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Qui est Baphomet  Empty Qui est Baphomet

Sam 5 Oct 2019 - 19:25
Qui est Baphomet ?


BAPHOMET : une idole occulte, gnostique ou satanique ?
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Baphomet, qui es-tu ? S’agit-il d’une idole satanique, d’un symbole gnostique, ou d’une relique vénérée par les Templiers ?
Aujourd’hui, je vous invite à plonger dans les mystères du Baphomet, nous allons retracer ses origines avec les différentes sources qui le mentionnent et nous poursuivrons avec l’énigme de l’idole templière ou baphométique.

Dans une seconde partie, nous traiterons de la représentation moderne du Baphomet, qui fut créée par Éliphas Lévi au 19e siècle, mais nous ferons également des digressions avec d’autres symbolismes équivalents, notamment dans le Tarot (avec l’Arcana 15, le Diable), mais aussi avec le Phanès de l’orphisme.

Le Baphomet fut-il vénéré lors de rituel occulte par les templiers, les francs-maçons, ou encore d’autres sociétés secrètes à travers le temps ?
Nous allons tenter de répondre à ces questions en exhumant les différents textes qui mentionne ces hypothèses, entre Léo Taxil, Albert Pike ou encore Aleister Crowley, les réponses sont bien différentes.
Pour finir, nous présenterons le symbolisme associé au Baphomet et toutes les Arcanes Occultes que les occultismes ont vus à travers lui.


Baphomet est un personnage énigmatique à tête de bouc auquel on fait plusieurs occurrences dans l’Histoire de l’occultisme. Des chevaliers Templiers du Moyen-Age et des Francs-Maçons du XIXème siècle aux courants modernes de l’occultisme, Baphomet n’a jamais manqué de créer la controverse. Mais d’où Baphomet tire t-il son origine, et, plus important encore, quelle est la vraie signification de cette figure symbolique ? Cet article examine les origines de Baphomet, sa signification ésotérique et les références qu’on lui fait dans la culture populaire.
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A travers l’Histoire de l’occultisme occidental, le nom mystérieux de Baphomet a souvent été invoqué. Même si ce nom devint connu du commun au treizième siècle, on trouve des références à Baphomet dans des documents qui ne datent pas moins du onzième siècle. Aujourd’hui, le symbole est associé à tout ce qui a trait à l’occultisme, aux rituels de magie, à la sorcellerie, au satanisme et à l’ésotérique. Baphomet surgit souvent dans la culture populaire pour identifier quoi que ce soit d’occulte.

Le portrait le plus célèbre de Baphomet se trouve dans Dogmes et rituels de la Haute Magie, d’Eliphas Lévi, un livre de 1897 qui devint une référence classique de l’occultisme moderne. Que représente cette créature ? Quelle est la signification des symboles qui l’entourent ? Pourquoi est-elle si importante à l’occultisme ? Pour répondre à certaines de ces questions, nous devons premièrement regarder ses origines. Nous examinerons en premier lieu l’histoire de Baphomet et à plusieurs exemples de références à Baphomet dans la culture populaire.

Les Origines de son nom
Il y a plusieurs théories concernant les origines du nom « Baphomet ». L’explication la plus répandue prétend que c’est une corruption du vieux français désignant le prophète de l’Islam (« Mahomet »). Durant les croisades, les chevaliers Templiers restèrent pour des périodes prolongées dans les pays du Moyen-Orient où ils ont eu connaissance des enseignements du mysticisme arabe. Ce contact avec des civilisations orientales leur a permis de ramener en Europe les bases de ce qui deviendra plus tard l’occultisme occidental, ce qui inclut le gnosticisme, l’alchimie, la Kabbale et l’Hermétisme. L’affinité des Templiers avec les musulmans a conduit l’Église à les accuser de vénérer une idole appelée Baphomet, donc il y a des liens possibles entre Baphomet et Mahomet. Cependant, il existe d’autres théories à propos de l’origine de ce nom.

Eliphas Lévi, l’occultiste français qui a fait cette fameuse description de Baphomet, avança l’argument que le nom dérivait d’un code cabalistique :

Le nom Templier Baphomet, qui devrait être cabalistiquement écrit à l’envers, est composé de trois abréviations : Tem. Ohp. AB. : templi omnium hominum pacts abbas, « le père du temple de la paix entre les Hommes. »



Arkon Daraul, un auteur et professeur de tradition et de pratique magique soufie, prétendait que Baphomet venait du mot arabe Abu fihama(t), ce qui signifie « le père de la Compréhension ».

Le Dr. Hugh Schonfield, dont les travaux sur les parchemins de la mer Morte sont bien connus, a développé une des théories les plus intéressantes. Schonfield, qui a étudié un code secret juif appelé le code d’Atbash, qui était utilisé lors de la traduction de certains des parchemins de la mer Morte, prétendait que lorsqu’un s’appliquait au mot « Baphomet », il renvoyait au mot grec « Sophia », qui signifie « sagesse, connaissance » et qui est aussi synonyme de « déesse ».

Origines Possibles de la Représentation

L’image moderne de Baphomet semble prendre racines dans plusieurs sources antiques, mais d’abord dans les dieux païens. Baphomet affiche une ressemblance à des dieux présents tout autour du globe, dont l’Égypte, l’Europe du Nord et l’Inde. En fait, un grand nombre de mythologies de civilisations anciennes comprennent un genre de déité cornue. Selon la théorie jungienne, Baphomet est la continuation de l’archétype du dieu cornu, étant donné que le concept d’une déité surmontée de cornes est présente universellement dans le psychisme de l’individu. Est-ce que Cernunnos, Pan, Hathor, le Diable (représenté par les Chrétiens) et Baphomet ont une origine commune. Certains de leurs attributs présentent une ressemblance frappante.

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L’ancien dieu celte Cernunnos est traditionnellement représenté avec des bois sur la tête, assis dans la « position du Lotus », pareillement à la description de Baphomet par Lévi. Bien que l’histoire de Cernunnos soit entourée de mystère, on a l’habitude de dire qu’il est le dieu de la nature et de la fertilité.

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En Grand-Bretagne, une version de Cernunnos se nommait Herne. Le dieu cornu avait les caractéristiques satyriques de Baphomet, tout comme cette insistance sur le phallus.

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Pan était un dieu important en Grèce. Le dieu de la nature était en général représenté avec des cornes sur la tête et le bas du corps d’un bouc. A l’instar de Cernunnos, Pan était une déité phallique. Ses attributs animaux sont une incarnation des instincts charnels et procréatifs de l’homme.

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« Le pape Sylvestre II et le Diable » (1460). Dans la Christianisme, le diable a des caractéristiques similaires aux dieux païens décrits ci-dessus, vu qu’ils sont la principale inspiration pour ces descriptions. Les attributs incarnés par ces dieux devinrent une représentation de ce qui est considéré comme le Mal par l’Église.

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La carte du Diable dans le tarot de Marseille (XVème siècle). Cette description du diable, avec ses cornes, ses ailes, ses seins et son signe de la main est assurément une influence majeure dans le description de Baphomet par Lévi.

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Robin Good-Fellow [littéralement « Bon-Compagnon », ndlr] ou le Puck est une fée de la mythologie censée être la personnification des esprits de la terre. Possédant plusieurs attributs de Baphomet et d’autres déités, il est ici montré sur la couverture d’un livre de 1629, entouré de sorcières.

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« Le grand Bouc » ou le « Sabbat des sorcières » de 1821, par Goya. La peinture représente une assemblée de sorcières rassemblées autour de Satan, dépeint comme un être mi-homme mi-bouc.

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Une figure ressemblant à Baphomet sur la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui fut à l’origine bâtie par les chevaliers Templiers.

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Sam 5 Oct 2019 - 19:26
Le Baphomet d’Eliphas Lévi

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Cette description de Baphomet par Elivas Lévi, tirée de son livre Dogmes et rituels de la Haute-Magie, est devenue la représentation visuelle « officielle » de Baphomet.

En 1861, l’occultiste français Eliphas Lévi inclut dans son livre Dogmes et rituels de la Haute-Magie un dessin qui allait devenir la plus célèbre représentation de Baphomet : un bouc humanoïde ailée avec une paire de seins et une torche sur la tête, entre les cornes. Le personnage affiche de nombreuses similarités avec les déités décrites ci-dessus. Cela inclut aussi plusieurs autres symboles ésotériques faisant référence à des concepts ésotériques incarnés par le Baphomet. Dans la préface de son livre, Lévi a écrit :

« Le bouc sur le frontispice porte le signe du pentagramme sur son front, avec un point en son sommet, un symbole de lumière, ses deux mains formant le signe de l’Hermétisme, l’une pointant la lune blanche de Chesed, l’autre pointant la lune noire de Geburah. Ce signe exprime la parfaite harmonie de la compassion avec la justice. Son premier bras est féminin, l’autre masculin comme ceux de l’androgyne de Khunrath, les attributs de celui auquel nous devions nous lier avec ceux de notre bouc parce qu’il est un seul et même symbole. La flamme de l’intelligence brillante entre ses cornes est la lumière magique de la lumière de l’équilibre universel, l’image de l’âme élevée au-dessus de la matière, comme la flamme qui, bien qu’attachée à la matière, brille au-dessus d’elle. La tête laide de la bête exprime l’horreur du pécheur, dont l’agissement matériel, la partie entièrement responsable, doit supporter exclusivement la punition ; car l’âme de par sa nature est insensible et peut uniquement souffrir lorsque elle se matérialise. La canne qui se dresse à la place des organes génitaux représente la vie éternelle, le corps recouvert d’écailles l’eau, le demi-cercle au-dessus l’atmosphère, les plumes qui volent ce qui est volatile. L’humanité est représentée par les deux seins et les deux bras androgynes de ce sphinx des sciences occultes. »


Dans la description de Lévi, Baphomet incarne le point culminant du processus alchimique – l’union de forces opposées afin de créer la Lumière Astrale – la base de la magie, et, au final, de l’illumination.

Un regard approfondi sur l’image nous révèle que chaque symbole est inévitablement équilibré avec son opposé. Baphomet lui-même est un personnage androgyne qui porte les caractéristiques des deux sexes : les seins de la femme, l’organe de reproduction en érection représenté par la canne. Le concept d’androgénisme tient une place importante dans la philosophie occulte car il est représentatif du plus haut niveau d’initiation dans la quête du « devenir un avec Dieu ».

Le phallus de Baphomet est en fait le Caducée d’Hermès – une baguette entremêlée de deux serpents. Cet ancien symbole a représenté l’Hermétisme pendant des siècles. Le Caducée représente ésotériquement l’activation des chakras de la base de la colonne vertébrale à la glande pinéale.

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« La Science n’est réelle que pour ceux qui admettent et comprennent la philosophie et la religion ; et son processus ne réussira que pour l’adepte qui a atteint la souveraineté de la volonté, et qui devient ainsi le Roi du monde élémentaire : pour le grand agent de l’opération du Soleil, cette force décrite dans le Symbole d’Hermès, de la table d’émeraude : c’est le pouvoir magique universel ; le pouvoir spirituel, la force motrice rougeoyante ; il s’agit du Od selon les Hébreux, et la Lumière Astrale, selon les autres.

Là-dedans se trouve le feu secret, vivant et philosophique, duquel parlent tous les philosophes Hermétiques avec une réserve mystérieuse : la Graine Universelle, de laquelle ils gardaient le secret, et qu’ils représentaient seulement sous les traits du Caducée d’Hermès. »


Baphomet est donc symbolique du Grand Œuvre alchimique où les forces séparées et opposées sont unies dans un équilibre parfait pour générer de la Lumière Astrale. Le procédé alchimique est représenté sur l’image de Lévi par les termes Solve et Coagula, sur les bras de Baphomet. Même s’ils donnent séparément des résultats opposés, Solve (du latin solvere : « dissoudre, désagréger », c’est-à-dire transformer un solide en liquide) et Coagula (c’est-à-dire transformer un liquide en solide) sont deux étapes nécessaires du processus alchimique – qui vise à transformer une pierre en or, ou, en termes ésotériques, transformer un profane en un homme illuminé. Les deux étapes sont inscrites pointant des directions différentes, ce qui renforce encore plus leur nature différente.

Les mains de Baphomet forment le « signe de l’Hermétisme » – qui est une représentation de l’axiome hermétique « Là haut comme ici-bas », un dicton qui résume entièrement les enseignements et objectifs de l’Hermétisme, où le microcosme (l’homme) est comme le macrocosme (l’univers). Par conséquent, comprendre l’un équivaut à comprendre l’autre. Cette Loi de Correspondance a pour origine les Tablettes d’Emeraude d’Hermès Trismégiste où il est écrit :

« Ce qui est Ici-bas correspond à ce qui est Là-haut, et ce qui est Là-haut correspond à ce qui est Ici-bas, pour accomplir les miracles de l’Unique. »


La maîtrise de cette force vitale, la Vie Astrale, est ce qui est appelé « magick » par les occultistes modernes.

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La carte de tarot du Magicien, qui montre l’axiome Hermétique « Là-haut comme Ici-bas ».

« La pratique de la magie – qu’elle soit blanche ou noire – dépend de l’habilité de l’utilisateur à contrôler la force vitale universelle – celle qu’Eliphas Lévi appelle le grand agent magique ou la lumière astrale. Par la manipulation de cette essence fluide se produisent les phénomènes de transcendantalisme. Le fameux bouc hermaphrodite de Mendès était une créature composite créée pour symboliser la lumière astrale. Il est identique à Baphomet, membre du panthéon mystique des ces disciples de magie cérémonielle, les Templiers, qui l’ont probablement obtenu des Arabes. »


Chacune des mains de Baphomet indique des lunes opposées, que Lévi a appelées Chesed et Geburah – deux concepts opposés de la Kabbale juive. Dans l’Arbre de la Vie cabalistique, le Sephiroth, Chesed est associé avec la « gentillesse donnée aux autres » tandis que Geburah se réfère à « la retenue de l’empressement de quelqu’un à accorder sa bonté aux autres, quand le récipient de ce bien est jugé sans valeur et susceptible d’en faire mauvaise utilisation ». Ces deux concepts sont opposés et, comme avec tout dans la vie, un équilibre doit être trouvé entre les deux.

La caractéristique la plus remarquable de Baphomet est bien sûr sa tête de bouc. Cette monstrueuse représente la nature animale et pécheresse de l’homme, ses tendances égoïstes et ses bas instincts. Opposé à la nature spirituelle de l’Homme (symbolisée par la « lumière divine » sur sa tête), ce côté animal est malgré tout vu comme une part essentielle de la nature dualiste de l’Homme, où l’animal et le spirituel doivent s’unir dans l’harmonie. On pourrait aussi dire que l’apparence d’ensemble de Baphomet, grotesque, peut servir à repousser et à dégoûter le profane qui n’est pas initié à la signification ésotérique du symbole.
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Sam 5 Oct 2019 - 19:26
Dans les Sociétés Secrètes

Bien que la description de Lévi en 1861 soit la plus célèbre, le nom de cette idole a circulé pendant plus d’un milliers d’années à travers les sociétés secrètes et les cercles occultes. La première mention connue de Baphomet en tant que partie d’un rituel occulte apparut durant l’ère des chevaliers du Temple.

Les Chevaliers du Temple

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Baphomet présidant un rituel Templier, par Léo Taxil.

Il est largement admis parmi les chercheurs de l’occulte que la figure de Baphomet était d’une grande importance dans les rituels des chevaliers Templiers. La première occurrence du nom « Baphomet » apparut dans une lettre de 1098 écrite par le croisé Ansèlme de Ribemont :

« Alors que le jour se levait, ils en ont appelé à Baphometh de vive voix alors que nous priions silencieusement Dieu en nos cœurs ; ensuite nous avons attaqué et les avons tous sortis de force hors des enceintes de la ville. »


Lors du procès des Templiers en 1307, où les chevaliers furent torturés et interrogés sur ordre du roi Philippe IV, le nom « Baphomet » fut mentionné plusieurs fois. Alors que certains Templiers niaient l’existence de Baphomet, d’autres l’ont décrit comme étant une tête coupée, un chat ou une tête à trois visages.

« Les Templiers adoraient-ils Baphomet ? Offrirent-ils une salutation honteuse aux fesses du grand bouc de Mendès ? Quelle était en réalité cette secrète et puissante association qui mettaient en péril l’Église et l’État, et qui fut ainsi détruite sans bruit ? Ne jugez rien à la légère ; ils sont coupables d’un grand crime ; ils ont exposé à des yeux profanes le sanctuaire de l’ ancienne initiation. Ils se sont à nouveau rassemblés et ont partagé les fruits de l’arbre de la connaissance, et ainsi ils pourraient devenir les maîtres du monde. Le jugement prononcé contre eux est plus haut et bien plus vieux que le tribunal du pape ou celui du roi. « Le jour où tu mangeras de cela, tu mourras certainement » a dit Dieu Lui-même, cela est écrit dans le Livre de la Genèse.
(…)

Oui, ceci est notre conviction profonde, les Grands Maîtres de l’Ordre des Templiers ont vénéré le Baphomet, et pour cela ils furent vénérés par leurs initiés ; oui, il existait dans le passé, et peut-être encore à présent, des assemblées qui sont présidées par ce personnage, assis sur un trône et possédant une torche entre les cornes. Mais les adorateurs ne considèrent pas, comme nous le considérons, que c’est une représentation du diable : au contraire pour eux il s’agit du dieu Pan, le dieu de nos écoles modernes de philosophie, le dieu de l’école théurgique d’Alexandre et de nos propres néo-platoniciens, le dieu de Lamartine et de Victor Cousin, le dieu de Spinoza et Platon, le dieu des forces gnostiques primitives ; aussi le Christ du clergé dissident. Cette dernière qualification, écrite sur le bouc de la Magie Noire, n’étonnera pas les étudiants des antiquités religieuses, qui sont familiers avec les phases de symbolisme et de doctrines dans leurs transformations variées, que ce soit en Égypte, en Inde ou en Judée »
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Sam 5 Oct 2019 - 19:27
Franc-maçonnerie

Peu après la sortie de l’illustration de Lévi, le journaliste et écrivain français Léo Taxil a publié une série de livres et de pamphlets dénonçant la franc-maçonnerie, en accusant les Loges de vénérer le diable. Au centre de ses accusations se trouvait Baphomet, qui fut décrit comme l’objet de vénération de la franc-maçonnerie.

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« Les mystères de la franc-maçonnerie » accusait les francs-maçons de satanisme et de vénérer le diable. Le livre de Lévi souleva la colère des catholiques.

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La couverture du livre « les mystères de la franc-maçonnerie » dépeignant un rituel maçonnique présidé par Baphomet, qui se fait littéralement adorer.

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Une image anti-maçonnique par le publicitaire Abel Clarin de la Rive, 1894.

En 1897, après avoir causé pas mal de remous suite à ses révélations sur la franc-maçonnerie française, Léo Taxil a organisé une conférence de presse où il annonça que beaucoup de ses révélations étaient des inventions.9 Dès lors, cette série d’évènements fut surnommée « le canular Léo Taxil ». Cependant, certains prétendront qu’il y avait une probabilité que les confessions de Taxil furent forcées, dans le but d’étouffer la controverse impliquant la franc-maçonnerie.

Quelle que soit la réponse, la connexion la plus évidente entre Baphomet et la franc-maçonnerie se fait à travers le symbolisme, où l’idole devient une allégorie pour de profonds concepts ésotériques. L’auteur maçonnique Albert Pike argumente que, dans la franc-maçonnerie, Baphomet n’est pas un objet d’adoration, mais un symbole, dont le véritable sens n’est révélé qu’aux initiés de niveau supérieur.

« Il est absurde de supposer que des hommes d’intellect adoraient une idole monstrueuse appelée Baphomet, ou qu’ils reconnurent Baphomet comme un prophète inspiré. Leur symbolisme, inventé des lustres auparavant, pour dissimuler ce qu’il était dangereux d’avouer, était bien sûr mal compris de ceux qui n’étaient pas initiés, et pour leurs ennemis ils semblaient panthéistes. Le veau d’or, fabriqué par Aaron pour les Israélites, n’était qu’un des bœufs sous la couche de bronze, et les Keroubim [les anges, ndlr] du Propitiatoire, mal compris. Les symboles du sage deviennent toujours les idoles de la masse ignorante. Ce que les Chefs de l’Ordre ont réellement cru et enseigné, est indiqué aux Adeptes via les indices que comportent les hauts-degrés de la franc-maçonnerie, et via les symboles que seuls les Adeptes comprennent. »
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Sam 5 Oct 2019 - 19:28
Aleister Crowley

L’occultiste britannique Aleister Crowley naquit environ six mois après la mort d’Eliphas Lévi, ce qui le poussa à croire qu’il était sa réincarnation. Crowley était connu à l’intérieur de l’O.T.O., la société secrète qu’il a popularisée, comme « Baphomet » en partie pour cette raison.

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Une image signée « Baphomet » par Crowley.

Voici l’explication de Crowley à propos de l’étymologie du nom « Baphomet », tirée de son livre de 1929, Les Confessions d’Aleister Crowley.

« J’avais pris le nom Baphomet comme devise à l’O.T.O. Pendant plus de six ans, j’avais essayé de découvrir la manière adéquate d’épeler ce nom. Je savais que ça devait avoir huit lettres, et aussi que les correspondances numériques et littérales devaient être telles qu’elles exprimeraient la signification du nom de manière à confirmer quelle érudition l’avait découverte, et aussi pour éclaircir ces problèmes que les archéologues avaient tant échoué à résoudre… Une théorie sur le nom, c’est qu’il représente les mots ???? ??????; le baptisme de la sagesse ; une autre, que c’est la corruption d’un titre signifiant « Père Mithras ». Inutile de dire que le suffixe R soutenait cette dernière théorie. J’ai additionné le mot comme prononcé par le Sorcier. Ça faisait 729. Ce nombre n’était jamais apparu dans mon œuvre cabbalistique et par conséquent ne signifiait rien pour moi. Il se justifiait cependant comme le cube de neuf. Le mot ?????, le titre mystique donné au Christ par Pierre comme en tant que pierre angulaire de l’Église, a cette même valeur. Jusque là, le Sorcier avait fait preuve de grandes qualités ! Il avait éclairci le problème étymologique et montré pourquoi les Templiers avait dû donner le nom de Baphomet à leur soi-disant idole. Baphomet était Père Mithras, la pierre cubique qui était l’angle du Temple. »


Baphomet est une figure importante de la Théléma, le système mystique qu’il a établi au début du XXème siècle. Dans l’une de ses œuvres les plus importantes, Magick, Liber ABA, Livre 4, Crowley décrit Baphomet comme un androgyne divin :

« Le Diable n’existe pas. C’est une invention des Frères Noirs pour impliquer une Unité dans leur fouillis de divagations ignorantes. Un diable qui aurait l’unité serait un Dieu… « Le Diable » est, historiquement, le Dieu de tous les gens qu’on déteste personnellement… Ce serpent, SATAN, n’est pas l’ennemi de l’Homme, mais celui qui a fait de notre race des Dieux, connaissant le Bien du Mal ; il nous a fait cette offre : « connais-toi Toi-même ! » et nous a enseigné l’Initiation. Il est le « Diable » du Livre de Thoth, et Son emblème est Baphomet, l’androgyne qui est le hiéroglyphe de la perfection ésotérique… Il est donc la Vie, et l’Amour, de plus sa lettre est ayin, l’Oeil, pour cela il est la Lumière ; et son image zodiacale est le Capricorne, cette chèvre bondissante dont l’attribut est la Liberté. »


L’Ecclesia Gnostica Catholica, branche ésotérique de l’Ordo Templi Orientis, (O.T.O), récite sa Messe Gnôstique : « Et je crois en le Serpent et le Lion, Mystère des Mystères, dans son nom BAPHOMET. » Baphomet est considéré comme l’union du Chaos et de Babylone, l’énergie masculine et féminine, le phallus et le ventre.
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Sam 5 Oct 2019 - 19:29
L’Église de Satan

Bien qu’elle ne soit pas officiellement une société secrète, l’Église de Satan d’Anton Lavey reste un ordre occulte influent. Fondée en 1966, l’organisation a adopté le « Sigil de Baphomet » comme son insigne officiel.

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Le sigil de Baphomet, symbole officiel de l’Église de Satan, représente le bouc de Mendès dans un pentagramme inversé.

Le sigil de Baphomet a probablement été grandement inspiré par cette illustration de La Clef de la Magie Noire, de Stanislas de Guaita.

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Illustrations de La Clef de la Magie Noire (1897).

Selon Anton Lavey, les Templiers vénéraient Baphomet en tant que symbole de Satan. Baphomet tient une place prépondérante durant les rituels de l’Église de Satan puisque le symbole est placé au-dessus de l’autel ritualistique.

« Le symbole de Baphomet était utilisé par les Chevaliers Templiers pour représenter Satan. A travers les âges le symbole a été appelé par différents noms. Parmi eux, citons : le Bouc de Mendès, le Bouc du Milliers de Jeunes, le Bouc Noir, le Bouc de Judas, et peut-être le plus approprié : le Bouc-émissaire.


Baphomet représente les Pouvoirs des Ténèbres alliés avec la fertilité génératrice du bouc. Dans sa « pure » forme, le pentagramme est montré en train d’inclure la figure d’un homme dans les cinq points d’une étoile – trois points en haut, deux en bas – ce qui symbolise la nature spirituel de l’Homme. Dans le Satanisme le pentagramme est aussi utilisé, mais puisque le Satanisme représente les instincts charnels de l’Homme, soit l’opposé de sa nature spirituelle, le pentagramme est inversé afin de s’adapter parfaitement à la tête du bouc – ses cornes, représentant la dualité, dressées vers le haut en signe de défi ; les autres points étant inversés, soit la trinité reniée. Les signes hébreux hors du cercle extérieur du symbole qui prend ses racines dans les enseignements de la kabbale, épellent « Léviathan », le serpent de l’abysse d’eau, et identifié à Satan. Ces signes correspondent aux cinq points de l’étoile inversée. »

Baphomet est un personnage composite symbolique de la réalisation alchimique par la union de forces opposées. Les occultistes croient qu’à travers la maîtrise des forces vitales, on est capable de réalisé de la « magick » et l’illumination spirituelle. La description de Baphomet par Eliphas Lévi comprenait plusieurs symboles faisant allusion à l’éveil du koundalini – le pouvoir qui serpente – qui conduit au bout du compte à l’éveil de la glande pinéale, aussi connue en tant que « troisième œil ». Donc, d’un point de vue ésotérique, Baphomet représente ce processus.

Cependant, au cours du temps, le symbole en est venu à signifier bien plus que son sens ésotérique initial. A travers les controverses, Baphomet devint, selon les points de vue, une représentation de tout ce qui est bon dans l’occultisme ou de tout ce qui est maléfique dans l’occultisme. C’est, en fait, le « bouc-émissaire » suprême, le visage de la sorcellerie, de la magie noire et du Satanisme. Le fait que le symbole soit plutôt monstrueux et grotesque a sûrement aidé à le propulser à son niveau d’infamie, car il n’a jamais manqué de choquer les religions officielles tout en attirant ceux qui se rebellent contre elles.

Puisqu’il a gagné une reconnaissance toujours plus large dans la culture populaire, l’image de Baphomet est maintenant utilisée comme symbole de tout ce qui concerner l’occultisme et le ritualisme. Dans les mass-médias possédées par les corporations, qui ont des liens avec les sociétés secrètes, le personnage de Baphomet apparaît dans des endroits étranges, souvent destinés à une audience trop jeune pour comprendre la référence occulte (le site-frère de Secret Arcana, Vigilant Citizen, possède des documents sur les occurrences de Baphomet et d’autres symboles occultes dans les clips, les films et la mode). Est-ce que Baphomet est utilisé dans la culture pop comme un symbole de l’élite éclairée sur les masses ignorantes ?

Après des siècles de mythes, de canulars, de propagande et de désinformation des deux côtés du rideau, peut-on vraiment répondre à la question posée par cet article : « qui est Baphomet ? » Est-ce un symbole du diable ou d’illumination spirituelle ? Un symbole du bien ou du mal ? La réponse se trouve dans le symbole lui-même : les deux. Dans la mythologie Egyptienne, Toth Hermès était une force médiatrice entre le bien et le mal, s’assurant qu’aucune n’ait de victoire définitive sur l’autre. Baphomet représente l’accomplissement de cette tâche prodigieuse à une très petite échelle : à l’intérieur de soi. Une fois que l’équilibre parfait est atteint d’un point de vue personnel, l’initié à occultisme peut pointer une main en direction du paradis et une autre en direction de la terre et prononcer cet axiome hermétique qui a résonné à travers les millénaires : « là-haut comme ici-bas ».

Sources

1. Eliphas Levi, Dogmes et Rituels de la Haute Magie
2. Arkon Daraul, A History of Secret Societies
3. Eliphas Levi, Dogme et Rituel de la Haute Magie
4. Albert Pike, Morals and Dogma
5. English translation of the Emerald Tablet
6. Manly P. Hall, The Secret Teachings of All Ages
7. Malcom Barber and Keith Bate, Letters from the East: Crusaders, Pilgrims and Settlers in the 12th-13th Centuries
8. Op. Cit. Levi
9. The Confessions of Léo Taxil, April 25 1897
10. Albert Pike, Morals and Dogma
11. Aleister Crowley, The Confessions of Aleister Crowley
12. Aleister Crowley, Magick, Liber ABA, Book 4
13. Helena and Tau Apiron, “The Invisible Basilica: The Creed of the Gnostic Catholic Church: An Examination”
14. Anton Lavey, The Satanic Bible
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Sam 5 Oct 2019 - 19:29
Beyoncé nous présente son dieu Baphomet

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Beyoncé et Baphomet son dieu

Beyoncé fait partie d'un cercle satanique, elle arbore fièrement l'éfigie de Baphomet qui est une autre représentation symbolique de Satan. C'est d'ailleurs le symbole officiel de l'église de Satan fondée par Anton Lavey ce n'est même plus à cacher, tellement on en parle aujourd'hui sur internet, si bien que beaucoup de gens y croient et d'autres refusent d'y croire.

Beyoncé Knowles a parlé pendant une certaine période, d'un esprit qui prend possession d'elle. Elle a dit ouvertement que sasha fierce est un esprit en elle qui prend le contrôle quand elle est sur scène et qui lui fait faire des truc pas très saint du genre provocation, en rapport avec la sensualité et la sexualité.

Elle n'a cessé de l'avouer sur plusieurs plateaux télévisés: le plateau de Oprah Winfrey, sur celui de Tyra Banks et même ans les magazines comme Rolling Stones, même dans les chaines comme CBS, bref, partout. En fait on veut préparer (Les démons veulent préparer)... la jeunesse à une ère d'occultisme dans laquelle tous les coups sont permis. Elle veut donc pousser les jeunes à invoquer les esprits pour qu'ils prennent le contrôle total sur eux.

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NEW CLIP BEYONCE VEUT FAIRE INTERDIRE LES PHOTOS DE SA POSSESSION AU SUPER BOWL



LES AGENTS DE BEYONCÉ ONT VOULU FAIRE DISPARAITRE LES IMAGES DU SUPERBOWL. LES YEUX NOIR COMME POSSÉDÉE ELLE ARRÊTE DE CHANTER ET DÉCLARE AU PUBLIC VOULOIR RESSENTIR LEUR ÉNERGIE ELLE LANCE ALORS SA TÊTE EN ARRIÈRE ET LORSQUE ELLE LA REDRESSE ON VOIT LE VISAGE HIDEUX ET LA GORGE GONFLÉ LES YEUX NOIRS RESSORTIR.

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Sam 5 Oct 2019 - 19:30
Les Meurtres Sataniques - Rituels de Satan



Ce reportage sagement intitulé « Pacte avec le Diable » a pour thème les meurtres liés à des rituels sataniques. Le satanisme est non seulement la croyance en l'existence du Diable mais également sa vénération en tant que divinité toute puissante. Cette « Foi » se veut l'exacte opposée de la Foi chrétienne et s'accompagne de toutes les profanations possibles de celle ci lors de « messes noires ». Ses origines sont difficilement identifiables, mais le satanisme est présent dans l'Histoire, son représentant le plus célèbre étant sans conteste Gilles de Rais, un Noble français et compagnon d'armes de Jeanne d'Arc qui a sacrifié des centaines d'enfants dans des déchaînements sadiques abominables. Par son inversion du christianisme, le satanisme se réapproprie les cultes de dieux païens devenus des démons dans la culture religieuse tels que Baal ou Belzébuth. Le satanisme a été introduit dans la culture populaire dans la mouvance fin-de-siècle ou décadente (fin 19ème siècle), dans laquelle les intellectuels blasés explorent toutes les limites en quête de sensations nouvelles. Plus récemment, les meurtres sataniques ont refait bruyamment surface avec l'assassinat par Charles Manson de Sharon Tate, femme du réalisateur Roman Polanski le 9 août 1969.

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Sam 5 Oct 2019 - 19:31
Liberté religieuse aux États-Unis : inauguration d’une « église » sataniste


Le Temple satanique de Détroit dévoile son imposante statue de Baphomet

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La statue de Baphomet dévoilée par le Temple satanique de Detroit. (The Satanic Temple via AP)

Une tonne de bronze et plus de 2,50 mètres de haut. Assurément, la statue de Baphomet dévoilée samedi 25 juillet par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
le Temple satanique de Detroit
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] a de quoi impressionner. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Comme l'écrit le magazine Time
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], plus de 700 personnes ont assisté à la cérémonie lors de laquelle l'imposante statue a été dévoilée samedi 25 juillet.
Les festivités ont eu lieu dans un vieil entrepôt situé à quelques pas de la rivière Detroit et ont notamment accueilli le concert d'un groupe de metal.

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Sur le site du chapitre michiganais du Temple satanique (dont le siège est à New York), la cérémonie était ainsi annoncée : "Le Temple satanique vous invite à le rejoindre pour une nuit de chaos, de bruit, et de débauche." Une débauche qui a été plutôt bon enfant, si l'on en croit les photos publiées [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
sur la page Facebook
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] de l'événement.
Mais certains n'ont évidemment pas vu d'un bon œil cette intrusion du diable près de chez eux. A commencer [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
par le pasteur baptiste David Alexander Bullock
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], animateur de "[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Preachers of Detroit
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]", une émission de télé-réalité, et diffuseur de cet appel au rassemblement contre l'événement satanique [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
dans une vidéo à l'emphase toute américaine
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
Quelques jours avant l'érection de la statue, le pasteur et Jex Blackmore, la présidente du Temple satanique de Detroit, avaient eu l'occasion d'en débattre sur une chaîne de télévision locale.

Les questions ont notamment porté sur la nature d'un mouvement sataniste qui ne se réfère pas à Satan en tant que divinité réelle (le mal incarné en quelque sorte), mais plutôt comme à une figure littéraire et allégorique utilisée à des fins politiques et libertaires.


Un acte militant ?

Une lecture qui va dans le sens du portrait du Temple satanique de Detroit dressé par le site [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[The Daily Beast
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. La journaliste ayant assisté à l'un des rituels du Temple en février assure avoir surtout parlé avec les participants de lutte contre les manifestations d'orthodoxie et d'intégrismes religieux aux Etats-Unis, dans un contexte où le premier amendement de la Constitution américaine prône la liberté d'expression et d'exercice de toute religion, sans distinction ni discrimination.
Les actions du Temple satanique, délibérément provocatrices, avec des symboles tels que des croix retournées et des statues du diable, offensants aux yeux des chrétiens, sont surtout menées contre ce qu'il estime être des représentations religieuses allant à l'encontre de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Quelques mois plus tôt, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[ltr]le Temple avait mené à Noël[/ltr]




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] une "Snaketivity" en réponse à la scène de la nativité qui était représentée devant le Capitole de Lansing, capitale du Michigan. La statue de Baphomet constitue, de son côté, une réponse à la table de marbre ornée des Dix Commandements qui avait été érigée devant le Capitole de l'Etat de l'Oklahoma, à Oklahoma City. Des Républicains, parmi lesquels le député Mike Ritze (également diacre baptiste [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
selon Slate
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]), avaient financé l'opération.
Le Temple satanique local avait alors souhaité installer aux côtés de cette représentation du Décalogue sa statue de Baphomet, afin d'équilibrer les forces. Entre-temps, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[comme l'indique Vice
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], la Cour suprême de l'Oklahoma a décidé que la statue des Dix Commandements devrait être retirée puisqu'elle allait à l'encontre de la Constitution, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
utilisant l'espace public pour faire la promotion d'une religion en particulier
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

En réaction : des prières et une statue de Saint-Michel

La statue de Baphomet a donc trouvé un autre lieu d'accueil, dans une ville où le Temple satanique a de nombreux adeptes. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Vice
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] rappelle que cela ne fut pourtant pas facile, plusieurs lieux prévus s'étant finalement désengagés au dernier moment, reculant sans doute devant la levée de boucliers des différents mouvements religieux.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Des prières ont par exemple été organisées
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], à l'appel notamment du pasteur David Bullock, devant un magasin où était initialement prévue la cérémonie. Un groupe d'activistes catholiques, Church Militant, est également parvenu à trouver le nouveau lieu, pourtant gardé secret, où la statue a été dévoilée. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Dans un article intitulé "The Devil in Detroit"
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], ils relatent leur infiltration lors de la cérémonie. Clou de la soirée : ils avaient apporté leur propre statue de bronze, une représentation de Saint-Michel, l'archange ayant défait le Diable, représentation ultime de la victoire du Bien sur le Mal.

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La statue de Saint-Michel apportée par les activistes de Church Militant.

Moins démonstratif, Todd Sanders, du Strictly Biblical Bible Teaching Ministries, a quant à lui trouvé dans cette provocation une "opportunité d'atteindre la vérité". [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Cité par CBS
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], il déclare à propos de la statue de Baphomet :
"Je ne crois pas que ce soit quelque chose dont nous devrions être effrayés, nous n'avons pas à trembler de peur – en tant que chrétiens, nous avons la vérité de notre côté."

Avant d'ajouter, néanmoins, qu'il s'agissait sans doute d'un signe de la fin des temps décrits dans la Bible.
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Qui est Baphomet  Empty Lilith, mère de démons

Sam 5 Oct 2019 - 19:33
Lilith

Lilith, mère de démons

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Il nous faut remonter en période assyrio-babylonienne, pour retrouver les fondements du mythe de la première femme, Lilith, cette mère obscure qui sous diverses apparences, plane à travers l’espace et les rêves des hommes, à la fois séductrice et envoûtante, vampire ou succube, mais toujours effrayante. 

Dotée d’une imagerie très variée, ce qui nous éclaire sur la notoriété de son caractère de démon, c’est souvent sous les traits d’une superbe femme nue, parée d’une longue chevelure ondoyante, qu’elle est représentée, une vulve se dessine sur son front, ses jambes prennent la forme de serpents, et pour couronner sa majesté deux ailes lui confèrent un aspect prodigieux. Une autre image de Lilith, est celle d’une belle femme, coiffée d’une tiare, aux pieds et aux ailes d’oiseau rapace, elle est accompagnée d’une lionne et de chouettes. 

Dans la magie gnostique, c’est vêtue de noir et assise sur un globe de même couleur, qu’elle représente une des configurations de la Déesse mère, celle là même qui préside aux plaisirs charnels. Ses qualités de déesse de l’amour et de la mort en on fait une divinité très conjurée dans la magie sexuelle. 

De nombreuses incantations retrouvées dans de vieux ouvrages attestent de sa notoriété. Il est demeuré une invocation à Lilith, qui serait le texte délivré en 1592, par une entité inconnue, à Sir Edward Kelly, l’assistant de John Dee, celle-ci lui aurait été donnée lors d’une séance de vision astrale. 


Lilith  
 Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,
 O Beauté ? Ton regard, infernal et divin,
 Verse confusément le bienfait et le crime,
 Et l’on peut pour cela te comparer au vin.

 Tu contiens dans ton œil le couchant et l’aurore,
 Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
 Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
 Qui font le héros lâche et l’enfant courageux, 

 Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
 Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
 Tu sèmes au hasard la joie et les désastres, 
 Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

 Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
 De tes bijoux, l’Horreur n’est pas le moins charmant ;
 Et, le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
 Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

 L’éphémère ébloui vole vers toi, chandelle, 
 Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
 L’amoureux pantelant incliné sur sa belle
 A l’air d’un moribond caressant son tombeau.

 Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe, 
 O Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
 Si ton œil, ton sourire,ton pied, m’ouvrent la porte
 D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?

 De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène, 
 Qu’importe, si tu rends, - fée au yeux de velours,
 Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! –
L’univers moins hideux et les instants moins lourds ? 


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Le nom même de Lilith représenterait les ténèbres, l’obscurité : Leila ou Lavlah c’est la nuit, en conséquence le noir, pareillement à ces nombreuses Vierges Noires, parentes de Lilith, telles Isis, Kali, Sarah la noire, Marie l’Égytienne, dont les lieux de cultes étaient souvent établis sur l’emplacement d’anciens sites initiatiques, nous retrouvons là, le lien qui unit les anciennes déesses de vie, de mort, de fécondité et de forces telluriques, bien antérieures au christianisme.

Il est vrai que le noir effraie, nous entrons dans le monde obscur, cependant, étudié sous un angle plus symbolique, nous devons admettre que le noir est indubitablement l’emblème d’une science secrète, la preuve en est que le noir est la couleur du Grand Œuvre alchimique (l’œuvre au noir représente la phase de séparation et de dissolution de la matière. Pour les alchimistes, ceci constitue la partie la plus délicate du Grand Œuvre « Elle symbolise les épreuves de l’esprit se libérant des préjugés ». 

C’est avec Agrat, Mahalath et Naamah, que Lilith passe pour être une des mères des démons, elle serait entre autre dans une tradition la mère d’Ormuzd ou Hormiz, dans une autre légende, c’est Asmodée, Prince des Démons qui est son fils. Alors que Lilith n’est presque pas mentionnée dans la Bible, il nous faut consulter le Talmud et le Zohar, pour mieux connaître son histoire, elle apparaît alors sous la forme d’une créature démoniaque à visage de femme, dotée d’ailes et portant de long cheveux. 

Ainsi la reconnaissent différents passages du Talmud qui parle d’ « un fœtus ailé comme Lilith », on dit encore d’une femme qu’ « elle laisse pousser ses cheveux comme Lilith ».
Dans tous les cas, elle est définie comme une créature essentiellement nocturne, c’est elle, également, que décrit le « Testament de Salomon », (ouvrage grec du IIIè siècle de notre ère, dérivé probablement d’un écrit ésotérique judéo-héllénique), elle y est définie comme errant à travers le monde et se présentant sous des dizaines de noms, pour rendre visite aux femmes en couche et s’efforcer d’étrangler leur enfant nouveau-né, ce sont par ailleurs ces deux atrocités qui lui valurent sa mauvaise réputation, il était de ce fait pratique courante de protéger les femmes en couche et les nouveaux-nés par des amulettes qui fixées aux murs des chambres et au dessus des lits étaient sensées l’éloigner

Il était aussi d’usage jusqu’au XVIè siècle, en Europe centrale, d’éveiller les enfants qui souriaient dans leur sommeil : on craignait qu’ « ils ne jouent avec Lilith », celle-ci avait la réputation de les emporter avec elle dès qu’elle les avait séduit.

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Nous retrouvons dans le Vendidâd (l’un des livres de Zoroastre), un passage qui serait considéré comme l’une des bases du mythe juif de Lilith : « l’homme qui se souille involontairement pendant la nuit, est censé avoir eu des relations avec une succube qui concevra de lui. A moins qu’il ne récite certaines formules à son réveil, l’enfant appartiendra aux démons ». Lilith préside également à l’acte sexuel et dirige les incubes et les succubes, pousse les femmes à jouir de leur corps, et leur donne passions et orgasmes érotiques. 

Lilith la séductrice assaille également les hommes, qu’elle provoque à de maléfiques rapports. Voici un texte emprunté à Johann Jakob Schudt qui raconte en 1717 : 

« Les Juifs de Francfort croient fermement que lorsque le sperme échappe à un homme, il formera de mauvais esprits avec l’aide de Mahalath et Lilith, mais qu’ils mourront en leurs temps. La semence que répand à terre la masturbation, féconde Lilith et lui engendre des fils ».

Les récits concernant ces créatures étaient très fréquents au Moyen-Age et à la Renaissance, et l’on estimait couramment que les tentations physiques et les satisfactions qu’elles offraient aux hommes imprudents entraînaient ceux-ci dans le monde obscur de la sorcellerie. Cette crainte des succubes a été omniprésente jusqu’au 20 è siècle, l’exemple le plus marquant étant sans aucun doute celui d’Huysmans, celui-ci était allongé sur son lit, il fut alors réveillé, victime d’un rêve érotique très intense, il eut juste le temps d’apercevoir un succube qui s’évanouissait dans les airs. Le désordre de ses draps, l’empreinte qui s’y dessinait, le convainquirent de la présence physique du démon qui avait passé la nuit à ses côtés. 

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Dans la démonologie occidentale, Lilith est la Reine des Striges, ces démones vampires, ailées, munies de serres de rapaces, qui attaquent les hommes et les détruisent après leur avoir procuré des plaisirs érotiques, au Moyen Age, l’image de la Strige était synonyme de Goule et de sorcière, celles-ci étaient accusées de faire disparaître les enfants et de les tuer dans le but d’utiliser leur chair et leur sang pour la confection de philtres et de maléfices. 

Néanmoins, la légende qui a engendré un véritable « mythe de Lilith » est la traduction d’un passage du livre kabbalistique nommé « L’Alphabet de ben Sirah », ouvrage datant du XIè siècle. 

Voici les éléments mythiques auxquels fait appel l’alphabet de ben Sirah (J. Bril) : « Les deux premiers partenaires humains furent Adam et Lilith, ils avaient été créés de manière à répondre à un désir manifeste du Créateur : il y aurait égalité de droits entre l’homme et la femme. La tradition talmudique affirme même qu’ils avaient été créés unis par le dos. 

Entre Adam et Lilith, un conflit naquit bientôt, dont le prétexte, fut la manière dont ils feraient l’amour – qu’elles seraient les positions respectives de l’un et de l’autre ? – dissimulant ainsi de façon symbolique le conflit latent des prétentions à la suprématie sociale. Lilith contesta les revendications de son mari à être le chef de famille, faisant ressortir l’équivalence de ses droits au sein du couple, équivalence résultant des conditions mêmes de la création. Adam maintint son intransigeance, affirmant qu’il était le seul maître et la situation ne fit que s’aggraver. Lorsque Lilith se fut rendue à l’évidence que l’entêtement d’Adam était sans espoir, elle se résolut à l’ultime démarche possible : elle invoqua le nom de l’Ineffable. 

Elle reçut alors miraculeusement des ailes et s’en fut par les airs hors du Jardin d’Eden. 

Le cœur brisé, Adam implora le Tout-Puissant : « Maître du monde, dit-il, la femme que Tu m’as donnée s’est envolée ! », Le Créateur, ému de la détresse d’Adam, envoya trois anges à la recherche de Lilith : Snwy, Snsnwy et Snglf, afin de la persuader de retourner à son foyer auprès de son mari. Lilith ne voulut rien entendre, même après que les anges lui eurent rapporté la sentence du Seigneur : elle mettrait au monde de nombreux enfants et cent de ses fils devraient mourir chaque jour. Désespérée par l’effroyable cruauté du châtiment, elle pensa mettre un terme à son malheur en se jetant dans la Mer Rouge. Mus par le remords, les trois anges lui accordèrent alors en compensation de la rigueur du jugement, qu’elle aurait tout pouvoir sur les enfants nouveau-nés, pendant huit jours après leur naissance pour les garçons, pendant vingt jours pour les filles, en outre, elle jouirait d’un pouvoir illimité sur les enfants nés en dehors du mariage. Toutefois, elle devrait s’engager à perdre ces pouvoirs chaque fois qu’elle verrait sur une amulette l’image de ces anges. 

Lilith la réprouvée n’avait cependant rien perdu de sa séduction.

Il arriva qu’elle rencontra un jour Samaël, maître des anges déchus, qui la trouva en train de se lamenter sur ses erreurs et sa solitude et il tomba amoureux d’elle. D’accord avec Lilith sur la question de l’égalité des sexes et de la similitude qui existaient entre eux, ils ont deviendront époux, ainsi, Samaël s’installa avec elle dans la vallée de Jehannum, le Gehenne ». Pour désigner davantage le rôle néfaste du couple maudit, le Talmud désignera Samaël du nom d’Adam-Bélial – dans lequel la racine bel est évocatrice de désolation et d’anéantissement. De son union avec Samaël, elle deviendra la Reine des forces du mal, Reine de Saba et immortelle.

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Si à sa naissance, Lilith était ornée de toutes les vertus, la légende lui imposera un destin maléfique pour l’humanité, mais surtout pour les autres femmes.

A une époque où beaucoup de portes sont ouvertes à notre connaissance, où beaucoup d’écrits sont à notre portée, Lilith a repris la place qu’elle n’aurait pas dû quitter, de nombreux écrivains et peintres de génies l’ont ressuscitées, Victor Hugo dans « La Fin de Satan », en fait la fille ainée de Satan, elle apparaît notamment dans « le gibet », créature obscure qui surveille la tragédie du Golgotha :

« Et plus tard les soldats, contant après l’arrêt
 Comment ils avaient pris Jésus de Nazareth,
 Dirent qu’ils avaient vu, sur la montagne sombre,
 La Fille de Satan, la grande femme d’ombre,
 Cette Lilith qu’on nomme Isis au bord du Nil ».


Anatole France quant à lui, dans « La Fille de Lilith », nous conte l’histoire d’une des filles de Lilith immortelle qui voudrait que la mort vienne combler la jouissance de la vie. Voici l’image que nous en fait Marcel Schwob : 

« Alors il aima Lilith, la première femme d’Adam, qui ne fut pas crée de l’homme.
 Elle fut faite de terre rouge, comme Eve, mais de matière inhumaine ;
 Elle avait été semblable au serpent,
 Et ce fut elle qui tenta le serpent pour tenter les autres… ».


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Bibliographie :

◾Honoré de Balzac – Les Contes Drolatiques – Garnier, 1880.
◾ Jacques Bril – Lilith ou la Mère Obscure – Payot, 1981.
◾ James Georges FRAZER – Le Rameau d’Or – Robert Laffont, 1981.
◾Colloque de Cerisy – Le Diable – Dervy , 1998.
◾Joëlle De Gravelaine – Le Retour de Lilith, la Lune Noire
◾Victor Hugo – La Fin de Satan – Hetzel, 1886.
◾Arthur Machen – Le Grand Dieu Pan – Crès, 1918.
◾Mircéa Eliade – Traité d’Histoire des Religions –Payot, 1970.
◾Mircéa Eliade – Aspects du Mythe – Gallimard, 1963.
◾Mircéa Eliade – Histoire des Croyances et des Idées Religieuses – Payot – 1978.
◾Alexandre Haggerty Krappe – Mythologie Universelle – Payot, 1930.
◾ahema-Nehthys et Anubis – Le Prince de ce Monde – Editions Savoir pour Etre - 1993
◾Hervé Rousseau – Le Dieu du Mal – Presses Universitaires de France, « Mythes et Religion », 1963.
◾G.C. Scholem – Les Origines de la Kabbale – Payot – 1972.

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Sam 5 Oct 2019 - 19:35
Lilith au sein du mysticisme juif

« Elle était vaincue, jugée et punie d’un seul coup. Il n’y avait là-dedans aucune gloire, rien que cet insupportable désir nostalgique, cette faim spirituelle plus insatiable qu’aucune faim ressentie par la chair pour l’homme qu’elle n’aurait jamais plus ».
Le fruit de la connaissance C. L. Moore.
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Lilith, Michel-Ange (chapelle sixtine, XVe siècle)

Introduction
Selon les différentes sources disponibles, Lilith serait tantôt un démon succube, première compagne d’Adam, précédant Ève et créée à partir de la même terre au sixième jour de la Création, tantôt l’épouse de Samaël et mère d’une myriade d’esprits démoniaques. De l’union d’Adam et de Lilith & d’un autre démon, Nahéma la sœur de Tubalcaïn, sont issus Asmodée et toute une race de démons. Ce sont Lilith et Nahéma qui se présenteront déguisées devant le trône de Salomon au cours du fameux jugement… La Genèse n’est pas claire quant à la création de la première femme, surtout si l’on compare Genèse I et Genèse II, & c’est cette divergence qui est l’origine du mythe supposant à Adam une première femme antérieure à Ève. On peut y discerner l’influence du culte de la déesse cananéenne Anat, culte féminin qui autorisait les femmes à avoir des rapports sexuels avant le mariage.
En fait, dans le texte hébraïque de l’Ancien Testament Lilith n’apparaît qu’une seule fois [1] , dans Isaïe 34:14 :
« Là se rencontreront chats sauvages et chiens sauvages, là les satyres se donneront rendez-vous, là la Lilith elle-même établira son gîte et trouvera une retraite tranquille »
Dans ce passage, Lilith fait partie des douze bêtes sauvages qui envahiront le pays dévasté d’Édom le jour du Jugement Dernier, avant l’arrivée du Messie. L’Encyclopédie du judaïsme nous la décrit comme « un démon femelle » qui serait le second personnage du trio démoniaque assyrien Lilu, Lilit et Ardat Lilit.
Roland Villeneuve remarque que dans le Psaume 91, 5-6, Lilith peut être, de loin, associée à Deber (la peste) et Keteb (le fléau de Midi). Dans les Proverbes (2, 16 à 19), l’allusion à Lilith est plus évidente. C’est la femme étrangère qui incite à l’adultère, qui a abandonné son compagnon et oublié l’alliance de Dieu. Elle est « l’étrangère » qui erre du côté de « la mort » et des « ombres » car « Quiconque va vers elle ne revient pas »…
« 16 Pour te sauver de la femme étrangère, de l’étrangère qui use de paroles flatteuses,
17 qui abandonne le guide de sa jeunesse, et qui a oublié l’alliance de son Dieu ;
18 – car sa maison penche vers la mort, et ses chemins vers les trépassés :
19 aucun de ceux qui entrent auprès d’elle ne revient ni n’atteint les sentiers de la vie ; »
Mais, bien avant d’apparaître dans la Bible, nous pouvons retracer la généalogie de Lilith chez les Akkadiens, plusieurs millénaires avant notre ère, où les « Lils » désignaient de manière générique (car l’akkadien ne fait pas de distinction de genre) les grandes forces hostiles de la nature : le vent, la tempête et l’orage. Ces forces du mal, personnifiées par des démons ou esprits néfastes, se sont progressivement différenciées en démons mâles et démons femelles. Lilith apparaît encore sous la forme de « Lilake » dans des tablettes sumériennes d’Ur, 2000 ans avant notre ère, dont la fameuse tablette de l’épopée de Gilgamesh :
« Un dragon a fait son nid au pied de l’arbre
L’oiseau Zu élevait ses petits dans la couronne,
Et le démon Lilith a construit sa maison au milieu

Alors, l’oiseau Zu s’envola vers les montagnes
Avec ses petits,
Tandis que Lilith, pétrifiée de terreur,
Détruisit sa maison et s’enfuit dans le désert. »
Ce passage, tiré de l’épopée de Gilgamesh décrivant l’arbre Huluppu, où Lilith et un serpent se trouvent auprès d’un arbre situé dans le jardin sacré des dieux, est un bon parallèle avec le Jardin d’Éden, l’Arbre de la connaissance du bien et du mal et le serpent tentateur de la Bible. Le nom de Lilith semble dériver du mot assyro-babylonien « lilitu » qui signifie « démon femelle » ou « esprit du vent »  . Dans des liturgies sumériennes, « Lilitu » apparaît comme la prostituée, la courtisane sacrée d’Inanna la grande déesse-mère qui deviendra plus tard l’Ishtar des Babyloniens  . Belle et parée, Lilitu est envoyée par Inanna pour séduire les hommes. Selon S. Langton, cette description est particulièrement précieuse, car elle est la « première évocation écrite de la lascivité féminine »  qui nous soit connue.
Quant à l’étymologie hébraïque populaire, elle fait dériver Lilith – en hébreu לילית – du mot « layil », la nuit, et c’est pourquoi elle apparaît souvent sous les traits d’un monstre errant dans la nuit.
Cependant, il est aujourd’hui unanimement admis que Lilith dérive de « lilit », un mot assyrien emprunté par les Hébreux lors de l’Exil de Babylone, et dérivé lui-même du sumérien « lil » dont nous avons déjà parlé.
Il semble que l’arrivée de Lilith dans la mystique juive soit assez tardive, peut-être vers le IIIe siècle de notre ère : « Rabbi Yehouda Bar Rabbi dit : Le Saint béni soit-il avait créé une première femme, mais l’homme, la voyant pleine de sang et de sécrétions, s’en était écarté. Aussi le Saint béni soit-il s’y est repris et lui en a créé une seconde » (Genèse Rabba 18:4, et cf. 17:7). Toutefois, un autre passage fait état d’une survie de cette première Ève, et bien que l’assertion soit aussitôt contredite, elle recèle sans doute la trace d’une tradition plus développée qui a pu fournir la matière des élaborations ultérieures : « Yehouda Bar Rabbi dit : [Caïn et Abel] se querellaient pour [la possession] de la première Ève. Rabbi Ayvou a objecté : Cette première Ève était déjà retournée à la poussière » (Genèse Rabba 22:7).

En Occident, il faudra encore attendre plus longtemps, et hormis Saint-Augustin, on n’en trouve une trace précise que dans l’article Lilith du dictionnaire historique de la Bible publié par l’exégète et historien Augustin Calmet (1672-1757) en 1722 :
« Lilith étoit, disent les rabbins, la première femme d’Adam qui se sépara de son mari ; et ne voulut plus retourner avec lui, quoique Dieu lui eût envoyé deux anges pour l’y contraindre. Ils croyent qu’elle mange les enfans nouveau-nez. C’est pourquoi les juifs, lorsqu’un enfant est né dans une maison écrivent avec de la craye ou autrement qu’Adam et Ève soient ici, que Lilith s’en éloigne. Ils écrivent aussi les noms des trois anges qui poursuivent Lilith ; sçavoir : Sennoï, Sansennoï, Samangeloph ; parce que Lilith leur promit de ne faire aucun mal aux lieux où elle trouvoit leurs noms. Nous avons déjà parlé de Lilith sous l’article de Lamia. Isaïe (XXXIV.14) fait mention de Lilith et saint Jérôme la traduit par Lamia, et les Septante par Onocentaure. Nous croyons que ce terme signifie un oiseau nocturne, et de mauvaise augure, comme la choüette, le hibou, le chat huant, la chauve-souris. Lilith en hébreu signifie la nuit » .
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Son Caractère
« (…) On a fait de Lilith la tête des démons. Lilith l’ancienne, l’épouse de Samaël (et non pas Lilith la jeune). Lilith n’est pas démoniaque. Elle est l’incarnation de l’Éros perturbé, quand l’homme est séparé de sa partie féminine extériorisée, et qu’il voit devant lui. Avant elle faisait partie de lui, l’Adam androgyne. Donc à partir de là, la plainte de Lilith, dans la tradition, qui se défend parfaitement : qu’aviez-vous à me reprocher ? Je suis aussi divine qu’Adam. J’ai été créée en même temps. Je suis du Feu, et ce Feu m’a été donné à l’incarnation, à la naissance, au moment de la création humaine ». AD Grad

Lilith est venue des temps où la place de la femme était bien différente, où la femme était vénérée pour sa capacité à donner la vie. Mais aussi d’un temps où le pouvoir de l’homme n’avait pas encore opprimé la liberté de son égale, la femme.
Elle est souvent représentée sous la forme d’une dévoreuse d’hommes. On lui prête une sulfureuse réputation, tentatrice à la sexualité débridée, dévoreuse de nouveaux nés, castratrice…
« La démonologie juive est moins partagée quant à la nature profonde de la femme. Elle attribue à Lilith, la première Ève, une place centrale dans son panthéon de créatures maléfiques. À travers elle, c’est la femme en général qui se voit placée du côté des forces obscures. Car Lilith évoque la transgression, la tentation, la séduction, la corruption, la mort, l’instinct, le mauvais penchant, en bref, la nature opposée à la culture. Mais cette vision toute négative de la femme n’est pas propre à la seule démonologie. Elle est tout aussi présente dans la tradition talmudique qui en reprend certains éléments.
Ce mythe a probablement été utilisé comme exemple dissuasif à l’intention des femmes rétives ou rebelles, car Lilith est doublement punie : expulsée du récit de la Genèse, elle doit se contenter des marges sulfureuses de la tradition ; également chassée de la couche d’Adam, elle est condamnée à hanter les zones d’ombre, à répandre la terreur et la mort, à pleurer éternellement la perte de ses enfants illégitimes et à rester sans descendance ».
Lilith refusa de servir Adam comme Dieu l’avait destinée à le faire. Les textes nous disent qu’Adam voulait que Lilith soit placée sous lui durant l’acte d’amour, mais un jour celle-ci refusa : « Pourquoi devrais-je être sous toi ? » demanda-t-elle, « J’ai été créée de la poussière, et suis par conséquent ton égale. » Adam essaya de la soumettre avec violence et Lilith, en rage, prononça le Nom magique de Dieu et s’échappa. Adam s’en plaignit à Dieu qui envoya trois Anges, Senoy, Sansenoy et Semangelof, à la recherche de Lilith. Vous pourrez lire ci-après l’histoire complète où l’on trouve mention de la mission de Lilith comme « dévoreuse d’enfants »… En refusant de se plier à ce qui est perçu comme « l’ordre naturel » du monde, Lilith introduit le désordre et la subversion dans la création.
Trigano dans son étude sur un guide matrimonial juif du XIIe siècle note à propos de cette « position » sexuelle demandée par Lilith : « À propos de la position dans le rapport sexuel (lui en bas et elle en haut) qui a toute une histoire dans la midrashique, puisque c’est la première Ève, Lilith, qui l’a revendiquée au nom des droits féminins, et qui pour cela a été chassée du paradis vers le repaire des démons, on trouve ce principe que « l’acte des deux comme un est une manière pervertie », une « manière grossière », bien qu’il ne s’agisse pas d’un péché ».
Le refus de Lilith de revenir aurait ainsi causé sa destitution au profit d’une Ève plus soumise.
Comme résultat des relations légendaires entre Adam et Lilith, bien que cette fonction n’ait pas été exclusivement la leur, les Liliths furent ensuite identifiées comme des démons embrassant les hommes lors de leur sommeil afin de provoquer des émissions nocturnes qui sont alors les graines de leur progéniture hybride…
Mais au fond qui est-elle ?
Au delà de l’image misogyne habituelle, on découvre en fait une femme libre, indépendante, refusant l’ordre établi par les hommes & par Dieu, une révélatrice de nos pulsions les plus enfouies. Elle est celle qui ose renverser l’ordre des choses (et l’épisode de la dispute conjugale quant à la place à prendre durant l’amour est un fait bien plus significatif qu’il n’y paraît), refusant toute morale imposée en une liberté alimentée par son caractère de femme non mère, sans responsabilité familiale qui pourrait l’attacher.
Franche, elle n’hésite pas à encourir le courroux de Dieu dans son refus de la soumission, mais nous découvrons également qu’elle est fidèle à ses engagements par l’épisode des trois anges envoyés à sa recherche quand elle s’engage à épargner les enfants qui seraient placés sous leur protection. Mais pour conserver son libre arbitre, elle accepte aussi le sacrifice quotidien de 100 de ses enfants.
Dans ce rôle de femme anti-maternelle, elle fait peur aux hommes qui la désirent toutefois secrètement. Lilith a été rejetée, niée, démonisée afin d’exorciser cette attraction-répulsion qu’éprouve l’homme à son encontre. On l’a jusque associée à la Lune Noire, l’anti-Lune afin de lui faire remplir le rôle de la femme à exiler, à détruire et l’on retrouverait cette négation de la féminité libre jusque dans les bûchers consumant les sorcières en Europe & aux Amériques aux XVIe et XVIIe siècles.
Lilith est le modèle de la femme intégrale, réintégrée à sa place d’égale de l’homme et c’est peut-être pourquoi, aujourd’hui, nombre de groupements féministes se sont emparés de son nom pour symboliser leur combat.
L’alphabet de Ben Sira
C’est un écrit plus tardif, le « midrash » intitulé Alphabet de Ben Sira, rédigé vers le Xe siècle, qui met vraiment en scène cette première Ève. Le nom qu’il lui prête désormais, Lilith, est une appellation générique dans le Talmud d’une classe de démons femelles. Ici c’est le nom propre de la première femme d’Adam, prototype de la femme révoltée, refusant la soumission, exigeant une place égale à celle de l’homme. Il n’est pas inutile de rapporter le texte concerné dans son intégralité :
« Le jeune fils du roi tomba malade. Nebuchadnezzar (Nabuchodonosor) dit « Soigne mon fils. Si tu ne le fais pas, je te tue ». Ben Sira s’assit immédiatement et forma une amulette avec les Saints Noms, et il inscrivit par leurs noms, formes et images les anges chargés de la médecine. Le roi regarda l’amulette et demanda ce qu’elle représentait ».
« Les anges qui sont en charge de la médecine sont : Snvi, Snsvi et Smnglof. Après que Dieu eut créé Adam, qui était seul, Il dit « il n’est pas bon pour un homme d’être seul ». Alors, il créa une femme pour Adam, à partir de la terre comme il avait créé Adam lui-même et il l’appelle Lilith. Adam et Lilith commencèrent à se battre. Elle dit « Je ne me coucherai pas » et il dit « Je ne me coucherai pas en dessous de toi, mais seulement au-dessus. Car tu es fait uniquement pour être dans la position soumise, car je suis ton supérieur » Lilith répondit « Nous sommes égaux, car nous avons été créés de la même terre ». Mais ils ne s’écoutaient pas. Quand Lilith s’en rendit compte, elle prononça le Nom Ineffable et s’enfuit dans les airs. Adam se mit à prier devant son créateur « Souverain de l’univers, la femme que tu m’as donnée est partie ». Dieu envoya alors trois anges pour la ramener. Dieu dit à Adam que s’il elle acceptait de revenir tout serait bien, mais autrement elle devrait accepter de voir mourir 100 de ses enfants chaque jour. Les anges partirent à la poursuite de Lilith. Ils la retrouvèrent, mais elle ne voulut point revenir. Les anges dirent alors « Nous te précipiterons dans la mer », « Laissez-moi », dit-elle, « je n’ai été créée que pour causer les maladies aux enfants. Si l’enfant est mâle, j’ai la domination sur lui pendant les huit jours après sa naissance, et si c’est une fille, pendant 20 jours ». Quand les anges entendirent les mots de Lilith, ils insistèrent pour qu’elle revienne, mais elle leur proposa alors un marché : chaque fois qu’elle verrait le nom de ces anges sur des amulettes, elle n’aurait aucun pouvoir sur lui. Elle accepta aussi de voir mourir 100 de ses enfants chaque jour. Ainsi, chaque jour 100 démons périssent et pour la même raison, on inscrit les noms des anges sur des amulettes pour de jeunes enfants. Quand Lilith voit ces noms, elle repart en souvenir de sa promesse et laisse l’enfant en vie » (Otsar ha-Midrachim, I, p. 47).
Le démon Lilith responsable de la mort des nourrissons n’est autre, pour cette légende, que la première femme d’Adam, son égale créée comme lui de la terre et non pas prise d’une de ses côtes comme le sera sa seconde épouse. Les trois anges dont le nom et le portrait sont dessinés sur les amulettes placées auprès des nouveau-nés ont le pouvoir d’arrêter l’action maléfique de Lilith en lui rappelant son serment.
Le Zohar va reprendre l’essentiel de ce récit mis au compte des « livres des anciens » en donnant quelques précisions supplémentaires :
« Au début le Saint béni soit-il a créé Adam et Ève, mais Ève n’était pas chair, mais boue et lie de la terre, c’était un esprit maléfique. C’est pourquoi le Saint béni soit-Il l’a prise à Adam et il Lui a donné une autre Ève à sa place, c’est ce que signifie le verset : « Il a pris une de ses côtes » (Gen. 2:21), à savoir une première Ève qu’il lui prit, « et il referma la chair à sa place » (ibid.), c’est la seconde Ève qui était de chair, car la première ne l’était pas » (cité dans Midrash Talpiot, fol. 199a, et voir le Zohar I, fol. 34b, p. 193 du tome 1 et Zohar Hadach, fol. 16c, p. 586, ibidem, trad. de B. Maruani). Pour le Zohar cette Lilith n’était pas l’aide annoncée par le verset biblique, elle représente pour lui le côté purement terrestre d’Adam, la « lie de la terre », vestige des puissances chthoniennes qui ont contribué à la constitution de l’homme matériel et par conséquent rebelles à sa gouverne.
Le Zohar donne à Lilith la valeur numérique « 13 », symbole de destruction et renouvellement de cycle, mais aussi valeur identique aux mots « amour » (אהבה) et « unité » (אחד) [12].
Il est intéressant de noter la transformation tardive de ce démon femelle, engendré par Adam parmi d’autres esprits malfaisants selon les sources rabbiniques antérieures (Traité Eroubin 18b), en sa première compagne qui fut aussi son égale. Elle est au contraire dans les traditions plus anciennes un rejeton démoniaque de la semence d’Adam, conséquence fâcheuse de l’interruption de son rapport normal avec Ève après le péché. Nous assistons dans ce type de littérature médiévale à une diabolisation de la femme comme partenaire égale et créée avec l’homme, et c’est le vieux démon Lilith qui lui a prêté ses traits.
Le Zohar et les kabbalistes postérieurs iront encore plus loin en voyant en Lilith la compagne de l’ange mauvais Samaël, formant ensemble le couple démoniaque principal du système démonologique, contrepartie ténébreuse du couple lumineux formé par la Sephirah Tiphereth et la Sephirah Malkhuth : les deux pôles sexués du monde divin auront ainsi leur contrefaçon dans l’Autre côté, le domaine de l’impur et du maléfique. Des kabbalistes iront jusqu’à attribuer Dieu l’équivalent de la Lilith d’Adam sous la forme d’une première Shekhinah. Malgré le peu de sympathie que le Zohar accorde à la figure de Lilith, il lui concède néanmoins un rôle important dans son eschatologie : c’est cette puissance féminine démoniaque qui accomplira à la fin des temps la destruction de Rome, ville symbole de l’inimitié des nations chrétiennes envers Israël.
« Il est plus que probable que Rabbi Abraham ben David avait en tête la légende de la première Ève, égale d’Adam, quand il a rédigé son interprétation de la création du premier couple que nous avons citée précédemment. Des auteurs contemporains du maître languedocien ont non seulement accordé leur crédit au mythe de Lilith comme première femme d’Adam, mais ils l’ont développé et y ont ajouté d’autres traditions. Ils brossent d’elle un tableau peu flatteur et la voient sous la forme d’une femme affublée de pieds de poule, trait caractéristique de la gent démoniaque. Un Tossaphiste rapporte même un dire (peut-être apocryphe) de Rabbi Akiba selon lequel c’est seulement en rêve qu’Adam eu affaire à elle. L’angoisse des hommes devant une femme qui serait pleinement leur égale est parfaitement mise en scène dans les récits sur Lilith, surnommée souvent « la mère des démons ». Or il est clair que toute angoisse de ce genre n’a plus de raison d’être si l’on adopte la vue selon laquelle la femme n’est rien d’autre qu’un petit morceau de l’homme détaché de lui pour l’aider dans ses besognes et le servir. Et c’est cette vue qui s’est imposée dans un premier temps parmi les cabalistes ». (Charles Mopsik, Rigueur et Passion : Mélanges offerts en hommage à Annie Kriegel, éd. S. Courtois M. Lazar et S. Trigano, Paris, Le Cerf, 1994, p. 341-361).
Traité de l’Émanation Gauche de R. Isaac b. Jacob Ha-Kohen
Ce traité a été écrit dans la première moitié du XIIIe siècle et semble, avec les écrits du frère de R. Isaac, avoir exercé une grande influence sur les écrits de Moïse de Léon, l’auteur présumé du Zohar.
« 6. Je vais maintenant donner les noms des princes de la jalousie et de l’adversité. Puisque leur essence est pure et véritable, leurs langues sont libres et il n’y a nul mensonge ou traîtrise entre eux. Le premier prince et accusateur, le commandeur de la jalousie, est le démon Samaël, accompagné par ses suivants. Il est nommé « démon » non à cause de sa nature, mais à cause de son désir de s’unir et se fondre avec une émanation qui n’est pas de sa nature, comme nous l’expliquerons par la suite ».
« 19. Pour répondre à votre question concernant Lilith, je vais vous expliquer l’essence de la chose. Concernant ce point, il y a une tradition reçue des anciens sages qui usèrent de la Connaissance Secrète du Petit Palais, qui est la manipulation des démons et de l’échelle par laquelle on atteint les niveaux prophétiques. Dans cette tradition, il est clair que Samaël et Lilith sont nés un, similaires en la forme d’Adam et d’Ève qui sont aussi nés un, reflétant ainsi ce qui est au-dessus. Ceci est le récit reçu de Lilith par les Sages en la Secrète Connaissance des Palais. Lilith est la compagne de Samaël. Ils sont nés à la même heure à l’image d’Adam et d’Eve, imbriqués l’un dans l’autre. Asmodée, le grand roi des démons a comme compagne la Petite (plus jeune) Lilith, fille du roi dont le nom est Qafsefoni. Le nom de sa compagne est Mehetabel fille de Matred et leur fille est Lilith. Ceci est le texte exact de ce qui est écrit dans les Chapitres des Petits Palais comme nous l’avons reçu, mot pour mot, et lettre pour lettre. Les savants en cette Sagesse possèdent une très profonde tradition venue des anciens. Ils trouvent écrits dans ces chapitres que Samaël, le grand prince, devint jaloux d’Asmodée le roi des démons à cause de Lilith la Jeune. … Ils disent que d’Asmodée et de sa compagne Lilith est né dans les cieux un grand prince. Il est le chef des 8 000 démons destructeurs et est appelé « l’épée du roi Asmodée ». Son nom est Alefpene’ash et sa face brûle comme un feu ravageur (esh). Il est aussi appelé Gurigur, car il combattit le prince de Juda, nommé Gur Aryeh Yehuda. De la même « forme » qui a donné naissance à ce démon est né un autre prince dont les racines sont dans le Royaume et qui est né au sein des cieux. Il est appelé « l’épée du Messie ». Lui aussi a deux noms : Meshihiel et Kokhviel. Quand le temps viendra et quand Dieu le voudra, cette épée quittera son siège et les versets de la prophétie seront véritables : « Car mon Épée sera ivre dans les cieux ; ainsi, elle viendra sur Édom » (Isaïe 34:5) ».
« 22. Je vais maintenant vous donner une nouvelle merveilleuse. Vous savez déjà que les démons Samaël et Lilith sont un couple sexuel… Je vais vous expliquer ceci sous le jour d’une explication ésotérique à partir du verset « En ce jour le Seigneur punira avec Sa grande, cruelle & puissante épée Léviathan le serpent enlacée et Léviathan le serpent tortueux » — c’est Lilith — et « Il tuera le dragon de la mer » (Isaïe 27:1). Comme il y a un pur Léviathan dans la mer qui est appelé serpent, ainsi il y a un grand serpent dans la mer dans un sens littéral. Ceci est également vrai dans un sens caché. Le serpent céleste est un prince aveugle, l’image intermédiaire entre Samaël et Lilith. Son nom est Tanin’iver, le maître de la tradition dit que comme ce serpent se déplace sans yeux, ainsi se déplace le serpent supernel à l’image de la forme spirituelle sans couleur. »
Bacharach, ’Emeq haMelekh 84b 84c 84d
« Lilith fornique avec les hommes. Elle n’a aucune relation avec son compagnon, car dieu a castré le mâle et stérilisé la femelle. Elle se réchauffe de la fornication avec les hommes, au travers d’émissions spontanées. Cette Lilith a la domination des enfants issus d’un homme qui a eu des relations à la lumière de la chandelle, ou avec sa femme nue, ou à un moment où il est interdit d’avoir des relations. Tous ces enfants qui sont issus de ces relations, Lilith peut les tuer quand elle le désire, car ils lui sont livrés entre ses mains. Et ceci est le secret des enfants qui rient pendant leur sommeil quand ils sont petits : C’est Lilith qui joue avec eux. Et j’ai entendu que quand un jeune enfant rit pendant la nuit de sabbat ou une nuit de nouvelle lune, c’est à cause de Lilith qui joue avec lui, et il est bien que son père ou sa mère ou quiconque le voit rire lui donne une tape sur le nez avec son doigt et dit « Vas-t-en, toi l’impure, car tu n’as pas ta place ici ». Et du fait qu’elle a la permission de tuer ces enfants, ces âmes sont appelées Âmes Oppressées. Le Dragon Aveugle chevauche la Pécheresse Lilith. Et ce Dragon Aveugle amène l’union sexuelle entre Samaël et Lilith. Et comme le Dragon qui est dans la mer n’a pas d’yeux, le dragon aveugle, Samaël est appelé le Serpent Tortueux, et Lilith le Tortueux Serpent. Elle conduit les hommes à avoir des relations « tortueuses »… Et sachez que Lilith aussi sera tuée. Car le Dragon Aveugle qui est entre elle et son époux avalera une potion mortelle dans les temps futurs donnée par Le Prince de Puissance. »
Le Zohar
I 267b « L’homme qui regarde souvent dans la glace réveille l’esprit mentionné, lequel lui amène « Lilith », la mère des démons. Comme le fait de se regarder dans la glace a l’orgueil pour mobile, « Lilith », qui aime les orgueilleux, exige de cet homme qu’il ait du commerce avec elle durant le sommeil, ou elle le tue. »
I 169b « Maintenant, au quatrième jour les luminaires furent créés mais la Lune fut créée sans lumière puisqu’elle s’est elle-même diminuée. C’est impliqué dans la phrase « Qu’il y ait des luminaires », là où le terme meorot est écrit sans la lettre Vav, comme le mot malédiction me’erot ; suite à la diminution de la Lune, l’occasion a été accordée à tous les esprits et démons et ouragans et maux d’exercer leur empire, et ainsi tous les esprits impurs s’élevèrent et traversèrent le monde en cherchant qui séduire ; ils hantent les lieux en ruines, les forêts épaisses et les déserts. Ils sont tous du côté des esprits impurs, qui, comme il a été dit, sont issus serpent tortueux, qui est, en vérité, le véritable esprit impur, et dont la mission est de séduire les hommes… Rabbi Yose dit : « Malin, ici se réfère à Lilith et le fléau aux autres démons, comme il a été dit ailleurs ». Rabbi Eliezer dit : « Il est enseigné qu’un homme ne doit pas sortir seul pendant la nuit, et tout particulièrement au moment de la nouvelle lune et sans lumière. Car à ce moment l’esprit impur, qui est le même que l’esprit du malin, est lâché » ».
I 77a « Parfois, il arrive que Naémah ait des relations avec des hommes et un homme est lié à elle dans les désirs de ses rêves, et lorsqu’il se réveille soudain et étreint sa femme, son esprit est toujours plein des désirs de ses rêves. Dans ce cas, le fils né de cette étreinte est du côté de Naémah, et quand Lilith vient et le regarde, elle sait ce qui s’est passé et l’amène comme les autres enfants de Naémah, et il est souvent à ses côtés et elle ne le tue point. C’est l’homme qui reçoit une tache à chaque nouvelle lune. Car Lilith ne le laisse jamais en paix, mais à chaque nouvelle lune elle vient visiter tous ceux qu’elle a emmenés et elle joue avec eux ; c’est à ce moment que l’homme reçoit la tache ».
I 34b « Dieu ne trouva pas en Lilith une aide pour l’homme, attendu qu’elle était contre lui. Et c’est alors, après avoir détaché Lilith de l’Homme que Dieu remplaça le plaisir que l’homme éprouvait par son commerce avec celle-ci, par le plaisir de la chair. C’est pourquoi l’Écriture ajoute : « Et il mit de la chair à sa place ». Remarquez que Dieu a créé l’Homme ici-bas pourvu de tout ce qu’il faut pour suppléer à tous les besoins que les démons font miroiter à ses yeux ; ainsi en détachant « Lilith » de l’Homme, une de ses côtes a pu lui tenir lieu du plaisir coupable qu’il éprouvait précédemment dans sa cohabitation avec Lilith. »
Targum, Job 1:15
« Lilith, la Reine de Zemargad, lança une attaque et s’empara des fils de Job et elle tua les jeunes hommes. »
L’École de RaShBA
« Alors, vinrent deux femmes vers le Roi Salomon. C’étaient Lilith et Igrat. Lilith qui étrangle les enfants, car elle ne peut s’en faire un refuge pour elle. Et la seconde est Igrat. Une nuit, le Roi David s’endormit au camp dans le désert et Igrat s’accoupla avec lui dans ses rêves. Il eut une émission, et elle conçut et porta Adad le roi d’Édom. Quand ils lui demandèrent son nom il répondit « Sh’mi Ad, Ad Sh’mi » (Mon nom est Ad, Ad est mon nom », et ils l’appelèrent Ashm’dai. Il est Ashmodai, le roi des démons, qui priva Salomon de sa royauté et s’assit sur son trône, et ainsi il fut la graine des rois d’Édom, car il venait du côté du royaume du mal. Ces deux femmes étranglèrent le fils de la Sulamite… Ces quatre reines des démons, Lilith, Igrat, Mahalath et Nahemah et leurs cohortes donnèrent naissance à des enfants, sauf Lilith, qui n’en porta point, mais qui est juste fornication dans le monde… »
Moïse Cordovero, Pardes Rimmonim 186d
« Les anciens expliquent qu’il y a deux Lilith, la petite et la grande. La grande est l’épouse de Samaël et est une femme de dépravation, la seconde est l’épouse d’Asmodée. Et à propos de l’épouse de Samaël, les Geonim expliquent qu’elle contrôle 480 légions, autant que la valeur numérique de son nom ».
Yalqut R’Uveni 147a
« Et les kabbalistes disent que le prince qui la sert est appelé Sariel (Mon Prince est Dieu), et ils ont reçu une tradition que ce prince est le plus grand roi des démons qui règne dans les airs ».
Les coupes magiques.
Au début du XXe siècle ont été découvertes sur différents sites archéologiques situés en Iran et en Irak, des coupes gravées d’inscriptions araméennes. Certaines de ces coupes sacrées portent différentes formules contre Lilith. Selon R. Patai, sur l’une des coupes Lilith est représentée nue, les cheveux longs et épars, ses parties génitales, poitrine et sexe, fortement marquées et les chevilles enchaînées. Les fers qui l’enchaînent sont évoqués dans l’incantation gravée sur la coupe et qui adjure Lilith de quitter la maison d’un certain Zakoy : « Liée est la sorcière Lilith, avec des anneaux de fer dans le nez, liée est la sorcière Lilith avec des tenailles de fer dans la bouche, liée est la sorcière qui hante la maison de Zakoy avec une chaîne sur le cou, liée est la sorcière Lilith avec des menottes de fer aux poignets, liée est la sorcière Lilith avec des blocs de pierre attachés à ses chevilles ».
Sur d’autres coupes encore on peut lire le même genre d’incantations, mais dirigées contre un groupe de Lilith-s : « Au nom du Dieu des rédemptions, cette coupe est destinée à obstruer la maison de Gehonai bar Mamai pour que s’en envole la maléfique Lilith. Au nom de Yaveh El soit dispersés, Lilith, les Lili-s et les Lilith-s femelles, la Furie, la Voleuse, tous les trois, tous les quatre et tous les cinq. Vous êtes renvoyées nues avec vos cheveux épars flottant sur votre dos ».
La cérémonie du Tahdid.
La cérémonie du Tahdid ou cérémonie de l’acier. Cette cérémonie avait pour but d’écarter des nouveaux nés mâles le mauvais œil et les démons, dont Lilith, avant la cérémonie de circoncision. Après l’accouchement, des feuilles contenant des dessins de « Hamsas » (mains) et de poissons, ainsi que des parchemins sur lesquels étaient écrits des Hjabat, des textes bibliques, étaient placés dans la chambre. Les Hjabat étaient données par le Rabbin de la synagogue qui venait accompagné de ses élèves. Comme précaution supplémentaire, on mettait sous le lit du nouveau-né un couteau et du sel. Et au-dessus de son lit, on plaçait de la pâte cuite en forme de couronne. C’est à minuit, heure où les démons sont censés s’acharner, que commence le Tahdid. Certains disent que l’origine du « Tahdid » s’inspire du « Chant des Chants », « Chir haChirim » dans le passage où le Roi Salomon, dans son lit est entouré de soixante soldats, dont chacun tient une épée. Le rite du Tahdid bien que peu courant est encore pratiqué par certains, fidèles aux coutumes ancestrales du peuple juif marocain.
« De fait, depuis le Moyen Age les « feuilles de l’accouchée » font partie intégrante des rituels pratiqués durant la semaine qui précède la circoncision, une période où la mortalité infantile était très élevée et qui était considérée comme un espace particulièrement exposé aux atteintes des mauvais esprits et en particulier à celles de Lilith, la Reine des démons. Au cours des ces huit nuits, au Maroc, ces rituels de protection accompagnés de lecture de différents versets bibliques et de prières sont connus sous le nom de Tahdid : « Quand sonne minuit, on ferme portes et fenêtres (interdisant à l’autre, celle que l’on ne nomme pas, Lilith l’innombrable, d’entrer dans la pièce), et pendant, que se déroule le rituel, on passe un vieux sabre ou un gros couteau sur les murs et les issues hermétiquement closes de la pièce où se trouve l’accouchée, puis on dépose l’objet métallique sous l’oreiller de l’enfant blotti contre sa mère » ».
Les Talismans
Dans la tradition populaire juive, on trouve également des amulettes qui sont réputées avoir le pouvoir d’éloigner Lilith des nouveau-nés, comme celle-ci extraite du Livre de Raziel :
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Amulette du Sepher Raziel

Sur la première ligne, on peut lire la formule « Adam (אדם) et Ève (חוה), dehors (חוּץ) Lilith (לילית) ! » ; la seconde ligne à droite reprend les noms des trois anges « Senoy (סיני), Sansenoy (סינסני) et Semangelof (סמנגלוף) » ; la ligne inférieure est composée d’abréviations de mots de pouvoirs tirés des Écritures.
Sur le détail de cette autre amulette, nous pouvons lire la même sentence : Adam dans le coin supérieur droit et Ève dans le coin supérieur gauche. La première phrase en dessous dit : « Houtz Lilith hawa rishonah » (dehors, Lilith première femme). La seconde phrase reprend les noms des trois anges qui sont censés repousser Lilith.
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Amulette


« Je suis sans faute, et la racine de la faute vient de moi » Le Tonnerre.
Spartakus FreeMann, printemps 2002 e.v., révision janvier 2009 e.v.

Sources
Les sources hébraïques :
Midrash bereshit Rabba
Midrash Tanhuma Haqadum weha-yashan
Talmud de Babylone, Lagrasse-Verdier, 1986
L’Avot dé-Rabbi Nathan, Vienne, Salomon Schechter, 1887
Zohar 1:54b-55a, 2:267b, 3:19a, 3:76b-77a ; Zohar Sitrei Torah 1:147b-148b ; Bacharach Emeq haMelekh, 19c, 102d-103a
Traité de l’Émanation Gauche, R. Isaac b. Jacob Ha-Kohen
Autres :
Gershom SCHOLEM, La Mystique Juive, Paris, Payot
Gershom SCHOLEM, La Kabbale et sa symbolique, Paris, Payot, 1966
Jacques BRIL, Lilith ou la mère obscure, Paris, Payot, 1981
Raphaël PATAI, The Hebrew Goddess, New York, Ktav 1967
Robert GRAVES et Raphaël PATAI, Les Mythes Hébreux, Paris, Fayard, 1987
Outre cette évocation de Lilith, la Bible de Jérusalem évoque Lilith dans Job 18:15 mais uniquement en français, car dans l’original hébreux il n’est question que de « melekh behalot », « le roi des frayeurs ».
La Bible, traduite par les membres du rabbinat français sous la direction du Grand Rabbin Z. KAHN (dite aussi Bible du Rabbinat), 1899.
« LIL » en akkadien comme en sumérien signifie « vent »
Prologue de Gilgamesh.
Cf. Robert GRAVES et Raphaël PATAI, Les Mythes Hébreux, Paris, Fayard, 1987, note 5, p. 85.
Jacques BRIL, Lilith ou la mère obscure, Paris, Payot, 1981, chap. II, p. 53. Jacques Bril voit dans le couple d’Ardat Lili et de Lilû (divinités dérivées du Lil sumérien) les formes archaïques de la Lilith juive.
Stephen LANGTON, Babylonian Lib. Genlhner, 1913, p. 12.
Augustin CALMET, Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, Paris, Emery, Saugrain et Pierre Martin, 1722, tome 1, p. 484.
Régine Azria. « La Femme dans la tradition et la modernité », Archives de Sciences Sociales des Religions, 1996, n° 1, pp. 117-132.
Schmuel TRlGANO, L’Intention d’amour, un guide matrimonial en Languedoc.
Rabbi Joshua Trachtenberg, Jewish Magic and Superstition (New York : Commentary Classic ,1939 ; reprint, 2004), p. 36
Voir Zohar Tome VI, p. 216, Maisonneuve et Larose. En guématria pleine, Lilith vaut 480 qui est la valeur de Sukkot (סכת), tabernacle, cabane, et de Aïdoth (עדות), témoins.
Cité dans « Lilith ou la Première Ève » de Michèle Bitton, 1990.
Raphaël PATAI, The Hebrew Goddess, New York, Ktav 1967, p. 247.
Décrite par Haïm Zafrani, Mille ans de vie juive au Maroc, Paris, Maisonneuve et Larose, 1983.
Michèle Bitton : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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