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Arlitto
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Chefs de l'armée Empty Chefs de l'armée

Dim 6 Juin 2021 - 14:03
Chefs de l'armée
 

Des chroniques antérieures vous ont fait connaître les sceaux, sortes de signatures officielles, d'un certain nombre de fonctionnaires des royaumes de Juda et d'Israël. Des ministres, un maire, des scribes, un gardien de prison, et même un chef de corvée ont défilé sous vos yeux. En ces temps troublés, surtout au Proche-Orient, voici deux empreintes de sceaux de chefs de l'armée.
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     Depuis le fratricide de Caïn, la guerre fait partie du destin de l'humanité. La formation d'une armée devient une exigence de survie pour le Peuple de Dieu comme pour toutes les nations. Aux premières heures de l'histoire d'Israël, c'est toute la population qui prend les armes pour se défendre. Avec l'avènement de la royauté, une armée de métier devient une commodité obligée du gouvernement unifié. 


     Dans les états de l'Antiquité, l'armée comporte généralement trois unités de base. Mentionnons d'abord la charrerie, apparue en Israël dès le règne de Salomon. Le roi aurait eu à son service 1400 chars et une cavalerie de 12 000 chevaux (1 Rois 10,26)! Beaucoup de gueules à nourrir pour un si petit pays! Comme chaque char requiert deux chevaux pour le tirer et un troisième de réserve, on peut en réduire le nombre au moins de moitié.


Du mercenaire au général
     À l'époque, la plupart des armées enrôlent des mercenaires, des étrangers donc qui gagnent ainsi leur vie. Un luxe dont Israël ne se prive pas à en juger par des bons de commande trouvés à Arad, au sud de Jérusalem, au VIIe siècle. De surcroît, il s'agit d'un appel à des mercenaires grecs (Kittîm)!
     L'élite de l'armée israélite provient toutefois du peuple lui-même. Les recrues, appelées hommes de guerre (2 Rois 25,4; Jérémie 38,4) sont réparties en groupes de 1000, de 100, de 50 et de 10 (Exode 18,21; Deutéronome 1,15). Une chronique récente présentait le sceau d'un certain Yismaël, assassin de Godolias, gouverneur de Juda. Ce militaire aurait été à la tête d'une dizaine d'hommes (Jérémie 41,1-2).


     Le roi lui-même joue le rôle de grand général de l'armée (1 Rois 22,29; 2 Rois 3,9; 23,29). Mais le vrai travail de direction revient à des fonctionnaires appelés des sâr en hébreu, soit des chefs de groupes. À leur tête, un grand chef devait assurer la cohésion de ces diverses forces.


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Figure 1 : empreinte du sceau et sa reproduction

     Deux empreintes de sceaux qui viennent de faire leur apparition peuvent confirmer l'existence de ces chefs de l'armée. Le premier, qui porte les empreintes digitales (!) de son propriétaire, se lit sur trois lignes : « Au chef de l'armée. Ministre d'Osée »  (fig. 1). Cet Osée est le dernier roi du royaume du nord, Israël (732-724 av. J.-C.). C'est sous son règne que les Assyriens envahissent le pays pour en faire une province; Osée, exilé, entre dans le silence (2 Rois 17,1-6). Les deux titres inscrits sur ce sceau : « chef de l'armée » et « ministre » (serviteur) sont un fait unique. Serait-ce que ce «chef de l'armée» était le général (« ministre »), vu le nombre assez élevé de « chefs »? Nous le croyons bien volontiers.


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Figure 2 : empreinte du sceau et sa reproduction

     Le deuxième sceau se lit : « À Tobshalem chef de l'armée », le nom propre étant séparé du titre par un motif géométrique (fig. 2). Il pourrait appartenir à un chef de 1000, 100, 50 ou 10 combattants. Qui sait? Deux découvertes qui ne manqueront pas de réjouir les archéologues.

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions

Romains 11:32 Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.
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Dim 6 Juin 2021 - 14:03
Retour d'un assassin
 

Ces dernières années, la découverte d'inscriptions ramène à notre mémoire des personnages importants, voire célèbres de l'Ancien Testament. De leur nombre, Yismaël, triste auteur d'un assassinat qui met fin à une période importante de l'histoire juive.


     « À Yismaël fils du roi » peut-on lire aisément sur une empreinte de sceau acquise par un antiquaire de Jérusalem. Le dos de l'objet conserve la trace de la ficelle qui liait le document. L'empreinte digitale du scribe apparaît même en bordure.


Un titre ou une fonction?
     Comment comprendre le titre de « fils du roi » donné à Yismaël? C'est la dix-huitième fois que cette mention se retrouve sur un sceau. Comment ne pas penser à un vrai fils d'un roi, soit un prince? C'est d'ailleurs la seule interprétation possible de certains textes de l'Ancien Testament. Mais des doutes légitimes persistent, car des « fils de roi » semblent d'origine plus modeste; il s'agirait plutôt de fonctionnaires, incluant des agents de police. L'histoire d'Yismaël peut fort bien en être la preuve.
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Empreinte du sceau de Yismaël

     Le sceau présenté ici daterait de la fin du VIIe siècle ou du début du VIe av. J.-C. La forme des lettres et la ressemblance avec plusieurs autres sceaux datés de la même époque en font foi. Cette période très sombre de l'histoire du peuple de Dieu nous est racontée avec force détails dans le Deuxième Livre des Rois et dans le livre de Jérémie. La fin de la royauté en Juda est imminente.


Le sceau d'un meurtrier
     En 597, Nabuchodonosor, roi de Babylone, conquiert une première fois Jérusalem. Il en exile le roi et le remplace par Sédécias. Dix années de fortes tensions aboutiront à une révolte de Sédécias; Nabuchodonosor ne tarde pas à paraître aux portes de Jérusalem. La ville est incendiée et Sédécias, les yeux crevés, part en exil avec toute la classe dirigeante. Le roi de Babylone confie à un certain Godolias, ami de longue date du prophète Jérémie, le gouvernement de sa nouvelle province. Nous sommes en 587.


     Des rescapés de la fin tragique de l'histoire de Juda complotent pour éliminer Godolias, leur nouveau gouverneur (2 Rois 25,23-25; Jérémie 40,13-41,18). Avec l'appui d'un certain Baalis, roi des Ammonites, lui-même sujet d'une chronique récente, un assassin exécute Godolias. C'est Yismaël, fils de Nataniah, fils d'Elishama, qualifié à deux reprises de « fils du roi » (2 Rois 25,25; Jérémie 41,1)! Sans aucun doute le sceau ici présenté lui appartenait. La fonction de chef de police lui convient parfaitement.


     C'est au lendemain de cet assassinat qu'un petit groupe de Judéens, pris de panique, fuient en Égypte, emmenant avec eux le vieux Jérémie; c'est là que prophète mourra (Jérémie 42-44). L'histoire des rois de Juda, tous descendants de David, avait pris fin. Yismaël, « fils du roi », aura été un acteur déterminant de cette tragédie!

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Dim 6 Juin 2021 - 14:04
Un gardien de prison



Bon nombre d'anciens israélites nous ont laissé leur signature. En voici une qui ne manquera pas de vous surprendre, ou de vous émouvoir!


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figure 1 : Sceau dans sa bague

     À cette époque, les signataires utilisent un sceau taillé dans du calcaire dur ou dans une pierre semi-précieuse comme la cornaline. Ils l'enchâssent dans une bague ou l'enfilent dans une chaîne à porter au cou. On comprend que ces propriétaires ne veuillent jamais quitter le précieux objet!


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figure 2a : Bulle et empreintes de sceau

     Les archéologues ont découvert des centaines de ces signatures. Le plus souvent, ce sont les sceaux eux-mêmes qui sont retrouvés (fig. 1). Parfois, leurs seules empreintes ont survécu. Les sceaux ont été imprimés à la surface de vases d'argile. On les retrouve aussi sur des boulettes de glaise (bulles) servant à retenir les attaches de certains documents (fig. 2a). D'où les traces de ficelles qu'on observe alors sur ces bulles (fig. 2b) qu'on devine fragiles; c'est fort étonnant qu'on en retrouve encore quelques-unes.


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figure 2b : Dos d'une bulle avec marques de ficelles

     Généralement, les sceaux ne comportent que le nom du propriétaire suivi de celui de son père (l'équivalent de nos noms de famille). Ces sceaux personnels sont les témoins non équivoques de la notoriété de leurs détenteurs. À la suite de son nom, le propriétaire indique parfois sa fonction: « ministre », « maire de ville », « scribe », etc.


Une signature et une fonction
     Voilà dix ans, un chercheur israélien attira notre attention sur un cas unique. Un collectionneur de Jérusalem lui présente une bulle qui remonte sans doute au VIIIe siècle av. J.-C. On y lit clairement: « À Azaryahu, gardien de prison »! Ce savant a pu nous révéler l'existence de cette signature; il est regrettable qu'une photo n'ait pas été produite.


     Porté par de nombreux Israélites, le nom du personnage, Azaryahu, est bien connu dans l'Ancien Testament. Ce qui nous intéresse ici, on l'aura deviné, c'est sa fonction. On connaît le mot « gardien » (shocer). Masger, moins fréquent, est synonyme d'autres termes désignant cette déjà ancienne et nécessaire institution qu'est la prison. (Ps 142,8; Is 42,7, etc.). Le caractère particulier et même unique de notre bulle, c'est la mention de la fonction de gardien de prison - dont l'Ancien Testament ne parle pas. Vous me direz qu'un « maître de prison » entra en contact avec le patriarche Joseph, mais c'était là une institution égyptienne! (Gn 39,22-23; 40,3).


     L'absence d'autres signatures de geôliers semble tout à fait accidentelle. Certains Israélites, des hommes comme nous, ont bien pu mériter au moins un petit séjour en taule!

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