ministère et la vie des prêtres (Presbyterorum ordinis). Levée des anathèmes entre l’Eglise romaine et celle de Constantinople (Paul VI et Athênagoras I lèvent réciproquement les excommunications de 1054) ; promulgation des textes votés lors de la session.

- 8 décembre : Séance solennelle de clôture.

Paul VI a fait retirer les questions sur la contraception et le célibat des prêtres qui divisaient les pères conciliaires.

Dans son Homélie du 29 juin 1972, jour de la fête des saints Pierre et Paul, Paul VI déclare qu’il a « le sentiment que, par quelque fissures, la fumée de Satan est entrée dans le temple de Dieu. Il y a le doute, l’incertitude, la problématique, l’inquiétude, l’insatisfaction, la confrontation. On ne fait pas confiance à l’Église… On croyait qu’après le concile viendrait une journée de soleil pour l’histoire de l’Église. Au contraire, ce qui est venu, c’est une journée de nuages, d’obscurité, de recherche, d’incertitude… Nous croyons que quelque chose de préternaturel (le diable) est venu dans le monde pour troubler, pour étouffer les fruits du concile œcuménique et pour empêcher l’Église d’exprimer par un chant sa joie d’avoir repris pleinement conscience d’elle-même ». 1 


Citations
Je n’ai jamais vu de concile qui ait eu une bonne fin et qui n’ait augmenté les maux plutôt que de les guérir. (Grégoire de Nazianze 330-390)

Le pape Alexandre II rassembla un concile à Rome et priva Henri III de l’empire et de la royauté. (Machiavel 1469-1527)

Le concile de Nicée est resté un événement considérable dans l’histoire de l’espèce humaine. (Chateaubriand 1768-1848)


Notes
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[ltr][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ... 1_magister[/ltr]




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[ltr][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ... vienne.htm[/ltr]




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
4 Cardinal, du latin "cardinis" (charnière), est le titre donné par l’Église catholique à ses membres les plus éminents qui constituent le Sacré Collège. Il existe des cardinaux prêtres, des cardinaux supérieurs des ordres monastiques, des cardinaux diacres et des cardinaux évêques. Depuis le concile de Latran III, les cardinaux élisent les nouveaux papes et gouvernent l’Église quand le trône pontifical n’est pas occupé. Les cardinaux sont, selon le Code actuel de droit canonique, "le sénat du pontife romain : ils l’assistent comme ses principaux conseillers et aides dans le gouvernement de l’Église" (canon 230). Ils sont appelés "éminences", revêtent un habit pourpre et portent un saphir au doigt.

5 Surnommé Doctor Seraphicus, Bonaventure, docteur de l’Eglise, a écrit : Itinéraire de l’âme vers Dieu (1259), Vie de saint François d’Assise (1263).

6 Jan Hus enseigna la théologie à Prague et critiqua les abus du clergé de son temps. Auteur de « De corpore Christi », de pure doctrine catholique, on le chassa pourtant de l’Université en 1410 puis on l’excommunia lorsqu’il s’éleva contre la décapitation de trois de ses partisans qu’il considéra et honora comme martyrs. Jan Hus poursuivit son enseignement jusqu’à son arrestation. La Bohême considère Jan Hus comme un martyr et un héros national car il fut aussi l’un des premiers écrivains de langue tchèque.

7 Il s'agit d'un traité entre le calife Omar II (Umar ben Abd al-Aziz 682-720) et les monothéistes non-musulmans de Syrie, après la première conquête musulmane : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ; [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

8 "C’est le vrai Dieu qui appelle, mais l’homme doit lui répondre de telle manière qu’en dehors de tout motif humain, il s’attache tout entier au travail de l’Evangile. Cette réponse ne peut être donnée que si l’Esprit Saint y pousse et en donne la force." (Concile Vatican II - Ad Gentes 4, 5)

9 Le 17 décembre 1999, dans son discours au Congrès international sur Jean Hus, Jean-Paul II a déclaré : "Je ressens le devoir d'exprimer mon profond regret pour la mort cruelle infligée à Jan Hus et pour la blessure qui suivit, source de conflits et de divisions, qui s'ouvrit si profondément dans l'esprit et dans le coeur du peuple bohême".
Contenu sponsorisé

Les conciles œcuméniques - Page 4 Empty Re: Les conciles œcuméniques

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum