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Les Massorètes Empty Les Massorètes

Jeu 19 Sep 2019 - 12:38
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Les Massorètes

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Pourquoi parle-t-on des Massorètes, de texte massorétique ?

Le texte hébreu de l’Ancien Testament est souvent nommé texte massorétique. Il est l’œuvre des massorètes, savants juifs qui durant plusieurs siècles (surtout du VIIième au XIième siècle) assurèrent la transmission (massorah) du texte Biblique.

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Massorah

Assurer cette transmission au cours des siècles n’était pas chose facile. En effet, en hébreu, comme dans les autres langues sémitiques, on ne note que les consonnes. La lecture est d’un usage assez facile, tant que la langue est couramment parlée. Les difficultés ont donc commencé à poindre lorsque peu à peu l’hébreu a été remplacé par l’araméen dans la langue parlée. Les scribes ont alors commencé à employer des lettres appelées « matres lectionis » (mères (guide) de lecture) qui, au nombre de quatre servaient à indiquer les voyelles donc la prononciation. Mais des ambiguïtés persistaient dans l’interprétation des textes écrits.

Des savants juifs se sont donc attelés à cette formidable tâche consistant à rendre encore plus lisible de tous les textes originaux en inventant un système sophistiqué: ils ajoutent, sans pour autant modifier le texte initial, de petits signes ou points voyelles (neqoudôt)placés au-dessus ou au-dessous des consonnes (ou parfois dedans) indiquant par là même la prononciation qu’ils jugent la plus convenable.

Mais là ne s’arrête pas leur travail, les massorètes dotent le texte d’une ponctuation, de signes indiquant la ligne mélodique pour la proclamation chantée dans les synagogues, ils divisent le texte en sections, et enfin ajoutent des notes au texte biblique (massores) pour bien en faire saisir le sens.

Qui sont les Massorètes, quand et où œuvraient-ils ?

Le travail des massorètes va s’étendre du VIIième au XIième siècle en Palestine et en Babylonie.

  • l’école de Tibériade. Avec la famille Ben Asher, ce sont les inventeurs du genre si l’on peut dire, leur système de signes placés au-dessous des consonnes sera généralisé.

  • l’école de Babylonie. Ces massorètes orientaux inventent leur propre système de vocalisation avec des signes placés au-dessus des consonnes. Ils disparaissent au XIième siècle.


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Jeu 19 Sep 2019 - 12:42
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La copie de la Bible chez les Hébreux ____________________________Les Massorètes

 

Les Massorètes

En hébreu, "tradition" se dit masorah ou masorèth. Vers le VIème siècle de notre ère, les dépositaires de la tradition consistant à copier fidèlement les Écritures hébraïques ont fini par être connus sous le nom de massorètes (en hébreu, Baalei Hamasorah, "Seigneurs de la tradition"). On appelle textes massorétiques les copies qu’ils ont réalisées.
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Ils étaient extrêmement appliqués. Ils élaborèrent divers systèmes de vérification. Dans leur souci de ne rien oublier du texte biblique, ils comptèrent non seulement les mots, mais aussi les lettres. Pour avoir une idée du travail que cela représentait, sachez qu’ils recensèrent 815 140 caractères dans les Écritures hébraïques.
Le mot hébreu rendu par " copiste ", sophér, évoque l’idée de compter ou de recenser. Les Massorètes repérèrent la lettre médiane du Pentateuque [les cinq premiers livres de la Bible], la section centrale de chaque livre, et ils signalèrent le nombre d’occurrences de chaque lettre de l’alphabet dans l’ensemble des Écritures hébraïques. Il se peut d’ailleurs que cette méthode efficace ait été employée longtemps avant eux par d’autres copistes qui désiraient également se garder de toute faute. Jésus faisait peut-être allusion à cette pratique quand il a dit dans son Sermon sur la montagne: "Le ciel et la terre passeraient plutôt que ne vienne à passer de la Loi une seule toute petite lettre ou une seule parcelle de lettre sans que toutes les choses aient eu lieu" (Matthieu 5:18).

Quelques exemples : Lévitique 11:42. Dans ce verset, on a agrandi la lettre hébraïque wâw pour montrer qu’elle marque le milieu du Pentateuque.Une portion du codex d’Alep (Psaume 80:14). La lettre hébraïque `ayin est suspendue, ce qui indique qu’elle tient le milieu du psautier.Pour être en mesure de signaler la lettre médiane des Psaumes et des cinq livres écrits par Moïse, les massorètes avaient dû compter tous les caractères du texte.
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Le système de prononciation de l’hébreu
L’hébreu avait cessé d’être une langue nationale et vivante. Beaucoup de Juifs ne le parlaient plus. Des groupes de massorètes à Babylone et en Israël ajoutèrent des signes diacritiques aux consonnes pour indiquer l’accentuation correcte et la bonne vocalisation. Ils ont également mis en place un système complexe de signes servant à la fois de ponctuation et de guide phonétique. Au moins trois systèmes furent élaborés, mais la primauté revint à celui des massorètes de Tibériade, près de la mer de Galilée, patrie des Ben Asher.

La famille Ben Asher
On a pu établir que cette seule famille a produit cinq générations de massorètes, à compter d’Asher l’Ancien au VIIIème siècle de notre ère. Les autres sont Néhémie Ben Asher, Asher Ben Néhémie, Moïse Ben Asher et enfin, au Xème siècle, Aaron ben Moïse Ben Asher. Ces hommes étaient à la tête d’une entreprise visant à arrêter un système d’indices graphiques qui rendrait au plus près ce qu’ils pensaient être la bonne prononciation du texte biblique hébreu. Pour mettre au point ces indices, il leur fallait définir les bases du système grammatical de l’hébreu, travail qui, jusqu’alors, n’avait jamais été entrepris. Aussi pourrait-on ranger les massorètes parmi les premiers grammairiens de l’hébreu.

Aaron, dernier héritier de la dynastie massorétique Ben Asher, innova en regroupant le résultat des travaux et en les publiant dans le "Dikdouké hateamim", le premier livre fixant les règles grammaticales de l’hébreu. Cet ouvrage devint la référence des grammairiens hébreux pendant des siècles. Mais cette œuvre n’est que le corollaire d’un travail plus important réalisé par les massorètes. De quoi voulons-nous parler?

La transmission fidèle de chaque mot
La préoccupation première des massorètes était la transmission fidèle de chaque mot, et même de chaque lettre, du texte de la Bible. Par souci d’exactitude, ils marginèrent chaque page pour signaler les éventuels changements effectués, volontairement ou non, par les copistes prémassorétiques. Dans ces notes marginales, ils indiquèrent également les variantes orthographiques et les tournures peu usitées, précisant le nombre de leurs occurrences à l’intérieur d’un même livre ou dans l’intégralité des Écritures hébraïques. Vu le peu de place disponible, ils recoururent à un code extrêmement abrégé pour porter ces commentaires. Ils signalèrent en outre le mot ou la lettre médiane de certains livres, fournissant ainsi un instrument supplémentaire de vérification. Ils allèrent jusqu’à dénombrer toutes les lettres de la Bible pour s’assurer de la fidélité de leurs copies.

Dans les marges supérieures et inférieures, les massorètes portèrent des commentaires plus étendus concernant les notes abrégées des marges latérales, commentaires très précieux pour effectuer des vérifications. Puisqu’il n’existait ni numérotation de versets ni concordance biblique, comment ces notes comparatives renvoyaient-elles à d’autres parties de la Bible? Les massorètes inscrivaient dans les marges supérieures et inférieures un extrait des versets parallèles pour se souvenir des autres occurrences du ou des mots indiqués. Le manque de place les amenait souvent à ne porter qu’un seul mot-clé du verset parallèle. Pour que ces notes marginales présentent un intérêt, ces copistes devaient pratiquement connaître par cœur l’intégralité des Écritures hébraïques.
Les listes trop longues pour figurer en marges étaient reportées à un autre endroit du manuscrit. Par exemple, la note massorétique en regard de Genèse 18:3 indique les trois lettres[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] , qui correspondent en hébreu au chiffre 134. Ailleurs dans le manuscrit sont recensés les 134 emplacements du texte hébreu où les copistes prémassorétiques ont délibérément remplacé le nom divin [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (Jéhovah sous la forme francisée) par "Seigneur". Les massorètes connaissaient pertinemment ces changements, mais ils ne se sentaient pas autorisés à modifier le texte dont ils étaient les dépositaires, aussi préférèrent-ils signaler les altérations par des notes marginales. Pourquoi mettaient-ils un tel point d’honneur à préserver un texte pourtant déformé par leurs prédécesseurs? Le judaïsme qu’ils professaient était-il différent de celui de leurs devanciers?

Leur position religieuse
L’essor massorétique s’effectua alors que le judaïsme était empêtré dans une lutte idéologique. Depuis le Ier siècle de l’ère chrétienne, le rabbinisme avait étendu son emprise. La rédaction du Talmud et les interprétations rabbiniques de la loi orale avaient commencé à reléguer le texte biblique au second plan. Dès lors, la conservation minutieuse du texte de la Bible risquait de perdre de son importance.

Au VIIIème siècle, un groupe connu sous le nom de Karaïtes s’insurgea contre cette tendance. Apôtres de l’étude individuelle des Écritures, ces hommes rejetaient l’autorité et les interprétations rabbiniques, ainsi que le Talmud. Pour eux, seul le texte biblique faisait autorité. Cette position accrut le besoin d’une transmission fidèle du texte, et l’étude massorétique y trouva un nouveau souffle.

Dans quelle mesure les croyances du rabbinisme et du karaïsme influencèrent-elles le travail des massorètes? Moshe Goshen-Gottstein, spécialiste en manuscrits bibliques hébreux, déclare: "Les massorètes étaient convaincus (...) de perpétuer une longue tradition, et renoncer à cette mission eût représenté pour eux l’offense suprême."

Les massorètes considéraient comme sacrée la reproduction fidèle du texte de la Bible. Quelque élevée que pût être leur motivation religieuse individuelle, il semble qu’à leurs yeux l’œuvre massorétique à elle seule transcendait toute considération idéologique. La nécessaire concision des notes marginales laissait bien peu de place au débat théologique. Le texte biblique était la préoccupation de toute leur vie; toute falsification de celui-ci leur était insupportable.

[Notes]
En hébreu, "ben" veut dire "fils". Ben Asher signifie donc "fils d’Asher".
On appelle petite massore les notes latérales, et grande massore celles portées en haut et en bas de chaque folio. Les autres listes du manuscrit constituent la massore finale.
 
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Jeu 19 Sep 2019 - 13:07
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Codex Aleppo


Date: +- 930
Encore plus ancien que le Codex Leningradensis, le Codex d’Aleppo, fut écrit vers l’année 930, sur du vélin. Il est écrit d’une belle écriture régulière, à la main, par un des Massorètes, quelqu’un de la famille de Ben Ascher. Il a été conservé pendant des siècles dans l’ancienne synagogue d’Aleppo, en Syrie.Le codex a été cachée pendant longtemps par superstition religieuse que seules des expertises profaneront. A l’origine, il contenait l’intégralité de l’ancien testament, écrit sur 760 pages. Mais après un incendie au siècle passé, un quart du codex environ a été perdu. Le manuscrit se trouve maintenant en Israël. Dans ce codex aussi, le Nom de Dieu, sous la forme d’un tétragramme est employé couramment. 

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Jeu 19 Sep 2019 - 13:11
YHWH Le nom divin

Par Thierry MURCIA, PhD 

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Le tétragramme : les quatre lettres du nom divin



YHWH 

Le nom divin : prononciation et signification

Dans la Bible, le Dieu d’Israël est désigné en hébreu par 4 lettres : Yod - Hé - Waw - Hé. C’est ce qu’on appelle communément le Tétragramme : YHWH ou YHVH. On s’est longtemps interrogé sur la prononciation exacte de ce nom mystérieux et sur sa signification. En hébreu ancien, comme chacun sait, seules les consonnes s’écrivent. La vocalisation est censée être connue du lecteur. Or il est d’usage, dans le judaïsme, de ne pas prononcer le tétragramme par respect pour la divinité : une interdiction fondée notamment sur une interprétation d’Exode 20 : 7 : « Tu n’invoqueras pas le Nom de YHWH ton Dieu en vain »


Lorsqu’un hébraïsant rencontre le nom divin (les quatre lettres : YHWH) dans la Bible, il le remplace automatiquement, à la lecture, par le substantif « Adonaï » qui signifie « Seigneur » (et, dans certains cas, par « Élohim » : « Dieu »). 


Adonaî = Mon Seigneur et pas "Seigneur", (c'est moi qui souligne)
C’est ainsi que la vocalisation exacte du Tétragramme, encore connue à l’époque de Jésus, s’est peu à peu perdue. Après la destruction du second Temple (70 apr. J.-C.), des scribes juifs appelés Massorètes ont entrepris de vocaliser l’ensemble du texte biblique par le moyen de points-voyelles afin d’en fixer la prononciation et d’éviter les confusions entre certains mots. Ils ont alors ponctué les consonnes du tétragramme (qu’il fallait prononcer « Adonaï ») au moyen des voyelles d’Adonaï : a – o – a. C’est cette vocalisation – qui en réalité n’en est pas une puisqu’il s’agit seulement, dans ce cas précis, d’une indication de substitution : « lire ici Adonaï et non YHWH » – qui, a donné naissance, par ignorance, à la forme insolite Jéhovah dans le monde chrétien. 


C'est absolument faux !
Lien : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]


La lecture « Jéhovah », devenue classique, n’est donc due qu’à un malentendu. La lecture Yâho (Iaô), en revanche, est attestée par plusieurs auteurs anciens, parmi lesquels : Diodore de Sicile, Irénée de Lyon, Tertullien, Origène, Épiphane de Salamine et Macrobe. La lecture Yahweh (IaoueIabe) est quant à elle attestée par Clément d’Alexandrie, Épiphane de Salamine et Théodoret. Lorsqu’il entre dans la composition des noms propres, le nom divin devient Yeho (Yehoshua, Yehoḥanan, Yehonathan, Yehoram…) – contracté en Yo (Yoḥanan, Yonathan, Yoram) – au commencement d’un nom. Il devient Yâhû (Azaryâhû, Zekaryâhû, ḥananyâhû, Netanyâhû, Obadyâhû…) – contracté en Yâh (Azaryâh, Zekaryâh, ḥanayâh, Odadyâh) – lorsqu’il est à la fin.

Dans les Annexes de la traduction de La Bible proposée par André Chouraqui (éditions DDB, 1990, p. 2415), on trouve les précisions suivantes :
« IHVH serait, d’après Ex 3, 13-15, le nom propre du Dieu d’Israël. Il est impossible de savoir comment ce nom était prononcé à l’époque biblique. Depuis longtemps, il a été considéré comme ineffable et a été remplacé, dans la lecture publique, par celui d’Adonaï. À une époque récente, on a risqué de le lire Yahvé ou Yahweh. Cette lecture s’est rapidement répandue sans être solidement fondée. Le nom imprononçable garde aussi le secret de sa signification : "Celui qui est… était, sera" ou "Celui qui fait être" ? »



Faux, une fois de plus, Quand Moïse demande le nom de Dieu, lui dit-il :"mon nom est imprononçable ou ineffable.
La prononciation exacte du tétragramme continue de faire débat. Mais encore faudrait-il se mettre d’accord sur la signification de ce théonyme. De nombreux spécialistes en langues sémitiques considèrent que le tétragramme YHWH est une forme archaïque du verbe « être », HYH (Hayah), conjugué à la 3e personne du masculin singulier de l’inaccompli (encore appelé « imparfait » mais qui – pour simplifier – correspond assez souvent à notre « futur ») à la forme qal (paal). Le W (Waw) se serait transformé en Y (Yod) par suite d’une tendance de la langue et la prononciation correcte du tétragramme serait alors Yahweh (Yah-weh) avec le sens de « il est », « il sera ». D’après les commentateurs de La Sainte Bible publiée sous la direction de Louis Pirot et d’Albert Clamer :


« La véritable prononciation du tétragramme YHWH, imparfait [= inaccompli] de l’ancien verbe araméen HWH, serait selon les règles de la prononciation massorétique : yah(a)weh […] Grammaticalement la forme YaHVéH pourrait être ou l’imparfait de la forme simple (qal), "il est", ou celui de la forme causative (hiphil), "il fait être, il appelle à l’existence", ce qui évoquerait l’action créatrice de Dieu. Mais on ne connaît pas par ailleurs en hébreu de forme causative de ce verbe ; pour en exprimer le sens causatif, on se servait de préférence de la forme piel (Delitsch). »

On lit, en outre, sur Wikipédia (article YHWH) :
« La forme YHWH correspond à une flexion verbale atypique de la racine trilittère היה, HYH ("être, devenir, arriver, il fait devenir"). Tel était déjà l’avis des grammairiens juifs du Moyen Âge, conforté par celui de Baruch Spinoza. »

Le verbe HWH, Hawâh (au peal) en araméen, signifie « être ». C’est le corresponda
nt du verbe hébreu HYH, Hâyâh (au paal = qal), de même sens. Le tétragramme est formé à partir de la racine trilittère HWH (forme piel = intensive) qui signifie « constituer », « former », « créer ». En hébreu moderne, la graphie YHWH correspond à la 3e personne masculin singulier de l’inaccompli et se vocalise : Yehaweh. Mais, en l’absence de hiphil (forme causative), le piel peut également exprimer le sens causatif. Yehaweh prendrait alors le sens de « il est [de façon absolue] » (intensif), ou celui de « il appelle à l’existence » (causatif).
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Jeu 19 Sep 2019 - 13:12
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La mélodie originale de 3000 ans du Psaume 27 - Révélée?


Après la destruction tragique du Second Temple de Jérusalem, tout l'héritage musical du Temple, à la fois vocal et instrumental, semblait être perdu pour toujours. 


Cependant, les scribes massorétiques conservèrent (avec le texte consonantique biblique lui-même) une ancienne «tradition de lecture» remontant (selon eux) à l'ère du Second Temple; et commençant il y a environ 1200 ans, ils ont minutieusement copié cette tradition dans les moindres détails. Le texte massorétique est toujours la plus ancienne copie complète de la Bible hébraïque que nous avons.


Une partie de la «tradition de lecture» conservée par les Massorètes était une série d '«accents» («Te Amim»), qui se produisent dans tout le Tanakh (Torah, Nevi'im et Ketuvim) dans deux systèmes. Les Massorètes n'ont pas compris le sens ou la signification monumentale de ces accents, et pendant des siècles, il y a eu d'innombrables théories sur leur signification originelle.

La plupart des théories ont commencé à partir de l'hypothèse qu'ils devaient mettre l'accent sur des points précis de la grammaire dans le texte. Laissant de côté tous ces débats, Suzanne Haïk-Vantoura s'est concentrée uniquement sur la recherche de la signification musicale de ces «accents».

À travers d'innombrables expériences et un processus laborieux de vérification irréfutable (utilisant la structure verbale hébraïque elle-même comme sa «Pierre de Rosette»), elle réalisa finalement que tous ces symboles représentaient des tons musicaux: les 7 degrés d'une échelle heptatonique. à trois notes! Les accents étaient, en fait, des transcriptions de gestes de la main - qui formaient l'ancien système de notation musicale de la cheironomie, par lequel un geste spécifique de la main représentait un changement spécifique dans le ton d'une mélodie.

Cette présentation présente l'enregistrement original de 1976 de Haik-Vantoura sur le volume 2 de son album, "La Musique de La Bible Revelee"de sa reconstruction de ce qui pourrait bien être la mélodie biblique originale de 3000 ans, une fois chantée au Psaume 27:

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Le mode musical spécifique que Suzanne Haïk-Vantoura prétendait identifier comme le mode musical ancien original de ce psaume, est étonnamment similaire au mode traditionnel «Misheberakh» de la musique traditionnelle klezmer juive. Les intervalles équivalents du mode "Misheberakh" utilisé aujourd'hui sont:

E F # G A # B C # D E.

L'échelle biblique utilisée dans les mélodies originales des Psaumes (comme l'a prétendu être déchiffrée par feu Suzanne Haïk-Vantoura) est très proche de l'échelle utilisée dans l'exemple ci-dessus - la seule différence étant l'utilisation de D pointu au lieu de D naturel:

E F # G A # B C D # E

Pour plus de détails, s'il vous plaît voir mon blog de site Web:
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Jeu 19 Sep 2019 - 13:13
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Aucun mot ne devait être écrit de mémoire.

Le copiste devait regarder attentivement le mot à copier et le prononcer oralement. Avant d'écrire un des noms de Dieu, il devait se recueillir solennellement et laver sa plume. Avant d'écrire le nom ineffable de Jéhovah (que les Israélites, par respect formaliste, ne prononcent jamais, mais remplacent par le nom d'Adonaï, Seigneur), il devait se laver tout le corps. La seule encre employée devait être une encre noire, pure, faite de suie, de charbon et de miel. Le parchemin devait être la peau d'un animal pur préparée spécialement par un Israélite. Les différents parchemins qui composaient le manuscrit devaient être attachés ensemble par des cordons faits avec les tendons d'animaux purs. Le manuscrit était examiné dans les treize jours qui suivaient son achèvement. D'après certains écrivains, une erreur d'une seule lettre rendait le manuscrit inutilisable. D'après d'autres, on pouvait corriger jusqu'à trois erreurs par parchemin. et s'il y en avait davantage, l'exemplaire était rejeté comme profane.


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Rouleau de la loi, en hébreu, du 15° siècle qui fait partie de la bibliothèque de la Société biblique britannique et étrangère.


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Partie d'une colonne du Codex Babylonicus (voir point 24.2.5 du texte global = point 1.2.5. de la Partie 4 « Les textes originaux et les traductions anciennes »). Les points-voyelles sont au-dessus des lettres. C'est le système supralinéaire, dit babylonien, plus simple et probablement plus ancien que le système sublinéaire, ou palestinien. Le fac-similé ci-dessus représente le passage Osée, 1 v. 2-5, depuis : à Osée, va prends…


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Fragment d'un papyrus découvert il y a quelques années en Égypte (voir point 24.2.5 du texte global = point 1.2.5. de la Partie 4 « Les textes originaux et les traductions anciennes »). Le morceau reproduit ci-dessus commence avec ces mots : l'Éternel ton Dieu (Exode. xx, 2) et se termine avec ceux-ci : C'est pourquoi (11).


Ils ont compté combien de fois chaque lettre revient dans l'Écriture. Ainsi la lettre aleph revient 42.377 fois, la lettre beth 38.218 fois, etc. Le nombre total de lettres de l'Ancien Testament est de 815.280. Le but de ce calcul était de prévenir l'addition ou l’omission d'une seule lettre.


2) Ils notaient combien de fois tel mot ou telle expression revient dans l'Écriture. Si ce n'est qu'une fois, la note dit : « Pas d'autres ». Si c'est plus souvent, la note dit : « Trois, quatre, cinq fois, etc ».


Ainsi pour les mots : « l'Esprit de Dieu », la note dit : « Revient huit fois », et indique les endroits. Partout ailleurs, il y a « l'Esprit de l'Éternel » (Jehovah). La note est destinée à empêcher le copiste de commettre une erreur facile en reproduisant l'expression sous sa forme la plus ordinaire. On trouve aussi des notes comme celles-ci : « Il y a deux versets dans la Thorah (le Pentateuque) qui commencent par un M. Il y en a onze où la première et la dernière lettre sont un N. Il y en a quarante où le mot lo (non) se retrouve trois fois ».


Dans Josué 9, 1, se trouvent énumérés, selon leur nationalité, les rois de six peuples différents. « À la nouvelle de ces choses, tous les rois, le Hétien et l'Amorréen, le Cananéen, le Phérézien, le Hévien et le Jébusien, s'unirent… » (c'est ainsi que les Massorètés lisaient le passage). Le mot et ne s'y retrouve que deux fois, avant le second et avant le sixième nom. N'était-il pas inévitable qu'une fois ou l'autre un copiste, dans un moment de négligence, déplaça ces deux petits mots ? (En hébreu la conjonction et est exprimée par une seule lettre, un v assez semblable à notre i).
Pour parer à ce danger, voici l'expédient auquel les Massorètes eurent recours. À ce verset, ils mirent une petite note ainsi conçue « L'or pour les rois », en indiquant le passage Nombres 31, 22 « L'or et l'argent, l'airain, le fer, l'étain et le plomb ». Dans ce passage, il y a six noms, et la conjonction et se trouve devant le second et devant le sixième, tout comme dans Josué 9, 1. Ainsi ces deux passages devaient se contrôler l'un l'autre. Il était peu probable qu'une erreur se produisît dans les deux. D'ailleurs l'attention du copiste était éveillée, et c'était suffisant.


Les Massorètes avaient compté les versets, les mots, aussi bien que les lettres. Ils ont trouvé 23.206 versets dans l'Ancien Testament. Ils indiquent la lettre du milieu dans chaque livre ou collection de livres (pour le Pentateuque, la lettre du milieu est dans le mot ventre, Lév. 11, 42), le mot du milieu (pour le Pentateuque, c'est chercha dans Lév. x, 16), le verset du milieu (pour le Pentateuque, c'est Lév. 8, 8). Ils avaient aussi compté les versets, mots, lettres, de chaque section.


Des corrections
Quand une correction semblait s'imposer, ils ne l'introduisaient jamais dans le texte, tel était le respect qu'ils avaient de celui-ci. Ils maintenaient les consonnes du mot dans le texte, plaçaient en marge les consonnes du mot rectifié, et mettaient les voyelles du second sous les consonnes du premier (voir plus bas). On ne pouvait lire le premier, naturellement, sans regarder le second. Le premier s'appelait kethib (ce qui est écrit), le second, keri (ce qui doit être lu).


On ne peut que se féliciter de la méthode suivie par les Massorètes. Si, avec leur connaissance imparfaite de la critique du texte, ils avaient corrigé le texte lui-même, ils auraient sans doute fait plus de mal que de bien. Avec le système qu'ils ont adopté, nous avons sous les yeux, en même temps, leur opinion et l'ancienne leçon, et nous pouvons choisir.
Voici un exemple : Job 13, 15, nous lisons, dans Ostervald : Quand même il me tuerait, je ne cesserais d'espérer en lui. Segond traduit : Voici, il me tuera, je n'ai rien à espérer. Cette différence vient de ce qu'Ostervald a adopté la correction marginale des Massorètes (lo, orthographié de manière à signifier : en lui), tandis que Segond s'en tient à la leçon du texte (lo, orthographié de manière à signifier : non).


Les points-voyelles
En quatrième lieu, ils ont inventé les points-voyelles. Jusque vers l'an 500 après Jésus-Christ, les manuscrits des livres saints de l'Ancien Testament étaient dépourvus de voyelles. La prononciation était donnée par la tradition. Les Massorètes, pour fixer la prononciation, inventèrent un système de points-voyelles, ainsi appelés parce que leurs voyelles sont des points, ou de tout petits traits, qui sont placés sous ou dans les lettres. Eux-mêmes ne reconnurent à ces voyelles qu'un caractère tout humain. Elles n'ont jamais été introduites dans les manuscrits sacrés destinés aux Synagogues.
Dans certains mots, une légère modification des voyelles donne un sens différent. Genèse 47, 31, nous lisons : Israël se prosterna sur le chevet de son lit. Dans Hébreux 11, 21 : il adora appuyé sur l'extrémité de son bâton. Le mot traduit ici par bâton, là par chevet, se lit dans le manuscrit hébreu sans voyelles : mtth. Les Massorètes ont ajouté les voyelles i et a, ce qui fait mittah, lit, tandis que les auteurs de la version des Septante, que cite l'épître aux Hébreux, lisaient le même mot avec les voyelles a et e, ce qui fait matteh, bâton.
 
Système d'accents
En cinquième lieu, enfin, les Massorètes inventèrent un système compliqué d'accents, qui indiquent les nuances de sentiment, d'énergie, à mettre dans la lecture à haute voix et couchent presque la parole vivante sur le papier. Il paraît que rien n'est beau comme d'entendre un juif cultivé, capable d'émotion, d'enthousiasme, lire l'Ancien Testament en se conformant à ces accents.
Le plus ancien manuscrit hébreu connu est le Codex Babylonicus (*). Il contient les prophètes, d'Ésaïe à Malachie. Les savants sont d'accord pour lui assigner la date de 916. Il est à la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg.


(*) Le plus ancien parmi les manuscrits datés. On voit au Musée britannique un magnifique manuscrit du Pentateuque, non daté, auquel on attribue comme date de 820 à 850.


On a découvert, il y a quelques années, en Égypte, des fragments de papyrus qui contiennent presque tout le Décalogue en hébreu, et le Schema (écoute… Deut. 6, 4-9). On suppose qu'ils sont du commencement du second siècle. Ils sont en tout cas antérieurs de cinq ou six siècles au Codex Babylonicus. Ils se trouvent à la bibliothèque de l'Université de Cambridge.


Histoire du Texte - Les Manuscrits
Dans les deux premiers siècles, on écrivait surtout sur du papyrus, d'un seul côté, avec un style de roseau et de l'encre de suie. Plusieurs morceaux de papyrus étaient joints ensemble, et la feuille ainsi obtenue était fixée par le côté droit à une baguette autour de laquelle on la roulait. C'était le tomos (grec), ou volumen (latin), que l'on enfermait dans une boîte. On ne possède aucun des manuscrits originaux, ni aucune des copies faites pendant les premiers siècles, ce qui s'explique en partie par la nature peu résistante du papyrus. Dès le troisième siècle, on employa les peaux d'animaux, ou parchemins. On en faisait des cahiers de trois ou quatre feuilles (terniones, quaterniones), qui, réunis, formaient un codex, généralement de la grandeur d'un de nos in-folio. Chaque page était partagée en plusieurs colonnes (de deux à quatre). Telles furent les cinquante copies de la Bible qu'au quatrième siècle Eusèbe de Césarée fit confectionner sur l'ordre de l'empereur Constantin, et qui furent confiées aux églises de Constantinople. Les riches faisaient faire des exemplaires écrits en lettres d'or ou d'argent sur parchemin de pourpre. Ceux, au contraire, pour lesquels le parchemin ordinaire était trop cher se procuraient un parchemin ayant déjà servi dont ils faisaient disparaître l'écriture, pour y coucher un nouveau texte. Ces manuscrits se nomment palimpsestes. L'ancienne écriture ne peut, le plus souvent, être reconstituée que par des procédés chimiques. Le papier (papier de coton ou de lin) ne fit son apparition qu'à partir du huitième siècle. Il fut importé de Chine.
Au point de vue de l'écriture, les manuscrits se divisent en deux catégories, manuscrits en lettres onciales et manuscrits en lettres cursives. Jusqu'au neuvième siècle, ils sont en lettres onciales. On compte environ cent trente de ces manuscrits. Voici les plus anciens : (*)


Le Vaticanus, du quatrième siècle.
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Codex Vaticanus
Ce fac-similé représente le passage Marc 16, 6-8, qui, dans ce manuscrit, termine l'Évangile de Marc.


Le Sinaïticus, du quatrième ou du cinquième siècle. C'est le seul manuscrit en lettres onciales qui renferme le Nouveau Testament, tout entier.
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Codex Sinaïticus.
Ce fac-similé représente le passage Hébreux 12, 27-29.


L'Alexandrinus, du cinquième siècle.
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Codex Alexandrinus.
Ce fac-similé représente le passage Jean 1, 1-5.


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Ven 27 Déc 2019 - 16:48
Le Nom YHWH retiré de la traduction de la Bible


Le Nom YHWH retiré des versions informatiques de la Bible de Jérusalem.




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Les Massorètes Empty Re: Les Massorètes

Sam 25 Juil 2020 - 12:56
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L'un des résultats de l'interdiction de prononcer le nom de Dieu, c'est que sa prononciation en a été obscurcie. Pour près de mille ans, le nom de Dieu ne fut pas utilisé quotidiennement pour le culte, et aujourd'hui, la question se pose de savoir comment le prononcer. Parmi les suggestions les plus fréquentes, nous retrouvons Yahvé ou Jéhovah. Mais pourquoi donc cette confusion, et quelle est la vrai prononciation du nom?

Le problème avec la prononciation du nom est inhérent à l'hébreu, langue dans laquelle les voyelles et les consonnes sont retranscrites avec deux ensembles distincts et séparés de symboles. Les consonnes sont retranscrites par des lettres et les voyelles par des points et des tirets. Par exemple, le mot yeled יֶלֶד, « enfant » s'écrit avec les consonnes yldילד  et les voyelles e e ֶֶ . Lorsque l'on parle du nom de Dieu, l’on croit généralement que les voyelles en furent remplacées systématiquement par les voyelles du mot Adonaï (Seigneur). Ainsi, les érudits contemporains ignorent délibérément les voyelles d’YHVH qui se trouve de fait dans le texte hébreu des Écritures et tentent, par toutes sortes de spéculations et d'arguments externes au texte, d'en retrouver les voyelles « originales ». En conséquence, ces érudits en viennent à des conclusions différentes en ce qui concerne la prononciation originale du nom. L'une des théories les plus populaires est celle selon laquelle le nom se serait prononcé Yahvé. Il y a virtuellement un consensus académique autour de cette proposition. Néanmoins, ce consensus ne se base pas sur des preuves définitives. L’Anchor Bible Dictionnary explique: « La prononciation de yhwh comme Yahvé est une conjecture académique. » Si « Yahvé » est une supposition hasardeuse, que sait-on vraiment de la manière dont se prononce le nom? Et qu'en est-il de l'argument selon lequel les voyelles d’YHVH dans le texte hébreu sont en réalité les voyelles d'Adonaï comme de nombreux érudits le prétendent? 

Contrairement à ce qui est communément cru à ce sujet, le nom YHVH lui-même n'a pas été supprimé des Écritures. En fait, les consonnes qui composent YHVH apparaissent quelques 6828 fois dans le texte hébreu des Écritures.

Qu'en est-il des voyelles? S'agit-il réellement des voyelles d'Adonaï? Pour comprendre ce problème, nous devons considérer une ancienne pratique des scribes hébreux qui se nomme Kere-Qetiv, « ce que l'on lit (Qere) et ce que l'on écrit (Ketiv) ». Un Qere-Ketiv advient lorsqu'un mot est retranscris dans les Écritures d'une certaine manière (Ketiv), mais qu'une note marginal au texte biblique indique qu'il devrait être lu comme s'il était écrit d'une autre façon (Qere). Par exemple, en Genèse 8:17, nous trouvons le mot הוצא hotsie (« emporter »). Dans les manuscrits bibliques, ce mot est marqué au dessus d'un petit cercle indiquant au lecteur qu'il doit se référer à une note marginale. Cette note en marge du texte indique « היצאקרי »  « lire comme haytze ». Ainsi, הוצא hotsie est retranscris dans les Écritures comme comportant un Vav, mais la note marginale indique que ce mot devrait se lire comme היצא haytze avec un Yod. Comme cela est vrai dans la plupart des cas de Qere-Ketiv, la note marginale ne change pas le sens du verset puisque hotsie et haytse signifie tous les deux « emporter, retirer ». Pourquoi donc lire un mot d'une manière différente à la façon dont il fut retranscris si cela ne change pas le sens du texte? Apparemment de nombreux Qere-Ketivs trouvent leur origine dans les comparaisons qu’établirent les scribes du Temple entre deux ou trois anciens manuscrits des Écritures. Les scribes trouvèrent de légères différences entre ces manuscrits et décidèrent de conserver une forme du mot dans le texte même des Écritures et d'inscrire l'autre forme de ce même mot en marge du texte. La signification du Qere-Ketiv, lorsque l'on en vient à la question du nom divin, c'est que le Ketiv, la forme écrite dans le texte même des Écritures, est toujours écrite avec les voyelles du Qere, la manière dont devrait être lu le mot. Dans l'exemple précédant, le mot est écrit הַוְצֵא avec les consonnes de hotsie הוצא mais les voyelles de haytse היצא

L'argument fréquent, concernant la prononciation du nom de Dieu, consiste à affirmer qu’YHVH possède les consonnes du nom mais les voyelles d'Adonaï. Ceci est présenté comme un fait établi dans tout cours d'introduction à l'hébreu biblique et dans toute discussion académique autour du nom.

Il y a deux problèmes avec le consensus académique. Le premier problème est que dans tous les autres cas de Qere-Ketiv, le mot lu différemment qu'il n'est écrit dans le texte est marqué d’un cercle dans les manuscrits bibliques. Ce cercle indique au lecteur qu'il doit se référer à une note marginale affirmant pour ce mot qu’il faudrait le « lire de telle ou telle manière ». Ainsi dans le cas du nom divin, nous pourrions espérer qu'il se trouve un cercle au dessus du mot YHVH avec une note marginal indiquant « lire comme Adonaï ». Mais une telle note n'existe pas! YHVH apparaît 6828 fois dans le texte hébreu des Écritures mais n'est jamais identifié comme un Qere-Ketiv, que ce soit par un cercle ou une annotation marginale d’un scribe. En réponse à cela, les spécialistes concernés insistent pour affirmer que dans le cas d’YHVH il s'agit d'un soi-disant Qere Perpetuum. Ils affirment que lorsqu'un mot est toujours lu différemment de la manière dont il est écrit, alors les scribes omettent de le notifier. Il est vrai que dans certains cas, le scribe omettra la note mentionnant le changement. Mais dans ces autres cas de Qere Perpetuum, la remarque du scribe apparaîtra parfois et sera omise dans d'autre cas afin de ne pas surcharger le texte. Cependant, nul part dans les Écritures ne trouve-t-on de cas de Qere Perpetuum pour lequel un mot écrit d'une certaine manière et devant être lu d'une autre façon se trouvera toujours sans note d'un scribe. Si nous devions appliquer la règle du Qere Perpetuum à YHVH, il s'agirait d'un cas unique de Qere-Ketiv puisque que l'on ne trouve jamais de note affirmant « lire comme Adonaï » ; pas une seule fois sur les 6828 fois qu'apparaît le mot une telle note ne peut être trouvée.

Le deuxième problème avec l'affirmation selon laquelle YHVH possède les voyelles d'Adonaï, c'est qu'en réalité ce n'est pas le cas! Les voyelles d'Adonaï אֲדׁנָי sont A-O-A (hataf patach - cholam - kamats). 

Le nom YHVH est au contraire écrit יְהוָה avec les voyelles e---A (sheva - no vowels - kamats). Maintenant, dans tous les autres cas de Qere-Ketiv, le Ketiv, écrit dans le texte même des Écritures, possède précisément les voyelles du Qere, alors que le Qere lui-même est écrit sans voyelles en marge du manuscrit biblique. Mais les voyelles d’YHVH sont clairement différentes des voyelles d'Adonaï! YHVH est écrit YeHVaH יְהוָה, avec les voyelles d'Adonai cela aurait cependant dû être Yahovah יֲהוָֹה!

Comment se fait-il que le consensus académique ignore cette preuve factuelle! Jusqu'à très récemment les imprimeurs du texte des Écritures ont librement modifié le nom YHVH. Dans de nombreuses impressions des Écritures hébraïques, YHVH est écrit avec absolument aucune voyelle, tandis que dans d'autres impressions il est en fait écrit comme Yahovah avec les voyelles d'Adonaï. Néanmoins, lorsque l'on vérifie dans les plus anciens manuscrits des Écritures, nous constatons qu’YHVH est écrit YeHVaH. C'est de cette façon qu'est écrit YHVH dans les manuscrits de Ben Asher (Codex d’Alep et Codex de Léningrad) qui présente le texte complet le plus précis des Écritures. Les impressions modernes qui reproduisent de manière la plus exacte ces manuscrits anciens, tels que la Biblia Hebraica Stutgartensia (BHS), et que l’Hebrew University Bible Edition (HUB) contiennent également la forme YeHVaH. Aujourd'hui nous n'avons plus nécessairement besoin de nous référer à ces impressions puisque les manuscrits bibliques importants ont été publiés sous la forme d'éditions lithographique avec des photographies reproduisant réellement les pages des manuscrits eux-mêmes. Sur ces photographies, il est clairement visible que le nom YHVH est écrit à plusieurs reprises comme YeHVaH et non pas avec les voyelles d'Adonaï, ce qui donnerait alors YaHoVaH.

Avant de considérer ce qu'il en est des voyelles de YeHVaH tels qu'elles se trouvent dans le texte des Écritures, nous devons brièvement considérer le consensus académique concernant Yahvé. Comme cela a été déjà mentionné, les spécialistes bibliques ne tiennent pas compte des voyelles d’YHVH telles qu'elles se trouvent dans les manuscrits bibliques et s'intéressent à des sources extérieures au texte afin d'essayer de reproduire la prononciation original du nom. La source principale utilisée pour cela est celle des écrits de Théodoret de Cyr, un soi-disant Père de l'Église qui vécut au 5ème siècle de notre ère. Concernant le nom YHVH, Théodoret écrit:

« Les Samaritains l'appelle IABE alors que les Juifs l'appelle AIA. »

La forme AIA (prononcé A-Yah) indique que les Juifs appelaient Dieu par la forme abrégé de Son nom יָהּ Yah telle qu’elle apparaît de nombreuses fois dans les Écritures. La forme Yah suit l'ancienne pratique qui consiste à prendre la première et la dernière lettre d'un mot pour en faire une abréviation. Ainsi, la première et la dernière lettre d’YHVH nous donnent l'abréviation Yah.

Mais comment les Juifs ont-ils obtenu AIA à partir de Yah? L’une des caractéristiques de l’hébreu tardif consiste en l’usage intensifié de l’Aleph prothétique. L’Aleph prothétique est un aleph ajouté au début des mots afin d’en faciliter la prononciation. Par exemple en hébreu postbiblique, le mot biblique communément utilisé תְמוֹל t’mol devient etmol אֶתְמוֹל avec un Aleph prothétique. Le e- de etmol facilite tout simplement la prononciation du mot. L’Aleph prothétique existait au temps biblique et ainsi les formes *rba (quatre) et *tsba (doigt) étaient prononcées arba et etsba à l’époque même de la Bible. Mais à l’époque postbiblique, l’Aleph prothétique est devenu une pratique courante et pouvait être ajouté à n’importe quel mot. Ainsi AIA est tout simplement Yah auquel s’ajoute l’Aleph prothétique en début de mot afin d’en faciliter la prononciation. Théodoret de Cyr nous apprend que les Juifs de son temps appelaient Dieu par le nom A-Yah.  

À l’époque de Théodoret, la prononciation du nom avait supposément été bannie parmi les Juifs à la suite d’un décret d’Abba Saül. À cause de cela, les érudits bibliques donnent un poids supplémentaire à la prononciation du nom par les Samaritains telle que rapportée par Théodoret. Celui-ci affirme que les Samaritains prononçaient le nom de YHVH comme IABE (prononcé Ya-bi). Maintenant, si nous devions traduire cela de nouveau en hébreu nous obtiendrons quelque chose de similaire à יֲבֶּה Yabeh. Cet exemple démontre quels sont quelques-uns des problèmes qu'il y a à vouloir utiliser des transcriptions grecques afin de reconstruire une prononciation hébraïque. 

Premièrement, nous devons prêter attention au fait que le grec ancien n'a pas de son H au milieu des mots. Ainsi, le premier H dans YHVH, quelque soit la voyelle qui lui soit attachée, serait supprimer en grec. Deuxièmement, le grec ne possède pas un son similaire au W ou au V. Ainsi donc, la troisième lettre du nom divin serait supprimée ou distordue en grec. Finalement, les voyelles du grec ancien étaient très différentes des voyelles du système d'écriture hébraïque. L'hébreu biblique possède neuf voyelles qui n'ont pas de correspondance exacte en grec. Par exemple, le Sheva vocal en hébreu (prononcé comme un i court dans « vite ») n'a pas d'équivalent en grec ancien. Ainsi, quoique qu'ait entendu Théodoret de Cyr de la part des Samaritains, son intention de transcrire ce nom en grec était sans espoir.

Qu'en est-il de la forme IABE? La plupart des érudits bibliques affirment que le B dans IABE est une distorsion de l'hébreu Vav et que le premier He de YHVH a disparu puisque le grec n'a pas de son tel que le H au milieu d'un mot. En conséquence, la plupart des érudits traduisent alors en retour le Samaritain IABE en hébreu par Yahvé יֲהְוֶה. Il s'agit de la « conjecture académique » dont parle l’Anchor Bible Dictionnary. La raison pour laquelle il est donné autant de crédit à cette prononciation, c'est parce que l'on assume que les Samaritains n'étaient pas encore sous le coup du décret des rabbins et savaient encore comment prononcer le nom du temps de Théodoret. Mais s'agit-il de la meilleure explication pour le mot samaritain IABE? Il se trouve que les anciens Samaritains appelaient Dieu יָפֶה Yafeh, signifiant celui qui est magnifique. Maintenant, en hébreu samaritain, la lettre Pe est souvent remplacée par un B. Ainsi, ce qui arriva probablement, c'est que les Samaritains racontèrent à Théodoret que Dieu est appelé Yafeh, « celui qui est magnifique », mais, avec leur prononciation altérée de l'hébreu, il lui a semblé qu'ils disaient Yabe. 

Cette hypothèse semble être supportée par le fait que les Samaritains ont de fait adopté le décret interdisant de prononcer le nom, peut-être même avant les Juifs. Au lieu de prononcer le nom YHVH, les Samaritains appellent Dieu שְׁמָא shema. Maintenant, concernant shema, il est habituellement compris qu'il s'agit d'une forme araméenne d'hashem signifiant « le nom », mais nous ne pouvons pourtant que constater la similarité existante entre le samaritain shema et l'ashema des païens, qui selon 2 Rois 17:30 était l'un des dieux adorés par les Samaritains lorsqu'ils s'installèrent tout d'abord en terre d'Israël au 8ème siècle avant notre ère. Ainsi, dès 700 avant notre ère, les Samaritains en appelait à Ashema et non pas à YHVH.

Le consensus académique s'appuie sur une deuxième preuve pour supporter la supposée prononciation de Yahvé/ IABE. Ils font remarquer le lien existant entre le nom YHVH et la racine HYH « être ». Ce lien est explicitement exprimé en Exode 3:13-14, passage dans lequel nous lisons:

« (13) Et Moïse dit à Dieu: Voici, j'irai vers les enfants d'Israël, et je leur dirai: Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous; mais s'ils me disent: Quel est son nom? Que leur dirais-je? (14) Alors Dieu dit à Moïse: Ehyeh Asher Ehyeh (Je suis ce que je suis). Puis il dit: Tu diras ainsi aux enfants d'Israël: Ehyeh m'a envoyé vers vous » (Exode 3:13-14).

Ainsi, Moïse demande à YHVH quel nom il doit donner aux Israélites lorsqu'ils vont s'enquérir de Dieu. YHVH répond à Moïse qu'il devra leur dire qu'il fut envoyé par Ehyeh, qui est un verbe issu de la racine verbale HYH, être, signifiant « je suis ». Immédiatement après avoir déclaré de Lui-même qu'il est Ehyeh Asher Ehyeh, YHVH va plus loin expliquant que Son nom éternel est YHVH:

« (15) Dieu dit encore à Moïse:
Tu diras ainsi aux enfants d'Israël: YHVH, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob m'a envoyé vers vous. C'est là mon nom éternellement; c'est là ma commémoration dans tous les âges » (Exode 3:15).

Mais comment le nom YHVH peut-il être connecté au verbe HVH, être? En hébreu les lettres Vav ו et Yod י sont des lettres faibles qui sont parfois interchangeable. Par exemple, le mot yeled יֶלֶד (enfant) est une variante de valad וָלָד dans laquelle le Yod habituel est remplacé par un Vav. Nous trouvons un remplacement similaire dans la racine HYH être. Le temps présent du verbe HYH être est הׂוֶה hoveh (Ecclésiastes 2:22) avec le Yod remplacé par un Vav. Ce type de remplacement semble advenir tout spécialement dans les noms. Ainsi en hébreu Ève est appelé חַוָּה Chavah, « parce qu'elle fut la mère de tous les vivants (חָי chay) » (Genèse 3:20). Dans le nom d'Ève, le Yod de chay חָי est donc remplacé par le Vav de Chavah חַוָּה. Nous ne devrions pas en conclure que Vav et Yod sont toujours interchangeable, mais plutôt que lorsqu'une racine hébraïque possède un V/Y, parfois l'autre lettre peut apparaître et prendre sa place. Ce n’est donc pas un problème d’un point de vue linguistique pour le nom YHVH d’être dérivé du verbe HYH être. Ainsi YHVH se présente Lui-même à Moïse comme Elyeh Asher Elyeh (Je suis ce que je suis), une allusion voilée à Son nom YHVH tel qu'il est présent dans le verset suivant.

Utilisant Exode 3:14-15, les spécialistes modernes de l'hébreu soutiennent que le nom YHVH doit être le piel ou une autre forme du verbe HYH, être. En d'autres termes, ils comprennent YHVH comme un simple verbe signifiant « celui qui fit être toutes choses ». Maintenant, ces érudits affirment que la forme piel ou hifil d’YHVH est Yahvé יֲהְוֶה. Néanmoins, cette explication est extrêmement problématique. La raison en est liée au système verbal hébreu. L'hébreu possède sept modèles verbaux, appelés conjugaisons. Chaque conjugaison utilise une racine verbale donnée et la change légèrement, donnant ainsi à cette racine verbale une nouvelle nuance de sens. Certaines racines peuvent être déclinées selon les sept conjugaisons, alors que certaines autres ne peuvent se décliner que selon quelques-unes de ces conjugaisons. De fait, la plupart des racines verbales ne peuvent se décliner qu’avec trois ou quatre conjugaisons, alors qu'il est rare d'en trouver une qui se décline avec les sept conjugaisons. Cela peut sembler arbitraire, mais il s'agit de la réalité grammaticale de l'hébreu. Par exemple, la racine Sh.B.R signifie « briser » avec la conjugaison Qal et « fracasser » avec la conjugaison piel, etc... Au total, la racine Sh.B.R peut être conjuguée dans six des sept conjugaisons. Mais cette racine n'existe pas et ne peut pas exister avec la septième forme conjuguée (hitpael). Pour ce qui est du verbe HYH, être, duquel dérive le nom YHVH, il existe seulement avec les première (qal) et seconde (nifal) conjugaisons en hébreu biblique. Ceci signifie que l'hypothèse académique selon laquelle YHVH est la forme piel ou hifil du verbe HYH être est impossible puisque ce verbe n'existe pas dans ces conjugaisons. En d’autres termes, Yahvé est une forme verbale inexistante en hébreu biblique. Pourquoi donc les spécialistes modernes identifie-t-il universellement le nom YHVH comme étant un verbe fictif quelconque défiant les règles de la grammaire hébraïque? Il y a deux raisons à cela. Premièrement, cette forme pi'el ou hif'il inexistante permettrait de donner à YHVH le sens de « celui qui fit être toutes choses », ce qui correspond parfaitement aux préconceptions théologiques de ces spécialistes modernes de l'hébreu. Deuxièmement, la forme piel ou hifil Yahvé correspond au témoignage de Théodoret concernant la prononciation samaritaine du nom.

La tentative pour reconstituer les voyelles de YHVH en l'identifiant de manière forcée à un impossible verbe pi'el ou hif'il est sans validité aucune pour une autre raison. La plupart des noms hébreux contiennent en eux des verbes. Néanmoins, l'une des caractéristiques des noms, c'est que les verbes formant une partie des noms ne suivent pas des modèles verbaux standards. Par exemple, le nom Nehemiah – Néhémie, en hébreu Nechemyah (« YHVH console »), contient deux éléments: le verbe "Nechem" (il console) et le nom « yah » (abréviation d’YHVH). Mais la forme verbal du nom Nehemiah, « Nechem », ne suit pas une forme standard du verbe qui alors serait « Nichem ». Il s'agit d'une règle de l'hébreu biblique qui veut que, lorsqu'un verbe est incorporé à un nom, ses voyelles soient alors librement modifiables.

Un autre exemple de ceci est le nom Joshua/Josué, en hébreu Yehoshu'a, signifiant « YHVH sauve ». De nouveau, ce nom contient deux éléments: le verbe yoshi'a signifiant יׂושִׁיע « il sauve » et le nom de Dieu Yeho- (forme raccourci de YHVH). 

Le verbe yoshi'a (il sauve) est raccourci et les voyelles sont complètement modifiée créant ainsi la forme -shua. La forme -shua ne peut exister seulement que dans le nom d'une personne tandis que la forme verbale yoshi'a serait inhabituelle dans un nom. De fait, YHVH peut facilement contenir la racine verbale HYH sans que cela n'influe sur les voyelles qu'il contient. La tentative d'imposer une forme grammaticale verbale à un nom va à l'encontre des règles de la langue hébraïque.

Nous avons vu que ce consensus académique concernant Yahvé n'est en réalité qu'une supposition hasardeuse. Dans le même temps, nous avons constaté que le « fait » généralement admis selon lequel YHVH contient les voyelles d'Adonaï est en réalité inexacte. La vocalisation réelle du nom YHVH dans les anciens manuscrits hébreu est YeHVaH. Très clairement, YeHVaH ne possède pas les voyelles d'Adonaï. Mais s'agit-il réellement des voyelles du nom divin? La première chose que nous remarquons concernant les voyelles de YeHVaH, c'est que la voyelle suivant le premier he ה est manquante. L’une des règles fondamentales de la langue hébraïque veut qu'une consonante au milieu d'un mot soit suivi soit par une voyelle ou un sheva silencieux. Maintenant, il existe parfois des lettres silencieuses au milieu d'un nom qui ne possède ni voyelle ni sheva (p.ex. l'Aleph dans bereshit בְּדֵאשִׁית). Mais ce n'est jamais le cas avec un he ה au milieu d'un mot. En hébreu biblique, il est commun pour un H d'être silencieux à la fin d'un mot, mais il n'existe rien de tel qu'un he ה silencieux au milieu d'un mot. Cela signifie que selon les règles de l'hébreu, le premier he ה dans YHVH doit avoir une voyelle quelconque. Qu'est-il donc advenu de cette voyelle manquante? Peut-être la réponse se trouve dans une autre pratique des scribes médiévaux. Lorsque les scribes bibliques voulaient omettre un mot, ils en retiraient les voyelles. Le lecteur médiéval savait alors que lorsqu'il arrivait au mot sans voyelles il ne devait donc pas le lire. Il est possible que les scribes médiévaux aient omis la voyelle du premier he ה de YeHVaH afin d'éviter que les lecteurs ne lisent le nom à voix haute.

Un autre point qu'il est important de souligner, c'est que dans le Codex d’Alep, le plus précis de tous les manuscrits du texte biblique, il est donné au nom YHVH les voyelles Yehovih lorsque le nom est juxtaposé à Adonaï. Il semble que le « i » (chiriq) est un rappel au lecteur qu’il doit lire le nom comme Elohim (Dieu), puisque s’il le lisait comme Adonaï, cela reviendrait à lire Adonaï deux fois de suite. Néanmoins, il ne s’agit pas d’un authentique Qere-Ketiv dans lequel la forme « écrite » comporte toutes les voyelles de la forme « lue ». S’il s’agissait d’un Qere-Ketiv, nous espérerions les voyelles d’YHVH être changées pour Yehowih יֱהוִֹה (chataf segol - cholam - chiriq). Au lieu de cela les voyelles sont Yehowih יְהוִֹה (sheva - cholam - chiriq). Il semble s’agir d’une pratique unique adoptée par les scribes et qui consiste à changer une seule voyelle afin de rappeler au lecteur comment lire le nom YHVH. 

Maintenant, lorsque YHVH se trouve seul dans le texte, il possède les voyelles Yeh?vah, le seul changement aux voyelles étant que la voyelle après le he ה est omise après le He.

Cela empêche le lecteur de lire accidentellement le nom tel qu’il est écrit. Par contraste, lorsqu’YHVH se trouve à côté d’Adonaï, le « a » (kamats) est changé pour un « i » (chiriq) afin de rappeler au lecteur de lire le nom comme Elohim.

Ce qui est significatif au sujet de la forme Yehovih, c’est que rien n’est fait pour empêcher le lecteur de lire accidentellement le nom comme Yehovih. Cette forme du nom comporte l’intégralité des voyelles et peut être lue comme n’importe quel autre mot en hébreu. Maintenant, pour certaines raisons, les scribes « massorétiques » qui copièrent les Écritures au Moyen-âge s’inquiétaient que l’on puisse prononcer le mot Yeh?vah, mais n’étaient pas du tout inquiet que l’on prononce accidentellement le nom Yehovih. Cela doit être considéré en lieu avec le décret interdisant la prononciation du nom qu’acceptaient pleinement les scribes massorétiques. La seule raison pour laquelle les scribes massorétiques auraient laissé la forme Yehovih sans omettre la voyelle après le he ה, c’est parce qu’ils savaient que ce n’était pas la véritable prononciation du nom divin. À l’inverse, lorsqu’ils voyaient Yeh?vah, ils savaient qu’il s’agissait de la véritable prononciation du nom et ils ont donc supprimé la voyelle centrale.

Mais quelle est donc la voyelle centrale manquante de Yehvah יְהוָה? Lorsque l’on compare les deux formes Yeh?vah et Yehowih, il semblerait que la voyelle manquante soit « o » (cholam). 

Cela signifie que les scribes massorétiques savaient que le nom est Yehovah et ont décidé d’empêcher sa prononciation en omettant le « o ».

Ceci est confirmé par le fait que les scribes oublièrent en fait de supprimer le « o » dans un certain nombre de cas. Les scribes copiaient des documents anciens soit en lisant les mots à voix haute ou soit en les murmurant. Le scribe faisait parfois des erreurs et écrivait ce qu’il s’entendait prononcer, même si cela différait de ce qu’il lisait devant lui. Il s’agit d’une erreur courante en anglais également. Lorsque des anglophones écrivent rapidement ou au clavier, ils écrivent souvent « know » au lieu de « no » ou « their » au lieu de « there ». Cela n’est pas dû à leur méconnaissance de la langue, puisque la plupart des personnes faisant ce genre d’erreur savent très bien la différence entre ces homonymes. Il s’agit plutôt d’un type d’erreur découlant de la manière dont les mots se prononcent. Dans le cas du nom divin, le scribe savait que le mot YHVH se prononçait Yehovah, et même s’il était supposé supprimer la voyelle « o », il l’a laissé dans quelques douzaines de cas. 

Dans le manuscrit massorétique LenB19a, le plus ancien des manuscrits massorétiques complets, qui fut utilisé comme base pour l’édition renommée BHS, le nom est écrit Yehovah 50 fois sur un total de 6828 occurrences du nom. Il est significatif qu’aucune autre voyelle en dehors du « o » ne fût « accidentellement » inséré dans le nom divin.

Il existe une autre preuve qui indique que la voyelle manquante dans Yeh?vah est un « o ».

De nombreux noms hébreux incorporent une partie du nom divin comme partie intégrante d’un nom composé. Par exemple, Yehoshua (Joshua - Josué) signifie « YHVH sauve », tandis que Yeshayahu (Isaïe - Ésaïe) signifie également « YHVH sauve ». Nous constatons donc que lorsque le nom divin est incorporé à d’autres noms, il apparaît sous la forme Yeho- au début des noms et sous la forme -yahu à la fin des noms. Les partisans du nom sous la forme Yahvé citent souvent la forme finale -yahu comme preuve attestant de leur prononciation du nom. Il y a deux problèmes avec cette affirmation. Premièrement, la terminaison divine -yahu est inconsistante avec la prononciation Yahvé. Au lieu de cela, cette terminaison suggérerait qu’il faille prononcer le nom comme Yahuvah et non Yahvé. En hébreu, il y encore moins de similarités entre Yahvé יֲהְוֶה et –yahu יָהוּ. Yahvé יֲהְוֶה est épelé avec une voyelle hébraïque appelé chataf patach tandis que –yahu יָהוּ possède la voyelle kamats. Il s’agit de deux voyelles totalement différentes. La différence entre ces deux voyelles est la même qui existe entre le « a » de father (chataf patach) et le « a » de brawl (plus au moins kamats en hébreu ancien). Il s’agit d’une erreur que seul un anglophone ou un germanophone pourrait faire! Deuxièmement, dans le nom YHVH, les lettres YHW- sont en fait au commencement du nom et non pas à la fin. Ainsi, si nous prêtons attention à des noms tels que Josué/Ésaïe comme étant des modèles permettant de reproduire la prononciation du nom divin, nous devrions choisir la forme Yeho- qui se trouve au début des noms composés, et non pas la forme qui se trouve à la fin des noms. Si nous combinons cette information avec la forme Yeh?vah telle qu’elle est documentée dans le texte biblique, nous obtenons la forme Yehovah.


Il est intéressant de remarquer que l’anglais Jehovah est simplement une forme anglicisée de Yehovah.


La principale différence est que la lettre J s’est glissée dans le nom divin. Bien sûr, l’hébreu ne possède pas de son J et la lettre hébraïque est Yod se prononçant comme l’anglais « Y ». Une autre différence est que dans le texte massorétique l’accentuation est placée en fin de mot. Ainsi, le nom devrait réellement se prononcer Yehovah avec l’emphase sur le « vah ». Prononcé le nom Yehovah avec l’emphase placée sur le « ho » (comme dans l’anglais Jehovah) serait tout simplement une erreur.

Une question que nous devons considérer maintenant, est celle de savoir comment les massorètes, les scribes médiévaux qui copièrent le texte des Écritures et ont supprimé le « o » de Yehovah, ont-ils pu connaître la véritable prononciation du nom. 

Après tout, le décret interdisant la prononciation du nom était supposé être pleinement appliqué depuis l’époque d’Abba Saül au 2ème siècle de notre ère. L’une des choses que l’on sait au sujet des scribes massorétiques, c’est qu’ils étaient Karaïtes. Nous savons également qu’il existait deux groupes de Karaïtes, ceux qui requerraient la prononciation du nom et ceux qui l’interdisaient. Il est évident que les massorètes appartenaient à la catégorie de ceux qui interdisaient la prononciation du nom, et c’est la raison pour laquelle ils ont supprimé la voyelle centrale de Yehovah. 

Dans le même temps, ils entendirent la manière dont les autres Karaïtes prononçaient le nom et donc ils connaissaient la manière appropriée dont le nom devait être prononcé. Le sage Kirkisani, un Karaïte du 10ème siècle, rapporte que les Karaïtes qui prononçaient le nom étaient situés en Perse (Khorasan). La Perse avait été un centre majeur du Judaïsme depuis que les dix tribus y furent exilés dans les « villes des Mèdes » (2 Rois 17:6) et l’est resté jusqu’à l’invasion mongole du 13ème siècle. Puisque la Perse se trouvait si éloignée des centres rabbiniques situés en Galilée et à Babylone, les Juifs en Perse restèrent protégés des innovations rabbinique de la Mishna et du Talmud jusqu’au 7ème siècle. Ce fut seulement lorsque les rabbins tentèrent d’imposer leurs innovations aux Juifs de Perse entre le 7ème et le 8ème siècle, que le mouvement Karaïte a débuté afin de permettre que soient préservées que les pratiques anciennes. Ainsi, il n’est pas surprenant que les Karaïtes de Perse aient préservés le nom tel qu’il se prononçait aux temps anciens. Il semblerait que les massorètes aient supprimé la voyelle « o » du nom divin afin d’empêcher leurs confrères Karaïtes de tout simplement lire le nom tel qu’il aurait dû être écrit. Désormais, lorsque ces Karaïtes lisaient le texte biblique, ils devaient eux-mêmes fournir la voyelle manquante au nom.

1 « Yahweh », Anchor Bible Dictionnary, D.N. Freedman, et al, (eds), New York 1992, vol.6, p. 1011
2 Il est intéressant de noter que dans les impressions modernes des Écritures, le mot est écrit dans le corps même du texte des Écritures sans voyelles, alors que le Qere est écrit en marge avec ses propres voyelles. Cette méthode moderne est une entorse délibérée à l’ancienne pratique des scribes.
3 Le Leningrad Codex est aussi connu comme le LB19a, et il est maintenant disponible sous la forme, The Leningrad Codex; A Facsimile Edition, D.N. Freedman (éditeur), Wm B. Eerdmans Publishing Co. 1998.
4 Théodoret de Cyr, Question 15 sur Exode 7
5 Cette forme d’abréviation est très courante en grec. Par exemple, KE est une abréviation courante pour Kourie, Seigneur.
6 La forme אֶתְמוֹל apparaît même occasionnellement dans le Tanakh mais devient la norme dans l’hébreu postbiblique.
7 Nous ne pouvons nous empêcher de suspecter que l’origine d’hashem est l'ashema  אֲׂשִימָא des païens, l’un des dieux originellement adorés par les samaritains et mentionné en 2 Rois 17:30.
8 Les initiales BHS représentent la Biblia Hebraica Stuttgartensia (édité par K. Elliger et W. Rudolph, et al, Deutsche Bibelgesellschaft Stuttgart 1967/77, 1983). Jusqu’à présent, la BHS est la plus précise de toutes les impressions des Écritures hébraïques et dévie seulement rarement du Codex de Léningrad. Le Codex de Léningrad est aussi à la base de la Biblia Hebraica Leningraddensia (édité par A. Dotan, Hendrickson Publishers 2001) et est utilisé dans de nombreuses autres éditions afin de remplir les portions manquantes au Codex d’Alep (p.ex. Keter Yerushalayim, édité par Y. Ofer et M. Broyer, N. Ben-Zvi Printing Enterprises 2001).


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