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Arlitto
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Makpéla : tombeau des patriarches Empty Makpéla : tombeau des patriarches

Sam 5 Juin 2021 - 9:00
Makpéla : tombeau des patriarches

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Hébron. Le Haram el-Khalil : la tombe des patriarches.
(photo : 
BiblePlaces.com)


À la mort de Sara, le vieil Abraham, encore nomade doit faire l’achat d’une grotte funéraire pour y enterrer sa femme (Gn 23,1-20). Cette grotte, connue sous le nom de Makpéla, était située à la proximité de la ville d’Hébron. L’auteur biblique nous laisse bien voir qu’il s’agit ici de la première « conquête », en quelque sorte, d’un premier coin du pays que Dieu avait promis au patriarche. C’est auprès de Sara qu’Isaac et Israël enterreront, plus tard, leur père Abraham (Gn 25,9). Jacob, vers la fin de son séjour en Égypte, nous apprend qu’Isaac et Rébecca, et Léah, une de ses femmes, y avaient aussi reçu leurs propres sépultures (Gn 49,31); il demande donc, à ses fils de ramener ses os en Canaan et de les déposer à côté de ceux de ses pères, à Makpéla (Gn 50,13). De tous les ancêtres de cette première période de l’histoire du peuple hébreu, seule Rachel, épouse bien-aimée de Jacob, fut enterrée à Bethléem (Gn 35,19) et Joseph, à Sichem (Ex 13,19; Jos 24,32). On ne parlera plus de ce lieu de sépulture patriarcale dans le reste de l’Ancien Testament; d’après des notes très tardives du Talmud (IIIe-IVe siècle après J.- C.), Esaü, les douze fils de Jacob, et même Adam et Ève, ont été unis à cette très vénérable famille ancestrale!

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Le tombeau d'Abraham. 
(photo : BiblePlaces.com)


     Trois grandes religions actuelles, soit le Judaïsme, l’Islam et le Christianisme, vont prier sur ces tombes patriarcales dans un sanctuaire bien connu sous le nom de « Haram el-Khalil », « lieu sacré de l’ami (de Dieu) » (Abraham), situé maintenant en plein cœur de la ville d’Hébron, au sud de Juda.


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Plan du complexe funéraire.


     Il s’agit essentiellement d’une magnifique enceinte de belles pierres de taille, de forme rectangulaire, mesurant 34 m par 59 m. Le mur atteint jusqu’à 18 m de hauteur, et est épais de 2,65 m. La partie supérieure de ce mur est décorée de piliers engagés, juste en-dessous de la corniche qui le couronnait et s’appuyant sur une plinthe en biseau. Cette enceinte n’avait pour fonction que d’enfermer un lieu rocheux, en forme de colline, qui disparaît sous un magnifique dallage, légèrement incliné vers l’ouest; des caniveaux sur les dalles nous indiquent que le lieu était à ciel ouvert, puisqu’il faut voir à l’évacuation des eaux de pluie, pendant la saison hivernale.


     Au VIe siècle après J.-C., des chrétiens élevèrent une église à la mémoire de ces pères à l’intérieur de l’enclos, dont il ne reste rien. Les Croisés érigent une autre église qui est transformée ensuite en mosquée par les musulmans, à la fin du XIIe siècle; elle subsiste jusqu’à nos jours, entourée d’autres bâtiments secondaires, au cours des siècles subséquents. Mais qui avait fait construire l’enceinte autour de cette colline? On soupçonnait très sérieusement Hérode le Grand, seul capable de réaliser un ouvrage aussi beau et colossal; mais pourquoi Flavius Josèphe n’en dit mot, lui qui a si longuement décrit toutes les constructions hérodiennes?


     Ce soupçon est levé depuis une quinzaine d’années, suite aux découvertes faites à Jérusalem autour de l’enceinte du Temple : nous y relevons la même technique de taille de pierres et le même style architectural. C’est bien Hérode qui fit enfermer ainsi la grotte de Makpéla, dissimulée sous le gros dallage de la cour. Nous sommes donc devant le monument le mieux conservé de l’ère hérodienne.

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Vue plongeante de l'entrée scellée.
(photo : BiblePlaces.com)


     Qu’y a-t-il sous ce dallage? Deux petites entrées, dont l’une est scellée, permettaient peut-être d’y avoir accès; mais depuis le XIIIe siècle, personne ne s’y aventure : ce lieu est très saint pour les musulmans, et le visiteur qui oserait aller troubler le repos des patriarches mettrait sa vie en danger!
     On sait que des moines augustins l’ont visité, avant la conquête arabe, au début du XIIe siècle. Un récit assez détaillé de l’événement nous rapporte qu’on y découvrit deux sortes de puits, reliés par un étroit et bas couloir; dans un des puits, à la coupole en forme de cathédrale, de petites entrées donnent accès à des grottes où des jarres d’ossements furent découvertes : il va de soi qu’il s’agit là des restes de tous ces patriarches dont le souvenir est célébré en ces lieux.


En 1919, le père L.-H. Vincent de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem étudie le monument, mais pas question qu’il aille scruter ce que recouvre ce dallage!


     La première visite de ces lieux cachés, depuis celle des moines du XIIe siècle, eut lieu en 1967, peu après la guerre des six jours. Le général d’armée et archéologue amateur Moshe Dayan fit descendre une fillette toute menue et sans peur par l’ouverture étroite du puits; il la munit de lumière, d’instruments à mesurer et d’un appareil photographique pour qu’elle puisse ramener une description assez précise des lieux. La présente chronique porte à l’attention de ses lecteurs les grandes lignes du rapport peu connu (en hébreu) de Dayan.

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Reconstitution des salles et du couloir sous le complexe.


     Comme l’entrée B (voir le plan) est solidement scellée par des grosses tiges de fer, et qu’il fallait faire vite, l’expédition devait emprunter l’entrée A. D’abord la fillette dut passer par une cheminée de onze pouces de diamètre, pour s’élargir ensuite à 24 pouces, sur une hauteur de 3 pieds, avant d’aboutir dans une salle à peu près carrée, 9,65 x 9,26 pieds, haute de 12 à 13 pieds, dont le sommet a une forme octogonale. Dans cette salle, outre les monnaies et prières inscrites sur bouts de papier lancés là par des dévots, la fillette ne découvrit que trois dalles de pierre, dont l’une est inscrite d’un passage du Coran qui constitue une confession de foi monothéiste au seul Dieu Allah! Aucune entrée à des grottes, selon le témoignage des moines du Moyen-Âge. Elle découvrit toutefois le couloir conduisant à une autre salle. Il est de belles pierres de taille, long de 57 pieds, large de 2 pieds et haut de 3,5 pieds! Dans cette deuxième salle, dont l’entrée est scellée en B, elle ne découvrit qu’un escalier de 16 marches qui aboutit à l’entrée de ce couloir; cela devrait être l’entrée normale, à une époque ancienne, à la salle intérieure en A.


     Les photos des murs des salles et du couloir laissent entrevoir une qualité de taille de pierre qui pourrait remonter aussi à Hérode le Grand. Mais le rapport de cette visite récente doit s’arrêter ici. Nous n’en savons pas davantage. Seules des fouilles sous le dallage, autour de l’enceinte, pourraient nous révéler la nature plus vraie des lieux : y a-t-il une ou des grottes dans cette colline rocheuse? Si nous examinons le plan bien connu maintenant de ces deux salles en forme de puits et reliées par un étroit couloir, nous pensons aussitôt que c’est là le plan commun des tombes de Canaan, aux XIXe et XVIIIe siècle avant J-C.! Hérode aurait tout simplement fait aménager en belles pierres de taille une tombe très ancienne du début du IIe millénaire avant J.-C., tombe que la tradition locale attribuait aux patriarches. Mais saura-t-on jamais? Une étude archéologique minutieuse seule pourrait répondre à ces interrogations, mais il faudra peut-être encore attendre des siècles!

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions

Romains 11:32 Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.
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Makpéla : tombeau des patriarches Empty Tombe de dame Marie au Cédron

Sam 5 Juin 2021 - 9:00
Tombe de dame Marie au Cédron

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Entrée de la tombe de Marie au Cédron. 
(photo : 
BibleWalks.com)


Les chrétiens vénèrent trois tombes de Marie! Pour les uns, Marie aurait suivi saint Jean à Éphèse et y aurait été ensevelie. Pour d’autres, les plus nombreux, c’est à Jérusalem qu’elle termina son séjour terrestre : quelques-uns voudraient qu’elle ne soit pas morte, mais qu’elle se soit tout simplement endormie, au mont Sion, où une église commémore l’événement sous le vocable de « Dormition de Marie ». Cette tradition tardive n’a pas réussi à supprimer cette autre tradition plus ancienne qui veut qu’elle soit bien morte, comme Jésus, son fils, et que les chrétiens l’aient ensevelie dans la vallée du Cédron. On connaît bien une église de la « Tombe de Marie », près de Gethsémani, confiée à la garde des grecs et des arméniens, qui est bien marquée par l’architecture du temps des Croisés des XIIe et XIIIe siècles! En février 1972, une inondation subite submergea totalement l’église, causant de lourds dommages. Au moment de la restaurer, on demanda à deux archéologues franciscains, bien connus pour leurs travaux de l’époque byzantine, de procéder à l’examen archéologique des lieux. Les résultats n’ont pas manqué de provoquer plusieurs surprises!


     Un récit bien connu surtout dans sa version latine sous le titre de Transitus Mariæ (« Passage ou mort de Marie »), que les historiens datent des IVe et Ve siècles, mentionne une tombe de Marie dans le Cédron; les versions grecque, syriaque et éthiopienne précisent que c’est à Gethsémani qu’elle se trouve, et qu’elle consiste en une chambrette creusée dans le roc, dont la paroi orientale est munie d’une banquette sur laquelle le corps de la Vierge fut déposé. Il s’agit de toute évidence d’une salle sépulcrale à arcosolium, soit une tablette surmontée d’une arche, comme nous en connaissons des centaines, en Palestine, depuis le Ier siècle.


     Juvénal, évêque de Jérusalem, raconte au concile de Chalcédoine, en 451, que c’est bien à Gethsémani que son tombeau fut trouvé vide, trois jours plus tard, quand on voulut la montrer à Thomas, et que l’empereur Théodose (379-395) y a fait bâtir une église, autour de la chambrette à « banquette » qu’on isola du reste du rocher. Les pèlerins, par la suite, mentionnent presque tous l’existence d’un tel lieu qu’ils vénèrent. Le même Juvénal réaménagea les lieux à son retour du concile. Un siècle plus tard, l’empereur Maurice (589-602) fît construire une autre église au-dessus de la première, de forme octogonale, selon la tradition byzantine pour tout monument à la mémoire d’un personnage célèbre. Ces églises ont été très endommagées par les perses en 614 et Saladdin en 1187. Ce que nous pouvons voir aujourd’hui n’est qu’une façade bâtie par les Croisés devant l’escalier monumental qui descendait à l’église inférieure, sorte de crypte creusée dans le roc au temps de Théodose. L’inondation de 1972 nous a permis d’étudier avec précision la nature de ces travaux de la fin du IVe siècle.

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PLAN 1
Plan et sections de l’église du tombeau de la Vierge à Gethsémani.


     Un premier résultat de cette étude concerne la nature du lieu lui-même : nous sommes vraiment dans une région de tombes, depuis le Ier siècle de notre ère, comme les ouvrages en F (voir le plan 1) nous le montrent clairement.


     Les ouvriers de Théodose ont donc taillé dans le roc déjà aménagé en lieu de sépulture une église souterraine en forme de croix. Une anomalie apparente s’explique aussitôt : à quoi servait donc cette sorte de couloir en M, dont le sol est plus élevé que celui de l’église et accuse une perte? Les fouilles ont révélé que nous avons là une entrée du cimetière, dans le style bien connu dans d’autres tombes de la vallée du Cédron. Comme l’entrée de l’église était du côté opposé, on en bloque donc le passage. Voilà un autre indice que nous sommes bien dans une région de tombes anciennes.

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PLAN 2 
Section de l’église de la Vierge vue du sud incluant la chambre funéraire au centre.


     Dans le bras long de la croix (B du plan 1), on isola un bloc de rocher (A du plan 1 et plan 2) qui atteint les 2 m de hauteur. Le rocher, au fond de l’abside, s’élève même jusqu’à 6,50 m! Ce bloc avait été totalement recouvert de plâtre, et à l’intérieur, une sorte de coffre de marbre servant d’autel était censé renfermer la tombe de Marie. Pour la première fois, nous avons pu observer qu’il s’agit bien d’un bloc de rocher qui avait été aménagé en chambrette. En enlevant les dalles de marbre, on y découvrit les restes d’une tablette creusée dans la paroi (voir le plan 3), fort endommagée par les pèlerins qui se taillaient des morceaux de ce lit funéraire. On sait qu’au Moyen-Âge des reliques de la tombe de Marie, à Jérusalem, circulaient parmi les communautés chrétiennes d’Europe! C’est peut-être pour cette raison qu’on recouvrit de plâtre les parois du rocher et qu’on enferma ce qui restait de la tablette funéraire dans un coffre de marbre! Le monument fut ensuite orné d’une colonnade sur ses quatre côtés et surmonté d’une petite coupole.

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PLAN 3 
Plan de la tombe de Marie selon les résultats des fouilles de 1972-1973. 
La tombe est entourée par le rocher et par les petites colonnes médiévales. 
A) entrée de l’ouest; B) entrée du nord; C) banc de la sépulture de Marie.


     L’archéologie vient donc confirmer une tradition ancienne sur le lieu de sépulture de Marie. Les architectes ont suivi, ici, les techniques des bâtisseurs de Constantin au Saint-Sépulcre, dans la ville de Jérusalem. Depuis la fin du IVe siècle donc, les chrétiens ont toujours célébré le souvenir de la mort de Marie. Si Théodose fait faire ici de si gros ouvrages, c’est que la tradition y avait fixé de façon ferme ce souvenir. Jusqu’où pouvons-nous remonter pour retracer les origines de cette tradition? Nous devons être prudent pour le moment : tout ce que nous savons c’est que les sources littéraires parlent d’un tel lieu au cours du IVe siècle, peut-être même dès le IIIe siècle, et que l’archéologie nous révèle que ce secteur de la vallée du Cédron est bel et bien occupé par des tombes depuis le Ier siècle de notre ère.


Plans tirés de B. Bagatti, M. Piccirillo and A. Prodomo, New Discoveries at the Tomb of Virgin Mary in Gethsemani, Jerusalem,Franciscan Printing Press (Studium Biblicum Franciscanum : Collectio minor 17), 1975, 95 p.

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions

Romains 11:32 Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.
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