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Arlitto
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LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME  - Page 3 Empty LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME

Ven 11 Oct 2019 - 18:32
Rappel du premier message :

LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME

Théorie de la prescience.

1.- Comment la connaissance de l'avenir est-elle possible ? On comprend la prévision des événements qui sont la conséquence de l'état présent, mais non de ceux qui n'y ont aucun rapport, et encore moins de ceux que l'on attribue au hasard. Les choses futures, dit-on, n'existent pas ; elles sont encore dans le néant ; comment alors savoir qu'elles arriveront ? Les exemples de prédictions réalisées sont cependant assez nombreux, d'où il faut conclure qu'il se passe là un phénomène dont on n'a pas la clé, car il n'y a pas d'effet sans cause ; c'est cette cause que nous allons essayer de chercher, et c'est encore le Spiritisme, clé lui-même de tant de mystères, qui nous la fournira, et qui, de plus, nous montrera que le fait même des prédictions ne sort pas des lois naturelles.
Prenons, comme comparaison, un exemple dans les choses usuelles, et qui aidera à faire comprendre le principe que nous aurons à développer.

2.- Supposons un homme placé sur une haute montagne et considérant la vaste étendue de la plaine. Dans cette situation, l'espace d'une lieue sera peu de chose, et il pourra facilement embrasser d'un seul coup d'oeil tous les accidents du terrain, depuis le commencement jusqu'à la fin de la route. Le voyageur qui suit cette route pour la première fois sait qu'en marchant, il arrivera au bout : c'est là une simple prévision de la conséquence de sa marche ; mais les accidents du terrain, les montées et les descentes, les rivières à franchir, les bois à traverser, les précipices où il peut tomber, les voleurs apostés pour le dévaliser, les maisons hospitalières où il pourra se reposer, tout cela est indépendant de sa personne : c'est pour lui l'inconnu, l'avenir, parce que sa vue ne s'étend pas au-delà du petit cercle qui l'entoure. Quant à la durée, il la mesure par le temps qu'il met à parcourir le chemin ; ôtez-lui les points de repère et la durée s'efface. Pour l'homme qui est sur la montagne et qui suit de l'oeil le voyageur, tout cela est le présent. Supposons que cet homme descende auprès du voyageur et lui dise : « A tel moment vous rencontrerez telle chose, vous serez attaqué et secouru, » il lui prédira l'avenir ; l'avenir est pour le voyageur ; pour l'homme de la montagne, cet avenir est le présent.

3.- Si nous sortons maintenant du cercle des choses purement matérielles, et si nous entrons, par la pensée, dans le domaine de la vie spirituelle, nous verrons ce phénomène se produire sur une plus grande échelle. Les Esprits dématérialisés sont comme l'homme de la montagne ; l'espace et la durée s'effacent pour eux. Mais l'étendue et la pénétration de leur vue sont proportionnées à leur épuration et à leur élévation dans la hiérarchie spirituelle ; ils sont, par rapport aux Esprits intérieurs, comme l'homme armé d'un puissant télescope, à côté de celui qui n'a que ses yeux. Chez ces derniers, la vue est circonscrite, non seulement parce qu'ils ne peuvent que difficilement s'éloigner du globe auquel ils sont attachés, mais parce que la grossièreté de leur périsprit voile les choses éloignées, comme le fait un brouillard pour les yeux du corps.
On comprend que, selon le degré de perfection, un Esprit puisse embrasser une période de quelques années, de quelques siècles et même de plusieurs milliers d'années, car qu'est-ce qu'un siècle en présence de l'infini ? Les événements ne se déroulent point successivement devant lui, comme les incidents de la route du voyageur : il voit simultanément le commencement et la fin de la période ; tous les événements qui, dans cette période, sont l'avenir pour l'homme de la terre, sont pour lui le présent. Il pourrait donc venir nous dire avec certitude : Telle chose arrivera à telle époque, parce qu'il voit cette chose comme l'homme de la montagne voit ce qui attend le voyageur sur la route ; s'il ne le fait pas, c'est parce que la connaissance de l'avenir serait nuisible à l'homme ; elle entraverait son libre arbitre ; elle le paralyserait dans le travail qu'il doit accomplir pour son progrès ; le bien et le mal qui l'attendent, étant dans l'inconnu, sont pour lui l'épreuve.
Si une telle faculté, même restreinte, peut être dans les attributs de la créature, à quel degré de puissance ne doit-elle pas s'élever dans le Créateur, qui embrasse l'infini ? Pour lui, le temps n'existe pas : le commencement et la fin des mondes sont le présent. Dans cet immense panorama, qu'est la durée de la vie d'un homme, d'une génération, d'un peuple ?

4.- Cependant, comme l'homme doit concourir au progrès général, et que certains événements doivent résulter de sa coopération, il peut être utile, dans des cas spéciaux, qu'il soit pressenti sur ces événements, afin qu'il en prépare les voies et se tienne prêt à agir quand le moment sera venu ; c'est pourquoi Dieu permet parfois qu'un coin du voile soit soulevé ; mais c'est toujours dans un but utile, et jamais pour satisfaire une vaine curiosité. Cette mission peut donc être donnée, non à tous les Esprits, puisqu'il en est qui ne connaissent pas mieux l'avenir que les hommes, mais à quelques Esprits suffisamment avancés pour cela ; or il est à remarquer que ces sortes de révélations sont toujours faites spontanément, et jamais, ou bien rarement du moins, en réponse à une demande directe.
5.- Cette mission peut également être dévolue à certains hommes, et voici de quelle manière :

Celui à qui est confié le soin de révéler une chose cachée peut en recevoir, à son insu, l'inspiration des Esprits qui la connaissent, et alors il la transmet machinalement, sans s'en rendre compte. On sait en outre que, soit pendant le sommeil, soit à l'état de veille, dans les extases de la double vue, l'âme se dégage et possède à un degré plus ou moins grand les facultés de l'Esprit libre. Si c'est un Esprit avancé, s'il a surtout, comme les prophètes, reçu une mission spéciale à cet effet, il jouit, dans les moments d'émancipation de l'âme, de la faculté d'embrasser par lui-même, une période plus ou moins étendue, et voit, comme présents, les événements de cette période. Il peut alors les révéler à l'instant même, ou en conserver la mémoire à son réveil. Si ces événements doivent rester dans le secret, il en perdra le souvenir ou il ne lui en restera qu'une vague intuition, suffisante pour le guider instinctivement.

6.- C'est ainsi qu'on voit cette faculté se développer providentiellement dans certaines occasions, dans les dangers imminents, dans les grandes calamités, dans les révolutions, et que la plupart des sectes persécutées ont eu de nombreux voyants ; c'est encore ainsi que l'on voit de grands capitaines marcher résolument à l'ennemi, avec la certitude de la victoire ; des hommes de génie, comme Christophe Colomb, par exemple, poursuivre un but en prédisant, pour ainsi dire, le moment où ils l'atteindront ; c'est qu'ils ont vu ce but, qui n'est pas l'inconnu pour leur Esprit.
Le don de prédiction n'est donc pas plus surnaturel qu'une foule d'autres phénomènes ; il repose sur les propriétés de l'âme et la loi des rapports du monde visible et du monde invisible que le Spiritisme vient faire connaître.
Cette théorie de la prescience ne résout peut-être pas d'une manière absolue tous les cas que peut présenter la révélation de l'avenir, mais on ne peut disconvenir qu'elle en pose le principe fondamental.

7.- Souvent, les personnes douées de la faculté de prévoir, dans l'état exotique ou somnambulique, voient les événements se dessiner comme dans un tableau. Ceci pourrait aussi s'expliquer par la photographie de la pensée. Un événement étant dans la pensée des Esprits qui travaillent à son accomplissement, ou dans celle des hommes dont les actes doivent le provoquer, cette pensée, traversant l'espace comme les sons traversent l'air, peut faire image pour le voyant ; mais, comme la réalisation peut en être hâtée ou retardée par un concours de circonstances, il voit la chose sans pouvoir en préciser le moment. Parfois même, cette pensée peut n'être qu'un projet, un désir qui peuvent n'avoir pas de suite ; de là les erreurs fréquentes de fait et de date dans les prévisions. (Chap. XIV, n° 13 et suivants).

8.- Pour comprendre les choses spirituelles, c'est-à-dire pour s'en faire une idée aussi nette que celle que nous nous faisons d'un paysage qui est sous nos yeux, il nous manque véritablement un sens, exactement comme à l'aveugle il manque le sens nécessaire pour comprendre les effets de la lumière, des couleurs et de la vue sans le contact. Aussi, n'est-ce que par un effort de l'imagination que nous y parvenons, et à l'aide de comparaisons puisées dans les choses qui nous sont familières. Mais des choses matérielles ne peuvent donner que des idées très imparfaites des choses spirituelles ; c'est pour cela qu'il ne faudrait pas prendre ces comparaisons à la lettre, et croire, par exemple, que l'étendue des facultés perceptives des Esprits tient à leur élévation effective, et qu'ils ont besoin d'être sur une montagne ou au-dessus des nuages pour embrasser le temps ou l'espace.
Cette faculté est inhérente à l'état de spiritualisation, ou, si l'on veut, de dématérialisation ; c'est-à-dire que la spiritualisation produit un effet que l'on peut comparer, quoique très imparfaitement, à celui de la vue d'ensemble de l'homme qui est sur la montagne. Cette comparaison avait simplement pour but de montrer que des événements qui sont dans l'avenir pour les uns, sont dans le présent pour d'autres, et peuvent ainsi être prédits, ce qui n'implique pas que l'effet se produise de la même manière.
Pour jouir de cette perception, l'Esprit n'a donc pas besoin de se transporter sur un point quelconque de l'espace ; celui qui est sur la terre, à nos côtés, peut la posséder dans sa plénitude, tout aussi bien que s'il en était à mille lieues, tandis que nous ne voyons rien en dehors de l'horizon visuel. La vue, chez les Esprits, ne se produisant pas de la même manière ni avec les mêmes éléments que chez l'homme, leur horizon visuel est tout autre ; or c'est précisément là le sens qui nous manque pour le concevoir ; l'Esprit, à côté de l'incarné est comme le voyant à côté d'un aveugle.
9.- Il faut bien se figurer, en outre, que cette perception ne se borne pas à l'étendue, mais qu'elle comprend la pénétration de toutes choses ; c'est, nous le répétons, une faculté inhérente et proportionnée à l'état de dématérialisation. Cette faculté est amortie par l'incarnation, mais elle n'est pas complètement annulée, parce que l'âme n'est pas enfermée dans le corps comme dans une boîte. L'incarné la possède, quoique toujours à un moindre degré que lorsqu'il est entièrement dégagé ; c'est ce qui donne à certains hommes une puissance de pénétration qui manque totalement à d'autres, une plus grande justesse dans le coup d'oeil moral, une compréhension plus facile des choses extramatérielles.
Non seulement l'Esprit incarné perçoit, mais il se souvient de ce qu'il a vu à l'état d'Esprit, et ce souvenir est comme un tableau qui se retrace à sa pensée. Dans l'incarnation, il voit, mais vaguement et comme à travers un voile ; à l'état de liberté il voit et conçoit clairement. Le principe de la vue n'est pas hors de lui, mais en lui ; c'est pour cela qu'il n'a pas besoin de notre lumière extérieure. Par le développement moral, le cercle des idées et de la conception s'élargit ; par la dématérialisation graduelle du périsprit, celui-ci se purifie des éléments grossiers qui altéraient la délicatesse des perceptions ; d'où il est aisé de comprendre que l'extension de toutes les facultés suit le progrès de l'Esprit.

10.- C'est le degré de l'extension des facultés de l'Esprit qui, dans l'incarnation, le rend plus ou moins apte à concevoir les choses spirituelles. Toutefois, cette aptitude n'est pas la conséquence nécessaire du développement de l'intelligence ; la science vulgaire ne la donne pas : c'est pour cela qu'on voit des hommes d'un grand savoir, aussi aveugles pour les choses spirituelles que d'autres le sont pour les choses matérielles ; ils y sont réfractaires, parce qu'ils ne les comprennent pas ; cela tient à ce que leur progrès ne s'est pas encore accompli dans ce sens, tandis qu'on voit des personnes d'une instruction et d'une intelligence vulgaires les saisir avec la plus grande facilité, ce qui prouve qu'elles en avaient l'intuition préalable. C'est chez elles, un souvenir rétrospectif de ce qu'elles ont vu et su, soit dans l'erraticité, soit dans leurs existences antérieures comme d'autres ont l'intuition des langues et des sciences qu'elles ont possédées.

11.- Quant à l'avenir du Spiritisme, les Esprits, comme on le sait, sont unanimes pour en affirmer le triomphe prochain, malgré les entraves qu'on lui oppose ; cette prévision leur est facile, d'abord, parce que sa propagation est leur oeuvre personnelle : concourant au mouvement ou le dirigeant, ils savent, par conséquent, ce qu'ils doivent en faire ; en second lieu, il leur suffit d'embrasser une période de courte durée, et, dans cette période, ils voient les puissants auxiliaires que Dieu lui suscite, et qui ne tarderont pas à se manifester.
Sans être Esprits désincarnés, que les Spirites se portent seulement à trente ans en avant au milieu de la génération qui s'élève ; que, de là, ils considèrent ce qui se passe aujourd'hui ; qu'ils en suivent la marche progressive, et ils verront se consumer en vains efforts ceux qui se croient appelés à le renverser ; ils les verront peu à peu disparaître de la scène, à côté de l'arbre qui grandit et dont les racines s'étendent chaque jour davantage.

12.- Les événements vulgaires de la vie privée sont, le plus souvent, la conséquence de la manière d'agir de chacun : tel réussira suivant ses capacités, son savoir-faire, sa persévérance, sa prudence, et son énergie, où un autre échouera par son insuffisance ; de sorte qu'on peut dire que chacun est l'artisan de son propre avenir, lequel n'est jamais soumis à une aveugle fatalité indépendante de sa personne. Connaissant le caractère d'un individu, on peut aisément lui prédire le sort qui l'attend dans la route où il s'engage.

13.- Les événements qui touchent aux intérêts généraux de l'humanité sont réglés par la Providence. Quand une chose est dans les desseins de Dieu, elle doit s'accomplir quand même, soit par un moyen, soit par autre. Les hommes concourent à son exécution, mais aucun n'est indispensable, autrement Dieu lui-même serait à la merci de ses créatures. Si celui à qui incombe la mission de l'exécuter fait défaut, un autre en est chargé. Il n'y a point de mission fatale ; l'homme est toujours libre de remplir celle qui lui est confiée et qu'il a volontairement acceptée ; s'il ne le fait pas, il en perd le bénéfice, et il assume la responsabilité des retards qui peuvent être le fait de sa négligence ou de son mauvais vouloir ; s'il devient un obstacle à son accomplissement, Dieu peut le briser d'un souffle.

14.- Le résultat final d'un événement peut donc être certain, parce qu'il est dans les vues de Dieu ; mais comme, le plus souvent, les détails et le mode d'exécution sont subordonnés aux circonstances et au libre arbitre des hommes, les voies et moyens peuvent être éventuels. Les Esprits peuvent nous pressentir sur l'ensemble, s'il est utile que nous en soyons prévenus ; mais, pour préciser le lieu et la date, il faudrait qu'ils connussent d'avance la détermination que prendra tel ou tel individu ; or, si cette détermination n'est pas encore dans sa pensée, selon ce qu'elle sera, elle peut hâter ou retarder le dénouement, modifier les moyens secondaires d'action, tout en aboutissant au même résultat. C'est ainsi, par exemple, que les Esprits peuvent, par l'ensemble des circonstances, prévoir qu'une guerre est plus ou moins prochaine, qu'elle est inévitable, sans pouvoir prédire le jour où elle commencera, ni les incidents de détails qui peuvent être modifiés par la volonté des hommes.

15.- Pour la fixation de l'époque des événements futurs, il faut, en outre, tenir compte d'une circonstance inhérente à la nature même des Esprits.
Le temps, de même que l'espace, ne peut être évalué qu'à l'aide de points de comparaison ou de repère qui le divisent en périodes que l'on peut compter. Sur la terre, la division naturelle du temps en jours et en années est marquée par le lever et le coucher du soleil, et par la durée du mouvement de translation de la terre. Les unités de mesure du temps doivent varier selon les mondes, puisque les périodes astronomiques sont différentes ; c'est ainsi, par exemple, que dans Jupiter, les jours équivalent à dix de nos heures, et les années à près de douze années terrestres.
Il y a donc pour chaque monde une manière différente de supputer la durée, suivant la nature des révolutions astrales qui s'y accomplissent ; ce serait déjà une difficulté pour la détermination de nos dates par des Esprits qui ne connaîtraient pas notre monde. Mais, en dehors des mondes, ces moyens d'appréciation n'existent pas. Pour un Esprit, dans l'espace, il n'y a ni lever ni coucher de soleil marquant les jours, ni révolution périodique marquant les années ; il n'y a pour lui que la durée et l'espace infinis (Chap. VI, n° 1 et suivants) . Celui donc qui ne serait jamais venu sur la terre n'aurait aucune connaissance de nos calculs, qui, du reste, lui seraient complètement inutiles ; il y a plus : celui qui n'aurait jamais été incarné sur aucun monde n'aurait aucune notion des fractions de la durée. Lorsqu'un Esprit étranger à la terre vient s'y manifester il ne peut assigner de date aux événements qu'en s'identifiant avec nos usages, ce qui est sans doute en son pouvoir, mais ce que, le plus souvent, il ne juge pas utile de faire.

16.- Les Esprits, qui composent la population invisible de notre globe, où ils ont déjà vécu et où ils continuent de vivre au milieu de nous, sont naturellement identifiés avec nos habitudes, dont ils emportent le souvenir dans l'erraticité. Ils pourraient, par conséquent, plus facilement assigner une date aux événements futurs lorsqu'ils la connaissent ; mais, outre que cela ne leur est pas toujours permis, ils en sont empêchés par cette raison que toutes les fois que les circonstances de détail sont subordonnées au libre arbitre et à la décision éventuelle de l'homme, la date précise n'existe réellement que lorsque l'événement est accompli.
Voilà pourquoi les prédictions circonstanciées ne peuvent offrir de certitude, et ne doivent être acceptées que comme des probabilités, alors même qu'elles ne porteraient pas avec elles un cachet de légitime suspicion. Aussi les Esprits vraiment sages ne prédisent jamais rien à époques fixes ; ils se bornent à nous pressentir sur l'issue des choses qu'il nous est utile de connaître. Insister pour avoir des détails précis, c'est s'exposer aux mystifications des Esprits légers, qui prédisent tout ce qu'on veut, sans se soucier de la vérité, et s'amusent des frayeurs et des déceptions qu'ils causent.

17.- La forme assez généralement employée jusqu'ici pour les prédictions en fait de véritables énigmes, souvent indéchiffrables. Cette forme mystérieuse et cabalistique, dont Nostradamus offre le type le plus complet, leur donne un certain prestige aux yeux du vulgaire, qui leur attribue d'autant plus de valeur, qu'elles sont plus incompréhensibles. Par leur ambiguïté, elles se prêtent à des interprétations très différentes ; de telle sorte que, selon le sens attribué à certains mots allégoriques ou de convention, selon la manière de supputer le calcul bizarrement compliqué des dates, et avec un peu de bonne volonté, on y trouve à peu près tout ce qu'on veut.
Quoi qu'il en soit, on ne peut disconvenir que quelques-unes ont un caractère sérieux, et confondent par leur véracité. Il est probable que cette forme voilée a eu, dans un temps, sa raison d'être et même sa nécessité.
Aujourd'hui, les circonstances ne sont plus les mêmes ; le positivisme du siècle s'accommoderait peu du langage sibyllin. Aussi, les prédictions de nos jours n'affectent plus ces formes étranges ; celles que font les Esprits n'ont rien de mystique ; ils parlent le langage de tout le monde, comme ils l'eussent fait de leur vivant, parce qu'ils n'ont pas cessé d'appartenir à l'humanité ; ils nous pressentent sur les choses futures, personnelles ou générales, lorsque cela peut être utile, dans la mesure de la perspicacité dont ils sont doués, comme le feraient des conseillers ou des amis. Leurs prévisions sont donc plutôt des avertissements, qui n'ôtent rien au libre arbitre, que des prédictions proprement dites qui impliqueraient une fatalité absolue. Leur opinion est, en outre, presque toujours motivée, parce qu'ils ne veulent pas que l'homme annihile sa raison sous une foi aveugle, ce qui permet d'en apprécier la justesse.

18.- L'humanité contemporaine a aussi ses prophètes ; plus d'un écrivain, poète, littérateur, historien ou philosophe, a pressenti, dans ses écrits, la marche future des choses que l'on voit se réaliser aujourd'hui.
Cette aptitude tient souvent, sans doute, à la rectitude du jugement qui déduit les conséquences logiques du présent ; mais souvent aussi elle est le résultat d'une clairvoyance spéciale inconsciente, ou d'une inspiration étrangère. Ce que ces hommes ont fait de leur vivant, ils peuvent à plus forte raison le faire, et avec plus d'exactitude à l'état d'Esprit, alors que la vue spirituelle n'est plus obscurcie par la matière.

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Ven 11 Oct 2019 - 18:42
Il est exact que l’esprit de l’homme porte, dès la naissance, un péché que vous nommez « péché originel ». Mais vous vous trompez lorsque vous enseignez que l’esprit humain n’entre dans l’existence qu’au moment de la conception et qu’il porte le poids d’un péché qu’il n’a pas commis personnellement.
Comment expliquez-vous, à partir de votre fausse doctrine sur l’origine des Esprits, toute cette souffrance dans le monde ? Dieu appellerait-il à l’existence des créatures pour ensuite les exposer au malheur, sans que ces créatures se soient rendues coupables d’une faute personnelle ? Chaque année, des millions de petits enfants meurent dans des douleurs atroces. L’ont-ils donc mérité ? Ont-ils dans leur existence offensée Dieu pour qu’il les punisse aussi cruellement ? Ces enfants ne pouvaient pas pécher, car ils ne pouvaient pas encore distinguer le bien du mal. Et Dieu, si infiniment juste et bon, comment pourrait-il tourmenter ainsi d’innocentes victimes ? Même le père terrestre le plus brutal et le plus cruel ne s’attaquerait pas à un enfant innocent qui ne l’aurait pas offensé. Et selon vous, Dieu serait capable de faire cela ?
Vous pouvez inventer tous les prétextes imaginables pour expliquer ce que vous prétendez. La vérité est que Dieu n’est ni cruel ni injuste. Vous ne supprimerez pas, à force d’arguments, le sentiment de cruelle injustice provoqué par la mort de ces enfants, si tout cela se passait comme vous le racontez. Mais lorsque vous saurez que votre esprit a commencé sa vie actuelle chargé des péchés qu’il a commis dans son existence antérieure, les énigmes du destin trouveront facilement leur solution. Vous comprendrez les conséquences de la grande révolte, dont l’esprit de l’homme s’est rendu coupable autrefois. Vous comprendrez que l’homme, durant d’éventuelles vies antérieures, a commis bien des crimes, dont l’expiation pèse sur sa vie actuelle. Si vous réfléchissez lucidement, vous ne vous interrogerez plus lorsque la douleur vous écrase et que vous vous demandez : comment ai-je pu mériter cela ? Si Dieu répondait à votre question en faisant défiler devant vos yeux toute votre existence passée, vous vous tairiez d’horreur.
En outre, vous comprendrez bien mieux les écrits bibliques qui jusqu’ici vous semblent obscurs. Vous saurez expliquer les contradictions apparentes qui existent entre des textes de l’Ancien Testament. Par exemple, Dieu vous dit : Un fils ne portera pas la faute de son père ni un père la faute de son fils (Ezéchiel 18 : 20), et Dieu se présente ainsi : Yahvé, Yahvé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité ; qui garde sa grâce à des milliers, tolère faute, transgression et péché mais ne laisse rien impuni et châtie les fautes des pères sur les enfants et les petits-enfants, jusqu'à la troisième et la quatrième génération (Exode 34 : 6 – 7). Si Dieu châtie les péchés des pères sur les enfants, ce n’est pas en faisant souffrir des enfants innocents en raison des fautes de leur père. Ce serait une épouvantable injustice ! Par contre, Dieu incorpore dans les enfants de ce père des Esprits qui, par leur propre comportement passé, ont mérité un destin tourmenté. Ce destin malheureux des enfants constituera également une juste punition pour le père. Et comme un père ne voit, tout au plus que la troisième ou la quatrième génération de ses descendants, la punition qui le frappe peut s’étendre jusqu’à la quatrième génération.

Lorsque tu enseignais ton ancienne doctrine qui prétend que l’esprit de l’homme est créé au moment de la conception, comment expliquais tu cette phrase de la Bible : Car je vous le dis, Dieu peut, des pierres que voici, faire surgir des enfants à Abraham (Matthieu 3 : 9) ? Tu me répondras que Dieu, dans sa toute puissance, pourrait changer des pierres en êtres humains. Mais ces êtres surgis des pierres ne pourraient pas être des enfants ou des descendants d’Abraham. Les êtres humains ne peuvent devenir des enfants d’Abraham que par la procréation et uniquement si Abraham est l’un de leurs ancêtres humains. Comment des pierres peuvent-elles devenir des enfants d’Abraham par le moyen de la procréation ? Malgré toute votre science théologique, vous n’arrivez pas à l’expliquer. Mais en sachant que dans les pierres et dans la matière en général, des Esprits sont incorporés, tu trouveras que l’explication est évidente. Tu comprendras que Dieu peut débarrasser les Esprits incorporés dans les pierres de leur enveloppe physique minérale. Ensuite Dieu pourra les incorporer dans des corps d’enfants que des descendants d’Abraham concevront par procréation.
Tout ceci se vérifie également dans les paroles du Christ : Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront (Luc 19 : 40). Des pierres ne pourront crier que si des Esprits les habitent. »

La notion du péché
Votre conception du péché en général est aussi erronée que votre fausse doctrine du péché originel. La Bible fait la distinction entre le péché qui consiste à abandonner Dieu et le péché dans lequel la faiblesse humaine fait tomber les croyants.
Dans la première épître de l’apôtre Jean, il se trouve un passage dont l’interprétation vous cause de grandes difficultés. Le voici : Quelqu'un voit-il son frère commettre un péché ne conduisant pas à la mort, qu'il prie et Dieu donnera la vie à ce frère. Il ne s'agit pas de ceux qui commettent le péché conduisant à la mort ; car il y a un péché qui conduit à la mort, pour ce péché-là, je ne dis pas qu'il faut prier. Toute iniquité est péché mais il y a tel péché qui ne conduit pas à la mort (Jean 5 : 17). Ici, Jean fait donc une distinction entre « un péché ne conduisant pas à la mort » et « un péché qui conduit à la mort ». Mais ce qui vous paraît incompréhensible, c’est que pour l’un on peut prier et que pour l’autre il ne sert à rien de prier.
Un exemple rendra clair le sens de ces mots. Les soldats qui rejoignent l’armée doivent prêter le serment de fidélité au drapeau. Ce serment fait d’eux des soldats de leur patrie. Les soldats pourront cependant commettre des fautes pour lesquelles les lois du code militaire les puniront, sans qu’ils cessent pour autant d’être des soldats de leur patrie. Mais il existe une faute grave qui fait que celui qui la commet cesse d’être un soldat de sa patrie et encoure la mort. Cette faute est la désertion et le passage à l’ennemi. Ce « péché » entraîne la « mort » du soldat par rapport à sa patrie. D’un point de vue militaire, c’est une faute punie de mort. Et si la mère d’un déserteur demandait la grâce pour son fils déserteur, en s’adressant au chef du gouvernement, sa demande serait déboutée. Ce soldat passé à l’ennemi se trouve maintenant soumis aux lois du pays dans lequel il se trouve. Même le gouvernement de son propre pays ne peut plus rien pour lui. Le pays où il se trouve conservera ce déserteur qui ne désire pas rentrer chez lui. Tant que le soldat continuera à servir l’ennemi, sa mère aura beau multiplier les recours en grâce aux dirigeants de son pays, ils ne mèneront à rien.
Applique cet exemple à votre position vis à vis de Dieu. En tant que croyants vous êtes des sujets du royaume de Dieu. Mais comme vous êtes de fragiles pèlerins sur la terre, vous tombez fréquemment le long du chemin. Vous commettez ainsi des fautes plus ou moins graves qui entraînent des punitions sans que vous cessiez pour autant d’être des sujets du royaume de Dieu. Mais si par contre, vous tournez le dos à Dieu, par l’incrédulité, par l’athéisme, ou bien par une vie dans laquelle Dieu n’a aucune part, vous commettez le péché de désertion. C’est ce péché-là qui vous séparera du royaume de Dieu. Vous passerez de nouveau au royaume des forces du mal, à celui des ennemis de Dieu. En renonçant à l’obéissance à Dieu, tout comme le déserteur passé à l’ennemi se dérobe à l’obéissance envers son gouvernement, vous devenez des morts pour le royaume de Dieu. Ainsi, vous commettez « le péché qui mène à la mort ». Dans ces conditions, à quoi servirait la prière d’un autre en faveur de ce déserteur qui ne veut rien savoir de Dieu et qui refuse de retourner vers lui ? Si Dieu accédait à votre prière, il lui faudrait contraindre de force ce déserteur à revenir. Or Dieu ne peut pas le faire, étant donné qu’il a accordé le libre arbitre à sa créature. Chacun forgera son salut sur la base d’une décision personnelle. La première désertion fut celle qui suivit la grande révolution sous Lucifer. C’était le premier péché qui mène à la mort. »

La résurrection des morts n’est pas la résurrection des corps
Ce n'est qu'après l'ascension du Christ que les Esprits de Dieu firent comprendre aux apôtres et aux croyants le vrai sens de la résurrection des morts. Le Christ s'était fréquemment entretenu avec ses disciples sur le fait qu'il ressusciterait des morts, sans qu'ils comprennent véritablement le sens de ses paroles : Ils gardèrent la recommandation, tout en se demandant entre eux ce que signifiait « ressusciter d'entre les morts » (Marc 9 : 10). Du cotés des chefs religieux du peuple juif de cette époque, leurs opinions sur la résurrection des morts restaient contradictoire : Les Sadducéens disent en effet qu'il n'y a pas de résurrection, ni anges, ni Esprits, tandis que les Pharisiens professent l'un et l'autre (Actes 23 : 8).
La résurrection des morts est le retour des Esprits repentants qui séjournent dans le royaume de la mort spirituelle et qui regagnent le royaume de Dieu. Anciens déserteurs, ils peuvent désormais retrouver leur patrie. C’est au Rédempteur qu’ils doivent ce privilège de pouvoir retourner à Dieu sans en être empêché par Lucifer, le prince des ténèbres et l'adversaire de Dieu. Le Christ a remporté la victoire sur Lucifer, le prince du royaume des morts. Le Christ lui a arraché la libération des Esprits repentants désireux de revenir à Dieu. Le Christ a été le premier à descendre parmi les « morts » dans les enfers sans faire partie des « séparés de Dieu ». Le Christ a été le premier à remonter de l’enfer vers le ciel. Avant lui aucun esprit tombé ne pouvait remonter. Le retour du Christ des enfers a représenté la première résurrection des morts. Paul le mentionne fréquemment dans ses épîtres : Il est monté, c’est à dire qu'il est aussi descendu, dans les régions inférieures de la terre. Et celui qui est descendu, c'est le même qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses(Ephésiens 4 : 9 - 10). Paul entend par là que Jésus est descendu dans les sphères des enfers. Elles sont situées plus bas que les sphères terrestres, comme je te l’ai expliqué. Paul écrit aussi aux Colossiens : Il a dépouillé les Principautés et les Puissances et les a données en spectacle à la face du monde, en les traînant dans son cortège triomphal (Colossiens 2 : 15). Il s’agit là des puissances infernales contre lesquelles il mena victorieusement les armées célestes lors de sa descente aux enfers. Lucifer, le chef des forces vaincues, fut forcé de rendre ceux qui ne voulaient plus être ses sujets. Paul y fait allusion par ces mots qu’il adresse aux Colossiens : vous en êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui l'a ressuscité des morts. Vous qui étiez morts du fait de vos fautes et de votre chair incirconcise, Il vous a fait revivre avec lui ! Il nous a pardonné toutes nos fautes! Il a effacé, au détriment des ordonnances légales, la cédule de notre dette, qui nous était contraire ; il l'a supprimée en la clouant à la croix (Colossiens 2 : 12 – 14). Les Colossiens faisaient aussi partie des morts spirituels, et étaient des sujets de Lucifer. Par la suite, ils adoptèrent la doctrine du Christ et leur foi dans le royaume de Dieu fit d’eux des chrétiens. Ils appartenaient désormais au Christ et participaient avec lui au royaume de Dieu. Lorsqu’il est dit ici que la force de Dieu a ressuscité le Christ des morts, il ne faut pas interpréter que le Christ était lui aussi spirituellement mort. Mais comme le Christ pénétrait dans le royaume de ceux qui étaient spirituellement morts, et que ce royaume était séparé de celui de Dieu, alors le Christ se retrouvait dans la situation des « morts » sans être lui-même « mort ». Dieu le ressuscita dans le sens ou il lui donna la force de vaincre les puissances du royaume des morts, et d’en sortir pour revenir dans le royaume de la vie céleste.

La résurrection des morts n’a rien à voir avec la résurrection des corps terrestres. Une « résurrection de la chair », comme il est question dans le credo religieux, n’existe pas. Durant les premiers siècles chrétiens, on ne disait pas « résurrection de la chair », mais on parlait de la « résurrection des morts ». Cette expression renferme la vérité réconfortante que tous ceux qui sont spirituellement morts, y compris Lucifer, reviendront à Dieu. Plus tard l’expression fut changée, lorsque l’on introduisit la fausse doctrine de la résurrection des corps terrestres des défunts. Pourtant Paul avait clairement exprimé la vérité en ces termes : Il en est ainsi pour la résurrection des morts : semé corruptible, on ressuscite incorruptible … semé corps animal, on ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel (TOB, 1 Corinthiens 15 : 42 - 44).
Le corps terrestre du Christ n'a pas été ressuscité. Comme tous les autres corps matériels des hommes, il était composé de fluides terrestres. Comme tous les autres corps matériels des hommes, il retourna à la poussière de la terre. A l’exception près que son corps ne fut pas dissous en fluide terrestre par simple décomposition, mais au moyen d'une dématérialisation complète opérée par le monde des Esprits. Ce procédé n'était pas nouveau. Le corps d'Enoch et celui d'Elie, tout comme le corps du Christ, furent rapidement dissous de cette manière, et ils disparurent de la vue des hommes. Mais quelle que soit la méthode utilisée, tout corps humain étant composé de fluides terrestres condensés, il doit obligatoirement se dissoudre en fluides terrestres. Cette loi de Dieu ne souffre d'aucune exception.
Aujourd'hui, certaines personnes s'imaginent que la « résurrection des morts », signifie « la recomposition des cadavres ». Selon ces personnes, la résurrection du Christ au dimanche de Pâques est la réunion de l'esprit du Christ avec son ancien corps qui avait séjourné trois jours dans le tombeau. Ce sont là de grossières erreurs. La résurrection du Christ, comme je te l'ai dit, est son retour triomphal du royaume des morts dans lesquels il était descendu sous forme d'esprit. Les apôtres ont raison d'annoncer : Descendu aux enfers, le troisième jour ressuscité des morts. Ils auraient pu tout aussi bien dire : « Descendu chez les morts, et au troisième jour revenu de chez les morts. »

L'expression « résurrection des morts » prête à confusion et vous perturbe parce que le mot « mort » évoque pour vous le décès sur la terre. Par ailleurs l'expression, « les morts », au pluriel, vous fait penser à des cadavres, des tombes ou des cimetières. Vous oubliez la tradition biblique qui emploie le mot « mort » pour désigner la séparation d'avec Dieu. Ainsi, le pluriels « les morts » s'applique nécessairement à ceux qui sont séparés de Dieu.
Les mauvaises traductions de certains passages de la Bible ont grandement contribuées à entretenir une pareille erreur. Ainsi, le texte de Job est : Je sais, moi, que mon rédempteur est vivant, que lui, le dernier, se lèvera sur la poussière. Une fois qu'ils m'auront arraché cette peau qui est mienne, hors de ma chair, je verrai Dieu (Job 19 : 25 – 26). Par la suite, ces mots ont été remplacés par : Je sais que mon rédempteur est vivant, que je serai une seconde fois revêtu de ma peau, que je verrai mon Dieu dans ma chair.
Je t'ai déjà expliqué une autre falsification. C'est le chapitre de l'Evangile de Matthieu qui relate qu'au moment du décès de Jésus, les morts sortirent de leurs tombeaux. En réalité, il est dit qu'un tremblement de terre avait projeté les cadavres hors des sépultures.
Ici, il convient de citer un passage de l'Evangile de Jean dans lequel le Christ affirme : En vérité, je vous le dis, l'heure vient, et c'est maintenant où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et ceux qui l'auront entendue vivront…. N'en soyez pas étonné, car elle vient l'heure où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix et sortiront. Ceux qui ont fait le bien pour une résurrection de vie, ceux qui auront fait le mal pour une résurrection de jugement (Jean 5 : 25 - 29). Ici, le mot « tombeau » ne désigne pas les sépultures dans les cimetières, puisque, selon le Christ l'heure est déjà arrivée où tous les morts dans les tombeaux entendront sa voix. Donc les corps de tous les défunts qui ont fait le bien ou le mal, auraient déjà dû quitter leurs tombeaux. En fait, le Christ veut parler des morts spirituels enfermés dans les prisons de Satan, qu'il a l'intention de délivrer de l'enfer en y descendant, s'ils sont prêts à entendre sa voix. Pierre confirme que les morts sont séquestrés dans leur tombeau dans l'attente de la venue du Christ : C'est alors qu'il est allé prêcher aussi aux Esprits en prison, aux rebelles d'autrefois (Pierre 3 : 19). Et ailleurs : Car Dieu n'a pas épargné les anges qui avaient péché, mais les a mis dans le Tartare et livrés aux abîmes de ténèbres, ou ils sont réservés pour le jugement (Pierre 2 : 4, voir Jude 6).

Le fait que Jésus soit apparu à ses amis après sa mort terrestre sous une forme palpable a inspiré la fausse interprétation qu'il avait réintégré son ancien corps humain. En réalité, il s'était rendu visible à la manière des Esprits, c'est à dire en densifiant le fluide de son corps spirituel. Beaucoup d'Esprits avaient eu recours à ce moyen avant le Christ. Un jour, trois Esprits, sous une forme humaine complètement matérialisée, vinrent trouver Abraham et mangèrent avec lui , tout comme le Christ déjeuna avec ses disciples après sa mort. L'archange Raphaël n'était-il pas devenu le guide du jeune Tobie en agissant physiquement comme un homme pendant des semaines ? L'archange possédait tout d'une forme humaine et personne ne pouvait savoir qu'il s'agissait d'un ange de Dieu. Dans toutes ses activités quotidiennes, on le prenait pour un homme comme les autres. Il n'y avait donc rien d'étrange, ni de nouveau, dans le fait que le Christ partageait un repas avec ses disciples après sa mort. Vous pouvez, encore aujourd'hui, assister à de telles matérialisations d'Esprits. Les mauvais Esprits peuvent aussi se matérialiser et se constituer un corps physique temporaire de la même façon.

L'explication des sacrements
Pour quitter le royaume des morts spirituels et revenir au royaume de Dieu, il n'y a pas besoin d'un cours préparatoire dans des écoles humaines, ni d'une structure religieuse organisée, ni de prêtres, ni de tout cet apparat pompeux. Celui qui est séparé de Dieu peut toujours communiquer dans son cœur avec Dieu son Père et obtenir, sans intermédiaire, le pardon et la force de vivre selon la volonté de Dieu.
L'Eglise à laquelle tu appartenais enseigne le contraire de ce que je viens de dire. Selon elle, le salut s'obtient nécessairement par les sacrements. Les sacrements ne peuvent être administrés que par des prêtres ordonnés par les évêques. Ainsi, ce système procure à l'Eglise catholique un puissant moyen pour lier les croyants et les rendre dépendants de son organisation. Car elle enseigne la nécessité de passer par un de ses prêtres pour trouver Dieu.
La lecture du Nouveau Testament nous montre que la doctrine du Christ et des apôtres ne contient rien qui puisse étayer ce que l'Eglise enseigne au sujet des sacrements. Votre interprétation de ce que vous appelez les sacrements est pure invention humaine, et voici pourquoi.

Le sens et la signification du baptême
Le baptême d'eau est, selon vous, le premier et le plus nécessaire des sept sacrements. Vous prétendez que le baptême, sans aucune participation de la part de celui qui le reçoit, transforme un ennemi de Dieu en enfant de Dieu. Vous prétendez que le baptême efface aussi bien le péché originel que les péchés personnels commis avant cette cérémonie. C'est pourquoi vous baptisez des enfants qui ne se rendent même pas compte qu'on les baptise. Ce sont là des erreurs au sujet du sens du baptême. Car, aux premiers temps du christianisme, le baptême ne représentait qu'un rite extérieur qui symbolisait une disposition intérieure du cœur et de l'esprit. Le baptême n'apportait rien de nouveau, comme vous l'enseignez, il n'était qu'un signe extérieur des convictions de celui qui était baptisé. Ainsi, le baptême de Jean permettait à tous ceux qui croyaient en la prédication du Baptiseur, de montrer publiquement qu'ils se repentaient et qu'ils s'engageaient à changer de vie. Ce qui importait le plus, c'était le caractère public de ce baptême. La foule devait pouvoir constater qui recevait le baptême.
Tu pourrais penser qu'un signe extérieur n'est nullement nécessaire pour attester un changement intérieur. Mais vous vous trompez souvent sur vos sentiments personnels. Vous ne vous rendez vraiment compte de vos sentiments que lorsque vous devez les extérioriser et les manifester publiquement. C'est alors qu'il apparaît que, bien souvent, le bien en vous n'est pas aussi grand que vous l'estimiez.
Parmi ceux qui venaient voir Jean pour l'écouter, beaucoup croyaient qu'un changement s'était opéré en eux. Mais quand il fallait rendre un témoignage public en se faisant baptiser devant tout le monde, beaucoup reculaient. La réputation humaine était chez eux plus importante que la tendance au bien. Ils craignaient de s'exposer aux railleries de leurs semblables, surtout du clergé officiel qui ne reconnaissait pas Jean comme un envoyé de Dieu. Par convention et par tradition, ils refusaient donc le baptême de repentir prêché par Jean. Sans passer par cette démarche publique et volontaire, ils n'auraient pas vraiment su s'ils étaient prêts ou non à entrer dans le royaume de Dieu. Car celui qui n'ose pas avouer publiquement ses convictions, par crainte des conséquences terrestres, n'est pas digne de confiance. Il n'est pas l'homme de la cause de Dieu, car il attache plus de prix aux choses de ce monde.

Pour la même raison, le Christ se fit baptiser par Jean. Jésus voulait lui aussi témoigner à la face du monde qu'il approuvait la vérité prêchée par Jean.
Jean avait choisi le baptême d'immersion dans l'eau, comme un signe destiné à officialiser la volonté d'amendement de celui qui acceptait sa prédication. Jean aurait pu choisir un autre signe. Mais l'immersion dans l'eau représentait le plus beau symbole des principes prêchés par Jean. Il enseignait la rémission des pêchés par le repentir. Il baptisait dans l'eau pour marquer le repentir et la fin des habitudes pécheresses. Tout comme une immersion dans l'eau nettoie et lave des saletés extérieures, ainsi l'acceptation de la vérité devait purifier le cœur et rendre un homme capable de mener une vie nouvelle consacrée à l'obéissance de Dieu.
C'est pour la même raison, et en employant le même symbole, que le Christ a conservé le baptême d'eau comme le signe extérieur de l'acceptation de sa doctrine.
Vous ne sauriez imaginer ce que le baptême public, en tant que profession de foi chrétienne, pouvait entraîner comme conséquences pénibles pour les hommes des premiers temps chrétiens. Les convertis au christianisme s'exposaient à la haine, à la persécution et à des préjudices matériels de la part de leurs anciens coreligionnaires, surtout du clergé juif traditionnel. On les insultait dans la rue, on les traînait en prison, on les lapidait. L'histoire de Paul et d'Etienne te montre avec quel fanatisme les juifs orthodoxes s'acharnaient contre les juifs chrétiens. Les persécutions des chrétiens par les païens étaient tout aussi cruelles. La religion païenne était à cette époque, élevée au rang de religion d'état. L'adoration des idoles, les fêtes et les sacrifices en leur honneur étaient prescrits par la loi. On considérait comme un crime de lèse-majesté toute absence lors des cultes et des repas de sacrifices. La peine de mort et la confiscation des biens frappaient les contrevenants. La délation était courante et n’épargnait personne. Les horreurs des persécutions des chrétiens par les païens te sont connues, tu sais que la mort et la saisie de leurs biens étaient le sort de tant de chrétiens.
Combien de chrétiens d'aujourd'hui accepteraient de se laisser baptiser en s'exposant à un tel danger, pour leur vie et pour leurs richesses ? Celui qui n'a pas le courage de confesser sa foi en acceptant un tel sacrifice n'est pas un vrai chrétien.

Le baptême n'était pas la source de grâces extraordinaires, mais seulement le signe que celui qui le recevait était prêt à accepter toutes les conséquences d'une telle déclaration publique.
Il s'ensuit que le baptême des enfants n'a aucune valeur. Ils ne sont pas en état de reconnaître la vérité ou d'exprimer un sentiment à ce sujet. Pour cette raison, les premiers chrétiens ne baptisaient pas les enfants. Pour cette même raison, le Christ ordonna à ses apôtres de catéchiser d'abord, et après les avoir instruits, de baptiser ceux qui acceptaient la vérité. Il s'ensuit également que les Eglises chrétiennes actuelles se trompent quand elles prétendent que le baptême efface le péché originel et que les enfants qui meurent sans être baptisés ne pourront jamais entrer au ciel. La purification du péché ne peut s'effectuer que si on se détourne de la volonté de faire le mal, et non pas par un rite extérieur.
Paul parle de quelques chrétiens de son temps qui se faisaient baptiser à la place de personnes déjà décédées. Il s'agissait là d'un excès de zèle de la part de néophytes. Personne ne peut se faire baptiser pour un autre. Chacun forge son propre salut. Il n'existe aucun système de substitution. Malgré leur maladresse, ces chrétiens étaient de bonne foi et voulaient, par ce geste, manifester que leurs défunts, s'ils étaient encore vivants, auraient eux aussi accepté la doctrine du Christ, et auraient eux aussi participé à un baptême public.
La confirmation
Le deuxième des sacrements de l'Eglise catholique est la « confirmation ». Lorsque l'évêque administre ce sacrement, il impose les mains à celui qu'il confirme, puis, après l'avoir oint, il prie sur lui. Ce rite extérieur a pour but de faire descendre « l'Esprit Saint » sur le confirmand, ainsi qu'il était descendu sur les apôtres le jour de la Pentecôte.
Il est exact que le Christ avait promis d'envoyer, après sa résurrection, des Esprits aux croyants de la part du Père. Mais cette effusion des Esprits de Dieu s'était effectuée sans aucun cérémonial accompli par un évêque. Les messagers de Dieu avaient pour mission de venir à tous ceux dont le cœur était prêt à les recevoir. Si, dans les Actes des apôtres, il est fait mention de l'imposition des mains à l'occasion de la descente des Esprits de Dieu, les choses ne se sont pas passées comme vous l'imaginez. Les responsables de la communauté imposaient les mains aux baptisés et aux néophytes pour signifier que ceux-ci faisaient désormais partie du groupe. Ces responsables de la communauté occupaient cette fonction parce qu'ils possédaient une énergie fluidique considérable. En imposant les mains aux nouveaux venus, ils renforçaient la force fluidique de ceux qui possédaient une constitution médiumnique. Ainsi, il n'était pas rare que des Esprits de Dieu se manifestent à travers ces croyants. Ce phénomène n'allait pas nécessairement jusqu'à provoquer une transe profonde chez ces personnes. Le plus souvent, l'action de ces Esprits correspondait à celle que tu as pu observer chez les médiums à inspiration. Les personnes qui se trouvaient dans cet état récitait une prière ou louaient Dieu. C'était ce qu'on appelait à cette époque « une prière dans et selon l'esprit.» Parfois ces personnes prononçaient des paroles d'exhortation ou d'enseignement, ce qui ne manquait pas de frapper l'assistance. En outre, ceux qui étaient investis de certaines charges dans les communautés chrétiennes imposaient les mains pour proclamer qu'ils étaient des instruments de Dieu, et qu'ils avaient été désignés comme tels par les Esprits de Dieu.
Par conséquent, lorsque Paul exhorte son collaborateur Timothée à ne pas imposer les mains inconsidérément, il y a deux raisons à cela. Premièrement, Timothée devait éviter de favoriser la formation de médiums dont les dispositions morales n'auraient pas été éprouvées. Un médium faible dans sa foi risquait de finir par céder aux avances du mal et de nuire grandement à la communauté. Deuxièmement, Timothée ne devait pas imposer les mains dans le but de former un médium à exercer une activité spécifique, à moins qu'un esprit de Dieu ne l'ait expressément chargé de cette tâche. Ainsi, celui qui avait reçu le don de guérir ne devait se consacrer qu'à la guérison des malades et non à la prophétie. Ce médium n'en avait ni la vocation, ni la capacité. Timothée ne devait pas chercher à l'aider à développer d'autres capacités médiumniques. Paul reprend ces points dans son épître aux Corinthiens et demande :Tous sont-ils apôtres ? Tous prophètes ? Tous docteurs ? Tous font-ils des miracles ? Tous ont-ils des dons de guérisons ? Tous parlent-ils en langue ? Tous interprètent-ils ? (Corinthiens 12 : 29 - 30).

Lorsque Paul exhorte Timothée à ne pas délaisser le don spirituel qu'il a reçu d'un esprit de Dieu par imposition des mains, il veut parler du don d'enseignement. Paul avait, sur l'ordre d'un esprit, imposé les mains à Timothée et lui avait ainsi conféré publiquement la charge d'annoncer la parole de Dieu et les vérités du salut. Paul l'avait ensuite envoyé enseigner la vraie doctrine. Mais Timothée perdit courage devant les difficultés qu'il rencontra dans l'exercice de cette fonction.
Si tu compares l'action des Esprits au temps des premiers chrétiens avec votre enseignement actuel, tu verras à quel point vous avez fait fausse route sur ce point. Dieu ne se laisse pas manipuler. Dieu ne laisse pas distribuer ses grâces par les hommes au moyen de rites extérieurs et selon leurs caprices. Il vient à ceux qui le méritent et désirent ardemment s'unir à lui. Dieu n'a nullement besoin d'évêques ou d'onctions épiscopales. L'esprit de Dieu souffle où il le souhaite et non pas où les hommes voudraient qu'il souffle.
Avant que le Christ apporte la Rédemption, l'esprit des ténèbres remplissait l'humanité. L'influence des forces du mal sur les hommes était considérable. Souviens-toi des nombreux cas de possession dont parle la Bible et qui sont guéris par le Christ. Chez diverses personnes, les mauvais Esprits, les démons, infligeaient de graves troubles physiques et mentaux. Vous lisez dans les évangiles que beaucoup étaient devenus sourds, muets, aveugles ou épileptiques, à la suite de l'action d'un mauvais esprit. Parfois, un seul démon s'emparait de sa victime, parfois une armée entière se mettait en marche. « Nous sommes légion » reconnaît l'un de ces Esprits.

Bien que la plupart des hommes ne ressentaient pas la puissance du mal autant que ceux qui étaient tourmentés dans leur corps, le mal les influençait tout autant en endurcissant leur cœur et les empêchant de reconnaître la vérité et le bien.
La Rédemption n'a rien changé à l'influence des mauvais Esprits sur ceux qui choisissent de rester les esclaves du mal. Toujours et encore, aujourd'hui comme autrefois, Satan continue à exercer son pouvoir sur ceux dont le cœur lui appartient. Il y a parmi vous beaucoup de possédés. Vous croyez qu'il s'agit de malades mentaux alors que tout ceux dont le cerveau est intact, sont à classer dans la catégorie des possédés.
Depuis la Rédemption, la domination du mal ne s’exerce plus sur ceux qui croient en Dieu et se tournent vers Lui dans l'obéissance. Cependant ils doivent continuer à lutter et ont besoin, comme dit l'apôtre Paul, de l'armure de Dieu pour rester debout face aux attaques sournoises du démon : Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde des ténèbres, contre les Esprits du mal qui habitent les espaces célestes (Ephésiens 6 : 12).

La Cène et l'eucharistie
Le troisième sacrement de l'Eglise catholique est l'eucharistie, appelé aussi sacrement de l'autel. D'autres Eglises chrétiennes le désignent sous le nom de « Cène ». Paul lui donne le nom de « repas du Seigneur ». En ce qui concerne ce sacrement, les intentions du Christ ont également été dénaturées au cours des siècles.
Le repas du sacrifice était, pour les juifs et pour les païens, une tradition culturelle bien ancrée dans leur religion. On immolait des animaux dans des lieux sacrés, on répandait le sang et on brûlait des morceaux de viande en l'honneur de la divinité. Enfin, ce qui restait était consommé lors d'un repas pris en commun. Il n'y avait pas que des holocaustes, mais aussi des oblations non sanglantes comme des offrandes de fruits, de pain, d'huile ou de vin. Une partie de ces oblations étaient détruites en l'honneur de la divinité, ce qui restait était mangé pendant le repas du sacrifice. Les produits brûlés ou répandus pour la divinité servaient, comme tu le sais déjà, à fournir l'énergie fluidique nécessaire aux manifestations d'Esprits.
Mais ce qui était consommé par les participants au culte était également considéré comme sacré et consacré par la divinité. Boire et manger les restes des sacrifices représentait le symbole de l'union intime avec la divinité. De même que les aliments et les boissons consacrés étaient intégrés dans les corps des consommateurs et faisaient partie d'eux, ainsi les participants s'unissaient à la divinité et acceptaient de s'imprégner spirituellement de la divinité et de suivre sa volonté. Voici quelle était la signification des repas de sacrifice, tant chez les juifs que chez les païens.
La Pâque juive célébrée le soir précédent leur sortie d'Egypte signifiait leur attachement à Dieu qui, par Moïse s'était révélé comme leur Sauveur. Ils s'engageaient ainsi à lui obéir à l'avenir. La Pâque des israélites symbolisait leur délivrance par Dieu du joug égyptien, sous la conduite de Moïse, l'envoyé de Dieu. Le Christ était le grand envoyé de Dieu préfiguré et annoncé d'avance par Moïse. Le Christ devait faire sortir l'humanité de l'esclavage de Satan, ce pharaon des enfers. La veille du jour où il allait délivrer tous les hommes par sa mort et sa victoire sur l'enfer, le Christ célébra avec ses fidèles le même repas que celui que Moïse avait célébré la veille de la délivrance du peuple juif.

Le Christ voulait, par ce repas, indiquer deux choses importantes à ses disciples: son adieu avant sa mort physique et son union constante avec eux selon l'esprit. Comme symboles il choisit du pain et du vin. Il prit une tranche de pain, la rompit en morceaux et en donna aux siens pour qu'ils le mangent. Puis il leur dit : « Prenez et mangez, ceci est le symbole de mon corps qui sera donné pour vous dans la mort. Faites ceci pour ma mémoire ». De même qu'il brisa la tranche de pain en morceaux pour la détruire, ainsi le lendemain son corps terrestre devait être brisé par la mort et perdre sa vie. Il prit ensuite la coupe de vin, le leur donna pour qu'ils en boivent tous et il leur dit : « Ce calice est le symbole de la nouvelle alliance dans mon sang qui sera versé pour vous. Toutes les fois que vous boirez ce calice, pensez à moi ». Ainsi que le vin coula de la coupe pour être bu, de même le jour de la mort du Christ son sang coula de son corps et fut versé.
Pour l'essentiel, ce repas était le symbole du lien spirituel qui unissait la communauté et que le Christ entendait conserver avec ses fidèles, après qu'il allait être séparé d'eux par sa mort terrestre. Le pain distribué aux disciples était resté du pain et les gorgées de vin avalées correspondaient au vin de la coupe. Le but était que les disciples pensent à conserver leur unité du moment avec le Christ et entre eux. Ils devaient se souvenir qu'ils formaient un seul tout par l'esprit et par l'amour. C'est pour cette union et cette unité que le Christ avait prié avec tant de ferveur ce soir-là. Ils devaient garder dans leur cœur l'amour pour leur Maître et lui rester attaché, pour ne former qu'un seul corps spirituel, le Christ étant symboliquement la tête et eux les membres. C'est cela que les disciples devaient se rappeler toutes les fois qu'ils se réuniraient pour commémorer le repas d'adieu du Christ. Ils ne devaient pas oublier que ce repas avait été une réunion d'amour que leur Seigneur et Maître avait célébré avec eux avant son départ de cette terre. Il faudrait que ce repas ne soit célébré que par ceux qui sont unis à Dieu et aux hommes par le bien et l'amour. Celui qui ne porte pas dans son cœur cet amour, n'est pas digne de prendre part au repas d'amour. Tout participant à ce repas qui entretiendrait des sentiments d'inimité, de rancune, d'envie ou d'autres péchés contre son prochain se rendrait coupable de la plus vile des hypocrisies. Il s'agirait de l'offense la plus grave faite à celui qui a institué ce repas, cette cène, dédié à l'amour. Voilà pourquoi celui qui veut communier à ce repas devra commencer par examiner son sentiment d'amour envers Dieu et son prochain, sans quoi sa participation ne serait qu'une insulte au Christ.
Voici la vraie signification du dernier repas du Christ et de la commémoration de ce repas pour sa mémoire et en souvenir de lui.
Et qu'est devenu ce repas au cours des siècles ? On a inventé la doctrine qui prétend que le Christ a prononcé des paroles qui ont changé la substance du pain et du vin en celle de son corps et de son sang. On a ajouté que rien n'était changé à l'aspect extérieur du pain et du vin et que ce changement de substance, cette « transsubstantiation », continue à se produire encore aujourd'hui, chaque fois qu'un prêtre prononce les paroles du Christ à propos du vin et du pain.

Ce dogme représente assurément l’ineptie la plus contraire au bon sens. D'après cette doctrine, lors de la Cène à Jérusalem, la personne du Christ était vingt trois fois présente au même moment. Le Christ se tenait personnellement à table et en plus se trouvait dans chaque morceau de pain et dans chaque gorgée de vin avalée par les onze disciples.
Il est incompréhensible que l'on puisse inventer pareille folie. Ni un homme, ni un esprit ne peut se multiplier ainsi, pas même Dieu. Personne ne peut se transformer en autre chose et en même temps demeurer ce qu'il est. Le Christ ne pouvait pas être présent en personne auprès des apôtres et en même temps être mangé par eux. Il ne pouvait pas non plus se manger lui-même. En effet, le Christ mangea lui-même du pain qu'il distribua aux apôtres, ce qui fait que d'après votre enseignement insensé il se dévora lui-même.
Je ne trouve aucun terme dans votre langue qui soit propre à stigmatiser cette doctrine issue de l'aveuglement le plus barbare.
Vous enseignez que les prêtres procèdent quotidiennement à cette transmutation. Lorsqu'ils prononcent les paroles : « ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Ils disent que tout le pain jusqu'à la dernière miette et tout le vin jusqu'à la dernière goutte sont soudainement changés en la personne du Christ. Vos prêtres s'arrogent par-là un pouvoir que Dieu ne possède pas lui-même, parce que Dieu ne peut pas rendre possible ce qui est fondamentalement aberrant.
Vous avez beau affirmer qu'il s'agit d'un mystère incompréhensible, d'un mystère de la foi, mais vous ne changerez rien à la fausseté de cette doctrine. Il suffit de parler de « mystère » pour couvrir une multitude de balivernes humaines. On trouvera toujours des mots pour argumenter, même s'ils n'ont aucun sens.
Il y a encore autre chose à relever à propos de cette doctrine. Vous lisez bien la Bible. Or, vous avez dû remarquer que dans le Nouveau Testament il n'est ni question de la présence réelle du Christ dans des aliments, ni de votre doctrine absurde. Si lors du dernier souper du Seigneur, le pain et le vin avaient été véritablement changés en Jésus-Christ, les apôtres n'auraient pas cessé de le rappeler à tout moment. Les évangiles en auraient largement parlé et les apôtres dans leurs épîtres auraient continuellement attiré l'attention sur cet événement extraordinaire. Or, il n'en est jamais question. L'apôtre Jean, qui se tenait tout prêt du Maître lors du repas, et qui reçu le premier un morceau de ce pain béni, ne parle pas dans son évangile de la distribution du pain et du vin par Jésus. Il mentionne le lavement des pieds, il raconte la trahison de Judas. Comment donc se fait-il qu'il se taise à propos de l'événement le plus « mystérieux » et le plus colossal de la vie de Jésus ?

Les épîtres des apôtres restent tout aussi muettes au sujet de la dernière Cène. Les Actes des apôtres se contentent de nous communiquer que les premiers chrétiens maintenaient la tradition d'une vie en communauté, la coutume de rompre le pain et l'habitude de la prière. Quand il est dit qu'ils rompaient le pain, on fait allusion à la célébration de la Cène, mais il n'est pas question de la cérémonie par laquelle vous avez travesti cette coutume.
Les premiers chrétiens rompaient le pain pour rappeler le sacrifice de Jésus et pour symboliser l'amour qu'ils devaient pratiquer et entretenir envers leur entourage et envers le Christ. Ils rompaient le pain et le mangeaient, tout en pensant à celui qui leur avait fait cette promesse : Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux (Matthieu 18 : 20). Manger le pain et boire le vin était pour eux le symbole sacré de leur union spirituelle avec le Rédempteur.
L'apôtre Paul, qui a écrit un grand nombre de lettres aux communautés, est le seul qui dans sa première lettre aux Corinthiens mentionne le repas du Seigneur. Il n'en aurait pas parlé s'il n'y avait pas été poussé par des circonstances particulières. Il lui fut rapporté que chez les Corinthiens, des abus s'étaient produits lors des célébrations du repas du Seigneur.
Les premiers chrétiens faisaient du « repas du Seigneur » un repas complet, tout comme ce fut le cas à Jérusalem quand le Christ célébra la Sainte Cène avec ses apôtres. Car avant que le Christ ne donnât à ses disciples du vin et du pain pour sa mémoire, il avait mangé avec eux l'agneau pascal et avait bu du vin. Ainsi, les premiers chrétiens commençaient par manger eux aussi de la viande garnie lors de leur célébration du repas du Seigneur. Ils buvaient également du vin. Ce n'est qu'à la fin du repas qu'ils rompaient le pain et buvaient du vin dans une coupe commune en mémoire du Christ.

Ces chrétiens étaient, comme vous, de faibles humains avec les mêmes défauts que vous. Leurs mauvais penchants s'affichaient même lors des célébrations du repas de Seigneur à Corinthe. Comme ils célébraient le repas du Seigneur dans des maisons privées, les propriétaires n'étaient pas en mesure d'acheter de la nourriture pour tout le monde. Dans l'ensemble, il ne s'agissait pas de gens très fortunés. Chaque participant devait donc apporter de quoi manger et boire lors du repas ordinaire qui précédait la célébration en mémoire du sacrifice de Jésus. Il arrivait que les plus pauvres ne puissent apporter aucune nourriture et qu'ils ne fussent admis à participer qu'à la célébration du repas du Seigneur qui avait lieu à la fin. Ils attendaient et voyaient les plus favorisés manger et boire abondamment au point de devenir ivre parfois. Certains avaient faim et d'autres s'empiffraient. La situation devenait scandaleuse. Cette façon de faire ne correspondait plus du tout à l'esprit d'une célébration du repas du Seigneur.
Lorsque Paul apprit ces agissements dans sa communauté de Corinthe, il fit des remontrances à ces chrétiens et les tança vertement en leur rappelant leurs dérives lors des célébrations. Il leur écrivit : Lors donc que vous vous réunissez en commun, ce n'est pas le Repas du Seigneur que vous prenez. Dès qu'on est à table en effet, chacun prend d'abord son propre repas, et l'un a faim tandis que l'autre est ivre. Vous n'avez donc pas de maisons pour manger et boire ? Ou bien méprisez vous l'assemblée de Dieu, et voulez vous faire honte à ceux qui n'ont rien ? Que vous dire ? Vous louer ? Sur ce point je ne vous loue pas (Corinthiens 11 : 20 - 22). Puis Paul leur expose la signification de la Cène. Il n'était pas nécessaire qu'il leur fasse un grand exposé. Il les avait déjà maintes fois entretenus à ce sujet. Paul cite les paroles prononcées par le Christ lors de la Sainte Cène, qui était le premier repas de ce genre. Il résume la signification de ces paroles ainsi : Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne (Corinthiens 11 : 26). La célébration de la Cène consiste donc à manger et à boire le calice pour commémorer la mort du Christ qui a donné sa vie par amour pour les Esprits tombés. Quiconque, lors d'une célébration dédiée au Christ, maltraite ainsi les symboles du corps et du sang du Sauveur, comme le faisait beaucoup de chrétiens de Corinthe, insulte le Christ lui-même. Celui qui profane et dégrade une fête donnée en l'honneur d'un souverain déshonore ce souverain et encourt une punition. C'est pourquoi Paul ajoute : quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe. Car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s'il ne discerne le corps (Corinthiens 11 : 27 - 29).
Quiconque méprise et galvaude le pain et le vin lorsqu'ils symbolisent le plus grand acte d'amour de la création, quiconque partage le pain et boit la coupe dans des circonstances scandaleuses, sera puni par Dieu. Celui qui déshonorerait un souvenir que vous lui auriez laissé se rendrait coupable envers vous. Le fait de participer sans sérieux au banquet qui rappelle la mort du Sauveur équivaut à mépriser le souvenir de la mort et de l'amour du Christ. Un banquet commémoratif de l'amour exige des participants qu'ils aient un cœur pur de tout sentiment contraire à la charité. L'humeur coléreuse, l'inimité, l'amertume, la rancune, sont des péchés contraires à l'amour du prochain. Celui qui porte ces sentiments dans son cœur ne saurait participer au banquet de l'amour. Les Corinthiens s'étaient rendus grandement coupables dans ce sens. Paul leur explique que non seulement leur manière de célébrer la Cène ne pouvait rien leur apporter de bon, mais qu'en plus, ils s'exposaient à un préjudice spirituel. La cause de cela était les rivalités qui divisaient cette communauté et qui étaient le contraire de l'amour du prochain.

Une célébration purement extérieure et indigne, comme il s'en déroulait dans la communauté de Corinthe, provoquait parfois des conséquences bien néfastes. Selon les paroles de l'apôtre, il y avait : beaucoup de malades et d'infirmes (Corinthiens 11 : 30). De plus, certains d'entre eux étaient tombés dans la mort spirituelle, dans l'indifférence envers Dieu, ce qui est pire que tout.
Tu comprends à présent que Paul ne voit pas autre chose dans le pain et le vin que des symboles du corps terrestre et du sang terrestre du Christ. Si le pain cessait d'être du pain, comme vous l'enseignez, et s'il devenait le Christ, Paul l'aurait dit clairement. Cet ardent disciple du Christ aurait parlé de façon autrement plus catégorique aux Corinthiens si le pain de la Cène était devenu le Christ lui-même ! 
Dans la même lettre, en parlant des sacrifices païens, Paul avait déjà mentionné le souper des chrétiens. Il établit une comparaison entre la participation aux repas où l'on mangeait de la viande sacrifiée aux idoles et la participation aux repas dédiés au souvenir du Christ. En résumé, le sens des paroles de Paul est le suivant (Corinthiens 10 : 14 - 22) : « En mangeant les viandes immolées aux idoles, les païens se mettent en communication avec les mauvais Esprits. La viande sacrifiée aux idoles n'est rien d'autre que de la viande. Une idole n'est rien d'autre qu'une idole. Mais ce sont les sentiments et les intentions des païens lorsqu'ils offrent et mangent cette viande qui les font entrer en communication avec les démons. Les chrétiens qui partagent le pain et le vin lors du repas du Seigneur se mettent en communication avec le Christ. Le pain et le vin ne sont rien d'autre que du pain et du vin. Mais ce sont les sentiments entretenus par les chrétiens lorsqu'ils offrent et mangent ces aliments qui les font entrer en communication avec le Christ. Vous ne pouvez pas à la fois boire à la coupe du Seigneur et à la coupe des démons. Vous ne pouvez pas à la fois être les invités à la table du Seigneur et à la table des démons ».
Pas plus que la viande immolée aux idoles ne devient un démon, le pain et le vin n’est transformés en Jésus-Christ. Dans un cas comme dans l'autre, il s'établit une communication avec le monde des Esprits. Chez les païens, il s'agit d'une communication avec les démons figurés par la viande immolée et le vin offert en sacrifice. Chez les chrétiens, il s'agit d'une communication avec le Christ figuré par le pain et le vin partagés. Lors des repas païens, les participants ne communiquaient pas uniquement avec le mauvais esprit en l'honneur duquel ils festoyaient, mais également avec l'ensemble du monde des mauvais Esprits qui forme un tout. De la même manière, les chrétiens, en consommant le pain et le vin, se mettaient en communication non seulement avec l'esprit du Christ, mais également avec l'ensemble des Esprits du royaume de Dieu dont le Christ est le roi. Paul emploie l'expression « corps du Seigneur » pour désigner cette grande communauté. Le Christ est la tête, et le monde des bons Esprits, y compris les croyants sur la terre, son membre de ce corps spirituel. Celui donc qui est en communion avec le Christ est également en communion avec les membres du Christ. Cette communion est symbolisée par le pain. De même que les morceaux de pain avalés proviennent d'un pain entier, ainsi tous ceux à qui il est distribué forment un tout par le lien de l'amour : Parce qu'il n'y a qu'un seul pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique (Corinthiens 10 : 17).

Paul se sert souvent dans ses épîtres de la figure de notre appartenance au Christ sous la forme d'un corps spirituel. C'est l'idée que vous reprenez dans votre credo quand vous parlez de la communion des saints.
Pour tenter de prouver votre faux enseignement, vous vous obstinez à répéter les prétendues paroles du Christ : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Vous mettez l'accent sur le « est mon corps », et vous dites que le Christ n'a pas dit « ceci représente mon corps ». Comment faites-vous pour savoir les mots exacts employés par le Christ ? Vous ignorez la phrase prononcée en araméen et vous ne possédez même plus le texte grec original du Nouveau Testament. En réalité le Christ a utilisé les mots qui signifient que le pain et le vin sont les symboles de sa mort rédemptrice qu'il allait subir le lendemain pour le salut du monde.
Considérons que le Christ avait vraiment dit : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Pourquoi prenez-vous tout à coup le Christ au mot ? Quand on connaît les récits bibliques, on sait que le Christ expliquait sa doctrine sous forme de paraboles imagées, comme il le dit lui-même : Tout cela je vous le dis en figures. L'heure vient où je ne vous parlerai plus en figures, mais je vous entretiendrai du Père en toute clarté (Jean 16 : 25). Quand a-t-il prononcé ces paroles ? Précisément pendant le dernier repas, quelques heures avant sa mort. Au temps de son humanité, le Christ se servait constamment de paraboles : Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole (Matthieu 13 : 34). Le soir, au cours des derniers entretiens avec ses disciples, il ne leur parla pas seulement de pain et de vin comme des figures symboliques de sa mort, mais il leur exposa une autre allégorie. Ainsi il présenta les rapports entre lui et ses disciples en disant : Je suis la vigne, vous les sarments (Jean 15 : 5). Si vous ne voulez pas admettre que le pain et le vin ne sont que des figures symboliques, vous devez alors refuser d'admettre que les termes « vigne » et « sarments » sont également des symboles. Vous devrez aussi dire que les paroles du Christ : « je suis la vigne » signifient qu'il est changé en vigne et les disciples en sarments. Dans un cas comme dans l'autre la phrase contient le verbe « être » et la transmutation devrait s'accomplir, or ni l'une ni l'autre ne sont possible.
On conçoit que l'Eglise catholique s'efforce de glaner dans la Bible tout ce qu'elle peut pour défendre sa monstrueuse doctrine. Pour cela elle prend à la lettre d'autres figures employées par le Christ. Par exemple, l'image exprimée par Jésus dans ces paroles : Je suis le pain vivant descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais ! Et même le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde … car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. (Jean 6 : 51-55). Tout cela est à prendre au sens figuré et contient une signification spirituelle, comme le Christ ne cesse de le préciser : C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit (spirituelles) et elle sont vie (vivifiantes) (Jean 6 : 63). Jésus dit que sa nourriture à lui c'est de faire la volonté de son Père céleste. Sur le rebord du puits de Jacob, il promit à la Samaritaine qu’il deviendrait une source : mais qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle (Jean 4 : 14). Toutes ces phrases correspondent à des expressions allégoriques et symboliques qui ne sont pas à prendre à la lettre, sous peine de se perdre dans des aberrations. Le pain de la Cène n'est pas son vrai corps et le vin n'est pas son vrai sang. Ces mots possèdent un sens spirituel et figuré. C'est du reste de cette manière que les apôtres et les premiers chrétiens ont interprété ces images.
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Ven 11 Oct 2019 - 18:42
Le culte actuel tourne autour de la prétendue consécration, c'est à dire la transsubstantiation, le changement de la substance du pain et du vin en celle du corps et du sang du Christ. Ce culte est appelé « messe » par les catholiques. Votre transsubstantiation est aussi le renouvellement de la mort du Christ sur la croix, le sacrifice de son corps et de son sang. Or, il n'y a pas de renouvellement de la mort du Christ sur la croix sous une forme non sanglante. Quelle idée vous faites-vous d'un renouvellement non sanglant de la mort sur la croix ? En fait vous n'avez aucune idée claire à ce sujet puisqu'un tel concept ne correspond à rien de raisonnable.
La messe représente la lointaine évolution de la célébration de la Cène par les premiers chrétiens et de leurs prières. Mais au cours du temps, ce rite a perdu tout ce qui faisait de la Cène un repas communautaire et commémoratif du Seigneur. Aujourd'hui la messe n'a conservé de bien que les prières que chacun peut d'ailleurs réciter en privé sans l'aide d'un prêtre. La grande confiance des catholiques quant à l'effet de messes payées est malheureusement une grande illusion.
Rendez au peuple la célébration du repas du Seigneur des temps apostoliques. Cette célébration est sacrée et génératrice de grâces. Faites-en une habitude fréquente. Les veilles de grandes fêtes ou bien les jours de fêtes se prêtent très bien à ces célébrations. Vous pouvez vous rassembler en famille n'importe quel autre jour également, sans dépendre de personne. Vous n'avez besoin ni de prêtres, ni d'églises, ni d'autres serviteurs ecclésiastiques. Il se trouvera bien dans chaque cercle de croyants quelqu'un qui sera capable de célébrer la Cène de façon digne et respectable !
Je vais te décrire comment une telle célébration s'accomplit.
Il vaut mieux se servir de pain sans levain, que vous appelez pain azyme. Vous remplirez une coupe en verre ou en cristal de vin rouge ou de vin blanc. Vous placerez le pain et le vin sur une table nappée de blanc. Vous recouvrirez le vin pour qu'il ne se souille pas. Vous couvrirez le pain d'un linge propre. A la manière des premiers chrétiens, vous pourrez poser sur la table une simple croix ou un crucifix. Derrière la croix vous placerez sept cierges, le cierge du milieu étant posé juste derrière la croix.

Quand vous serez rassemblés, à l'heure fixée, vous commencerez par un hymne convenable. Puis le président de l'assemblée récitera une prière ou lira un psaume qui conviendra. Il pourra choisir dans les psaumes les versets adaptés à la situation du moment. Il continuera par une lecture de l'Ecriture Sainte. Si un des participants se sentait capable d'adresser une allocution de circonstance, l'assistance en tirerait profit.
Puis les participants se recueilleront, feront dans le silence un examen de conscience, se repentiront de leurs péchés et demanderont pardon à Dieu. Le président seul ou accompagné de tout le monde, récitera alors le psaume 130 : Des profondeurs je crie vers toi. Après cette supplication de pêcheur, le président s'approchera de la table, demandera à Dieu de bénir le pain et le vin afin que ce que les assistants mangent et boivent contribue à leur salut. Ensuite, il distribuera à chacun un morceau de pain en déclarant : « Prenez et mangez. Ceci est le symbole du corps du Christ, notre Sauveur, qui pour nous sauver est mort sur la croix ». Il prononcera ces paroles lentement en distribuant le pain que les assistants accepteront et porteront à la bouche. Celui qui distribue se servira le dernier et mangera sa part, après quoi il distribuera la coupe en déclarant : « Buvez en tous. Ceci est le symbole du sang de notre Seigneur Jésus-Christ qui a été versé pour la rémission des péchés ». Quand tous auront bu, il boira lui aussi du vin de la coupe et récitera une prière d'action de grâce. On terminera la cérémonie par un chant pieux.
S'il se trouve dans la pièce un médium à transe profonde, l'esprit saint qui parlera par sa bouche, prendra la présidence et agira en conséquence.
Il n'est pas défendu de faire suivre la cérémonie de la Cène d'un repas et de rester ensemble dans la joie et dans la bonne humeur. Vous devrez rayonner de joie intérieure et la manifester. Vous ne devez pas seulement accepter avec reconnaissance les dons spirituels accordés par Dieu, mais aussi les dons matériels et les apprécier sans dépasser les limites de la décence.

La pénitence, la confession et l’absolution
L'Eglise catholique enseigne également le sacrement de la pénitence. D'après le Nouveau Testament, « pénitence » signifie « changement d'attitude ». Jean le Baptiseur prêchait le repentir, pour que les péchés soient pardonnés. A propos du Christ, l'évangile rapporte : Dès lors Jésus se mit à prêcher et à dire : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est tout proche » (Matthieu 4 : 17). Les paroles : « faites pénitence », signifient littéralement dans la Bible : « changez votre façon de penser, changez votre cœur et la disposition de votre esprit ». La pénitence est donc une conversion, un acte spirituel par lequel on se détourne du mal pour retourner à Dieu. C'est un changement de conduite. Celui qui cesse de faire le mal et commence à faire le bien qu'il avait négligé auparavant, se convertit. Il change les dispositions de son cœur, ses sentiments et son comportement. Il fait donc partie des pénitents.
Les catholiques ont une conception beaucoup plus large du sacrement de pénitence. La conversion d'un homme selon le cœur et la conduite ne leur suffit pas. L'Eglise catholique pose comme condition absolue : la confession de chaque péché grave à un de ses prêtres. Lui seul possède, selon cette doctrine, le pouvoir de pardonner les péchés à la place de Dieu. Sans l'absolution donnée par un prêtre, il n'existe pas de pardon des péchés. Par cette doctrine, l'Eglise rend les croyants dépendants du système ecclésiastique. Ce discours autoritaire lui confère un grand pouvoir sur les âmes.
Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? (Marc 2 : 7). Les scribes qui tenaient ce langage au Christ avaient tout à fait raison en cela. Aucun homme, aucun prêtre ne peut absoudre et remettre les péchés. Le Christ ne le pouvait pas non plus.
Dieu peut, il est vrai, dans certains cas, se servir d'un homme comme messager pour annoncer à un pécheur que lui, Dieu, a pardonné ses péchés. Dieu chargea d'une telle mission le prophète Nathan. Il l'envoya à David pour lui annoncer qu'il lui avait pardonné les péchés d'adultère et d'homicide. De la même manière, le Christ avait, dans des circonstances bien particulières, reçu la mission de Dieu qui consistait à pardonner leurs péchés à certains pécheurs. Il ne décidait pas le pardon des péchés de lui-même, et selon son propre jugement. Il ne le notifiait qu'à ceux qui avaient été désignés par les Esprits de Dieu. C'est ce que le Christ confirme en insistant auprès de ses adversaires pour leur dire que c'est Dieu qui lui en avait donné l'ordre. Il ne s'agissait pas d'un chèque en blanc permettant au Christ d'agir à sa guise, mais d'une mission limitée à des cas particuliers.

Or, le prêtre catholique prétend, lui, avoir reçu de son évêque le pouvoir d'accorder ou de refuser l'absolution aux fidèles selon son propre jugement. Etes-vous donc assez sot pour penser que Dieu pardonne à un pécheur à la suite de l'absolution d'un prêtre et refuse le pardon à un autre parce qu'un prêtre l'a refusé ? Comment ce prêtre sait-il que Dieu a pardonné à un tel ou retenu les péchés à tel autre ? Est-ce qu'il possède des dons surnaturels pour connaître ainsi la pensée de Dieu ? Est-ce que les Esprits de Dieu ont transmis à ce prêtre catholique, comme à Nathan et au Christ, l'ordre de remettre les péchés à l'un et pas à l'autre ? Est-ce qu'il sait lire dans le cœur du pénitent pour voir si Dieu lui a bien pardonné ses péchés ? Les prêtres catholiques devront bien avouer qu'il n'en est rien.
Comment peuvent-ils communiquer aux autres que Dieu leur a pardonné leurs péchés sans avoir la moindre indication qui confirme la vérité de leur affirmation? Aucun homme, aucun prêtre ne peut lire dans le cœur du pécheur ni connaître la volonté de Dieu. Si vous pensez que l'absolution n'est valable qu'à partir du moment où le pénitent se repent vraiment et manifeste la ferme intention de s'amender, alors l'absolution traditionnelle est une aberration parce que le prêtre n'a aucun moyen de savoir si le pénitent remplit ces conditions. Il lui est donc impossible de prononcer valablement la formule : « Je t'absous de tes péchés ». Il peut tout au plus dire : « Que Dieu veuille bien te remettre tes péchés ».
Exprimer un tel souhait n'est pas le privilège du prêtre. Tout un chacun peut en faire autant. C'est un simple vœu sans effet certain. Le prêtre, lui, préfère dire : « Je t'absous de tes péchés ». En faisant cela, il prononce un jugement sans savoir si les conséquences de cette décision sont appliquées par Dieu. Que diriez-vous d'un juge terrestre qui prononcerait des jugements sans s'assurer qu'ils sont suivis d'effet ? Il s'agirait d'une farce ridicule. Il en est de même par l'absolution donnée par un prêtre.
Le bon sens vous le dit. La vérité, la voici : celui qui se repent sincèrement de ses péchés et s'adresse à Dieu pour qu'il lui pardonne, sera exaucé, qu'un prêtre ait donné l'absolution ou non. Celui qui ne se repent pas ne recevra pas le pardon de Dieu. Le prêtre aura beau lui donner l'absolution aussi souvent qu'il le voudra. La doctrine de la rémission des péchés par les prêtres est donc une des plus grandes erreurs qui se soient glissées dans le christianisme au cours des temps.

L'Eglise fonde sa doctrine de la rémission des péchés par des prêtres catholiques sur un passage biblique falsifié. Je t'ai déjà mentionné cette falsification lors de notre première rencontre. Voici le passage en question : Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus (Jean 20 : 23). Tu sais que dans le texte grec un petit mot a été supprimé qui change complètement le sens de la phrase. Au lieu du mot « leur », le texte grec disait « à vous-même ». Le passage correct est le suivant : « Si vous pardonnez les péchés aux autres, ils seront pardonnés à vous-même. Si vous les retenez (si vous ne les pardonnez pas), ils seront retenus à vous-même (ils seront non pardonnés) ». Le Christ enseigne ici la doctrine que l'on retrouve dans le « Notre Père » : Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Et il ajoute ces paroles : Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi. Mais si vous ne remettez pas aux hommes, votre Père céleste non plus ne vous remettra pas vos manquements (Matthieu 6 : 14 - 15).
Le pouvoir de pardonner les péchés n'existe pas comme l'Eglise catholique se l'est arrogé pour elle-même, une telle doctrine n'a jamais été enseignée ni pratiquée par les premiers chrétiens. C'est pourquoi la confession des péchés à un prêtre n'a jamais été exigée des chrétiens d'autrefois. Les premiers chrétiens étaient invités, conformément à la doctrine du Christ, à se confesser les péchés les uns aux autres. C'est à dire les péchés dont ils s'étaient rendus coupables les uns envers les autres. Ils devaient avouer le tort qu'ils avaient fait à leurs semblables afin d'arriver à une réconciliation. C'est le chemin le plus court et le meilleur pour mettre fin à un conflit de personnes. Si quelqu'un qui t'a offensé vient te trouver et te l'avouer lui-même, tu lui tendras volontiers la main en signe de réconciliation. C'est ce à quoi le Christ invite par ces paroles : Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis reviens, et alors présente ton offrande (Matthieu 5 : 23 - 24).
Si la confession à un prêtre et l'absolution étaient nécessaires, le Christ et les apôtres n'auraient pas manqué de le répéter pour attirer l'attention sur ce point capital. Cela aurait constitué la base fondamentale de la doctrine chrétienne, puisque, sans pardon des péchés, personne n'entre dans le royaume des cieux. Mais il se trouve que ni le Christ, ni les apôtres ne connaissaient la confession à un prêtre et l'absolution des péchés par celui-ci.
La confession et l'absolution par un prêtre sont des règles purement humaines. Ces traditions ne facilitent nullement le cheminement des croyants vers Dieu, mais au contraire, elles mettent des obstacles sur leur route en leur procurant un faux sentiment de sécurité. Les pénitents qui se confessent et reçoivent l'absolution du prêtre s'imaginent qu'ils sont en règle avec Dieu, ce qui équivaut à une illusion trompeuse. Toute erreur dans le domaine des vérités du salut est comparable à un labyrinthe qui, loin de rapprocher le voyageur du but, l'en éloigne de plus en plus.

La pauvreté, les privations, la chasteté et le célibat
Dans la religion que tu pratiquais autrefois, ce que l'on appelle les « mortifications corporelles extérieures » jouent un rôle important. Cette religion prescrit l'abstinence de certains aliments, certains jours de l'année. Elle exige des jours de jeûne et considère les privations et les austérités comme des moyens pour atteindre un plus haut degré de perfection. Elle recommande des pèlerinages et impose aux prêtres et aux religieux le célibat comme l'expression d'une perfection plus complète. Toutes ces choses n'ont rien à voir avec le véritable esprit de la pénitence ni avec la perfection intérieure. Le Christ n'a jamais jeûné volontairement et ne s'est jamais mortifié de son plein gré. Lorsqu'il jeûnait dans le désert il y était obligé, car il n'y avait rien à manger. C'est pourquoi vous ne trouverez rien dans l'enseignement du Christ, ou dans celui des apôtres, qui incite les hommes à jeûner ou à se livrer à des mortifications corporelles. Au contraire, de telles choses sont qualifiées d'inutiles. Ainsi, Paul rappelle aux Corinthiens : Ce n'est pas un aliment qui nous fera connaître en jugement devant Dieu. Si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de plus, et si nous en mangeons, nous n'avons rien de moins (Corinthiens 8 : 8). Aux Colossiens il écrit : Du moment que vous êtes morts avec le Christ aux éléments du monde, pourquoi vous plier à des ordonnances comme si vous viviez encore dans ce monde ? « Ne prends pas ! Ne goûte pas ! Ne touche pas ! », tout cela pour des choses vouées à périr par leur usage même ! Voilà bien les prescriptions et les doctrines des hommes ! Ces sortes de règles peuvent faire figure de sagesse par leur semblant de religiosité et d'humilité qui ne ménage pas le corps, en fait elles n'ont de valeur que pour satisfaire la chair (Colossiens 2 : 20 - 23).
Les préceptes et les lois que les religions imposent ne viennent pas du Christ, mais comme l'écrit Paul à Timothée, de ceux qui : renieront la foi pour s'attacher à des Esprits trompeurs et à des doctrines diaboliques, séduits par des menteurs hypocrites marqués au fer rouge dans leur conscience. Ces gens-là interdisent le mariage et l'usage d'aliments que Dieu a créés pour être pris en action de grâce par les croyants et ceux qui ont la connaissance de la vérité. Car tout ce que Dieu a créé est bon et aucun aliment n'est à proscrire, si on le prend avec action de grâce (Timothée 4 : 1 - 4). 
L'Eglise catholique compte parmi les religions qui attachent une grande valeur à l'abstinence alimentaire à certaines occasions. Elle prescrit le jeûne et interdit à ses prêtres et religieux de se marier et déclare que l'état de religieux représente l'idéal de la perfection. Elle aussi s'est attachée à des doctrines inspirées par les démons. Ce sont là des préceptes inventés par les hommes, qui, selon la parole de l'apôtre, passent pour de la sagesse et de l'humilité, mais n'ont en fait aucune valeur. Ces pratiques n'apportent absolument rien pour le salut des hommes. Voilà pourquoi aucune Eglise n'a le droit d'imposer de tels commandements à ses fidèles et de qualifier leur violation de « péché grave ».

L'Eglise a beau affirmer, en ce qui concerne le célibat des prêtres et des religieux, qu'elle ne force personne et qu'elle n'oblige personne à se faire prêtre ou à entrer en religion. Mais lorsque quelqu'un croit être appelé à devenir prêtre, l'Eglise le force au célibat et l'oblige à choisir entre sa vocation et le célibat non voulu de Dieu. Il se trouve alors sous la plus grande contrainte que l'on puisse imposer à un homme. De plus, si effectivement l'Eglise ne force personne à prendre la voie du célibat religieux, elle exerce une immense pression morale en faisant passer l'état religieux pour le sommet de la perfection. Ce sont les meilleurs parmi les hommes qui considèrent que leur devoir est de progresser pour atteindre la perfection. Cependant cet idéal de perfection leur est présenté sous la forme rebutante et contre nature d'une vie religieuse dans le célibat.
Qu'on ne dise pas que Dieu donne à ceux qui se sentent appelés à la prêtrise ou à l'état religieux, la force de persévérer dans le célibat. C'est une illusion grossière. Dieu ne donne la force que pour accomplir sa volonté et non pour réaliser ce que les hommes s'imposent à eux-mêmes au nom d'une prétendue dévotion volontaire. Le bien est ce qui correspond à la volonté de Dieu et ce qui est à tout instant librement accepté par l'homme. Rien de bon ne s'accomplit sous la contrainte. Il n'y a rien de bien dans une situation qui commence par un choix volontaire mais qui, peu à peu, devient un boulet à traîner jusqu'à la fin de sa vie. Dieu lui-même ne force pas l'homme à se soumettre à sa volonté. Et comment une Eglise humaine oserait-elle s'arroger le droit de ravir aux hommes leur liberté au nom de ce même Dieu qui, lui, n'y porte jamais atteinte.
Le mal s'impose toujours par la force, par la contrainte et par l'asservissement. Le bien s'impose dans la liberté. C'est le mal qui a introduit la servitude dans les religions. L'autoritarisme et la passion de dominer les autres ont introduit la suppression de la liberté personnelle dans l'Eglise catholique sous le masque de la vertu. Le célibat, la vie monacale avec les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance à la hiérarchie religieuse, tout cela ne sont que des moyens pour consolider l'appareil institutionnel de l'Eglise humaine. Ni le Christ, ni les apôtres ne connaissaient un sacerdoce semblable à celui de l'Eglise catholique. Ils ne connaissaient pas non plus les ordres religieux. Ils n'ont rien enseigné ni institué de tel. Ils n'ont jamais parlé d'un vœu de pauvreté, de célibat, de chasteté, ou d'obéissance à un supérieur religieux, tout cela au nom de l'idéal de perfection.
Ils ne savaient rien de la pauvreté volontaire dans le sens où l'entend l'Eglise catholique. Ils n'ont pas fondé d'ordres religieux et n'ont pas enseigné qu'il fallait en fonder pour accueillir des personnes qui apporteraient leurs richesses personnelles. Les religieux, les moines, sont-ils réellement pauvres ? Ne sont-ils pas plutôt à l'abri de tout souci alimentaire leur vie durant ? Pour eux la table est mise chaque jour. Est-ce là la pauvreté ? Si tout le monde en possédait autant, il n'y aurait plus aucun pauvre sur la terre. Et si la pauvreté représente l'idéal de perfection, pourquoi tant de couvents et de monastères sont-ils riches et nantis de biens ? Si la pauvreté constitue un idéal pour chaque religieux en particulier, elle devrait l'être également pour la communauté. Pourquoi vos prêtres qui prêchent et exaltent la pauvreté volontaire ne la pratiquent-ils pas eux-mêmes ? Celui qui prêche une doctrine a pour premier devoir de la pratiquer. Vos prêtres sont-ils pauvres ? Et le pape ? Et les évêques ? Si tous les hommes se portaient aussi bien que ces prédicateurs de l'idéal de pauvreté, il n'y aurait plus aucune misère dans le monde.

Vous mettez en avant les paroles que le Christ adressa au jeune homme riche pour démontrer que la pauvreté volontaire mène à la perfection. Mais vous interprétez bien mal ces paroles. Lorsque le Christ annonce au jeune homme : « Si tu veux être parfait, va et vends tout ce que tu as et donne l'argent aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens et suis-moi », il ne s'adresse qu'à un jeune homme très attaché aux richesses de ce monde. Le Christ ne s'en prend qu'à la domination de la matière qui retient le jeune homme prisonnier et qui l'empêche d'entrer dans le royaume des cieux. Puis, lorsque le jeune homme tourne le dos au Christ, à la suite de cette recommandation, le Maître dit à ses disciples : « Mes enfants, combien il est difficile à ceux qui sont attachés aux richesses et aux biens temporels d'entrer dans le royaume des cieux » . Selon le Christ, celui qui est « riche » n'est pas celui qui possède beaucoup d'argent, mais celui qui est l'esclave de la matière, l'esclave de Mammon et qui en fait son Dieu.
Abraham, Isaac, Jacob, Job ou David achevèrent leur vie dans l'opulence, ils disposaient de nombreux biens matériels. Cependant, ils ne faisaient pas partie des riches dont parle Jésus. Leur richesse ne constituait pas pour eux un obstacle sur le chemin qui les menait à Dieu. Le Christ ne leur avait jamais demandé de se dépouiller pour devenir parfait. La situation était différente pour le jeune homme riche. Son attachement à sa fortune l'empêchait de suivre l'appel de Dieu. Il préférait renoncer au royaume de Dieu plutôt qu'à son confort.
Chez tous les hommes se dressent des obstacles entre eux et Dieu. Ils sont aussi variés que les hommes eux-mêmes. Chacun devra se débarrasser de l'obstacle qui le gêne. C'est aussi le sens de cette parole du Christ : si ton œil est pour toi une occasion de péché, arrache-le et jette-le loin de toi : mieux vaut pour toi entrer borgne dans la vie que d'être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne de feu (Matthieu 18 : 9). Si quelque chose dans ta vie t'empêche d'accomplir la volonté de Dieu, même s'il s'agit d'une chose précieuse à tes yeux, sépares-toi de cette chose. L'obstacle qui retenait le jeune homme était sa fortune. C'est pourquoi, il aurait du s'en séparer en vendant son capital et en distribuant le produit de la vente aux pauvres. Si la richesse ne constitue pas un obstacle pour une personne qui chemine vers Dieu, alors il n'y a aucune raison pour que cette personne renonce à ses biens. Si tout le monde devait vendre ce qu'il possède pour devenir parfait, personne ne devrait plus acquérir de biens matériels. Car si le fait d'économiser de l'argent constituait un obstacle sur le chemin de la perfection, toute possession de valeurs terrestres serait également contraire à la perfection. Dans ce cas, les Eglises et les couvents auraient, moins que quiconque, le droit d'acquérir et de posséder des biens de ce monde.

Le Christ n'était pas pauvre avant d'entrer dans la vie publique. Il possédait plusieurs maisons qu'il avait acquises grâce à son travail. Il les vendit avant de s'adonner à son ministère et remit le montant de la vente à ses amis chez qui il logea par la suite. Et si durant son ministère il avait fait le choix de ne rien posséder, il ne se trouvait pas pour autant réduit à la mendicité.
La chasteté parfaite, sous la forme du célibat, représente également un idéal de perfection pour ton ancienne Eglise. Bien sûr, chacun peut et doit pratiquer la chasteté, mais elle n'a rien à voir avec le célibat. Le mariage n'a rien d'impudique. Les gens mariés peuvent être parfaitement chastes et les non mariés peuvent être tout à fait le contraire, même s'ils appartiennent au clergé.
La vraie chasteté consiste à observer la bonne mesure dans toutes les choses qui dépendent des principes naturels de la vie sexuelle. La sobriété en mangeant et en buvant ne consiste pas à tenter de brider le besoin de nourriture, mais plutôt à se rassasier raisonnablement, sans dépasser les limites qui rendent malade. Et bien, il en est de même pour l'activité sexuelle. La vie sexuelle est une loi naturelle que Dieu destine à toutes les créatures. Tout ce que Dieu crée est bon et ne doit pas être étouffé, mais il faut en user dans les limites fixées par la volonté divine.
La loi de la reproduction s'applique à chaque être humain. Fonder une famille est un devoir sacré auquel personne ne peut se soustraire sans conséquences. La procréation terrestre est le moyen qui permet aux Esprits tombés de progresser vers la perfection en passant par les stades de la nature. La sagesse divine a conçu ce principe qui permet aux Esprits incarnés qui sont arrivés jusqu'à un certain niveau de progrès, de faire venir leurs frères et sœurs sur la terre, par le moyen de la procréation, afin que ces frères et soeurs progressent eux aussi sur le chemin de la perfection. Lorsque des frères et sœurs terrestres tombent ensemble dans une fosse, celui qui s'en extrait le premier aide les autres à s'en sortir. C'est un devoir d'entraide entre frères et sœurs.

Vous devez considérer la loi de la vie sexuelle comme un aspect de la sagesse et de la miséricorde divine. Dieu a fortement développé l'instinct sexuel parce que la procréation fait partie du plan rédempteur de Dieu. Ainsi, il est difficile aux créatures de se dérober à l'exécution de ce plan. Il est donc clair qu'il s'agit d'un devoir, dont seulement les raisons les plus sérieuses peuvent dispenser les humains. Voilà pourquoi le vœu de célibat est un manquement grave à la volonté de Dieu. Ni les prêtres catholiques, ni les religieux n'ont, vis à vis de Dieu, de raison suffisante pour rester célibataires.
Je sais que pour justifier le célibat, on cite le septième chapitre de la première épître aux Corinthiens. Paul met en avant plusieurs raisons pour préférer le célibat. Cependant, il affirme aussi qu'il vaut mieux se marier si l'abstinence ou le célibat entraînait des troubles : Mais s'ils ne peuvent se contenir, qu'ils se marient, mieux vaut se marier que de brûler (Corinthiens 7 : 9), Si quelqu'un pense en étant en pleine ardeur juvénile, qu'il risque de mal se conduire vis à vis de sa fiancée, et que les choses doivent suivre leur cours, qu'il fasse ce qu'il veut, il ne pèche pas, qu'il se marie ! (Corinthiens 7 : 36). 
L'opinion de l'apôtre sur le célibat était fausse. Paul n'avait reçu aucune consigne du Christ en ce sens. Paul était tout à fait conscient qu'il n'exprimait que sa propre pensée. Si tu lis ce premier chapitre de la première lettre aux Corinthiens, tu remarqueras quelque chose qui est spécifique à ce texte. Paul insiste continuellement sur le fait que ce chapitre sur le célibat est son avis personnel, et qu'il n'agit pas sur l'ordre du Christ. C'est pourquoi il répète souvent : ce que je dis là est une concession, non un ordre … (7 : 6), voici ce que je prescris … (7 : 10), c'est moi qui leur dit, non le seigneur … (7 : 12), pour ce qui est des vierges, je n'ai pas d'ordre du Seigneur, mais je donne un avis en homme … (7 : 25), je pense donc que … (7 : 26). Et à la fin du chapitre, il répète : … à mon sens … (7 : 40). Son avis était faux, même s'il ajoutait qu'il pensait posséder, lui aussi, un esprit de Dieu à ce moment-là.
Paul n'était pas marié. Il considérait que son ministère apostolique qui l'amenait à voyager au loin était une raison suffisante pour rester célibataire. S'il avait eu une famille, les visites des églises lointaines n'auraient pas été possibles. Il n'aurait pu, ni se faire accompagner de sa femme et de ses enfants, ni les abandonner aussi longtemps. Son propre célibat le rendait sur ce point plutôt partial et le défenseur d'idées fanatiques. Les êtres ont tous leurs défauts. Ne nous étonnons pas d'en trouver chez les apôtres. 
Cet avis erroné de Paul fut corrigé plus tard par le Christ lui-même. Paul fut obligé de se rétracter dans une lettre adressée à toutes les communautés. Je t'ai parlé de cette lettre dès notre première rencontre. Dans ce texte, d'autres passages de ses épîtres antérieures qui avaient donné lieu à des malentendus furent également rectifiés. Je t'ai dit que cette épître fut détruite par la suite, parce que les corrections et les modifications apportées ne s'adaptaient pas à la doctrine de l'Eglise postérieure.

Ses lettres à Timothée et à Tite te font comprendre à quel point Paul changea d'avis sur le célibat à la suite du rappel à l'ordre de son Maître. Lui qui avait écrit aux Corinthiens qu'il désirait qu'ils ne se marient pas, demandait maintenant le contraire. Et même plus, Paul disait que pour le bien de la communauté, il fallait que ceux qui occupent une charge soient mariés : Aussi faut-il que l'épiscope soit irréprochable, mari d'une seule femme … sachant bien gouverner sa propre maison et tenir ses enfants dans la soumission d'une manière parfaitement digne. Car celui qui ne sait pas gouverner sa propre maison, comment pourrait-il prendre soin de l'église de Dieu ? (Timothée 3 : 2 - 5). Les diacres doivent être maris d'une seule femme, savoir bien gouverner leurs enfants et leur propre maison (Timothée 3 : 12). Il adresse la même exhortation à Tite et lui demande de ne pas établir de célibataires comme responsables de l'église en Crète : Chaque candidat doit être irréprochable, mari d'une seule femme, avoir des enfants croyants (Tite 1 : 6). Alors que dans son épître aux Corinthiens, Paul avait conseillé aux veuves de ne pas se remarier, il écrit le contraire à Timothée : Je veux que toutes les jeunes veuves se remarient, qu'elles aient des enfants, gouvernent leur maison … (Timothée 5 : 14).
Paul insiste sur le terme : « mari d'une seule femme ». Paul ne veut pas dire qu'il ne faut se marier qu'une seule fois, sans remariage possible. En effet, il conseille aux veuves et donc aux veufs de se remarier. Son expression « mari d'une seule femme » a le sens suivant :
Beaucoup de païens qui se faisaient chrétiens avaient eu auparavant d'autres femmes à côté de leur femme légitime. Ceci était de notoriété publique. Paul refuse que de tels hommes occupent les charges du ministère ecclésiastique, afin d'éviter tout scandale. Paul n’accepte que les hommes mariés jouissant d'une bonne réputation auprès des chrétiens et des non chrétiens. Il le dit expressément à Timothée : Il faut en outre que ceux du dehors (les païens) rendent de lui un bon témoignage, de peur qu'il ne tombe dans l'opprobre et dans les filets du diable (Timothée 3 : 7).
Pendant dix siècles, le mariage que Paul imposait aux épiscopes et aux collaborateurs de son temps, était également autorisé pour les prêtres catholiques. Ce ne fut pas un idéal religieux qui incita les papes à imposer le célibat à leur clergé. Si un tel idéal était pensable, il aurait été érigé en précepte dès les premiers temps de l'Eglise. Ce qui décida l'Eglise à l'adopter et à en faire un précepte par la suite, était une considération purement matérielle et terrestre. Il s'agissait de renforcer le pouvoir papal. Un ecclésiastique sans obligations familiales est un instrument docile entre les mains du système de l'Eglise, bien plus qu'un prêtre qui a une femme et des enfants à entretenir. De plus, on pouvait escompter que le prêtre célibataire léguerait ses biens à l'Eglise, lors de son décès.
Les dangers du célibat qui firent que l'apôtre Paul récusait les collaborateurs célibataires pour le service de la religion demeurent les mêmes à chaque époque. Ils n'étaient pas plus grands alors qu'aujourd'hui. L'explication qui dit qu'un prêtre non marié possède une plus grande pureté et un dévouement plus grand à la cause de Dieu est un prétexte qui de tout temps s'est révélé comme illusoire. »
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Ven 11 Oct 2019 - 18:42
L’obéissance à des supérieurs humains

« Ce qui est vrai à propos du vœu de pauvreté et du vœu de chasteté dans le célibat est également vrai en ce qui concerne le vœu d'obéissance inconditionnelle envers des supérieurs humains. Ceci va à l'encontre de la volonté de Dieu et n'est que l'invention du despotisme humain.
Dieu a octroyé à chaque esprit en le créant, le don suprême du libre arbitre. Cette liberté de décision personnelle dans tout ce que l'on fait ou omet de faire, Dieu ne la limite jamais, pour personne. Dieu ne veut pas non plus qu'elle soit limitée pour les hommes. Chaque être humain est personnellement responsable de tout ce qu'il fait, à chaque moment de sa vie. Cette responsabilité de chacun est inamovible. Personne ne peut s'excuser auprès de Dieu en prétextant qu'il a soumis sa volonté et sa décision personnelle à la volonté d'un autre. Dès qu'un homme atteint l'âge de raison, il ne doit jamais soumettre sa volonté à celle d'un autre homme, qu'il s'agisse d'un supérieur terrestre ou spirituel. L'obéissance aveugle n'est due qu'à Dieu. Lorsque la Bible dit : Oui, l'obéissance vaut mieux que le sacrifice, la docilité, plus que la graisse des béliers (Samuel 15 : 22), cette obéissance ne s'applique qu'à Dieu, jamais aux hommes. Les supérieurs humains, surtout les supérieurs ecclésiastiques et religieux, s'appuient volontiers sur cette phrase biblique pour obtenir de leurs subordonnés une complète soumission. On a établi la fausse doctrine qui dit qu'une obéissance aveugle aux supérieurs religieux libère celui qui obéit de toute responsabilité personnelle dans l'ordre qu'il exécute. L'homme peut désobéir uniquement dans le cas où l'ordre pousse à commettre un péché. Ceci est une erreur. L'être humain n'est pas seulement responsable pour le mal qu'il fait, mais aussi pour le bien qu'il omet de faire. L'omission du bien est bien souvent un plus grand péché qu'un acte mauvais. Si, selon votre doctrine, un supérieur religieux ordonne à un subordonné de commettre un vol, ce subordonné ne doit pas obéir. Mais si on interdit à ce subordonné de secourir un semblable qui lui demande de l'aide, alors votre doctrine prétend que ce subordonné doit obéir à son chef. Pourtant aux yeux de Dieu, une telle omission constituerait un péché supérieur à celui d'un larcin. Dans ce dernier cas, le subordonné ne pourrait pas faire valoir son devoir d'obéissance à son supérieur pour expliquer qu'il ne pouvait pas réaliser la bonne action que sa conscience lui dictait. Il doit au contraire, obéir à sa propre conscience en toute circonstance. La conscience d'un autre ne saurait remplacer la sienne. Dieu donne à chacun une tâche particulière et spécifique. Chacun doit accomplir sa mission sans se laisser détourner ou arrêter pas des directives et des préceptes humains. Il s'ensuit que personne, à la suite d'un vœu d'obéissance, ne peut soumettre sa volonté à celle d'un autre. Le vœu d'obéissance que font vos prêtres et vos religieux est par conséquent contraire à la volonté de Dieu.

En ce qui concerne les lois des souverains temporels, seule l'obéissance à des règlements terrestres qui ne soient pas contraires à la volonté de Dieu est à prendre en considération.
Vous vous réclamez des paroles de l'apôtre Paul au début du treizième chapitre de son épître aux Romains pour étayer l'obligation d'obéir aux autorités temporelles. Vous ne comprenez pas le sens de ces paroles et vous les avez mal traduites dans votre langue. Paul ne parle pas des souverains temporels, mais des guides spirituels que Dieu lui-même assigne à chacun. Dieu assigne à chaque homme des Esprits pour le conduire et le diriger. Certains hommes en reçoivent beaucoup et d'autres moins. Cela dépend de l'importance de la tâche qu'un homme doit accomplir pour faire la volonté de Dieu. Ces Esprits n'ont pas seulement pour mission de vous protéger, de vous exhorter, de vous avertir, de vous instruire et de vous encourager à faire le bien. Ils ont aussi le droit de vous corriger et de vous punir. Ils manient l'épée de justice de Dieu. Les punitions que Dieu inflige sont exécutées par ses Esprits. Tu sais cela par plusieurs passages de la Bible.
Voici la vraie traduction des paroles de Paul (Romains 13 : 1 - 8) : « Que chaque âme soit soumise aux autorités des Esprits supérieurs ! Car il n'y a pas d'autorités en dehors de celles que Dieu a établi. Ainsi celui qui s'insurge contre cette autorité spirituelle se révolte contre l'ordre établi par Dieu. Ceux qui se révoltent attireront sur eux la condamnation. Car ces puissances sont à craindre, non pas pour celui qui fait le bien, mais pour celui qui fait le mal. Veux-tu ne pas avoir à craindre cette autorité des Esprits ? Alors fais le bien et tu recevras des éloges d'elle. En effet elle est pour toi ministre de Dieu en vue du bien. Si tu fais le mal, tu as des raisons de craindre, car ce n'est pas pour rien qu'elle porte le glaive. Elle est aussi ministre de Dieu, elle assouvit la colère en châtiant celui qui fait le mal. Il faut donc se soumettre, non seulement par crainte de la colère divine, mais encore pour obéir à la voie de la conscience. C'est aussi pour le même motif que vous faites les offrandes spirituelles qui vous sont imposées. Car ces serviteurs de Dieu sont chargés de rester auprès de vous dans ce but. Rendez à chacun ce qui lui est dû. Si l'un vous demande d'exécuter telle ou telle œuvre, alors exécutez-la. Si l'un vous dit de craindre quelque chose, alors craignez cette chose. Si l'un vous montre qu'une chose est précieuse, alors honorez cette chose. Ne soyez redevable à personne sur aucun point. Vous accomplissez la loi et votre devoir si vous vous aimez les uns les autres, car celui qui aime son prochain accomplit pleinement la loi. »

Comment avez-vous pu appliquer ces paroles aux souverains temporels? Croyez vous sérieusement que toute autorité sur la terre est établie par Dieu? Est-ce que les innombrables rois et princes qui ont vécu jusqu'à ce jour n'ont pas plutôt été les instruments du mal dans bien des cas? Est-ce que ces souverains ont régné par la « grâce de Dieu » ou par la « grâce du Diable »? Pourrait-on appliquer à ceux qui ont si cruellement et injustement opprimé le pauvre peuple par les paroles du passage cité : cette autorité est ministre de Dieu en vue du bien? Vous les hommes, vous vous soumettez aux autorités humaines en vous basant sur des lois venues des hommes et non de Dieu. Aucun esprit de Dieu ne prend part à vos couronnements de princes ou à vos élections papales ou épiscopales.
Si, dans votre traduction du texte précédent, vous parlez « d'impôts » et de « taxes », et si vous pensez qu'il s'agit d'autorité temporelle à qui vous devez payer ces impôts, vous oubliez qu'il existe aussi des impôts dû à Dieu. Ces impôts spirituels sont les fruits de votre esprit. De même que chaque année, l'arbre vous cède ses fruits en guise de redevance annuelle, vous aussi vous produisez des fruits qui sont redevables à Dieu. Ces fruits que les Esprits placés par Dieu à vos côtés s'efforcent ardemment de faire mûrir en vous.
Tu vois que les premiers chrétiens ignoraient ce que l'Eglise catholique considère comme l'idéal de perfection : la pauvreté volontaire, la chasteté dans le célibat et l'obéissance aveugle aux supérieurs. Tous ces préceptes humains sont autant d'erreurs grossières. »

Les indulgences, les saints, et la vénération des saints
« A propos de la doctrine de ton ancienne Eglise qui se rapporte à la pénitence et à la rémission des péchés, je voudrais encore mentionner l'étrange et ingénieuse doctrine des indulgences, cet appendice de la doctrine du pardon des péchés. Si une Eglise peut pardonner les péchés, pourquoi ne pourrait-elle pas remettre tout ou partie des punitions encourues pour ces péchés ? Elle s'arroge ainsi le droit de grâce. Or Dieu seul peut pardonner les péchés et Dieu seul peut exercer le droit de grâce.
L'explication fournie par l'Eglise pour justifier son droit de grâce est bien singulière. Elle parle d'un « trésor de l'Eglise », qui est constitué par les excédents des bonnes actions des saints et des martyres dont les mérites ont dépassé les peines correspondant à leurs péchés. L'Eglise dit qu'elle prélève une partie de ces mérites sous forme d'indulgences, afin de donner aux pécheurs repentis un peu de cette réserve de bienfaits qui compense les fautes de ce pécheur. Ainsi, ce dernier n'est plus exposé aux peines normalement méritées pour les fautes qu'il a commises. Les peines sont remises soit partiellement, soit totalement. La rémission pleine et entière est accordée, selon cette doctrine, par l'indulgence plénière, et la rémission partielle est accordée par l'indulgence limitée.
Cette doctrine des indulgences est absurde pour diverses raisons. Aucune créature ne peut réaliser plus de bien qu'elle ne doit à Dieu, ni un esprit, ni un être humain. Aux yeux de Dieu, même le ciel est impur. Devant Dieu, l'esprit le plus parfait n'est qu'un serviteur qui ne fait que son devoir, même s'il l'accomplit à la perfection. Il n'existe pas d'excédent, il n'y a pas de solde créditeur dans le domaine des mérites. Le Christ lui-même n'a pas fait plus qu'il ne devait. S'il avait fait moins, il n'aurait pas rempli la tâche qui lui incombait. Il aurait été vaincu par l'enfer et se serait séparé de Dieu. Personne ne peut faire davantage que la volonté de Dieu. En accomplissant la volonté de Dieu, chacun n'accomplit que son devoir. Nul ne peut donc céder la moindre parcelle de mérites à d'autres.
Chacun doit travailler à son propre salut, et c'est là la deuxième raison pour laquelle il est impossible de s'octroyer les mérites d'un autre. Ce qui n'est pas réalisable d'après vos lois humaines, ne l'est pas non plus devant la justice de Dieu. Un juge humain ne consentira pas à accorder une remise de peine à un contrevenant parce que d'autres observent la loi. Ainsi, aucune remise de peine ne sera consentie à un pécheur parce que d'autres ont respecté les commandements de Dieu. Sans quoi, qu'adviendrait-il de la justice ?
Comment vous imaginez-vous un tel « trésor de l'Eglise », ce capital provenant d'un excédent de mérites accumulés par d'autres? Pensez-vous vraiment que la vie spirituelle en union avec Dieu puisse être stockée dans une réserve? Pouvez-vous emmagasiner cela, comme vous entassez vos objets précieux, vos trésors matériels qui appartiennent à vos églises, dans le but d'y opérer des prélèvements pour satisfaire les besoins des hommes? Comme vous pouvez être insensés! Et comme la doctrine des indulgences enseignée par ton ancienne Eglise est insensée ! Comment pouvez-vous concevoir qu'une rémission des péchés puisse dépendre de conditions extérieures ridicules ? Tu aurais donc droit à une réduction des peines encourues pour tes péchés parce que tu as prié en tenant un chapelet béni à la main, mais pas si tu pries Dieu sans chapelet? Et comment tes peines pourraient-elles être remises entièrement parce que tu aurais récité telle prière, dans telle église, à tel jour, alors que tu n'aurais pas droit à ce privilège si tu récitais cette même prière avec plus de ferveur, seul dans ta chambre ? Et à l'heure de ta mort, crois-tu que toutes les peines pour tes péchés te seront remises parce que tu tiens à la main le « crucifix de la bonne mort » béni à cet effet ? Seras-tu sauf parce que tu portes un scapulaire béni, au port duquel est attachée, selon ton Eglise, une indulgence plénière ? Penses-tu vraiment que le crucifix de la bonne mort et le scapulaire te sauveront lorsque tu seras jugé devant Dieu ? Crois-tu réellement que certaines prières, certains pèlerinages et certaines pratiques semblables te vaudront des remises de peine selon un barème établi par ton Eglise ? N'est-ce pas plutôt blasphémer la grandeur et la sainteté de Dieu, sa miséricorde et son amour, que d'en faire les tributaires de telles absurdités ? Les hommes, les évêques et les papes n'ont pas le pouvoir de remettre les peines que méritent les péchés. Dieu seul rémunère chacun selon ses œuvres.

La conversion intérieure du pécheur envers Dieu ainsi que ses œuvres de charité sont les normes d'après lesquelles Dieu applique son pardon et sa grâce. Celui qui se repent et se tourne vers Dieu reçoit le pardon de ses péchés à condition qu'il s'efforce de réaliser de bonnes actions en pardonnant à ses semblables et en les aidant selon ses possibilités. Dieu lui remettra les peines qu'il aurait méritées pour ses péchés. Voilà pourquoi le Christ dit au sujet de Marie Madeleine : ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont remis parce qu'elle a montré beaucoup d'amour. Mais celui à qui on remet peu montre peu d'amour (Luc 7 : 47). De toute évidence, il n'est pas ici question d'amour physique, mais de l'amour de Dieu et du prochain. Celui qui a beaucoup d'amour pour son prochain recevra une large remise de la peine qu'il a méritée pour ses péchés en demandant pardon. Sur un plateau de la balance sont placées les peines méritées et sur l'autre les actes d'amour et les bonnes œuvres. Le surplus de poids du coté des peines correspond à la quantité de peines consécutives aux péchés que le pécheur devra expier en guise de réparation de ses fautes. Celui à qui peu de peines sont remises est celui qui a peu de bonnes œuvres à son actif.
Marie Madeleine avait beaucoup péché. Mais elle se montrait toujours prêtre à rendre service quand il s'agissait d'aider les gens dans la souffrance ou ceux qui étaient persécutés injustement. C'est pourquoi il lui fut beaucoup pardonné après qu'elle eut tourné le dos à sa vie de pécheresse.
Le Christ parle aussi d'un péché qui ne peut pas être pardonné ni dans ce monde, ni dans le monde à venir. Le mot « pardonné » a ici la signification de « gracié », comme c'est souvent le cas dans la Bible. Le péché mentionné par le Christ ne saurait trouver grâce ni rémission de peine. La peine qui frappe ce péché est intégrale et l'expiation est totale. Il faut payer jusqu'au dernier centime. Voici en quels termes le Christ parle de ce péché : Aussi je vous le dis, tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l'esprit ne sera pas remis. Et quiconque aura dit une parole contre le Fils de l'homme, cela lui sera remis; mais quiconque aura parlé contre l'esprit saint, cela ne lui sera remis ni en ce monde ni dans le monde à venir (Matthieu 12 : 31 - 32).

Celui qui connaît l'effet de l'esprit de Dieu, celui dont l'âme a été pénétrée de la lumière de la vérité que les Esprits de Dieu lui ont communiquée avec l'aide de la force divine, et qui, malgré cela, pour des raisons terrestres, refuse cette vérité, commet le péché contre l'esprit et ne pourra pas échapper au châtiment de ce péché. La raison pour laquelle tout pardon est impossible vient de la nature même de ce péché. En effet, lorsque les preuves les plus éclatantes que les Esprits de Dieu peuvent fournir n'incitent pas un homme à accepter la vérité, même si dans son for intérieur il ressent qu'il s'agit de la vérité, quel autre moyen serait propre à l'amener à prendre en compte cette vérité ? Il ne reste plus qu'une solution : lui faire subir intégralement les lourdes peines que ce péché entraîne, lui faire expier et réparer cette faute pour l'attendrir, le fléchir et le toucher. Il faut qu'il devienne misérable, qu'il ait faim, comme le fils prodigue. Ce n'est qu'alors qu'il deviendra apte et digne de recevoir une nouvelle offre de la vérité.
Le clergé juif, les scribes et les Pharisiens ont commis ce péché contre l'esprit. Ils entendaient le Christ prêcher et enseigner tous les jours. Ils étaient les témoins oculaires de la confirmation de cet enseignement en voyant les effets de l'action des Esprits de Dieu qui permettait au Christ de guérir les malades, de ressusciter les morts et d'accomplir d'autres miracles. Il n'existait pas de preuves plus convaincantes de la vérité. Malgré cela, ses adversaires refusèrent la vérité. Ils blasphémaient contre les Esprits de Dieu qui agissaient par le Christ en l'appelant « démon ».
Toi aussi tu commettrais le péché contre l'esprit si, après avoir été le témoin de preuves aussi indéniables fournies par des bons Esprits de Dieu, tu refusais les vérités offertes, pour des motifs humains ou pour d'autres raisons.
En ce qui concerne les autres péchés, Dieu fait un large usage du droit de grâce. Dieu va même au-delà de ce que les hommes méritent, pour peu qu'ils montrent leur bonne volonté et s'efforcent de faire le bien. Tous les hommes et les Esprits pécheurs dépendent de cette remise de peine, de cette grâce. Personne n'est sans péché et quitte le monde d'ici-bas pur et sans faute pour entrer dans le monde de l'au-delà. C'est pourquoi il n'existe pas de « saints » dans le sens qu'enseigne ton ancienne Eglise.
L'Eglise catholique entend bien autre chose que le christianisme primitif quand elle parle d'un « saint ». Les apôtres se servent souvent de ce mot « saint » dans leurs épîtres. Ils désignent par là tout un chacun qui accepte l'enseignement du Christ comme vérité divine et s'efforce de conformer sa vie à cet enseignement. C'est pourquoi les apôtres s'adressent aux membres des communautés chrétiennes en les appelants des « saints ». Ils ne veulent pas dire que les premiers chrétiens étaient sans péché. Bien au contraire, ils les blâment dans chaque lettre pour leurs péchés quotidiens et leurs erreurs humaines. Ils savaient qu'aucun homme n'est sans péché, l'apôtre Jean dit : Si nous disons : « Nous n'avons pas de péché », nous nous abusons, la vérité n'est pas en nous (Jean 1 : 8). Ton Eglise affiche un avis différent, elle affirme que ceux qu'elle vénère comme des « saints » ont été, soit « immaculés » leur vie durant comme la mère de Jésus, soit qu'ils n'ont plus péché après leur conversion. Elle enseigne que ces « saints », après leur mort terrestre, sont immédiatement conduits devant Dieu qui confirme leur sainteté par des miracles. Elle s'arroge le droit de déclarer, sans se tromper, que quelqu'un est saint, et de le mettre au nombre des saints en le canonisant et en lui décernant un titre de vénération.

La sainteté réside dans la volonté et dans l'état d'esprit d'un homme. Vu qu'aucun être humain, et donc aucun pape, ne peut connaître l'état d'esprit d'un homme ni porter un jugement infaillible, point n'est besoin de démontrer par d'autres arguments qu'une canonisation, une déclaration solennelle faite par les hommes, ne peut pas correspondre à la vérité. Dieu seul « canonise », personne d'autre. Dieu seul connaît le cœur humain. Vous ne pouvez jamais savoir si quelqu'un mérite l'amour ou la colère de Dieu. C'est une monstrueuse présomption humaine que de vouloir déclarer avec infaillibilité que telle ou telle personne se trouve auprès de Dieu. Car à côté de la vraie sainteté, il y a la fausse sainteté qui passe pour de la vertu. Souvent il est bien difficile de distinguer l'une de l'autre.
En ce qui concerne les soi-disant miracles obtenus de Dieu par l'intercession des saints, un certain nombre de ces événements dits surnaturels relèvent du domaine de la légende ou du mythe. D'autres événements de leur vie qui vous semblent merveilleux provenaient de divers dons médiumniques qui les mettaient en communication avec les Esprits. Cependant, vous ne pouvez discerner si les Esprits qui se manifestaient étaient bons ou mauvais. Les magiciens du temps de Moïse en Egypte et le magicien Simon à Samarie, que ses contemporains surnommaient « la grande puissance de Dieu », ont accompli davantage de prétendus miracles que n'importe quel saint de l'Eglise catholique. C'était pourtant le mal qui agissait en eux, sous le couvert et l'apparence du bien.
Dieu n'a aucun intérêt à vous signaler par des miracles qui est saint. Dieu ne veut pas d'un « culte des saints », il ne veut pas que l'on vénère des reliques, que l'on se rende en pèlerinage sur la tombe d'un saint ou dans d'autres sanctuaires. Tout cela tient de l'idolâtrie. Pourquoi Satan voulait s'emparer du corps de Moïse ? Satan le destinait aux israélites afin qu'ils lui rendent un culte de vénération, comme vous vénérez les reliques de vos saints. Pourquoi Michel a-t-il lutté avec Satan afin de lui arracher le corps de Moïse ? Pour la même raison qui devrait vous pousser à refuser la vénération des saints et de leurs reliques, et les pèlerinages. Les israélites auraient privé Dieu d'une partie de l'honneur qui lui est dû. Ils auraient institué, vis à vis du corps de Moïse, un culte semblable à celui que vous rendez aux reliques de vos saints. Vous avez beau affirmer que, à travers les saints, c'est Dieu lui-même que vous honorez, cela n'est que pure apparence. En réalité, les catholiques accordent aux saints, à leurs images et à leurs statues, une grande partie de la confiance qu'ils ne devraient témoigner qu'à Dieu. S'il avait voulu, Dieu aurait pu abandonner le corps de Moïse aux israélites, si ce genre de culte lui avait été agréable.

Les premiers siècles chrétiens ne connaissaient pas le culte des saints, ni le culte de Marie que l'on pratique davantage dans vos églises que le culte divin, comme tu as dû t'en apercevoir. La salutation angélique, c'est à dire la prière qui débute par : « Je vous salue Marie » est bien plus récitée que le « Notre Père ». Pense à votre récitation du chapelet qui remplace n'importe quelle prière et dans n'importe quelle occasion.
Le Christ, les apôtres et les premiers chrétiens n'adoraient que Dieu et ne connaissaient pas la vénération des Esprits du royaume de Dieu. Il se trouvait parmi eux des hommes qui, d'un point de vue humain, achevèrent leur vie dans un état de perfection et de sainteté. Il y avait Jean le Baptiste, dont le Christ disait qu'il était le plus grand jamais né d'une femme. Il y avait Etienne, le premier martyr du christianisme et l'apôtre Jacques, pour ne citer que quelques-uns qui décédèrent aux temps bibliques. Mais jamais il ne vint à l'esprit des apôtres de présenter ces hommes comme des « saints », à plus forte raison de leur vouer un culte comme cela se pratique de nos jours. Pour ce qui est de Marie, elle n'est jamais mentionnée par les apôtres. Le culte des saints est une invention humaine qui date de beaucoup plus tard. Paul se déclare contre ceux qui se plaisent à rendre un culte aux anges. Par « anges » il entend les Esprits qui séjournent auprès de Dieu, c'est à dire ceux que vous désignez par les « saints ».
Tous les Esprits créés par Dieu ne possèdent rien par eux-mêmes et ne peuvent rien, mais absolument rien, donner aux hommes. Tout vient de Dieu. Donc l'honneur ne revient qu'à Dieu seul. C'est pourquoi les bons Esprits de Dieu qui se présentent à vous refusent les remerciements que vous leur adressez. Toutes les fois que tu voulais les remercier, ils te répondaient en disant : Remercie Dieu. »

L'extrême-onction
« Dans l'Eglise catholique, vous avez un sacrement que vous appelez « extrême-onction ». Les premiers chrétiens connaissaient l'onction des malades avec de l'huile, mais elle avait une autre signification que celle que vous donnez maintenant à l'extrême-onction. Vous n'administrez l'extrême-onction qu'aux malades en danger de mort afin de leur procurer le pardon de leurs péchés, l'amélioration de leur état restant un aspect secondaire. Les premiers chrétiens appliquaient l'onction des malades comme un remède physique, dont l'efficacité dépendait de la volonté d'amendement du malade.
L'épître de Jacques dit : Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les presbytres de l'Eglise (les anciens de la communauté) et qu'ils prient sur lui après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis. Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance (Jacques 5 : 14 - 16).
Ceux que l'on appelait les anciens dans les premières communautés chrétiennes étaient les hommes qui avaient reçu beaucoup de grâces et de dons. Ils possédaient le don de guérison, la visite des malades étant un de leurs premiers devoirs. Par l'onction avec de l'huile et par la prière, ils transmettaient la force de guérison aux affaiblis. Par la prière, l'homme s'unit intiment à Dieu, source de toute force de guérison. Plus cette union est intime, plus la force qui émane de cette source est grande et remplit celui qui prie.
Les guérisons du Christ t'ont appris que beaucoup de maladies sont des punitions pour les péchés commis, surtout pour des manques de charité envers le prochain. Voilà pourquoi le Christ répétait à ceux qu'il avait guéri : Te voilà guéri ; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive pire encore (Jean 5 : 14). Il fallait d'abord éloigner le péché qui causait la maladie. Le malade qui avait péché contre son prochain devait reconnaître son manquement et s'en ouvrir à celui qui en avait souffert. Le malade le faisait, au besoin, appeler au chevet de son lit et il tentait de se réconcilier avec son ancien ennemi. C'est pourquoi l'apôtre Jean dit : « Confessez donc vos péchés les uns aux autres, afin que vous soyez guéris. N'allez pas les confesser à quelqu'un d'autre ou à un prêtre, mais à celui que vous avez offensé ». Dès que le malade s'était réconcilié avec celui qu'il avait offensé, Dieu pardonnait aussi son péché au malade. La maladie disparaissait par la force de guérison de l'ancien qui, par la prière et l'onction de l'huile, la transmettait au corps du malade. L'apôtre Jean décrit ici la plus sublime des guérisons de malade qui peut exister. Il s'agit de la guérison qui soigne à la fois le corps et l'âme du malade.
Qu'avez vous fait de cette onction des malades et de cette guérison ? Selon votre doctrine, il faut de l'huile bénie par un évêque. Seul un prêtre ordonné par un évêque peut pratiquer l'onction avec cette huile en récitant les prières prévues à cet effet. Et vous pensez que pareille onction produira le pardon des péchés. Vous administrez cette onction même à un malade qui a perdu conscience et vous croyez que, même pour un malade dans cet état, l'onction produit le pardon des péchés. Si vous réfléchissez, vous devez quand même vous dire qu'une telle onction ne peut avoir aucun effet sur l'âme d'un homme qui n'est plus conscient. Chez les premiers chrétiens, l'onction ne produisait pas non plus le pardon des péchés. Elle était l'occasion du pardon préalable des péchés par l'offensé et ôtait ainsi tout obstacle qui s'opposait à la guérison. Ainsi, l'onction devenait une force de guérison. Votre extrême-onction actuelle est presque toujours dépourvue des conditions préalables qui étaient requises dans les premières communautés chrétiennes. Ce qui fait que, dans la plupart des cas, l'extrême-onction est rabaissée à une cérémonie purement extérieure, sans véritable effet intérieur. »

Le sacerdoce chez les premiers chrétiens et la prêtrise de nos jours
« Le christianisme primitif ne connaissait pas non plus l'ordination des prêtres. Le mot prêtre vient du grec « presbytre » de l'ancienne Eglise. Il veut dire « ancien ». Non pas ancien pour désigner le plus ancien en années, le plus âgé, mais celui qui est intérieurement le plus avancé, le plus parfait sur le plan religieux et divin. C'est à ces « anciens » que s'applique le mot tiré du livre de la Sagesse : La vieillesse honorable n'est pas celle que donnent de longs jours, elle ne se mesure pas au nombre des années; c'est cheveux blancs pour les hommes que l'intelligence, c'est un âge avancé qu'une vie sans tache (Sagesse 4 : 8 – 9). Voilà pourquoi les presbytres des premières Eglises chrétiennes n'étaient pas choisis par les hommes, puisque ces derniers ne savent pas évaluer la dignité intérieure de leurs semblables. Ils étaient désignés lors des assemblées du culte chrétien, par les Esprits de Dieu, car ils avaient été choisis par Dieu pour servir ses desseins. Les membres des communautés chrétiennes leur imposaient solennellement les mains, reconnaissant ainsi qu'ils exerçaient leurs charges sur l'ordre de Dieu.
En quoi consistait leur activité ? Disposaient-ils de plus grands pouvoirs spirituels que les chrétiens ordinaires ? Avaient-ils les pleins pouvoirs spirituels ? Exerçaient-ils leurs pouvoirs en donnant aux fidèles l'impression de dépendre des presbytres pour atteindre Dieu et obtenir le salut ? Rien de tout cela. On ne connaissait pas le sacerdoce qui est le vôtre. Il n'existait pas alors de prêtres nantis de pouvoirs spirituels spéciaux et exclusifs. Il n'y avait pas de prêtres qui administraient les sacrements, comme vous les appelez, qui absolvaient les pénitents de leurs péchés ou négociaient d'autres grâces spirituelles. Il n'y avait point d'évêques qui conféraient des ordres sacrés et des pouvoirs spirituels en ordonnant des prêtres. La charge, les fonctions des anciens ou des presbytres étaient tout à fait autre.
Partout où les hommes se réunissent et se rassemblent dans un but déterminé, il faut un chef pour diriger, présider et veiller au bon ordre, afin que tout concoure au but défini. Il en était de même chez les premiers chrétiens. Ils se rassemblaient pour célébrer le culte divin et le repas du Seigneur, la Cène, ainsi que pour s’instruire et s’encourager les uns les autres dans la foi et la poursuite du bien. Il fallait donc quelqu’un pour organiser ces assemblées, pour les préparer, pour déterminer les horaires, bref, pour superviser l’ensemble afin que règnent l’ordre et l’harmonie. Dieu aime l’ordre, il a tout créé dans l’ordre et maintient tout dans l’ordre. Dans le monde des Esprits il a prévu des guides, des chefs, des dirigeants chargés de l’exécution de ses décisions. Sur la terre également il désire qu’il y ait des chefs qui organisent les rassemblements, en vue du salut spirituel de leurs membres.

Voilà en quoi consistait la tâche des presbytres. Ils s’occupaient de l’intendance, déterminaient le moment et le lieu des services divins, s’occupaient de tous les préparatifs et pourvoyaient au bon déroulement des cérémonies. La vie des communautés exigeait toujours plus de soins et d’efforts, les problèmes d’organisation grandissaient. Les Esprits qui se manifestaient au cours des services divins instituaient et ordonnaient beaucoup de choses indispensables au progrès spirituel de la communauté. Le rôle des presbytres, dans ce cas, consistait à veiller à la prompte et consciencieuse exécution de ces ordres et de ces dispositions.
La vraie religion consistait avant tout à développer un amour actif pour son prochain, les premiers chrétiens attachaient une grande importance à apporter de l'aide aux nécessiteux dans leur entourage. Les presbytres maintenaient un contact permanent avec les familles de la communauté et réglaient avec elles tout ce qui les accablait spirituellement ou matériellement.
Le presbytre était l'ami fidèle de tout le monde. Tous lui accordaient une confiance sans limite, précisément parce qu'il avait été désigné par les messagers spirituels de Dieu comme l'homme qui partagerait avec les chrétiens les joies et les peines, et qui serait leur confident à toute épreuve. Suite à sa nomination par les Esprits de Dieu, il recevait le don divin de savoir secourir les membres de la communauté au mieux de leurs intérêts. Il vérifiait quand et où il devait porter assistance, il visitait les malades, les abandonnés, les veuves et les orphelins, et leur procurait l’aide provenant d’autres familles chrétiennes. Les chrétiens apportaient beaucoup de dons matériels lors de leurs réunions et les remettaient à l’ancien qui les distribuait aux pauvres.
Comme l’ancien possédait le don de guérison et qu’il soulageait grandement les malades, il est évident que son activité lui valait la sympathie et l’affection de son entourage. On s’adressait également à lui pour les questions spirituelles, on lui confessait les fautes commises et on lui demandait conseil. Il encourageait, consolait, éduquait, et priait avec eux. Il était leur père spirituel et leur bon pasteur.
Les premières communautés chrétiennes étaient formées de voisins qui se réunissaient. Un certain nombre de familles résidant dans une zone géographique restreinte constituait une communauté. Ces groupes ne dépassaient un nombre d’individus supérieur à celui qui peut tenir dans une maison privée lors d’une assemblée plénière. Par conséquent, le nombre des communautés était considérable dans les grandes localités ou dans les quartiers très peuplés. Chaque groupe était présidé par un presbytre. Il arrivait souvent que certaines communautés se composent surtout de gens aisés, alors que d’autres communautés ne comptaient que des pauvres. Puisque les familles riches désiraient utiliser leur richesse à des fins bénéfiques, mais qu’elles ne trouvaient pas l’occasion de le faire dans leur secteur, on eut recours au moyen suivant : on établit une liaison entre les communautés en nommant un agent de liaison. Ce dernier était chargé de transmettre les messages entre les presbytres des communautés voisines. L’agent de liaison se renseignait auprès des presbytres au sujet des besoins et des ressources. De cette façon, une répartition judicieuse des dons avait pu être organisée. Les presbytres tenaient à jour la liste des pauvres et la liste des biens matériels disponibles.
Celui qui était chargé de recenser l’ensemble des richesses collectées et de les répartir communauté par communauté s’appelait « épiscope », d’où est dérivé le mot « évêque ». Ce titre signifie « surveillant ». Il n’avait pas de contact direct avec les membres des différentes communautés. Ses fonctions consistaient à coordonner l’action des presbytres de sa région afin de ventiler équitablement les moyens d’assistance. Les épiscopes et les presbytres débattaient également des questions relatives au salut des âmes.

L’épiscope, comme le presbytre, n’était pas élu par les hommes, mais désigné par des Esprits qui se manifestaient dans ce but. Naturellement, l’influence de l’épiscope sur la vie sociale s’avérait très grande. Cette influence provenait de sa dignité intérieure et de la pureté de ces mœurs. On le consultait sur tous les sujets importants. Les Esprits dirigeaient les presbytres vers l’épiscope de la région à chaque fois qu’une question concernait l’ensemble des communautés chrétiennes. L’épiscope recevait ses instructions directement de l’esprit de Dieu qui lui indiquait comment résoudre le problème.
Tout comme les positions de pouvoir sur vos semblables deviennent souvent l’objet d’abus, ainsi se produisit-il la même dérive dans les communautés chrétiennes par la suite. Il vint le temps où les Esprits de Dieu furent écartés de l’Eglise chrétienne. A partir de cet instant, les presbytres et les épiscopes ne furent plus désignés par les Esprits, mais par des personnalités humaines influentes. L’autoritarisme et d’autres vices humains prirent la relève. Là où les Esprits de Dieu font défaut, d’autres sortes d’Esprits se mettent à l’œuvre, des Esprits qui ne veulent pas du salut des hommes mais qui fomentent leur perte. Le bien règne par la liberté, le mal par la contrainte et par la force. L’Eglise primitive, lorsque les Esprits de Dieu étaient les maîtres, était l’Eglise de la liberté des enfants de Dieu. L’Eglise qui vint plus tard et qui écarta les Esprits de Dieu, devint peu à peu une Eglise de servitude spirituelle sous l’influence du mal qui s’insinuait en elle. Les nouveaux dirigeants s’arrogeaient des pouvoirs contraires à la volonté de Dieu et faisaient ainsi obstacle aux croyants en leur fermant le chemin qui mène à Dieu.
Cette situation existe encore de nos jours dans l’Eglise catholique. Les catholiques sont pendus aux basques de leurs prêtres. Car, sans l’intervention d’un prêtre, cette Eglise ne conçoit pas le pardon des péchés, elle n’admet pas la venue des Esprits de Dieu, ne célèbre pas la Cène du Seigneur, ne reconnaît pas l’effet bénéfique de l’onction des malades et interdit le mariage. Après tout ce que je t’ai dit à ce sujet, je ne veux pas m’étendre davantage. 
Si le Christ revenait sur la terre, il exhalerait à nouveau cette plainte : « J’ai pitié du peuple ! ».
Si les Eglises chrétiennes actuelles veulent devenir les porteurs de la vraie doctrine du Christ, il leur faudra revenir au service divin tel que le pratiquait l’Eglise primitive. Certes, rien ne permet encore d’espérer que les dirigeants des Eglises chrétiennes s’apprêtent à emprunter le chemin du retour vers le christianisme du Christ. Ce retour devra partir du peuple. Le peuple auquel on a imposé, au nom de la religion, le lourd carcan des règles et des lois humaines, devra réapprendre à chercher et à trouver Dieu. Il pourra alors accomplir la volonté divine, comme le faisait les premiers chrétiens sous la direction des Esprits de Dieu. La sentence brève et frappante adoptée comme règle de conduite par l’Eglise primitive demeure toujours valable :
Là où sont les Esprits de Dieu, là est la vérité. »
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Ven 11 Oct 2019 - 18:43
Postface


Nous nous prêtons difficilement à tout ce qui ne cadre pas avec nos traditions. Qu’il s’agisse de la vie des individus ou de celle des peuples et des nations, la nature humaine subit la force de l’habitude. C'est la raison pour laquelle l’homme s'accroche si fortement aux us et coutumes hérités de ses parents et qu'il a observés depuis son enfance.
Ce principe s’applique encore davantage à la religion de nos aïeux. Quelques soient les choses présentées comme sacrées et divines, quelques soient les pratiques religieuses inculquées à l'enfant, il est difficile de s'en libérer. Nous continuons à vénérer nos habitudes et à accomplir quelques rites, pour payer notre tribut à la tradition familiale et culturelle.
La force de l’habitude est la plus grande ennemie de la vérité dans tous les domaines, surtout dans le domaine spirituel. Non seulement elle empêche l’homme de se poser des questions, mais elle le pousse à rejeter sans examen tout ce qui est contraire aux opinions reçues. Il n’y a qu’un seul moyen pour franchir le barrage de la tradition imposée, c’est faire l’expérience personnelle de la vérité.
J’ai vécu tout cela à propos des vérités contenues dans ce livre. Ma religion m’avait déjà appris l’existence de Dieu et d’un monde des Esprits. Je n’avais donc pas de doute à ce sujet. Mais, qu’il était possible de communiquer de façon claire et perceptible par les sens humains avec les Esprits, voilà qui allait à l’encontre de l’enseignement de mon Eglise. Par ailleurs, une telle idée me paraissait aberrante. Lorsque je fus mis en demeure de vérifier par moi-même ce que l’on présentait comme des manifestations d’Esprits, j’étais intimement convaincu qu’il me serait facile de démontrer la supercherie à l’origine de ces phénomènes. Pour cela, je ne me fiais qu’à la méthode des vérifications scientifiques rigoureuses que nous appliquons pour découvrir la vérité dans tous les domaines. Ce principe d’étude repose sur l’observation des causes et des effets qui sont liés par des lois universelles et immuables. Car, un effet déterminé qui n’est pas lié à une cause n’est pensable dans aucun domaine.

Là où des pensées sont clairement exprimées, il existe forcément un sujet qui réfléchit, une personnalité, un « moi » qui pense. Si donc une personne exprime des idées totalement différentes de ses convictions, si elle parle ou écrit plusieurs langues étrangères qui lui sont complètement inconnues, alors le « moi » de cet individu ne peut pas être à l’origine de tels effets. Il faut ajouter que cette personne parle et écrit dans un état de perte de conscience. Quiconque réfléchit ne peut pas admettre qu’un individu tout à fait inconscient puisse faire, de lui-même, une conférence claire et pertinente sur des questions difficiles, pendant des heures, tout en s’arrêtant pour répondre en détail à toutes les questions posées par l’assistance. De la même manière, une personne en état d’inconscience ne peut pas parler ou écrire une langue qu’elle n’a ni entendue, ni apprise. Dans tout ces cas, on ne peut pas admettre que c’est le « moi » de cette personne inconsciente qui est la cause de pareils phénomènes. Il faut bien envisager la présence d’un être pensant étranger, qui se sert du corps de la personne inconsciente pour s’exprimer et pour écrire. Cette conclusion s’impose à nous si nous respectons les principes de la science expérimentale.
Si ces êtres pensants, invisibles à nos yeux, ne cessent d’affirmer qu’ils sont des Esprits non incarnés, s’ils nous expliquent le mécanisme des lois qui leur permettent d’entrer en communication avec les hommes, nous disposons alors des moyens pour vérifier leurs dires. Il suffit de réunir les conditions que le monde des Esprits prétend être nécessaires pour que s’établissent les échanges entre eux et nous. Si alors, il apparaît qu’en observant ces lois on arrive à établir systématiquement une communication avec les Esprits, alors la possibilité d’une telle communication devient une vérité aussi irréfutable que la communication à distance par les ondes électromagnétiques et les postes de radio. Les lois de la radiocommunication ne datent pas d’aujourd’hui, elles sont aussi vieilles que le monde. Cependant, ce n’est que de nos jours qu’on en a pris connaissance. De même, les lois qui président aux échanges entre les hommes et les Esprits ont toujours existé. Leur découverte n’est pas récente et les êtres humains de tous les peuples et de toutes les races connaissent ces lois et s’en servent pour communiquer avec l’au-delà.

Mes propres expériences, comme celles de milliers d’autres personnes n’appartiennent pas au domaine de l’illusion, de l’hallucination ou de l’altération des sens. Il s’agit de faits objectifs. J’ai moi-même examiné, contrôlé et vérifié mes expériences, calmement, sobrement et lucidement. Je ne possède pas de constitution médiumnique, ni d’autres dons psychiques de ce genre. Je ne suis ni clairvoyant, ni clairentendant, je n’ai rien d’un sensitif. Jamais je n’ai été sujet à des transes. Ma santé est bonne, mes nerfs sont solides. J’ai observé ces phénomènes à l’âge de cinquante ans, après avoir connu, au cours de mon ministère de vingt-cinq ans comme prêtre catholique, toutes les vicissitudes de la vie humaine. Bien souvent, j’ai rencontré pendant mes années de ministère sacerdotal, la folie, l’épilepsie, l’hystérie et le déséquilibre nerveux sous toutes ses formes. Ce que j’ai décrit dans ce livre touchant à la communication avec les Esprits est une chose tout à fait différente. J’ai expérimenté cette communication et je l’ai vécu, elle n’a pas le moindre point commun avec les troubles mentaux.

Puisqu’il y allait de mon avenir et de ma carrière, j’ai vérifié et contrôlé ces phénomènes le plus sérieusement et le plus consciencieusement possible. Ma fonction de ministre du culte me mettait à l’abri de tout souci matériel. Or chacun sait que personne ne veut quitter une telle situation confortable et s’exposer au dénuement à moins d’y être poussé par des raisons majeures. Cependant, je me sentais obligé de renoncer à ma situation si les communications que j’expérimentais se révélaient être la vérité. Or, les messages qui me furent communiqués par les Esprits étaient en contradiction flagrante avec ce que je devais prêcher à mes paroissiens. C’est parce que je savais ces messages fondés sur la vérité que je fus obligé d’abandonner ma situation de prêtre catholique.
Que le lecteur de ce livre me permette de lui adresser encore un mot d’éclaircissement. Je voudrais répondre à une éventuelle question de sa part qui peut se formuler ainsi : Est-ce que la communication avec le monde des Esprits, selon les principes décrits dans ce livre doit impérativement être recherchée par chacun ? Ma réponse est : non. Celui qui croit en Dieu et a confiance en lui, celui qui accomplit ce qu’il reconnaît être la volonté de Dieu, celui-là le trouvera et arrivera jusqu’à lui. Pour y parvenir, aucune communication avec le monde des Esprits ne lui sera nécessaire. Mais si quelqu’un vit dans le doute de l’existence de Dieu, s’il veut clarifier ses idées sur l’au-delà et s’assurer de la validité des doctrines de sa religion, il ne dispose que d’un seul moyen pour trouver la vérité, il s’agit de la communication avec le monde des bons Esprits.
Il est du devoir de chacun d’arriver à une conviction ferme et définitive concernant ses sentiments vis à vis de Dieu et de l’au-delà, car Paul rappelle que celui qui a des doutes : est condamné, parce qu'il agit sans bonne foi et que tout ce qui ne procède pas de la bonne foi est péché (Romains 14 : 23). Celui qui cherche sincèrement et honnêtement la vérité découvrira qu’elle est pour lui le trésor dont parle le Christ dans une parabole : Le Royaume des Cieux est semblable à un trésor qui était caché dans un champ et qu'un homme vient à trouver : il le cache à nouveau, s'en va ravi de joie vendre tout ce qu'il possède, et achète ce champ (Matthieu 13 : 44).
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Ven 11 Oct 2019 - 18:43
4ème partie
Annexes



 

Introduction aux annexes
Après avoir reçu l'enseignement exposé dans la deuxième partie de ce livre et qui concerne les lois de la communication avec les Esprits ainsi que les manifestations d’Esprits racontées dans la Bible, il me fut confié la tâche d’étudier par moi-même les échanges avec les Esprits durant les autres époques de l’humanité. Ainsi, je devais vérifier et contrôler l’enseignement que j’avais appris directement du monde spirituel. On me recommanda notamment d’examiner ce qui se passe actuellement dans les séances spirites ainsi que les travaux scientifiques concernant les médiums et les messages délivrés par eux.
J’aurai aimé me pencher sur les nombreux textes des écrivains de l’antiquité païenne et chrétienne qui font état des contacts avec le monde des Esprits. Pour cela, il m’eût fallu étudier les œuvres des philosophes grecs et romains, ainsi que celles des poètes et des historiens. J’aurai été tenu de lire toutes les productions des Pères de l’Eglise, des auteurs des premiers siècles et du Moyen Age, ainsi que les écrits des mystiques. En même temps, j'aurai dû prendre connaissance des innombrables descriptions de la vie des saints catholiques. De plus, j’aurai dû parcourir la vaste bibliographie qui traite du spiritisme, aussi bien les livres que les revues. Tout cela aurait été nécessaire pour produire un travail convenablement achevé. Pour la réalisation d’une telle tâche, une existence entière aurait à peine suffit.
Par conséquent, j’ai pris la décision de n’ajouter que trois chapitres complémentaires à ce livre. Dans ces pages, je présente de ma propre initiative, des exposés succincts qui démontrent que les échanges avec les Esprits étaient fréquents aux temps des apôtres et que ces échanges continuent à exister, même si l’humanité actuelle ne l’accepte pas encore. Le spiritisme s’effectue selon les lois décrites dans ce livre, qui n’ont jamais varié et qui ne varieront jamais.
Les annexes qui résultaient de ma décision sont intitulées comme suit :
- les échanges avec les Esprits à partir de l’époque apostolique,
- l’action des Esprits dans la vie d’un pasteur protestant et d’un curé catholique,
- le spiritisme à la lumière de la science du XXe siècle.
Johannes Greber



A l'occasion de cette nouvelle édition française, une quatrième annexe est rajoutée à la version originale :
- La réincarnation dans la bible.


Annexe 1



Les échanges avec les Esprits après l’époque apostolique



Vous allez recevoir une force, celle de l'esprit saint qui descendra sur vous.
Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie,
et jusqu'aux extrémités de la terre. 
Actes 10 : 3


Les manifestations démoniaques dans les cultes idolâtres
Entre la civilisation païenne et le christianisme naissant s'engagea une lutte sans merci. Pendant ces incessantes hostilités, les chrétiens vivant à l’époque des apôtres et plus tard, voyaient dans les mauvais Esprits les vrais maîtres du paganisme. Les chrétiens pensaient que les souverains d’alors et leurs serviteurs n’étaient que les instruments humains de ces puissances malfaisantes. L’enfer se sentait menacé dans sa domination sur l’humanité par les bons Esprits qui se manifestaient au sein du christianisme.
« Cette lutte était plus profonde qu’un simple conflit avec les gouverneurs et les fonctionnaires de Rome. Elle s’engageait contre un seigneur plus grand que l’empereur de Rome, et contre des puissances bien supérieures à de simples administrateurs. Ces forces s’exerçaient déjà avant l’existence de l’empire romain. Elles s’étendaient aux provinces les plus éloignées de l’empire, où l’administration ne fonctionnait plus que pour la forme. Elles s’étaient enracinées dans le cœur des hommes et dans leurs pensées qui ne sont soumis à aucune administration.
La vie de l’Etat et des individus était tellement remplie de cette communication avec le monde des Esprits que les païens les appelaient des dieux, des héros ou des démons. La vie sociale se déroulait sous leurs auspices. Une grande partie des cérémonies du culte et des fêtes officielles était destinée à les honorer. » (Weinel, p. 2).
Extérieurement, les idoles semblaient sans vie, mais on était persuadé que derrière ces statues en pierre et en bois vivaient de grands Esprits qui se manifestaient. C’est d’eux que parle le Christ et le martyr Justin : « Ces images ont la forme et le nom de mauvais démons qui sont apparus. C’est à ces démons que s’adressait le culte des païens : Autrefois, les démons (au travers des médiums humains) se sont manifestés. Ils se livraient à l’adultère avec des femmes, ils violaient des garçons et faisaient apparaître des monstres causant de la terreur chez ceux qui ignoraient ces procédés. Ils donnaient à ces monstres le nom de dieux et les désignaient chacun par l’appellation que le démon se donnait. Ils agissaient ainsi poussés par la peur et ne sachant pas que ces démons étaient des êtres malfaisants » (Justin 1 : 5 – 2).
Les Esprits malins n’étaient pas seulement actifs dans les temps reculés, mais les chrétiens des premiers siècles constataient quotidiennement des manifestations de ces Esprits. Diverses maladies étaient causées par les actions d’un esprit étranger au malade. L’aliéné possédait en lui un démon. Les hystériques et les épileptiques étaient des possédés. C’était là la croyance populaire des juifs, des païens et des chrétiens. Ces Esprits invisibles parlaient aussi à travers des médiums humains. Le chrétien Tatianus décrit une médium prêtresse d’Apollon en ces termes : « Après avoir bu de l’eau, elle entre en transe, l’encens lui fait perdre l’esprit, et tu crois qu’elle prophétise » (19, p. 86). La frénésie est toujours le signe distinctif qu'un esprit inférieur a pris possession d'un médium. Les Esprits supérieurs se manifestent dans le calme et la paix. La frénésie des prêtres de Baal, d'après les récits bibliques, les bacchanales délirantes des fêtes idolâtres dans l'antiquité, les derviches tourneurs de notre temps, et nombre de phénomènes semblables chez certains médiums actuels sont le fait des mauvais Esprits.

Ces Esprits étaient également perçus par les voyants de ces époques. Les hommes doués de clairvoyance et d'autres facultés médiumniques s'appelaient alors des « pneumatiques ». Ce mot est dérivé du grec « pneuma » qui signifie « souffle » et « esprit ». De nos jours, où les lois de la communication avec les Esprits sont tombées dans l'oubli, on interprète le mot « pneumatique » par « doué d'un esprit ». On veut faire croire que c'est l'esprit personnel de ces gens qui produisait ces effets merveilleux. En réalité, les « pneumatiques » étaient soit des médiums qui incorporaient des Esprits, soit des hommes capables de voir et d'entendre le monde spirituel. Donc, on pouvait trouver des « pneumatiques » en relation avec les bons Esprits et d'autres en liaison avec les mauvais Esprits. Les lois en vigueur chez les uns et les autres en vue de ces communications restaient les mêmes.
Tatianus dit : « Les démons se montrent aussi aux hommes afin de prouver leur authenticité. Seuls les pneumatiques aperçoivent facilement et fréquemment leur corps éthériques, mais il reste vrai qu'on les aperçoit souvent » (Tatianus, Or. 15, p. 70). Ces corps éthériques des démons sont les périsprits, les corps astraux ou fluidiques. Tous les Esprits en possèdent. Seul leur aspect varie en fonction de la catégorie des Esprits et de la sphère dans laquelle ils habitent. Les idoles parlaient et opéraient des miracles. Les chrétiens ne pouvaient pas nier un fait aussi évident et universellement connu. C'est cette évidence qui poussait les païens à croire que les faux dieux qu'ils adoraient étaient des Esprits de grande puissance. Ils disaient : « Comment les statues pourraient réaliser des miracles si elles n'étaient pas les dieux pour lesquels nous les érigeons? Il n'est pas possible que ces représentations inertes et immobiles puisse par elle même produire des effets sans être mues par un dieu ». Athénagore répondait : « Nous autres chrétiens ne nions pas qu'en certains lieux, dans certaines villes et chez certains peuples, des miracles attribués à ces représentations se produisent. Simplement, nous, nous ne les prenons pas pour des Dieux ». A propos d'une statue d'un certain Nerillinus, à Troas, il dit : « On croit qu'elle prophétise et guérit les malades. Les habitants de Troas lui font des offrandes, l'ornent d'or et la couronnent. De même qu'à Parion il y a une statue de Protée qui prophétise et une statue d'Alexandre à laquelle on rend hommage et à laquelle on fait des offrandes aux frais de l'Etat, comme à un dieu capable d'exaucer les prières. » Athénagore ne nie pas ces phénomènes. Seulement il dit qu'ils sont les faits des mauvais Esprits.

« Ainsi l'on apprit quelles étaient les causes de ces phénomènes et par là on eut la preuve de l'existence d'un monde mystérieux peuplé d'êtres spirituels et caché derrière les choses de ce monde. Des êtres spirituels plus puissants, plus savants, mais aussi plus fourbes que les hommes. Derrière et au-dessus de l'empire de Rome s'élevait le royaume du véritable maître du monde, Zeus, le diable. Et c'est précisément dans cet empire romain dont les dirigeants opposaient une résistance si acharnée au christianisme que ce royaume d'Esprits avait établi son fief. » (Weinel p. 12). C’est avec effroi que les chrétiens durent sentir dans leur chair les effets de l’action de cet invisible maître du monde et de ses serviteurs. Quel but poursuivaient Satan et ses démons en lançant leurs assauts contre le Christianisme ? Ils voulaient éloigner les chrétiens de Dieu pour les plonger dans l’erreur du polythéisme. Ils cherchaient à les faire « mourir » spirituellement : « Les démons ne s’efforcent qu’à éloigner les hommes de leur Dieu créateur et de son Fils, le Christ. Ils ont rivés tous ceux qui sont incapables de s’élever au dessus des choses terrestres à des statues fabriquées de main d’homme ou à des objets matériels, et ils continuent à le faire. » (Justin 1 : 56). « Les démons y parvenaient en inventant des mythes et des mystères qui singeaient le plan de salut de Dieu. Ils imaginèrent un commode remplacement de la révélation en présentant leurs inventions aux âmes en quête d’union divine, encore que ce remplacement n’était que corruption et ruine des âmes. » (Justin 1 : 56).

Les idoles qui parlent
Les mauvais Esprits, lors des cultes païens, parlaient à travers leurs médiums ou bien utilisaient le fluide disponible pour produire des voix directes, perceptibles aux oreilles humaines. Il s’agissait d’une sorte d’imitation de la voix de Dieu parlant au moyen de la nuée fluidique située au dessus de l’arche, dans la tente de réunion. Dieu avait lui aussi parlé par voix directe comme je l’ai exposé dans les chapitres précédents. De même que, lorsque Dieu parlait, la nuée fluidique nécessaire provenait du fluide dégagé par le sang des holocaustes, le sang des victimes sacrifiées aux idoles païennes fournissait la source d’énergie fluidique pour produire les voix directes des mauvais Esprits.
Le diable et ses armées, menaçaient continuellement les chrétiens et propageaient largement la terreur propre aux puissances des ténèbres. Il ne s’agissait ni de délires, ni d’illusions, comme l’imaginent la plupart des hommes modernes. Il ne s’agissait pas non plus d’une confrontation d’articles de foi non prouvés et défendus farouchement, comme les chrétiens d’aujourd’hui les connaissent par leur religion. Il s’agissait de l’influence des mauvais Esprits qui, jour après jour, s’immisçaient insidieusement dans la vie des croyants.
« Imaginez un chrétien qui vit dans une maison où les dieux lares et pénates, des idoles fixées aux murs, le dévisagent ; qui, dans la rue, sur les places, se voit entouré de statues menaçantes ; qui passe près des temples, où, dans la pénombre, derrière les colonnades, de mystérieuses puissances hantent les lieux et attirent une foule de gens. Parmi ces sculptures, il y en avait de hideuses, dont le grotesque et monstrueux mélange d’un corps animal et d’un corps humain, dont l’aspect repoussant remplissait d’effroi ceux qui, malgré tout, voyaient en elles un pouvoir spirituel efficace. Les démons étaient encore plus dangereux. Ils animaient d’un souffle vital le délicat éclat du marbre. Ainsi, les membres des dieux et des déesses grecs, d’une si réjouissante beauté, séduisaient les sens et servaient d’instruments aux diables pour subjuguer les humains. Le chrétien se rendait compte que toute cette beauté vivante avait été volée à Dieu pour servir le péché, et aussi que la majesté qui remplissait ces idoles avait été dérobée à la magnificence de Dieu et à son pouvoir sur les cœurs humains.

Le chrétien, à l’occasion des fêtes de famille, des fêtes régionales et nationales, était le témoin de la monstrueuse apostasie qui régnait ; il voyait représenté sur scène, les vilenies outrageantes des démons et des héros, il se trouvait en présence des passions des hommes et des dieux, leur cupidité, leur haine, leur soif de vengeance et de sensualité et des conséquences de ces vices tels que la guerre, le crime, l’adultère. Il voyait toutes ces bassesses étalées devant les yeux des grands et des petits, des jeunes et des adultes, sous des couleurs chatoyantes et tentantes. Il se sentait alors envahi d’une vague de mépris et de haine contre ceux qui avaient détourné, par leur bouffonnerie et leurs horreurs, les âmes des hommes d’un Dieu éternellement bon et pur.
Heureux le chrétien qui n’avait que des sentiments de cette nature. Les spectacles grandioses risquaient de le séduire, la sensualité étalée sur scène s’insinuait en lui, les combats de gladiateurs réveillaient en lui les tendances sanguinaires qui somnolent en tout homme. Soumis aux sentiments d’horreur et d’épouvante, il sentait monter tout naturellement en lui les puissances ténébreuses, dont il entendait les voix, tantôt caressantes, tantôt contraignantes. Il ne faisait pas que les entendre. Plus il y prêtait attention, plus il plongeait dans la réalité du monde des Esprits. Non seulement les voix devenaient fréquentes, insistantes et claires, mais il voyait aussi apparaître les formes des mauvais Esprits et dans son corps il sentait le tourment de leur présence.
S’il restait fidèle à son Dieu, il pouvait s’attendre au pire. Pendant les persécutions, Satan et ses Esprits déployaient leur pouvoir suprême. Le chrétien apprenait alors avec dégoût et avec horreur quelle était l’étendue de la cruauté de ces ennemis qui se repaissaient des souffrances de ces amis. Enfin, il devait souffrir lui même des tortures qui déchiraient son corps martyrisé. » (Weinel p. 24 et p. 25).

L’action des Esprits de Dieu
Quelle était donc la force qui aidait les chrétiens à triompher des puissances maléfiques ? Les chrétiens nous répondent : « C’était un saint esprit, un esprit de Dieu qui inspirait une telle force. » Les Esprits de Dieu les visitaient, Justin dit des chrétiens de son époque : « Ils reçoivent les dons qui portent le sceau du Christ, chacun selon qu’il en est digne. L’un reçoit un esprit de discernement, l’autre un esprit de conseil, un autre encore un esprit de force, d’autres un esprit de guérison ou un esprit de la crainte de Dieu » (Just., Dial. 39, p. 132). « Chez nous on rencontre des femmes et des hommes qui possèdent les dons de grâce d’un esprit de Dieu » (Just., Dial. 88, p 138).
Dans la conversation avec le juif Triphon, Justin dit : « Chez nous il existe encore les dons prophétiques, ce qui autrefois existait chez vous est venu chez nous. De même qu’il y avait alors chez vous aussi bien de faux prophètes que de saints prophètes, ainsi il existe chez nous de faux enseignants » (Just., Dial. 82, p. 296).
Irénée s’insurge contre ceux qui auraient voulu proscrire de la religion les manifestations des Esprits de Dieu. Il exprime l’opinion de l’ensemble de l’Eglise chrétienne d’alors en se prononçant contre la communauté religieuse des Aloges : « Ils détruisent le don de l’Esprit qui, à la fin des temps, est répandu dans la génération humaine d’après la volonté du Père. Ils ne veulent pas admettre cette forme d’évangile exposée dans l’Evangile de Jean où le Seigneur a promis d’envoyer le monde des Esprits. Ils rejettent l’Evangile aussi bien que le don prophétique. »
L’expression « fin des temps », chez Irénée, signifie le temps depuis la venue du Christ jusqu’à la fin du monde. Par « esprit prophétique », les chrétiens voulaient dire un esprit qui utilise un médium humain pour proclamer les vérités de Dieu, tout comme au temps des premières communautés chrétiennes. D’après le dicton traditionnel des chrétiens, la vérité ne s’apprenait que là où se manifestaient les Esprits de Dieu. Ce principe trouvait son expression dans la formule suivante : « C’est là où les dons de la grâce de Dieu abondent qu’il faut chercher la vérité. »

Comme les échanges avec les bons Esprits se produisent selon les mêmes lois que les communications avec les Esprits du mal, les manifestations des deux sortes d’Esprits se ressemblent extérieurement. Ce n’est que par les propos et le comportement des Esprits qui se servent de médiums humains qu’on peut reconnaître la provenance et la catégorie des Esprits en action. Certains s’avèrent bons ou mauvais, supérieurs ou inférieurs. Quant aux manifestations elles-mêmes, tous les considéraient comme des interventions du monde invisible des Esprits, aussi bien les juifs, les païens, les chrétiens, les catholiques et les non catholiques. « Lorsqu’un chrétien a la vision d’un ange ou d’un démon, du Christ ou du diable, ou si un païen ou un gnostique a une vision, il n’y a pas, comme le prétend beaucoup de vos théologiens modernes, une illusion pour le juif et un fait réel pour le chrétien. Dans chacun des deux cas, des Esprits invisibles, surnaturels, sont entrés en action. Et le phénomène peut se produire chaque fois de la même façon » (Weinel, p. 64). « L’action de l’esprit saint et des démons ne se produit pas seulement de la même façon, mais encore le même phénomène peut être considéré tantôt comme l’effet de l’Esprit bon, tantôt comme l’effet de l’Esprit malin, selon le point de vue dogmatique (religieux) de celui qui parle. Ce que le gnostique (une secte chrétienne) prend pour l’action d’un esprit bon et saint, est jugé par un chrétien catholique comme étant l’œuvre mensongère des démons, et réciproquement » (Weinel, p. 64).
« Là où se présentent les phénomènes pneumatiques, il faut remarquer combien, au cours des siècles, ils se sont ressemblés. Le mystique médiéval, le quaker en Angleterre où prédomine le protestantisme, le huguenot inspiré, le guérisseur du XIXe siècle, expérimentent et font ce que faisait le pneumatique de l’Eglise naissante » (Weinel, p. 67).

L’état de transe des médiums chrétiens
Le procédé employé par les Esprits pour se manifester durant l’époque consécutive à celle des apôtres est celui que j’ai décrit dans les chapitres antérieurs de ce livre consacrés aux médiums. Les Esprits se servaient de médiums pour s’exprimer. Il existait des médiums à transe partielle, chez lesquels l’esprit du médium entendait ce que l’esprit étranger disait à l’aide des organes de son corps. Il y avait aussi des médiums à transe profonde, à travers lesquels l’esprit étranger parlait pendant qu’eux-mêmes se trouvaient dans un état d’inconscience. Un médium parlant en état de transe partielle décrit ses sensations de la manière suivante : « Chaque fois je me sentais élevé vers Dieu de façon extraordinaire, et j’affirme en cela que je n’étais ni poussé ni persuadé par qui que ce soit. Je n’agissais pas en vue d’une quelconque considération humaine. J’affirme que je ne prononçais aucune parole en dehors de celle que l’esprit ou l’ange de Dieu formulait lui-même en se servant de mes organes. C’est donc à lui que j’abandonne ma langue au cours de mes extases, en m’efforçant d’élever mon esprit vers Dieu et de me concentrer sur le sens des paroles que ma bouche prononce. Je sais alors qu’une puissance supérieure et différente parle par ma bouche. Je ne réfléchis pas et je ne sais pas à l’avance ce que je vais dire. Mes paroles me semblent alors être celles d’un autre, mais elles laissent en moi une profonde impression » (Weinel, p. 77-78).
Souvent aussi un esprit récite une prière par l’intermédiaire d’un médium en transe partielle. Un exemple de cette « prière en esprit » nous est donné dans le récit évocateur du martyre de Polycarpe. Le saisissement intérieur est décrit avec pertinence. Polycarpe quitte l’étage supérieur de la maison où on l’avait mis à l’abri, se dirige vers les soldats venus l’arrêter et leur fait servir à manger, puis il leur demande de lui accorder une heure de délai pour prier. « Le délai lui fut accordé. Polycarpe entra en oraison et fut si rempli de la grâce de Dieu que deux heures durant il n’arrivait pas à s’arrêter », de sorte que tous les assistants prirent peur et se repentirent d’être venus pour arrêter un vieillard si imprégné de la grâce divine. « Il ne pouvait se taire ». Ce n’est pas lui qui parlait, mais quelque chose d’autre parlait par lui et l’empêchait de se taire. Il n’entendait pas ce qui ce passait autour de lui. Il n’en ressentait aucune fatigue, sinon ce vieil homme n’aurait pas pu se tenir debout aussi longtemps. Tous les assistants se rendaient compte que Polycarpe ne parlait pas de lui-même, mais qu’un autre s’exprimait par lui. Etre le témoin d’un tel phénomène suscite toujours la peur. Ceci se produit lorsque les Esprits de l’au-delà entrent en contact avec des êtres humains de façon perceptible, surtout lorsqu’il s’agit de la première fois.

« Le pasteur Blumhardt priait lui aussi à la manière de Polycarpe. Lorsqu’il priait, les malades sentaient s’éloigner d’eux les Esprits de la maladie » (Weinel, p. 83).
Le stade de la transe profonde, c’est à dire de l’extase, se produisait souvent chez les médiums de la secte des montanistes. Eusèbe, l’adversaire de Montanus, parle de lui en ces termes : « Montanus, un néophyte poussé par l’ambition, se mit sous la dépendance de Satan. Il fut tout à coup possédé par un esprit et, tombant en extase, se mit à parler et à dire des paroles étranges. Deux femmes suscitées par lui parlèrent dans un état d’inconscience, subitement et de façon étrange, possédées comme par un esprit mauvais ». L’esprit qui parle par Montanus explique cet état médiumnique de la façon suivante : « Vois-tu, l’homme est comme l’instrument de musique qui s’appelle la lyre. Je viens et je fais fonction de plectre qui sert à toucher les cordes de la lyre ». Cet esprit explique correctement son rôle vis à vis du médium à travers lequel il parle. Le médium est comme le piano et l’esprit étranger est le pianiste. Tous les vrais médiums sont ainsi les instruments des Esprits.
L’opinion défavorable d’Eusèbe à propos de l’action des Esprits dans la communauté religieuse des montanistes est un jugement porté par un adversaire religieux. Les luttes religieuses sont, comme on le sait, parmi les plus acharnées. De tout temps, elles ont engagé les adversaires à faire un large usage de l'arme du mensonge et de la calomnie. Les manifestations d'Esprits chez les montanistes n'étaient pas telles que leurs adversaires catholiques voudraient bien le faire croire. En effet, on peut observer que Tertullien, le docteur de l'Eglise le plus sérieux et le plus savant de son époque, rejeta l'Eglise catholique pour embrasser le montanisme. Quiconque connaît l'œuvre de ce docteur de l'Eglise comprend que les manifestations d'Esprits chez les montanistes devaient être authentiques et saintes, sans quoi cet homme éminent ne se serait pas rangé de leur côté. L'action des Esprits chez les montanistes suscitait beaucoup d'intérêt parmi les chrétiens et portait un préjudice considérable à la communauté catholique qui passait pour orthodoxe. En conséquence, les dirigeants de l'Eglise catholique décrétèrent brutalement qu'un véritable instrument de Dieu ne pouvait pas parler en état d'extase, c'est à dire en transe profonde. C'était pourtant un fait notoire que, de tout temps, de nombreux hommes avaient été des instruments de Dieu en parlant pendant une extase. Le catholique Athénagore nous dit à la même époque : « Les prophètes, dans l'inconscient de l'extase et mus par un esprit divin, disaient ce qui leur était inspiré, tandis qu'un esprit saint les utilisait comme un flûtiste joue de la flûte » (Athén. Leg. 9, p. 42). Ailleurs, il dit que l'esprit « mettait en mouvement les organes de la parole des prophètes comme des instruments ». Dans son traité juridique « Cohortatio ad Graecos » il dit : « Le plectre divin descendu du ciel s'est servi des hommes justes comme d'un instrument, une cithare ou une lyre ». Justin et Théophile emploient les mêmes comparaisons. C'est cela même que l'esprit qui parlait dans Montanus avait proclamé. Le mode de communication des Esprits était identique dans le montanisme et dans les premières communautés chrétiennes.

Le discernement des Esprits
Le livre « Le Pasteur » d'Hermas, un livre foncièrement spirite, jouissait d'un tel crédit à l'époque consécutive à celle des apôtres, qu'on lui attribuait la même importance qu'à l'Ecriture Sainte. On y décrit expressément la méthode pour distinguer les médiums parlants utilisés par les bons Esprits de ceux utilisés par les Esprits malins. Ce texte explique que la technique utilisée par les Esprits est la même quelque soit leur nature. La façon de reconnaître la catégorie à laquelle un esprit appartient consiste, selon Hermas, à analyser la teneur des messages et surtout les traits de caractère de l'esprit et du médium : « Car tout esprit donné par Dieu n'a pas besoin d'être questionné, mais possédant la puissance de la divinité, il dit tout spontanément, puisqu'il vient d'en haut » (Le Pasteur 43 : 5). Il ne se laisse donc pas utiliser comme oracle pour satisfaire la curiosité humaine. Sans doute est-il permis, au sujet d'un message délivré par un esprit, de poser des questions si ce message n'a pas été compris ou si un point est resté obscur. Les bons Esprits désireux d'être compris demandent même aux assistants de les interroger, lorsque c'est nécessaire. Leurs enseignements, leurs exhortations et leurs avertissements visent à promouvoir le progrès spirituel des auditeurs. Parfois même, les Esprits encouragent les assistants à les interroger sur des sujets sans rapport avec leur message, par exemple lorsqu'un esprit sait qu'un des assistants voudrait poser une question. Encore faut-il que cette question ne concerne pas des choses purement matérielles.
Une deuxième marque d'authenticité garantissant la présence d'un bon esprit dans un médium est la suivante : « ce n'est pas lorsque l'homme a envie de parler que parle l'Esprit Saint, il parle lorsque Dieu veut qu'il parle » (Le Pasteur 43 : 8). Il n'est pas possible de produire sur commande l'état de transe chez un médium, afin d'obtenir la manifestation d'un bon esprit. Celle-ci se réalisera quand elle devra se produire. Les hommes ne peuvent pas la provoquer. Ils peuvent, par contre, réunir les conditions préalables à une manifestation spirite en procurant l'énergie fluidique nécessaire dégagée par leur périsprit. La réalisation de la manifestation dépasse leur pouvoir. Hermas interprète ce phénomène ainsi : « alors l'ange prophétique qui est près de lui, remplit cet homme et celui-ci, remplit de l'Esprit Saint, parle à la foule comme le veut le Seigneur » (Le Pasteur 43 : 9).
L'état de transe profonde des médiums, est caractérisé en ces termes chez les montanistes : « Ils se prosternent face à la terre ». Dans ce cas, lorsque le propre esprit du médium quitte son enveloppe physique, le corps tombe en avant et il n'est redressé que par l'esprit étranger qui en prend possession. La sortie de l'esprit du médium est désignée par le mot « extase ». Extase signifie « sortie ». Après l'entrée de l'esprit étranger, les messages se déroulent dans le calme s'il s'agit d'un bon esprit. Si l'esprit est malfaisant, on assiste à des états de possession diabolique. « Le délire furieux est l'œuvre du démon », dit le chrétien Tatianus.

La clairvoyance chez les médiums de ce temps
La clairvoyance, la clairaudition, accompagnées de sensations tactiles, olfactives et gustatives étaient des phénomènes fréquents parmi les chrétiens des premiers siècles. Dans le livre d'Hermas, la clairvoyance et la clairaudition occupent une place importante. Hermas perçoit et apprend la plupart des choses par lucidité visuelle ou auditive. Une forme féminine qu'il voit et entend lui explique les vérités de l'au-delà. Elle lui sert de guide comme Béatrice servait de guide à Dante. Dante, en effet, avait vu par clairvoyance l'essentiel de sa vision épique décrite dans sa « Divine Comédie ».
Le martyr Polycarpe vit à l'avance sa mort par clairvoyance. Il s'était réfugié dans une retraite suburbaine. Il y séjournait avec quelques amis et passait ses jours et ses nuits à prier pour toutes les communautés du monde entier. En oraison, il eut une vision trois jours avant sa capture, il vit son oreiller qui brûlait. Il s'adressa à ceux qui étaient présents et leur dit : « Dieu a décidé que je meure brûlé vif. »
Le plus souvent, les croyants qui sont également des voyants perçoivent des visions de lieux et de formes de l'au-delà. Ils voient tout cela comme un monde semblable au monde d'ici-bas, mais spirituel et non matériel. Les voyants païens avaient évidemment des visions identiques. La clairvoyance est un don de l'esprit humain dû à une nature particulière du fluide de son périsprit, ce qui fait qu'il voit de la même manière qu'un esprit non incarné. Ce que le voyant aperçoit est une image toute aussi réelle que les images du monde matériel qui sont captées par l'œil. Les Esprits peuvent faire apparaître ces images à volonté devant les yeux du voyant.
La présence de l'esprit, bon ou mauvais, qui produit la vision des choses de l'au-delà dépend exclusivement de la disposition intérieure du clairvoyant. Par contre, en ce qui concerne le destin des choses d'ici-bas, il est inscrit dans le rayonnement du périsprit des créatures terrestres et peut donc être vu par tous les voyants quelque soit leur disposition intérieure. Voilà pourquoi les voyants païens pouvaient prévoir les destins d'ici-bas, aussi bien que les voyants chrétiens, même si les chrétiens leur reprochaient de côtoyer les démons.
Les documents des premiers siècles chrétiens abondent en faits de clairvoyance et de clairaudition. Lorsque Polycarpe mourut à Smyrne comme martyr, Irénée qui se trouvait alors à Rome entendit une voix résonner comme une trompette qui annonçait : « Polycarpe est mort martyr ! ».
Quand à l'écriture médiumnique, beaucoup de dirigeants chrétiens d'alors avouaient avoir été inspirés par les Esprits en écrivant.

La formation des médiums de ce temps
La formation des médiums de l'époque consécutive à celle des apôtres était identique à celle des médiums des premières communautés chrétiennes. Elle se déroulait à l'occasion des assemblées du culte. Selon Hermas, l'état de « pneuma » d'un prophète survenait lorsque la communauté prie à l'unisson. La congrégation priait tandis que tous les assistants se tenaient symboliquement par la main. Le courant fluidique ainsi généré par tous les périsprits fournissait au monde des Esprits l'énergie requise, soit pour former de nouveaux médiums, soit pour la transmission de message à travers des médiums déjà formés. Quiconque a assisté à la formation de médiums aujourd'hui comprend très bien les phénomènes médiumniques du passé. Ils sont identiques autrefois comme maintenant.
Lorsqu’Eusèbe rapporte que l'Eglise interdisait de se laisser former comme prophète ou de se faire prophète soi-même, ces phénomènes sont clairs pour celui qui les connaît. De même qu'un homme pouvait être formé comme médium lors des assemblées du culte, il se passait parfois la même chose lorsqu'une personne douée de facultés médiumniques se réunissait avec d'autres pour célébrer un culte privé ou se recueillait toute seule, en privé. Il n'existait qu'une seule différence. La formation d'un médium dans un grand groupe harmonieux était plus rapide qu'en comité restreint ou qu'en privé. En effet, la concentration de l'énergie fluidique d'une assemblée plus nombreuse facilite le travail des Esprits sur les médiums, beaucoup plus que l'énergie fluidique produite par les périsprits des membres d'une assemblée limitée ou par celui d'une personne seule. Peu à peu, l'énergie fluidique se renforce chez les participants qui savent se recueillir. Elle devient si intense que ces personnes peuvent également être formées comme médiums, mais au bout d'un temps plus long.

Après les apôtres, le clergé interdit la communication avec les Esprits
La défense de l'Eglise catholique, qui plus tard interdit de devenir médium, soit par une démarche personnelle, soit à l'aide de tiers, date d'un temps où les activités spirites avaient cessé, même dans les assemblées du culte, parce que les dirigeants de l'Eglise réprimaient ces phénomènes. La raison était la même que celle qui fait prendre aux Eglises actuelles un position hostile au monde spirituel. Les dirigeants d'une Eglise qui est devenue une organisation profane et fermée n'ont que faire de la concurrence du monde des Esprits qui prétend s'installer sur son terrain.
Déjà à l'époque d'Irénée, l'Eglise était devenue une organisation profane et fermée. Des fonctionnaires ecclésiastiques commandaient les fidèles. Les évêques n'étaient plus désignés par les Esprits qui se manifestaient, mais ils étaient nommés et choisis par les hommes. En outre, ils ne se contentaient plus de l'épiscopat au service des communautés chrétiennes, mais ils s'érigeaient en arbitres définitifs de la foi catholique et en interprètes de celle-ci. Cependant, chaque fois que des hommes, qui n'ont pas été choisis par un esprit de Dieu, s'occupent de choses sacrées, la profanation est inévitable. On peut dire la même chose des presbytres venus plus tard, si on les compare avec les presbytres des temps apostoliques.
Si l'on veut, par une formule lapidaire et claire, exprimer la différence entre le christianisme primitif et l'Eglise catholique instituée par la suite, il faudrait dire : « Le christianisme primitif était dirigé en tout par les Esprits et pas du tout par les hommes. Plus tard, l'Eglise catholique est devenue l'arbitre universel et les Esprits n'avaient plus rien à dire ».
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Ven 11 Oct 2019 - 18:43
Annexe 2


L'action des Esprits dans la vie d'un pasteur évangélique et dans celle d'un curé catholique au XIXe siècle



Lorsque l'esprit impur est sorti de l'homme, il erre par des lieux arides en quête de repos.
N'en trouvant pas, il dit : « Je vais retourner dans ma demeure, d'où je suis sorti ».
Etant venu, il la trouve balayée, bien en ordre.
Alors il s'en va prendre sept autres Esprits plus mauvais que lui ; ils reviennent et y habitent.
Et l'état final de cet homme devient pire que le premier.
Luc 11 : 24 – 26



Les expériences du pasteur protestant Blumhardt

Les faits les plus marquants de la vie de Johann Christoph Blumhardt, un des plus éminents pasteurs de l'Eglise protestante allemande du XIXe siècle, qui a vécu de 1805 à 1880, sont décrits dans un livre écrit par Friedrich Zuendel. Cette biographie fait une large place à la description des manifestations spirites dans la vie et le pastorat de Blumhardt. Les phénomènes spirites rapportés s’avèrent extrêmement instructifs pour comprendre l’action des Esprits d’aujourd’hui, d’autant plus que l’authenticité des faits ne saurait être mise en doute et qu’ils ressemblent à ceux de toujours. Blumhardt a décrit ses contacts avec le monde spirituel, dans un mémoire adressé à ses supérieurs ecclésiastiques, conformément à la vérité et sans rien omettre. C’est ce qui ressort de l’avant propos de son mémoire :

« En transmettant mon exposé ci-joint à mes supérieurs ecclésiastiques, je me sens obligé de déclarer que jamais encore je me suis exprimé à qui que ce soit avec autant de hardiesse, aussi catégoriquement. Encore que la plupart de ces choses soient restées secrètes jusqu’ici, et que j’aurais pu garder le secret jusqu’à ma mort. J’étais cependant libre de n’en citer que quelques unes, selon mon choix, pour les faire figurer dans mon exposé. Il m’eût été facile de les présenter sous une forme anodine qui n’aurait suscité aucun scandale auprès des lecteurs. Il ne me fut pas possible de m’y résoudre, bien qu’à chaque paragraphe je redoutais que ma décision ne fût prématurée et imprudente. A maintes reprises, je demandais s’il fallait parler à cœur ouvert, et la réponse ne se faisait jamais attendre. Elle était : il faut qu’on le sache !
Ma décision est prise, j’écris au nom de Jésus qui est vainqueur. Pour parler sincèrement, je ne le fais pas seulement par déférence envers mes vénérés supérieurs qui ont droit à ma franchise, mais aussi pour mon Seigneur Jésus dont j’ai à défendre la cause. En m’exprimant ici pour la première fois sans réserve, je voudrais manifester le désir que mes révélations soient plutôt considérées comme une déclaration privée, comme la confidence d’un ami à ses amis. Qu’on veuille me pardonner encore une deuxième requête : que mes estimés lecteurs lisent le tout à plusieurs reprises avant de porter un jugement. J’ai confiance en Celui qui est le maître des cœurs. Quels que soient les jugements portés, il me reste la consolation d’avoir dit la vérité sans déguisement et sans détour, et par-dessus tout j’ai la conviction inébranlable que « Jésus est vainqueur ». »
D’autres éclaircissements concernant son mémoire nous viennent de Blumhardt qui, dans un écrit explicatif au docteur de Valenti, s’exprime en ces termes :

« J’aurais certes pu m’y prendre avec davantage de prudence et, avec raison, laisser de côté ce que l’on pourrait interpréter comme de l’outrecuidance présomptueuse. En effet, on a l’habitude de voir se terminer de façon absurde les histoires d’apparitions démoniaques, surtout de somnambules. Je me suis bien rendu compte de tout cela, mais qu’on n’aille pas s’imaginer que j’ai agi par une honnêteté naïvement démesurée. S’il me fallait rédiger un rapport, et on m’en avait donné l’ordre, je ne voulais pas présenter les choses différemment de la vérité. Il ne s’agissait pas de charlatanisme ou de mystifications démoniaques telles qu’on avait pu les observer dans les siècles passés. J’aurai eu honte de passer pour un de ces aventuriers détraqués qui, si fréquemment, pratiquent sous le couvert du spiritisme et de phénomènes surnaturels, leurs fourberies et leurs supercheries avec des apparitions censées venir d’un autre monde. J’étais sous l’emprise de la crainte de Dieu en ce qui concerne mes expériences. Celles-ci avaient un caractère autrement plus sérieux que beaucoup de récits sur ce sujet. Il me fallait bien, pour ma justification, les exposer à mes supérieurs. Si je voulais écrire quelque chose, il fallait que tout soit dit. J’ai donc raconté ouvertement et sans réserve comment j’agissais et ce que je pensais. Cela m’a permis d’attendre les résultats dans le calme. Si j’avais tort, ou bien si j’étais dans l’erreur, ou si j’agissais par sotte vanité, mes supérieurs devaient être mis au courant et être capables de porter un jugement. Je ne veux pas m’enfermer dans un mutisme obstiné, comme le font actuellement beaucoup d’ecclésiastiques démoniaques. Ces dupes fomentent en cachette beaucoup de machinations et ils ne dévoilent leurs démarches clandestines à personne qui ne soit déjà entièrement acquis à leurs opinions. Je voulais, moi, faire toute la lumière sur mon affaire pour qu’elle puisse être jugée ouvertement, mais uniquement comme une sorte de confidence faite à mes supérieurs. C’est eux que je voulais avant tout informer et personne d’autre. J’ai tenu parole ».
Dans la paroisse de Blumhardt, il y avait une famille pauvre du nom de Dittus. Elle se composait de cinq enfants : trois sœurs et deux frères. Une des sœurs s’appelait Gottliebin et avait vingt-cinq ans. Au printemps de l’année 1840, les frères et les sœurs occupaient le rez-de-chaussée d’une pauvre maison à Möttlingen, la paroisse de Blumhardt. Bientôt, Gottliebin Dittus croyait sentir que d’étranges phénomènes se produisaient en elle. Il lui semblait voir et entendre des choses mystérieuses dans la maison. Dès le premier jour de l'installation de cette famille dans cette maison, Gottliebin tomba en syncope pendant qu’on récitait la prière avant le repas. Elle perdit connaissance et tomba sur le sol. On entendait souvent du vacarme et un bruit de pas furtifs qui glissaient et se traînaient dans la chambre à coucher, la pièce commune et la cuisine. Ces bruits impressionnaient et terrifiaient les frères et sœurs de la famille Dittus ainsi que les personnes qui résidaient à l’étage supérieur. Personne n’osait en parler. Gottliebin sentait que pendant la nuit, on lui mettait de force une main sur l’autre. Elle voyait des formes et des lueurs.

Le pasteur Blumhardt n’entendait parler de ces faits que par intermittence et ne s’y intéressait guère. Ces hantises duraient depuis plus de deux ans lorsque les parents de Gottliebin attirèrent l’attention de Blumhardt sur l’état lamentable de leur fille et le priaient d’apporter son aide. Entre temps, le tapage dans la maison était devenu si effrayant qu’on l’entendait dans tout le voisinage. Les gens pensaient même que des ouvriers travaillaient dans cette maison. Gottliebin voyait souvent l’apparition d’une femme de Möttlingen décédée deux ans auparavant. Cette femme portait dans ses bras un enfant mort. Cette femme, dont Gottliebin ne voulu pas tout d’abord révéler le nom, se tenait toujours au même endroit, devant le lit de la fille, se penchant parfois vers elle en répétant ces mots : « Je voudrais trouver la paix », ou « Donne moi du papier et je ne reviendrai plus ».
Blumhardt demanda à une amie de coucher dans la chambre de Gottliebin afin de détourner ses pensées de pareilles hantises. Mais l’amie aussi entendait le vacarme nocturne. Les deux filles voyaient apparaître une lumière. Elles suivirent cette lumière et trouvèrent une feuille de papier couverte de suie sous le lit. Cette page écrite était illisible. A côté se trouvaient trois couronnes thaler et quelques papiers également recouverts de suie.

A partir de ce moment, la maison redevint calme. Blumhardt commençait à croire que l’histoire de fantômes avait pris fin. Au bout de deux semaines, le tapage reprit et augmenta de jour en jour. Le médecin, le docteur Späth, à qui Gottliebin s’était confiée, passa deux nuits dans la chambre en compagnie de plusieurs autres personnes. Ce dont il fut témoin dépasse l’entendement. L’affaire fit beaucoup de bruit et attira des curieux qui arrivaient de partout, de plus en plus nombreux, comme cela arrive chaque fois qu’il est question de satisfaire la soif du sensationnel.
C’est alors que Blumhardt voulut mettre fin au scandale et frapper un grand coup. Il prit six hommes de sa paroisse parmi les plus sérieux et les plus dignes de confiance afin d’examiner ces faits. Un soir, il se rendit dans la maison avec ces hommes. Lui-même resta dans la pièce de séjour pour observer Gottliebin. Les autres se répartirent deux par deux, à l’intérieur et à l’extérieur de la maison. Cette nuit-là, les sept hommes entendirent, aux environs de trois heures, vingt-sept coups qui étaient frappés au même endroit, dans la chambre à coucher. Ces coups étaient si bruyants et si rudes qu’une chaise vide sauta en l’air, les vitres vibrèrent et le crépi tomba. Les habitants du village entendirent aussi ce vacarme qui se répétait avec une telle force qu’ont aurait dit des coups de feu tirés à l’occasion du soir du Nouvel An. Lorsque Gottliebin revit la femme portant un enfant dans ses bras, elle demanda à Blumhardt si elle devait lui révéler son nom. Blumhardt refusa catégoriquement.
Le lendemain, on informa Blumhardt que Gottliebin avait perdu connaissance et que sa fin semblait proche. Il se précipita chez elle et la trouva étendue sur son lit, raide, la peau de sa tête et de ses bras était rouge, elle tremblait et donnait l’impression d’étouffer. La chambre était pleine de gens. Un médecin du village voisin qui se trouvait là par hasard tenta de la ranimer sans succès, il s’éloigna désemparé ne sachant que faire. Elle se réveilla au bout d’une demi-heure. Blumhardt apprit d’elle qu’elle avait revu l’apparition de la femme avec l’enfant mort et qu’elle s’était tout de suite évanouie. Il éloigna alors la fille de la maison et lui trouva un logis auprès d’une famille sûre. Personne n’avait le droit de lui rendre visite, pas même ses frères et sœurs.
Voici comment Blumhardt décrit ses sentiments intérieurs : 

« J’éprouvais une crainte particulière concernant tout ce qui touchait au somnambulisme, qui fait si souvent sensation sans apporter aucun bien. Ici, des phénomènes dangereux et mystérieux se produisaient et je ne pouvais pas m’empêcher de recommander cette affaire à Dieu pour qu’il nous garde, les autres et moi, des extravagances et des erreurs vers lesquelles cette affaire pourrait nous entraîner. Nous étions préoccupé et soucieux en pensant que le diable était encore si puissant et que des filets sataniques inconnus étaient tendus pour y faire tomber l’humanité.
Nous n’avions pas seulement pitié de cette pauvrette dont le piteux état s’étalait sous nos yeux, mais notre compassion s’étendait aux millions d’hommes qui se séparaient de Dieu et devenaient la proie des pièges secrets de la magie. Notre prière allait vers Dieu pour que, au moins dans le cas présent, il veuille bien nous accorder la victoire et écraser Satan. »

Dans l’autre logement, où Gottliebin séjournait maintenant, la sarabande reprit de plus belle. Gottliebin, dès qu’on entendait le vacarme et le bruit de coups frappés, était prise de violentes convulsions qui se prolongeaient de plus en plus. Un jour où les convulsions devenaient si excessives que le bois du lit s’en trouvait démis, le docteur Spätz, les larmes aux yeux, dit : « On ne dirait pas qu’il y a un pasteur sur place quand on voit comme la malade est délaissée. Ce qui se passe n’est pas naturel ». Blumhardt pris ces paroles à cœur et rendit plus souvent visite à Gottliebin. Un jour qu’il se trouvait près d’elle en compagnie du docteur Spätz, la fille allongée tremblait de tout son corps, la contraction des muscles de la tête et des bras devint convulsive, pour le reste elle semblait plutôt engourdie et comateuse. Cela dura plusieurs heures. De l’écume sortait de la bouche de la fille. Le médecin, qui n’avait jamais rien vu de tel, semblait perplexe et désemparé. Soudain elle se réveilla. Elle se mit sur son séant, but de l’eau et, à la voir, on l’aurait prise pour une autre personne.

Blumhardt se persuada de plus en plus qu’il ne pouvait s’agir que de quelque chose de démoniaque. Poussé par une inspiration, il s’approcha un jour de la malade, joignit ses mains raidies par les spasmes, comme pour la faire prier, en prononçant ces paroles : « Gottliebin, joins tes mains et prie : Seigneur Jésus aide-moi ! Nous avons vu agir le diable assez longtemps, nous voudrions voir ce que Jésus est capable de faire ». Peu après elle se réveilla, répéta les paroles et ses convulsions cessèrent, au grand étonnement des personnes présentes. Cet instant marqua, comme Blumhardt le reconnaît, un nouveau point de départ dans sa vie. Après cette crise, la malade se reposa quelques heures, puis les convulsions reprirent avec plus de violence encore. Blumhardt lui fit répéter la même prière : « Seigneur Jésus aide-moi ! ». Les convulsions cessèrent sur le champ.
Plus tard, lorsque Blumhardt rendit visite à la fille, il la trouva dans un nouvel état de crise. La malade se déchaîna contre lui, essayant de le frapper sans cependant y parvenir. Enfin, elle posa ses mains sur le lit, comme si une puissance surhumaine sortait du bout de ses doigts. Cela se prolongea encore un moment, puis la paix se rétablit. Ce calme dura peu. Bientôt on entendit comme des claquements de doigts autour d’elle. Elle reçut un coup de poing sur la poitrine et retomba en arrière. Elle revit la forme féminine qu’elle avait aperçut auparavant dans l’autre habitation. Cette fois-ci, Gottliebin révéla au pasteur le nom de la femme fantôme. C’était une veuve décédée quelques années auparavant. Blumhardt se souvenait de cette femme qui avait fait partie de ses paroissiennes. De son vivant cette femme paraissait plutôt déprimée et semblait chercher une paix inaccessible. Blumhardt pria à haute voix en invoquant le nom de Jésus. Gottliebin roula les yeux, gesticula et une voix se fit entendre. On reconnut aussitôt qu’il s’agissait d’une voix étrangère, non seulement en raison du timbre et de la sonorité, mais également à cause du sens des paroles exprimées. La voix criait : « Je ne peux pas supporter ce nom ». Les assistants tremblaient de peur. Blumhardt écrit : « Je n’avais jamais entendu pareille chose et je m’adressais à Dieu dans mon cœur pour qu’il m’accorde la sagesse et la prudence. Puis je demandais :

« N’as-tu pas trouvé la paix dans la tombe ? »
La voix répondit : « Non ! ».
« Et pourquoi donc ? »
« C’est le châtiment pour ce que j’ai fait. J’ai tué deux enfants et je les ai enterrés dans un champ. »
« Ne sais-tu pas quoi faire ? Ne sais-tu pas prier ? »
« Non, je ne peux pas prier. »
« Connais-tu Jésus qui pardonne les péchés ? »
« Ce nom me gène et me fait mal. »
« Es-tu seule ? »
« Non. »
« Qui est avec toi ? »

La voix d’abord hésitante, se fit brusque : « Le pire, le plus mauvais de tous. »
Celle qui parlait s’accusait de sorcellerie en attribuant à cette circonstance le fait d’être l’esclave du diable. Elle dit avoir quitté déjà ce corps sept fois, mais qu’à présent elle ne partirait plus. Je lui demandai si je pouvais prier pour elle, ce qu’elle accepta après quelques hésitations. Je lui fis comprendre qu’elle ne pouvait pas rester dans le corps de Gottliebin. Elle se mit à gémir et à pleurnicher puis elle devint arrogante. Je lui donnai l’ordre de quitter le corps de la jeune fille, sur quoi cette dernière laissa violemment tomber ses mains sur le lit. Puis elle était à nouveau libérée. 
Quelques jours plus tard, la scène de possession se répéta. On avait l’impression que des centaines de démons animaient le corps. Le visage de la possédée changeait à chaque fois en prenant un air menaçant à l’adresse de Blumhardt. Les hommes que le pasteur amenait à chaque fois reçurent des coups de poing et furent bousculés sans savoir d’où venaient les coups. Les démons n’avaient pas le droit, selon leurs dires, de toucher à Blumhardt. Gottliebin s’arrachait les cheveux, se frappait la poitrine, se cognait la tête contre les murs et cherchait par tous les moyens à s’infliger des blessures. Les scènes paraissaient s’intensifier en horreur, comme si l’intervention de Blumhardt ne faisait qu’aggraver la situation. Il écrivit à ce sujet :

« Ce que j’ai enduré dans mon esprit et dans mon cœur est indicible. Mon désir d’en finir devenait de plus en plus pressant. Chaque fois, je m’en allais satisfait, sentant bien que la puissance démoniaque devait finir par céder, puisque cette personne retrouvait chaque fois son calme. Cependant, cette puissance des ténèbres avait l’air de se renforcer, comme si elle voulait me perdre dans un labyrinthe et ruiner mon action pastorale. Mes amis me conseillèrent de me retirer. De mon coté, je me demandais, horrifié, ce qui adviendrait de cette personne si je l’abandonnais. De plus, tout le monde me considérerait comme responsable de ce malheur si les choses devaient mal tourner. J’étais pris dans un filet d’où je ne pouvais pas me dépêtrer par une simple démission, sans exposer les autres et moi-même à un grave danger. Par ailleurs, céder au diable me remplissait de honte vis à vis de mon Sauveur que je priais avec tant de ferveur, en qui je mettais toute ma confiance, et qui me donnait tant de preuve de son soutien. Qui est le maître ? Cette question ne me quittait plus. Confiant en Celui qui est le maître, je répondais toujours en moi même : En avant ! Tout cela se terminera bien, même si le chemin conduit à travers un abîme. A moins que la vérité selon laquelle Jésus a écrasé la tête du serpent soit fausse. »

Les crises qui semblaient provoquées par la sortie de démons du corps de la fille devenaient plus fréquentes. D’autres phénomènes inquiétants se produisirent en agissant sur les organes physiques. Une nuit, pendant son sommeil, Gottliebin se sentit agrippée par une main incandescente qui lui serrait le cou et qui laissa de grandes et d’authentiques traces de brûlures. Quand sa tante, qui dormait dans la même chambre, alluma la lampe, des cloques bien apparentes se dessinaient sur le cou. Le médecin, appelé le lendemain matin, ne revenait pas de son étonnement. Jour et nuit, Gottliebin recevait continuellement des coups dans le côté ou sur la tête. Parfois, elle se sentait saisie par les pieds et projetée dans la rue ou dans l’escalier avec tant de violence, qu’elle était couverte de plaies et de bosses.
Le 25 juin 1842, alors que Blumhardt revenait d’une fête pour enfants, il apprit que Gottliebin se trouvait dans un état proche de la folie. Il alla la voir et elle sembla se remettre presque aussitôt. Au cours de l’après-midi, les événements prirent cependant une tournure dramatique. La malade tomba dans un état de catalepsie qui la fit ressembler à un cadavre. On eut de nouveau l’impression que des démons sortaient d’elle, mais cette fois-ci avec une impétuosité dépassant de beaucoup tout ce qui s’était passé auparavant. Blumhardt réalisa alors que la bataille contre le mal atteignait des proportions gigantesques. Puis, pendant plusieurs semaines rien ne se produisit et Gottliebin était libre d’aller et venir à sa guise.

Un jour, la malade pâle et défaite, vint trouver le pasteur pour lui confier ce que la timidité l’avait empêché de dire plus tôt. Elle raconta les souffrances qu’elle endurait chaque mercredi et chaque vendredi. Ces tourments, disait-elle, entraînaient de longues et douloureuses hémorragies dont la prolongation, pensait-elle, provoquerait sa mort. Les phénomènes qui s’associaient à ces souffrances défiaient toute description. Ils étaient tels que Blumhardt voyaient en eux se réaliser les plus folles et les plus sinistres fantasmagories de la croyance populaire. Il écrivit :
« Avant, je ne cherchais qu’à me concentrer et à me recueillir lorsque je me rendais compte que les Esprits du mal possédaient un tel pouvoir sur l’humanité. A présent ma réflexion était : « Te voilà au bout de tes ressources, maintenant il faut t’attaquer à la magie et à la sorcellerie, mais que faire contre de telles forces ? ». En regardant cette fille qui se lamentait, je me sentais horrifié en face de l’existence de si épouvantables forces ténébreuses et devant l’impossibilité d’y remédier. Il me vint à l’idée qu’il existe des gens à qui on attribue ces facultés occultes capables de contrer les effets maléfiques et démoniaques. Fallait-il avoir recours à de tels procédés, ce qui équivaudrait à exorciser le diable par le diable ? La prière dite avec foi et ferveur resterait-elle sans effet contre les pouvoirs sataniques décrits précédemment ? Qu’allons nous faire, pauvres humains, sans l’aide d’en haut ? Et puis, même si la sorcellerie et la magie existent, ce serait un péché de leur laisser le champ libre alors qu’il reste quelques possibilités pour tenir tête ! »
Par conséquent, Blumhardt dit à la malade : « Nous prierons, coûte que coûte, nous verrons bien. La prière, en tout cas, ne fera pas de mal. L’Ecriture nous dit, presque à chaque page, que Dieu exauce ceux qui l’invoquent, le Seigneur fera ce qu’il a promis ».

Le lendemain, Blumhardt rendit visite à la malade. Ce fut une journée inoubliable pour lui et ceux qui l’accompagnaient. La sécheresse estivale durait depuis plusieurs mois, et ce soir là un orage se préparait. Gottliebin se trouvait dans un état proche de la frénésie suicidaire. Elle faisait furieusement le tour des deux pièces en réclamant un couteau. Puis elle courut au grenier, sauta sur le chambranle de la fenêtre et se pencha au dehors tout en se tenant encore par une main à l’intérieur. A ce moment, la lueur d’un éclair l’éblouit, l’effraya et la réveilla. Elle reprit conscience et s’écria : « Pour l’amour de Dieu, je ne veux pas cela ». Ce moment de lucidité se dissipa rapidement, le délire la reprit. Elle se saisit d’une corde et l’attacha adroitement à une poutre en confectionnant un nœud coulant qu’elle resserra légèrement. Elle y avait déjà presque entièrement fait passer sa tête, lorsqu’un deuxième éclair l’éblouit à nouveau et la ramena à elle comme auparavant. Le lendemain elle fondit en larmes en apercevant la corde attachée à la poutre qu’elle n’aurait pas fixée si adroitement si elle avait eu toute sa raison.

Le même jour, à huit heures du soir, on fit appeler Blumhardt qui trouva la fille baignée de sang. Il n’est pas utile d’évoquer ici toute la détresse de son état. Blumhardt se mit à prier avec ferveur et lui adressa quelques paroles de consolations, mais en vain. Au dehors le tonnerre grondait. Au bout d’un quart d’heure tout cessa. La fille reprit connaissance et Blumhardt s’éloigna le temps qu’elle change de vêtements.
Elle eut une nouvelle crise, à l’improviste, comme à chaque fois que quelque chose de démoniaque se saisissait d’elle. Cette fois, toute la colère et la mauvaise humeur des démons éclata, et on entendit une série d’exclamations poussées d’une voix hurlante : « A présent tout est perdu, tout est vendu, tu troubles notre tranquillité, notre clan se désagrège, tout est fini. Tout s’embrouille, c’est de ta faute et de tes sempiternels orémus. Tu vas nous chasser tous. Hélas, malheur, tout est perdu. Nous sommes à mille soixante-sept, et il y en a encore d’autres, il faut les avertir, malheur à eux. Ils sont perdus, perdus éternellement perdus ». Les hurlements des démons, les éclairs qui sillonnaient le ciel, les grondements du tonnerre, le bruit de l’averse, la mine grave des personnes présentes, mes prières, auxquelles les démons réagissaient comme je viens de le décrire, tout cela constituait un spectacle qu’il est difficile à imaginer dans toute sa réalité.

Cette calamité une fois passée, d’autres phénomènes démoniaques se produisirent. Cependant on remarquait une différence chez les démons qui se manifestaient à présent. Les uns bravaient et défiaient Blumhardt en exprimant leur haine par des paroles mémorables. Ils tremblaient devant l’abîme qu’ils sentaient proche et disaient : « Tu es notre pire ennemi, nous sommes donc tes ennemis. Ah ! Si nous avions le droit de faire ce que nous voulons. Si seulement Dieu n’existait pas ! ». A côté de cela, ils attribuaient la faute de leur ruine à eux-mêmes. Le comportement d’un démon que Gottliebin avait aperçu dans sa maison était horrible à voir. Il se fit connaître et se déclara coupable de parjure. Il grimaçait, levait trois doigts, un frisson lui secouait tout le corps et il gémissait. Il se déroula plus d’une scène de ce genre. Blumhardt aurait voulu que plus personne n’assiste encore à cela. La plupart des démons qui se manifestèrent entre le mois d’août 1842 et le mois de février 1843, appartenaient à ceux qui languissaient dans l’attente d’être délivré de la domination de Satan. Les langues les plus variées se faisaient entendre, mais aucune des langues européennes. Il était étrange et parfois comique d’entendre les démons qui essayaient de parler en allemand et qui cherchaient à faire passer les idées qu’ils n’arrivaient pas exprimer dans cette langue.

De temps en temps, on entendait des paroles que Blumhardt ne croyait pas devoir attribuer à une catégorie de démons. Ces paroles semblaient plutôt venir des sphères supérieures. Il s’agissait d’un certain nombre d’enseignements et d’allusions à Dieu qui s’adressaient en partie aux assistants et en partie aux démons, afin d’attirer leur attention sur leurs attaques contre Dieu.
Pendant longtemps, Blumhardt ne savait quelle attitude adopter face aux différentes catégories d’Esprits, surtout envers les Esprits souffrants qui le suppliaient de leur venir en aide. Le pasteur écrivit ceci : « Pendant longtemps, je ne prêtais pas attention à leurs dires. Je me trouvais souvent dans l’embarras en voyant l’expression douloureuse de leur visage, leurs mains qui se levaient dans des gestes d’imploration et les larmes qui leur coulaient des yeux, tandis qu’ils prononçaient des paroles de désespoir et de peur, et que j’écoutais leurs prières qui auraient attendri les pierres. J’avais beau me débattre contre le désir de m’entretenir avec les Esprits, car je craignais pour l’intégrité de ma foi évangélique, je ne pus cependant m’empêcher de faire un essai, surtout du fait que ces démons ne se laissaient fléchir ni par la menace, ni par les exhortations. Le premier démon à qui j’osais m’adresser était la femme par laquelle toute cette affaire avait commencé. Elle se manifesta à nouveau par la fille Gottliebin et proclama avec force et décision qu’elle voulait appartenir au sauveur et non au diable. Puis elle raconta combien les choses avaient changés du côté des Esprits depuis les luttes précédentes. Elle dit que j’avais eu de la chance de m’en tenir à la parole de Dieu et à la prière. Si j’avais eu recours à des moyens équivoques et occultes, comme il arrive souvent, et que les démons auraient aimé me voir employer, j’aurais été perdu. Elle dit cela en levant le doigt en signe d’insistance et conclut par ces paroles : « Le combat que tu as engagé était terrible ». Elle me supplia de prier pour elle afin qu’elle soit complètement délivrée des griffes du diable. »
Blumhardt, au fur et à mesure que les jours passaient, se rendait compte qu’une direction divine présidait aux manifestations des Esprits souffrants mais tournés vers Dieu. Ces manifestations se déroulaient dans le calme. Mais le pasteur ne semblait pas comprendre comment tout cela pouvait se passer et par quel truchement.

Je voudrais encore citer un cas intéressant rapporté par Blumhardt. Un des Esprits le pria qu’on veuille bien lui permettre de faire une halte à l’église. Blumhardt répondit que, puisque c’était Dieu qui en avait indiqué le chemin, lui, Blumhardt, ne s’y opposait pas : « Va où le Seigneur t’envoie. » Puis l’esprit demanda à entrer dans la maison de Blumhardt, lequel, étonné, mais peu enclin à accorder cette requête, pensait à sa femme et à ses enfants. Réflexion faite, il accepta à condition que l’esprit ne trouble personne et qu’il y aille avec la permission de Jésus. A cet instant même une voix sortie de la bouche de la malade et cria : « Pas dans la maison, pas sous un toit. Dieu juge pour les veuves et les orphelins ! ». L’esprit se mit à pleurer et pria qu’on le laisse au moins entrer dans le jardin de Blumhardt, ce qu’alors l’esprit contrôleur envoyé par Dieu semblait lui accorder. On avait le sentiment que cet esprit, lors de sa vie terrestre, avait privé des veuves et des orphelins de leur abri et de leur toit.
Certaines expériences relatées par Blumhardt dans son mémoire ont été intentionnellement omises par Zündel. Il prétend que la description de ces manigances passablement lugubres des puissances infernales pourrait laisser supposer qu’elles surpassent et rabaissent l’aide divine apportée à Blumhardt. Il aurait mieux valu que Zündel n’omette rien du tout. La vérité ne craint pas d’être dévoilée.
En ce qui concerne les points laissés volontairement dans l’ombre par Zündel, il s’agit de la faculté des Esprits à dissoudre la matière solide en substance fluidique pour la transférer ailleurs. Les mauvais Esprits faisaient un usage diabolique de cette loi naturelle pour déplacer des objets rendus fluidiques dans un corps humain, pour ensuite les densifier à nouveau en matière solide. Les lois de la dématérialisation et de la matérialisation ont été minutieusement expliquées dans ce livre au chapitre traitant de l’énergie fluidique. Blumhardt donne à ces phénomènes qu’il ne comprend pas le nom de « magie ». Ecoutons plutôt le rapport qu’il en fait : 
« Jusque là, je vous ai relaté beaucoup de choses incompréhensibles et inouïes, mais le pire n’a pas encore été dit. Selon ma franchise coutumière, je continue à raconter ce dont je me souviens encore, et je suis convaincu que le Seigneur m’aidera également dans mon récit. Mon but n’est-il pas, en effet, de raconter pour sa gloire quelle fut sa victoire sur les puissances du mal ?

Dès le 8 février 1843, une nouvelle étape commença dans l’histoire de la maladie. A partir de ce moment des phénomènes encore plus terribles se produisirent et je fus le témoin des pratiques de magie les plus variées. C’était pour moi une sinistre constatation de me rendre compte personnellement que ce qui jusqu’ici m’avait semblé appartenir à des croyances populaires ridicules était une réalité observable. D’innombrables malaises furent infligés par sortilège à Gottliebin, ils visaient à la faire mourir. Elle commença par vomir du sable et des petits morceaux de verre. Cela continua par des morceaux de fer et des vieux clous tordus. Une fois, après de multiples étranglements et des nausées, la fille vomit, l’un après l’autre, douze clous dans un baquet. Il se produisit la même chose avec des boucles de chaussures de différentes dimensions, souvent si grandes que l’on ne pouvait pas comprendre comment ces boucles avaient pu passer par le gosier. Il y eut, parmi ces objets vomis, un morceau de fer grand et large dont le passage fit perdre le souffle à la fille à tel point que pendant quelques minutes elle avait l’air d’être morte. En outre, elle rejeta en quantité considérable des épingles, des aiguilles, des bouts d’aiguilles à tricoter, souvent séparément, parfois en paquets liés ensemble avec du papier et des plumes. Souvent aussi, il semblait que des aiguilles à tricoter lui traversaient la tête, d’une oreille à l’autre. Un jour, il arriva même que des morceaux d’aiguilles à tricoter de la longueur d’un doigt lui sortent de l’oreille. Une autre fois que je lui imposais les mains, je sentais et j’entendais des aiguilles se briser dans sa tête, ou se retourner, ou se tordre. Les unes étaient en acier et, petit à petit, s’avançaient lentement vers le gosier pour ressortir par la bouche. Les autres étaient en fer et pliables, elles sortaient par la bouche une fois pliées. Je lui retirais également beaucoup d’épingles du nez. Un jour, il en sortit une quinzaine, si violemment que toutes se plantèrent dans la main tendue de Gottliebin. Une autre fois, elle se plaignait d’un mal de tête. En lui imposant les mains, je voyais partout des points blancs. Il y avait douze épingles à moitié fichées dans la tête, je les lui retirais les unes après les autres. Pendant ce temps, elle manifestait sa douleur par des mouvements nerveux. Des aiguilles à coudre se trouvaient partout dans la mâchoire d’où je les retirais, ce qui lui avait donné très mal aux dents. On ne voyait rien mais on sentait les pointes, c’est au prix de beaucoup de difficultés que je réussis à les arracher. Deux vieux morceaux de fil de fer tordus se trouvaient dans sa langue, et j’eus bien de la peine à l’en débarrasser. Sous la peau de son corps, de longs morceaux de fil de fer tordus avaient été insérés. Il fallut une heure à ma femme et à moi pour les enlever. Plus d’une fois, la fille s’évanouit pendant ce travail. De son corps, au moins trente aiguilles à tricoter, entières ou en morceaux, sortaient verticalement ou transversalement, ainsi que du creux épigastrique. Il fallait encore accomplir une demi-heure de travail intense avant de retirer complètement les aiguilles partiellement sorties du corps. D’autres objets, des épingles, des morceaux de verre, des cailloux et un bout de fer furent enlevés du haut du corps.

Je n’en veux pas à ceux qui mettront en doute mes dires. Tout cela dépasse le bon sens et toute conception humaine. Mais ces phénomènes qui ont duré presque un an se déroulaient toujours en présence de témoins que je tenais à avoir auprès de moi pour prévenir les ragots. Je puis raconter ces faits librement et sans réserve, avec la conviction absolue que rien n’était truqué et que tout se passait sans artifice ni fraude. Chaque fois que je me présentais chez elle, spontanément ou à sa demande, des objets qu’elle avait en elle se frayaient un passage pour sortir par différentes parties du corps. Ces phénomènes la faisaient souffrir affreusement et elle perdait plus ou moins connaissance. Elle répétait sans cesse : « Je ne veux plus supporter tout cela, c’est ma mort ».
Ces objets ne pouvaient être extraits de l’intérieur du corps que par la prière. Dès qu’elle commençait à se plaindre de douleurs, il me suffisait de lui imposer les mains et de prier pour qu’elle sente l’objet bouger, se retourner en elle et se frayer un chemin vers l’extérieur. C’est la peau externe qui opposait le plus de résistance, et on pouvait constater pendant de longs moments que quelque chose cherchait à forcer le passage. Dans ce cas, il n’y avait pas de sang, cela ne provoquait aucune lésion, aucune blessure. Tout au plus pouvait-on, pendant l’instant qui suivait, remarquer l’endroit par où l’objet était sorti. Cela n’arrivait que lorsque l’extraction de l’objet se produisait pas la prière. Il lui arrivait, en mon absence, de s’ouvrir la peau avec un couteau, ce qui causait des plaies difficilement guérissables.
Il sortait également de sa bouche des bêtes vivantes : des sauterelles, des chauves-souris, des grenouilles, et une fois un serpent. Le serpent lui infligea une blessure au cou et la piqua si fort au pied que le sang avait du mal à s’arrêter. 

Avant de terminer le récit de ces combats, il me faut encore citer un cas des plus atroces. Au début de septembre 1843, Gottliebin eut une hémorragie nasale, le saignement ne s’arrêtait plus. Après avoir perdu la quantité de sang qui remplissait un baquet, elle recommença à saigner. On ne comprend pas qu’après une perte si considérable de sang, la vie se maintienne encore. Le sang possédait une odeur âcre et un aspect noirâtre. Un jour, en revenant d’un autre village, je vis quelqu’un venir à ma rencontre pour me dire d’aller tout de suite auprès de Gottliebin. Je me dépêchais, je voyais des gens apeurés qui me criaient de leur fenêtre : « Monsieur le Pasteur, c’est urgent ! ». En entrant chez Gottliebin, une odeur étouffante de sang me prit à la gorge, m’interdisant presque l’entrée de la pièce. Elle était assise devant une cuvette à moitié remplie d’eau et de sang. Une marre de sang inondait la chambre. Elle même était trempée de sang, de sorte qu’on ne distinguait plus ses vêtements. Le sang ruisselait des deux oreilles, de ses deux yeux, du nez, et jaillissait même par dessus la tête. De toute ma vie je n’avais jamais rien vu de si atroce. Je me sentais désemparé. Je me repris aussitôt et j’arrêtais le saignement au moyen d’une prière brève mais fervente. Puis je lui fis laver la figure, qui était devenue méconnaissable, ainsi que la tête. Je tâtais le crâne pour trouver l’endroit où pouvait se trouver quelque objet. En haut du front, je vis un petit clou caché et tordu en train de percer. De plus, la peau de l’occiput était travaillée par une autre chose qui se frayait un passage depuis l’intérieur. Un clou à lattes apparut. Puis l’hémorragie prit fin. Et, le soir même, elle se sentait mieux et revigorée. 
Gottliebin se souvint qu’autrefois, après avoir mangé de la soupe ou d’autres aliments, elle éprouvait d’étranges sensations dans la gorge et dans le ventre. Une fois qu’elle avait donné le reste de sa pitance à une poule, celle-ci devint furieuse et se mit à courir dans tous les sens pour finalement tomber morte
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LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME  - Page 3 Empty Re: LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME

Ven 11 Oct 2019 - 18:44
Gottliebin raconta que souvent, pendant la nuit, elle voyait s’approcher de son lit les Esprits de toutes sortes de personnes de conditions très variées. Certaines personnes, dit-elle, lui avaient mis dans la bouche quelque chose qui ressemblait à du pain, d’autres avaient touché d’autres parties de son corps. Après cela, elle sentait des changements dans son corps, et c’est alors que tous les objets étaient sortis de son corps. Le clou à lattes ainsi que le petit clou tordu à l’origine des saignements avaient été introduits dans sa tête de façon étrange, le soir, dans la rue, par un esprit habillé en ecclésiastique qui la guettait. Elle n’avait pas pu lui résister, dit-elle, et tout de suite après les saignements commencèrent.
Une nuit, trois hommes, des Esprits, se placèrent devant elle. Ils portaient à la main un verre contenant un liquide d’apparence toxique. Elle ne pouvait pas bouger. L’un des hommes lui ouvrit la bouche, l’autre lui tenait la tête, le troisième cherchait à lui faire avaler le liquide. Il ne réussit qu’à lui verser une petite quantité. Ensuite, on lui maintenait la bouche fermée pour l’étouffer. La vapeur dégagée par le liquide lui sortait des narines. Tout ce qu’elle parvenait à faire c’était prononcer une prière et gémir. En voyant qu’ils n’arrivaient pas à leurs fins, les hommes lui versèrent le contenu du verre sur la tête et s’en allèrent. Le lendemain matin, le bonnet de nuit de Gottliebin était rongé par une substance jaunâtre et puante, et l’étoffe du bonnet s’effritait.
Un soir, avant de dormir dans sa chambre, elle avait suspendu sa robe sur la porte. Sa sœur qui dormait dans le même lit qu’elle, connaissait le contenu de la poche de la robe, et savait que Gottliebin ne s’était pas levée. Pendant la nuit, Gottliebin vit une forme s’approcher de la robe, sortir de la poche une boite en fer blanc, comme celle que les paysans utilisent pour y conserver leur argent, ainsi que d’autres objets, et se placer devant elle. Au matin, elle eut des nausées et vomit des piécettes et la petite boite.

En voyant ces phénomènes se multiplier, je me concentrais sur la prière et suppliais Dieu, qui avait tiré le monde du vide, de réduire à néant les artifices et les manigances du diable. Après plusieurs jours de lutte et de supplication, le Seigneur qui ne manque jamais sa promesse : « Tout ce que vous demanderez en mon nom vous sera donné », m’exauça. Et les choses se réalisèrent comme je l’avais demandé.
Je pensais alors que tout était terminé. Cependant d’autres crises et d’autres malaises reprirent. Ces tourments semblaient cette fois destinés à provoquer la mort de Gottliebin. Un jour qu’elle s’était blessée très grièvement elle même, les plaies se refermèrent miraculeusement ».
Soudain, ces blessures s’ouvrirent à nouveau. Une amie vint alors trouver Blumhardt pour lui annoncer consternée l’imminence de la mort de Gottliebin. Blumhardt continue :
« Je me jetai à genoux et, rempli d’ardeur et ne voulant pas donner au diable la satisfaction de me faire venir jusqu’à lui, je fis dire à Gottliebin par cette amie qu’elle vienne me trouver chez moi. Qu’elle en serait capable si elle s’armait de foi. Bientôt elle apparut. Personne ne saurait imaginer ce que je ressentis ».
Voici la fin de l’épisode raconté par Blumhardt :

« Tout ce qui s’était déjà passé semblait devoir se renouveler en grand. Les effets néfastes de ces phénomènes s’étendirent également au frère, à demi aveugle, et à une autre sœur, Katharina. Par conséquent, je les avais tous les trois à ma charge en même temps, cela dans un combat sans merci, une lutte jusqu’à la fin. Je ne me souviens plus de chaque détail, tellement la complexité et la variété des phénomènes se multipliaient. Ce furent des journées pénibles comme je n’espère plus en revivre. Je devais tout tenter, il s’agissait de vaincre ou de mourir. Mes efforts étaient opiniâtres et prolongés, mais la protection divine était d’autant plus efficace et évidente. C’est le frère qui fut délivré le plus vite des trois, et il put même me venir en aide par la suite. Mes actions allaient devoir se concentrer cette fois-ci non pas sur Gottliebin, qui paraissait franchir la dernière étape de ses luttes et qui se sentait presque délivrée, mais sur sa sœur Katharina. Celle ci avait jusqu’ici était épargnée, mais à présent elle souffrait de crises de folie furieuse et devait être maîtrisée. Elle menaçait de me mettre en pièces, et je n’osais pas m’approcher d’elle. Elle essayait de s’ouvrir le ventre, ou bien elle guettait le moment de se jeter sur ceux qui la retenaient pour leur faire du mal. Elle piaillait et criaillait si fort qu’on aurait pu penser que milles langues de vipère parlaient en elle. Elle restait consciente, on pouvait lui parler et l’encourager, mais elle rétorquait qu’elle ne pouvait agir ni parler autrement. Qu’on l’empêche de faire du mal disait-elle. Elle se souvenait de tout ce qui s’était passé, même des plus atroces tentatives de meurtres. Ces souvenirs la déprimaient à tel point que je devais m’occuper tout particulièrement d’elle et, par la prière, faire disparaître ces souvenirs. Malgré cela, un démon se manifestait à travers elle et proclamait qu’il était non pas l’esprit d’un humain décédé, mais un ange de Satan de haut niveau et le chef suprême de la sorcellerie. Il prétendait que s’il était obligé de retourner à l’abîme, « ce serait la fin de la sorcellerie et le coup de grâce de celle-ci ». Soudain, vers minuit, pendant un quart d’heure, un cri de désespoir sortit de la bouche de la fille avec une telle intensité et une telle violence qu’on croyait que la maison allait s’effondrer. Ce fut horrible à entendre. La moitié des habitants des environs eurent vent de ces menées infernales. Katharina tremblait de tous ses membres. La voix démoniaque exprimait la peur, le désespoir et l’arrogance. Elle défiait Dieu de faire en sorte que lui, un esprit noble, soit autorisé à redescendre en enfer avec les honneurs de la guerre et qu’on ne l’oblige pas à abdiquer comme un vulgaire pécheur. Un tel mélange de méchanceté, de désespoir, d’obstination et d’orgueil n’est guère pensable.

Puis arriva le moment le plus émouvant. Seul celui qui en a été le témoin peut se représenter une pareille scène. A deux heures du matin, cet ange de Satan qu’il prétendait être, hurla pendant que la fille bascula sa tête et le haut du corps en arrière, par dessus le dos de la chaise. Le cri lancé par cet ange diabolique était si strident et si tonitruant qu’il n’avait plus rien d’humain : « Jésus est vainqueur ! Jésus est vainqueur ! », hurlait cet esprit infernal. Ces paroles furent entendues aux alentours et firent une impression inoubliable sur ceux qui les entendaient. A partir de cet instant, Le pouvoir et la force du démon semblaient diminuer peu à peu. Il se calma de plus en plus, ses mouvements s’apaisèrent. Vers huit heures du matin, tout était fini. On eût dit que quelqu’un venait d’exhaler son dernier soupir. »
C’est ainsi que se termina un combat qui avait duré deux années. 
Blumhardt venait de faire l’expérience de manifestations de mauvais Esprits par l’intermédiaire de médiums humains. Il n’y avait rien de nouveau à cela, sauf pour Blumhardt lui-même. S’il ne s’était pas préoccupé de ces médiums tombés au pouvoir du mal, il se serait passé ce qui arrive chaque fois dans des cas pareils. Les médiums non informés de ces phénomènes sont abandonnés à leur sort. Ils seraient morts de folie furieuse dans un asile d’aliénés ou auraient volontairement mis fin à leurs jours. Les personnes sensibles aux Esprits qui abondent dans les asiles d’aliénés sont en grande partie les victimes d’Esprits inférieurs. Ces mêmes puissances du mal poussent très souvent leur souffre-douleur au suicide.

Gottliebin Dittus était un médium à transe profonde. La manière dont elle développa cette faculté ne peut pas être déterminée à partir du récit de Blumhardt. Il est probable qu'elle ait tenté des expériences de « table tournante » avec ses frères et sœurs, ce qui aurait pu avoir pour conséquence de développer ses dispositions médiumniques innées. Elle perdait connaissance quand son propre esprit était expulsé par des Esprits étrangers qui prenaient place dans son corps. Dès que son propre esprit partait, elle tombait comme morte pour être relevée peu après par l’esprit d’un démon entré dans son corps pour s’y manifester.
Les coups frappés étaient produits par l’énergie fluidique diffusée par le périsprit de Gottliebin qui possédait de grandes facultés médiumniques. C’est ainsi que se produisaient les coups retentissants qui demeuraient si inexplicables aux observateurs. Les coups augmentaient au fur et à mesure que grandissait l’énergie fluidique du médium. Cette énergie se trouvait d’ailleurs encore renforcée par les quantités de fluide irradiées par les personnes présentes. Blumhartd, sans le savoir, disposait également de facultés médiumniques. Voilà pourquoi en sa présence les manifestations des Esprits s’intensifiaient à travers le médium. A l’inverse, la force des manifestations diminuait en l’absence du pasteur. Les matérialisations et les apparitions lumineuses étaient provoquées par les démons au moyen de l’énergie fluidique puisée dans le périsprit de Gottliebin. Sa sœur Katharina n’était pas un médium à transe profonde, mais à transe partielle. Son esprit ne quittait pas entièrement son corps, mais entendait tout ce que l’esprit étranger disait à travers elle. Ainsi, la fille se souvenait toujours de ce qui s’était passé, même si par elle-même elle se montrait incapable de s’opposer aux manifestations de l’esprit étranger qui la tenait en son pouvoir.
Peu à peu, Blumhardt apprit à discerner les différentes sortes d’Esprits. Il découvrit surtout que les Esprits inférieurs et les Esprits souffrants, mais bien disposés, agissent sous un contrôle divin, ce qui fait que tout se passe en bon ordre. Le superviseur décide quels sont les Esprits repentants autorisés à se présenter. Voilà pourquoi les Esprits souffrants admis par le contrôle supérieur n’obéissaient pas à Blumhardt quand il voulait les chasser sans leur venir en aide. Ils étaient entrés dans le médium avec l’autorisation d’en haut pour être instruits par le pasteur et l’écouter parler de Dieu. Ils avaient donc le droit de recevoir cet enseignement et il eut été du devoir de Blumhardt de satisfaire leur requête. Malheureusement, Blumhardt se rendit compte un peu tard de ce que l’on attendait de lui.
En tout cas, Blumhardt pu observer que la communication avec le monde des Esprits n’a rien d’illusoire. Les phénomènes qu’il vivait n’étaient pas hallucinatoires et ne sauraient être relégués par personne dans le domaine de la fiction. Ils se passaient en public, ce que de nombreux témoins oculaires ont confirmé. La réalité des faits était la raison pour laquelle les autorités ecclésiastiques demandèrent à Blumhardt de rédiger un mémoire à leur attention.

Blumhardt ne voyait que les conséquences perceptibles de l’action des Esprits et n’apprit que progressivement comment elles s’enchaînaient. Les lois éternelles qui président à la communication avec les Esprits semblent lui avoir échappées jusqu’à sa mort. C’est pourquoi il resta dans l’ignorance de la méthode pour entrer en contact avec les bons Esprits, qui avait été celle employée par le peuple d’Israël et les premiers chrétiens. Il expérimenta de manière bouleversante la technique de communication des Esprits qui s’expriment par la bouche d’un médium humain, encore qu’il s’agissait là d’Esprits mauvais ou souffrants. Mais les merveilleuses communications des Esprits supérieurs de Dieu parlant également par l’intermédiaire de médiums humains lui furent refusées. Il y a certainement une raison profonde à cela. En effet, il faut que les choses se passent au moment opportun. Il est évident que les circonstances, à l’époque de Blumhardt, n’étaient pas propices à une communication organisée avec le monde des bons Esprits. Sans aucun doute, Blumhardt se serait trouvé en décalage par rapport à la position de son Eglise vis à vis de ces choses, et il aurait mis en péril son action apostolique et sa situation. D’autant plus que par la suite, il eut à supporter l’hostilité de ses supérieurs ecclésiastiques lorsque les effets de l’action des bons Esprits se firent sentir chez lui et chez ses paroissiens. Je vais en parler un peu plus loin. Si Blumhardt avait persévéré dans ce domaine en organisant des séances spirites de bon aloi, il aurait à coup sûr suscité une réaction très énergique des dirigeants de l'Elise évangélique contre sa personne. Le monde des Esprits de Dieu adapte son action aux circonstances et à l'opportunité du moment.

A la suite des expériences personnelles de Blumhardt, autant concrètes que bouleversantes, qui lui démontrèrent à quel point les Esprits des ténèbres peuvent nuire à l'humanité, il lui fut donné d'expérimenter de façon encore plus merveilleuse l'action bienfaisante des Esprits de Dieu sur lui et sa paroisse. Ces faits nous rappellent l'effusion des Esprits de Dieu aux premiers temps du christianisme.
Les Esprits de la pénitence et de la conversion furent le premier cadeau du ciel accordé à Blumhardt et à sa paroisse après sa lutte victorieuse contre les Esprits du mal. Peu à peu, tous ses paroissiens se présentèrent à lui, comme poussés par une force intérieure irrésistible, pour lui avouer les péchés de leur vie. Blumhardt était mû intérieurement par un esprit de Dieu toutes les fois qu'il devait annoncer le pardon des péchés. Il ne s'agissait pas d'une confession et d'une absolution comme on les pratique dans l'Eglise catholique, mais d'une purification des péchés à la suite d'une révélation d'un esprit de Dieu. Dès lors, la devise de Blumhardt devint la suivante : « Prions pour qu'il nous soit accordé une nouvelle effusion du Saint Esprit et espérons-le fermement ».
L'esprit de guérison descendit également sur Blumhart et entra en action, par l'imposition des mains, par la prière ou simplement par la présence du pasteur. Les maladies chroniques sont provoquées par les mauvais Esprits, comme la Bible l'enseigne. Dès que les Esprits malins s'éloignaient des malades, ceux-ci étaient instantanément guéris. Ces guérisons merveilleuses sont relatées en détail dans le livre de Zündel.
Je termine le récit de l'action des mauvais et des bons Esprits dans la vie de Blumhardt par les paroles d'une de ses lettres :

« Si quelqu'un se demande si tout ce que le Seigneur a accompli pour moi revêt un aspect uniquement personnel, ou si d'autres peuvent m'imiter, je dois avouer que comme résultat de mes batailles, j'ai acquis quelque chose de personnel que tout le monde ne peut pas obtenir à volonté. En même temps, je suis convaincu que ce que j'ai acquis doit en fin de compte se généraliser et qu'il est permis de prier pour une complète restauration des forces primitives. Pour le moment, c'est par ma personne que la preuve est donnée que ce genre de prière peut être exaucée. Mais à moins que le ciel s'ouvre, si on peut dire, pour accueillir la prière et y répondre, il est faux de croire qu'un simple renouveau de la foi suffira à restaurer tout ce dont les hommes bénéficiaient aux temps apostoliques. Ces pouvoirs ont de toute évidence été retirés et il faudra du temps pour les récupérer. Le manque de foi et l'abandon du Christianisme depuis plus d'un millénaire ont provoqué la disgrâce du Seigneur et une recrudescence des puissances sataniques. C'est pourquoi il n'est pas possible de tout recommencer comme si rien ne s'était passé, et il nous faudra affronter bien des obstacles. Vous voyez par là, combien je diffère des Irvingiens, lesquels, oubliant l'état actuel du monde chrétien, s'attendent à ce que tout leur soit restitué. Ce qui est nécessaire, avant toute autre chose, c'est que les chrétiens se convertissent, non pas en façade, mais en profondeur, et luttent plus vigoureusement, prient plus évangéliquement et avec plus de ferveur et d'insistance. Si un esprit de pénitence est donné en grand, comme j'ai pu l'expérimenter en petit dans ma communauté avec les signes avant-coureurs des dons spirituels, les choses progresseront jusqu'au moment où l'époque apostolique reviendra, mais dans le même temps, le véritable Antéchrist se relèvera. »
Cet exposé de Blumhardt manque parfois de clarté et n'est que partiellement juste. La vérité est que chaque homme, qu'il soit chrétien ou non chrétien, peut entrer en contact avec les bons Esprits s'il le désire sincèrement et s'il s'y emploie conformément aux explications de ce livre. Les échanges avec les bons Esprits enseignent le vrai chemin qui mène à Dieu. C'est la vérité qui est prêchée. Il dépendra alors de chacun, en construisant sa vie sur la base des vérités reçues, de bénéficier de l'action bienfaisante des Esprits de Dieu. Celui qui se contente de prêter une oreille distraite aux messages transmis par les Esprits, sans satisfaire aux exigences qui en découlent ne recevra plus d'autres bienfaits. Il perdra le contact avec les bons Esprits qui se communiquaient à lui et ceux-ci le délaisseront. Mais quiconque accepte la vérité et s'y conforme, ressentira l'action des Esprits comme chez les premiers chrétiens, et cela en fonction des besoins nécessaires à l'accomplissement des tâches de sa vie. Chez les premiers chrétiens, tous ne recevaient pas les mêmes dons. Les dons reçus individuellement étaient destinés à servir au bien de la collectivité. C'est ce que l'apôtre Paul ne cesse de prêcher. De nos jours également, la plus petite communauté pratiquante et fervente reçoit les mêmes bienfaits des Esprits de Dieu que les premiers chrétiens. Il n'y a qu'une condition à cela, c'est de s'efforcer de rechercher le bien et de se défendre contre toute influence du mal. Peu importe l'importance de la communauté intéressée, qu'elle soit grande ou petite, l'action des Esprits de Dieu se fera sentir tout autant.

Les expériences du curé catholique Vianney
En ce qui concerne la vie du curé catholique d'Ars, Jean-Baptiste Vianney, le tableau de l'action des bons et des mauvais Esprits ressemble tout à fait à ce que nous venons de voir chez le pasteur évangélique Blumhardt. Jean-Baptiste Marie Vianney a vécu de 1786 à 1840. Sa vie coïncide en grande partie avec celle du pasteur Blumhardt. Pendant que celui-ci mettait en oeuvre son action salutaire dans la paroisse allemande de Möttlingen, Vianney exerçait son ministère dans la petite commune d'Ars, en France. Vianney, peu doué, ne parvint à l'ordination qu'au prix des plus grands efforts. Encore enfant, Vianney s'adonnait déjà à la prière et au recueillement intérieur. A l'exemple de Blumhardt, il pratiqua durant toute sa vie cette concentration propre à l'épanouissement des dons médiumniques, qui sont la condition première pour que le monde des Esprits agisse sur les hommes.
Le pasteur Blumhardt fut le témoin d'agissements démoniaques à travers le médium Gottliebin Dittus et ressentit après coup sur sa personne les effets des bons et des mauvais Esprits. Du coté du curé d'Ars, les choses se présentèrent autrement, puisqu'il était la seule personne qui ressentait l'action des Esprits. Il n'y eut aucune manifestation de cet ordre dans son entourage ou dans une quelconque paroisse des environs. En dehors de cette différence, les événements sont identiques chez l'un comme chez l'autre. Blumhardt et Vianney furent tous les deux agressés par les démons. Tous les deux observèrent la manière dont les bons Esprits interviennent. Tous les deux reçurent en partage un esprit de guérison. Tous les deux possédaient le don de clairvoyance à un degré élevé, qui leur faisait percevoir le passé, le présent et l'avenir. Tous les deux, enfin, se montraient capables de lire avec perspicacité dans l'âme humaine. L'esprit de conversion se répandit miraculeusement dans les paroisses des deux hommes et se propagea peu à peu dans tous les milieux, jusqu'à des régions reculées. 
Par milliers, des personnes tourmentées par une vie chargée de péchés accoururent vers les deux hommes afin de confesser leurs méfaits et obtenir l'assurance du pardon de Dieu. Tous les deux, grâce à leur inspiration savaient à qui octroyer la promesse du pardon. La similitude des mêmes phénomènes vécus par les deux hommes s'étend jusqu'aux moindres détails, il est donc permis de conclure à l'accomplissement des mêmes lois divines. 

Revenons-en à la vie de Vianney et commençons par le côté démoniaque tel qu'il se manifesta à ce curé. Dans la biographie[ltr]http://spirite.free.fr/ouvrages/greber/communication7.htm#_ftn5[/ltr]

[ltr][5][/ltr]

[ltr]http://spirite.free.fr/ouvrages/greber/communication7.htm#_ftn5[/ltr], l'introduction relative aux interventions des démons commence ainsi :
« Que l'on nous permette ici de dire un mot à l'intention des incrédules tentés de sourire à la lecture de ce qui va suivre. Ils ne seront pas les premiers à le faire. Il faut dire que par ce comportement ils ne penseront et n'exprimeront rien qui n'ait déjà été propagé par les profanes et par le clergé lui-même. A peine le bruit avait-il couru que le curé d'Ars était visité par les démons qu'un gros rire secoua les paroissiens des alentours. Par ailleurs, les « bons » collègues expliquaient au curé d'Ars qu'il était un rêveur à l'esprit dérangé et que, de surcroît, l'enfer d'où venait les démons était tout simplement la marmite dans laquelle il laissait moisir ses pommes de terre. Ils lui disaient : Mon cher curé, vivez comme tout le monde, alimentez-vous mieux et votre cerveau guérira, et vous verrez comment disparaîtront les démons. »
Il faut dire que Vianney vivait fort modestement et ne se nourrissait que de pommes de terre qu'il préparait le lundi pour toute la semaine. Il les consommait froides et il n'était pas rare qu'en fin de semaine elle fussent moisies. Loin d'être l'esprit naïf, victime de ses propres chimères, comme ses confrères cherchaient à l'en persuader, le curé Vianney était si peu crédule qu'il refusa d'abord d'admettre le fait qu'il s'agissait de démons qui le tourmentaient. Ce n'est qu'après avoir tout essayé pour comprendre la cause des bruits singuliers qui le troublaient continuellement la nuit, qu'il en comprit l'origine.
Un jour, il entendit frapper violemment contre sa porte. Il ouvrit la fenêtre et demanda qui était là. Personne ne lui répondit. Comme le bruit se répétait dans l'escalier, il renouvela sa question. De nouveau, il n'y eut aucune réponse. Comme à cette époque, on avait fait don à sa paroisse d'ornements sacerdotaux somptueux, il pensa à des tentatives de cambriolage. Il jugea bon de prendre des précautions et pria quelques hommes courageux de monter la garde. Ceux-ci vinrent effectivement pendant plusieurs nuits et perçurent le même bruit sans rien découvrir. On posta même un garde dans le clocher, mais en vain. On entendait des coups violents sans rien voir. Les veilleurs prenaient peur, même le curé se montrait anxieux.

Pendant une nuit d'hiver, lorsqu'à nouveau des coups retentirent, il sauta hors du lit et descendit dans la cour. Cette fois il pensait que les cambrioleurs laisseraient des traces dans la neige fraîche et qu'il serait facile de les arrêter. Mais il ne vit personne, n'entendit plus rien et ne releva aucune trace dans la neige. Alors il n'eut plus de doute, Satan le poursuivait. A compter du jour où il était persuadé que les trublions nocturnes étaient des démons, il eut nettement moins peur. Sur ces entrefaites, l'intention de ces démons était sans doute de gêner son activité pastorale en privant son corps surmené du repos nocturne. Au plus fort de ces tourments, tout semblait parfaitement organisé dans le but de l'empêcher de dormir. La plupart du temps, Vianney percevait l'un de ces bruits monotones qui, plus que tout autre, conduisent à l'insomnie. Tantôt le bruit correspondait à celui d'une poutre que l'on scie, tantôt à celui d'une série de clous que l'on enfonce. Il avait parfois l'impression qu'un régiment défilait devant sa porte, ou qu'un troupeau de moutons passait par-dessus sa tête, ou encore qu'un cheval galopait sur son parquet, ou que quelqu'un tambourinait sur sa table, que l'on cerclait de fer un tonneau, ou que toutes les voitures de Lyon roulaient sur son plancher, ou encore qu'une réunion bruyante se tenait dans sa cour en une langue inconnue. Cette dernière tracasserie se prolongea d'ailleurs pendant plusieurs nuits consécutives. Une autre fois, la porte s'ouvrit et il s'entendit interpellé rudement par son nom de famille. Il dut alors supporter une foule de grossièretés, parmi lesquelles l'expression « bouffeur de pommes de terre » revenait souvent. Par ailleurs, son mobilier subit des mouvements de va-et-vient, et les rideaux étaient tirés avec une telle violence qu'il s'étonnait de les voir encore intacts le lendemain matin.
Les Esprits mauvais provoquaient également des tentations intérieures considérables pour le pousser au désespoir. Les mêmes choses se produisirent chez Blumhardt. Malheureusement, les attaques diaboliques contre sa personne mentionnées dans son mémoire ont été volontairement passées sous silence dans sa biographie, comme je l'ai indiqué précédemment. Chez les deux hommes, ces manœuvres démoniaques visaient à anéantir, ou du moins à limiter leurs actions pour ramener leurs semblables sur le chemin qui conduit à Dieu. C'est la raison pour laquelle les mauvais Esprits tentèrent de prendre Blumhardt dans leurs filets diaboliques par l'intermédiaire de Gottliebin Dittus. Comme ils ne réussissaient pas, ils s'efforcèrent de le troubler et de le décourager par des tentations venant du dedans comme du dehors. Dans le cas de Vianney, ils tentèrent tout d'abord de le pousser au désespoir en s'appuyant sur le clergé catholique de la région. Celui-ci entreprit une campagne de diffamation et de basse suspicion à l'encontre du pauvre curé d'Ars pendant une bonne dizaine d'années. Tout autre que le curé d'Ars aurait succombé. Le but recherché n'ayant pas été atteint, les démons tentèrent de s'attaquer à sa santé en le privant de sommeil. Tout au long de sa vie, ils ne renoncèrent pas à cette tentative. Ce ne fut que vers la fin de son existence que Vianney ne fut plus agressé la nuit.

Les manifestations diaboliques étaient, nous venons de le dire, identiques chez les deux hommes. Cependant, les bienfaits divins que les bons Esprits leur apportèrent les rendirent encore plus semblables. A ce sujet, leurs expériences concordaient en tout point. Les deux hommes ne reçurent en partage ces dons précieux du ciel qu'après avoir traversé de lourdes épreuves dans la lutte contre les puissances maléfiques et leurs instruments humains.
Chacun de nous qui veut œuvrer comme instrument du ciel en vue du salut de ses semblables et qui prie pour obtenir de Dieu les forces nécessaires à cette tâche, devra subir ces assauts. Le Christ a lui aussi vécu ce calvaire. Ce n’est qu’après quarante jours et quarante nuits de lutte contre l’enfer et de souffrances dans sa chair qu’il entreprit son activité publique, soutenu par les forces de Dieu qui se manifestaient en lui. Le serviteur n’est pas au-dessus du maître. 
Grâce à l’effusion d’un esprit de pénitence, les confessions se multiplièrent dans les paroisses de Blumhardt et de Vianney. Selon le même procédé, la volonté de se convertir qui commença à croître dans l’une et l’autre paroisse, se propagea pour gagner les régions les plus éloignées. Le premier effet des Esprits de pénitence est un effroi intérieur au cœur de l’homme provoqué par le repentir de ses fautes passées et par son éloignement de Dieu. Le profond émoi que ressent l’homme touché par l’esprit de pénitence est tel qu’il ne retrouve plus la paix intérieure avant d’avoir ouvert son cœur à une personne croyant en Dieu et écouté son verdict. Une force invisible le pousse sans répit jusqu’à ce qu’il rencontre Dieu et acquière l’assurance du pardon de ses péchés. Un sentiment de félicité envahit alors tout son être au point qu’on ne saurait décrire son bonheur. Que l’on prenne la peine de relire la biographie de ces deux hommes pour connaître les sentiments intimes de ceux qui ont retrouvé Dieu. Vianney savait distinguer au premier abord les âmes qui n’avaient pas besoin de secours. Il les priait aimablement de ne pas lui faire perdre son temps et répliquait à plus d’un : « Rentrez en paix chez vous, vous n’avez pas besoin de moi ».

Le curé d’Ars cherchait avant tout à guérir les âmes malades incapables par elles-mêmes de venir à bout de leurs tourments. La guérison des corps était à ses yeux secondaire. Vianney renseignait beaucoup de gens au sujet du sort de leurs défunts dans l’au-delà lorsqu’il estimait que cela serait utile au salut de leur âme. Il possédait également le don de clairvoyance et percevait les destins inscrits dans les périsprits. On peut affirmer que si de son vivant tout le monde ne parlait que de ces luttes avec les Esprits mauvais, une fois qu’il fut mort, tout le monde ne s’entretenait plus que de ses prédictions. Ces prédictions concernaient le plus souvent l’intérêt particulier plutôt que l’intérêt général. A bien des convertis il annonçait leur fin prochaine. D’autres fois, il avertissait des personnes du décès prochain de quelqu’un de leur entourage et les invitait à s’y préparer. Dans son esprit, il voyait des événements lointains impliquant des individus auxquels il s’adressait. Un jour, il vit un homme dans la foule qui l’attendait et lui dit : « Regagnez vivement Lyon, votre maison est en flamme ! ». Ce qui devait s’avérer vrai. Une autre fois, Vianney renvoya rapidement chez elle une paysanne qui venait de se confesser car un serpent avait pénétré dans sa maison. La brave femme regagna sa demeure, la mit sens dessus dessous, mais ne trouva rien. Finalement, elle eut l’idée de secouer sa paillasse qu’elle avait exposée au soleil pour l’aérer. Elle vit alors en sortir un serpent. Une autre fois, il dit à une jeune fille qui se tenait debout dans l’église de rentrer vivement chez elle, où on l’attendait avec impatience. Une fois arrivée dans son foyer, elle trouva sa sœur morte ; jusqu’ici celle-ci avait été en bonne santé. Une autre fois, une femme se rendit à Ars pour se confesser. Elle s’était fait remettre par un sorcier un flacon contenant un soi-disant remède miracle. Lorsque Vianney l’eut écouté, il lui fit cette remarque : « Mais vous ne dites rien du flacon que vous avez caché dans un buisson à l’entrée d’Ars. »
La lecture des pensées les plus intimes et des sentiments chez autrui était une chose très courante chez lui. Ce don se manifestait très fréquemment, surtout dans les cas de confessions délicates. Presque tous les jours, il lui arrivait de quitter son confessionnal pour faire signe à une personne de passer la première, celle qui était la plus malheureuse. Parmi ces visiteurs, quelques-uns voulaient le mettre à l’épreuve. Ils s’en allaient ensuite confus et honteux. Un homme confessa de gros péchés de son invention. Vianney l’écouta tranquillement et lui dit : « En effet, vous êtes coupable de fautes graves, mais le mal que vous avez effectivement fait, ce ne sont pas les péchés dont vous venez de vous accuser, mais les voici … » ; et Vianney, à la grande surprise du fraudeur, lui énuméra les méfaits qu’il avait réalisés dans le passé.

Vianney guérissait, conseillait, consolait et convertissait de loin ceux qui ne pouvaient pas venir à lui et qui lui dépêchaient des intermédiaires ou lui envoyaient des lettres. Les caractéristiques de l’action puissante des Esprits chez Vianney correspondent en tout point à celles observées chez Blumhardt. Il est difficile de dire lequel de ces deux hommes attirait le plus d’âmes à lui. Des milliers de gens se présentaient à eux afin de ressentir les effets miraculeux des forces spirituelles. Chez l’un et l’autre, il y eut aussi une sorte de merveilleuse multiplication des pains. Il arriva chez Blumhardt que le manque de vivre se fit sentir, en raison de l’affluence d’étrangers qui étaient hébergés chez les paroissiens. Mais une bénédiction particulière présidait à ces repas. Une famille, qui avait à peine de quoi rassasier quatorze personnes, apaisa la fin de quarante deux convives avec la nourriture dont elle disposait, après quoi il en resta encore. A propos de Vianney, on cite un miracle encore plus spectaculaire, dont toute la paroisse fut témoin. Le foyer créé par lui pour enfants pauvres manqua un jour totalement de vivres. Au grenier, il ne restait plus qu’une poignée de fruits de l’arbre à pain. Le cœur gros, le curé était résolu à se séparer de ses enfants. A nouveau, il supplia Dieu de le secourir. Lorsqu’il monta au grenier, celui-ci était rempli de blé. Les paroissiens s’y rendirent pour voir ce blé, et cet événement mit toute la région en émoi. L’évêque vint également pour constater la quantité de céréale amassée dans ce grenier.
Si maintenant nous établissons un parallèle entre ces deux hommes, en tant qu’instruments de Dieu, quelque chose doit assurément nous frapper. Nous nous trouvons en présence de deux individus dont la confession de foi est essentiellement différente.
D’un côté, nous voyons un prêtre catholique adepte de la vénération des saints et des reliques, qui attribue la guérison des malades à Saint Philomène. Nous avons affaire à un homme qui célèbre la messe, considère la confession comme un sacrement indispensable au pardon des péchés et croit en la présence du Christ dans le Saint sacrement de l’autel, ainsi qu’à toutes les doctrines de son Eglise. De l’autre côté nous découvrons un pasteur protestant, adversaire déterminé de la profession de foi catholique. Il rejette avec énergie le culte des saints et des reliques, la messe et la présence réelle du Christ dans l’hostie, la confession indispensable à la rémission des péchés, refuse la papauté et tout ce qui s’y rattache comme étant contraire à la volonté de Dieu et issu d’erreurs humaines.

Et cependant, tous les deux se retrouvaient à égalité comme instruments entre les mains de Dieu pour délivrer l’humanité du péché et de Satan. Ils étaient tous les deux destinés à conduire leurs semblables sur le chemin qui mène à la maison de Dieu. En dépit de leurs confessions de foi opposées, tous deux recevaient le don suprême que le Christ a promis à ses fidèles. Tous deux s’accordaient sur un point, à savoir l’amour de Dieu et du prochain soutenu par une foi profonde et inébranlable en Dieu. Devant Dieu, la profession de foi religieuse, quelque soit la confession, est sans importance. Devant Dieu, un simple dogme religieux n’a pas de valeur en soi. Il ne s’agit que d’un habit d’apparat dont les croyants se couvrent, sans influence sur leur personnalité spirituelle, et qui ne remplace pas les sentiments authentiques de l’amour et de la foi en Dieu. Dieu abandonne à l’homme ce vêtement cousu d’erreurs humaines, et l’accepte à condition que cette enveloppe ne gêne pas l’homme dans l’accomplissement de la mission que Dieu lui confie. Si maintenant l’on se pose la question : pourquoi le monde des bons Esprits n’a pas informé ces deux hommes des erreurs de leurs philosophies religieuses respectives ? La réponse n’est pas difficile à formuler. L’enseignement de la vérité n’était pas indispensable, puisque les erreurs d’ordre confessionnel ne faisaient pas obstruction à la tâche à laquelle les deux étaient appelés. Ils avaient pour mission d’amener leur entourage, proche ou lointain, à faire une réflexion sur eux-mêmes et à retourner à Dieu. Pour cela, ni le dogme catholique, ni le dogme protestant ne constituaient un obstacle.

Aucun éclaircissement sur les erreurs religieuses ne pouvait être donné par le monde des Esprits, essentiellement parce que cela aurait rendu impossible le travail de Blumhardt et Vianney. Si le pasteur Blumhardt avait dû procéder à des modifications dans sa doctrine suite à l’apprentissage de la vérité, il se serait exclu de l’Eglise protestante, il aurait perdu son poste et donc sa possibilité d’action. Ceci est également vrai pour le curé Vianney, à un degré encore plus élevé. S’il s’était écarté de la profession de foi de son Eglise, ne serait ce que d’un iota, c’en était fini de lui à jamais. Seul un catholique habité par la foi catholique pouvait opérer le salut des âmes parmi la communauté catholique. Seul un homme de l’Eglise protestante pouvait réussir cela parmi ses coreligionnaires. Malgré cela, l’activité des deux subit les assauts de leurs confrères au-delà de toute mesure, bien que chacun restât fidèle à son Eglise. Quelle aurait été la violence des attaques s’ils s’étaient écartés de leur doctrine officielle sur un point ou sur un autre ? En particulier chez Vianney, l’hostilité de ses confrères ne connaissait pas de limites. Nous en avons parlé précédemment. Ce prêtre catholique fut persécuté pendant une décennie, critiqué, outragé, soupçonné, diffamé et menacé avec une violence extrême. Lorsque les curés des environs, et même de plus loin, se rendirent compte que leurs paroissiens accouraient auprès de Vianney et se prononçaient en sa faveur plutôt qu’en la leur, des accès de jalousie éclatèrent. Ils en parlaient comme d’un prêtre ignorant, ayant appris un peu de latin avec grande difficulté, et qui avait failli être renvoyé du séminaire. Avant tout, c’est l’enthousiasme avec lequel les gens parlaient du curé d’Ars qui faisait déborder la coupe de la haine chez les autres curés. Il fut odieusement calomnié. Les curés interdisaient à leurs paroissiens d’aller se confesser auprès de Vianney, sous peine d’être exclus des sacrements. Ceux qui allaient le trouver malgré tout se voyaient refuser l’absolution, même à l’heure de la mort. Dimanche après dimanche, dans les églises, ils s’acharnaient contre lui. Voici ce qu’en dira Vianney plus tard : « On s’abstenait de commenter l’Evangile du haut de la chaire, et à la place on prêchait contre le pauvre curé d’Ars ». Tandis que les uns le tournaient en dérision à propos de son ignorance, les autres critiquaient sa vie. Il reçut de nombreuses lettres anonymes dans lesquelles on lui reprochait toutes les vilenies en termes particulièrement orduriers. Le clergé tenta d’ameuter le peuple contre lui. En sortant le matin, il trouva, collés sur la porte de sa maison, des notices l’accusant d’avoir passé une nuit de débauche.
Ici, comme chez Blumhardt, se répétait tout ce que le clergé juif avait manigancé contre le Christ. Les prêtres d’alors s’exclamaient : Que devons nous faire ? Voyez, tout le peuple vient à lui, à ce buveur de vin à cet ami des pécheurs et des filles publiques ! L’affirmation qui dit qu’un ecclésiastique est un démon pour son collègue se trouvait confirmée tant chez Vianney que chez Blumhardt. Si les attaques de la part des confrères n’atteignaient pas chez Blumhardt le même degré de bassesse que chez Vianney, il dû néanmoins souffrir mille maux et persécutions, lui aussi.

Si ces deux hommes furent au centre d’un combat impitoyable, malgré leur foi en leur Eglise, que serait-il advenu si l’on avait pu avancer qu’ils s’étaient écartés de la doctrine officielle ? Dieu et les Esprits savent tenir compte, en ce qui concerne le choix et la formation de leurs instruments, du contexte dans lequel ils sont appelés à œuvrer. Le monde des Esprits de Dieu ne corrige pas les erreurs de jugement des hommes tant que ces erreurs n’entravent pas la réalisation du but recherché. Les Esprits qui se manifestaient à Vianney ne lui ôtèrent aucune de ses conceptions religieuses erronées, parce que celles-ci ne gênaient pas l’accomplissement de sa tâche. Les Esprits de Dieu n’intervinrent que lorsque Vianney se trompait en pensant que les mortifications auxquelles il soumettait son corps étaient agréables à Dieu. Ils le firent parce que la diminution de ses forces physiques ne pouvait que nuire à l’efficacité de son action pastorale. Une voix intérieure qu’il perçut par clairaudition lui rappela sa véritable mission : « Je ne sais pas si j’avais entendu une voix ou rêvé, mais quoi qu’il en soit, je me suis réveillé. Cette voix me disait qu’il plaisait davantage à Dieu de sauver l’âme d’un pêcheur plutôt que de consentir tous les sacrifices possibles. Car à l’époque, je m’étais imposé des exercices de pénitence en vue de mon propre salut ». 
Vianney, le curé catholique d’Ars, fut canonisé par son Eglise. S’il était donné aux hommes de canoniser un être humain, alors le pasteur protestant Blumhardt devrait également accéder au rang de saint, comme son confrère catholique, pour sa conviction, son efficacité et les dons stupéfiants reçus du ciel.
Le portrait biographique de ces deux hommes montre que les Esprits, bons ou mauvais, continuent à être actifs de nos jours sur la terre, comme aux temps jadis, et que leurs manifestations s’accomplissent selon les mêmes lois éternelles.
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Ven 11 Oct 2019 - 18:44
Annexe 3


Le spiritisme à la lumière de la science du XXe siècle



Ce qui fut, cela sera, ce qui s'est fait se refera, et il n'y a rien de nouveau sous le soleil !
Qu'il y ait quelque chose dont on dise : « Tiens, voilà du nouveau ! »,
et bien cela existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés.
Qohélet 1 : 9 - 10



Introduction
Avant d’apprendre à connaître et d’être mis en contact avec le monde des Esprits, j’ignorais la possibilité d’une telle communication. Je n’avais lu ni livres ni revues traitant de ces questions. Même durant le temps où je reçus par les guides de l’au-delà les enseignements relatés dans le présent ouvrage, je n’entretenais aucune relation avec le milieu spirite. En tant que curé, je me concentrais exclusivement sur les vérités qui m’étaient révélées semaine après semaine par l’entremise des médiums. Ces révélations modifièrent radicalement ma façon de penser en matière de religion. Je me consacrais donc à l’étude de l’Ecriture Sainte. Je voulais me rendre compte si ces vérités nouvelles pour moi, qui renversait l’édifice religieux qui jusque-là avait été le mien, correspondaient au contenu de la Bible. L’Ecriture Sainte me servait de repère et de fondement. De plus, le monde des Esprits me rappelait constamment qu’il fallait comparer les doctrines qu’il exprimait avec celles de la Bible. Afin de montrer l’exemple, l’esprit qui se manifestait lors des assemblées du culte commentait chaque fois des passages de la Bible.
Lorsqu’au bout d’un certain temps, les vérités révélées s’étaient ancrées en moi et devenaient des certitudes, je fus invité à me familiariser avec les phénomènes spirites d’aujourd’hui. Je pouvais désormais étudier et commenter ces phénomènes grâce à ma connaissance des lois qui me furent communiquées. Si je trouvais quelque chose que je ne comprenais pas, je n’avais qu’à poser des questions au cours de ces séances et l’éclaircissement souhaité m’était donné.

Ma méthode de travail
Au début, je pris la résolution de n’examiner que les faits dont l’authenticité paraissait incontestable. Au début de 1928, je pris connaissance d’une revue scientifique éditée dans la plupart des pays avec la collaboration d’éminents professeurs, et traitant des phénomènes qui ne reposent pas sur les lois naturelles connues. Cette revue porte le titre de : Revue de parapsychologie (éditions Oswald Mutze, Leipzig). Le terme « parapsychologie » signifie l'étude des fonctions psychiques qui ne sont pas encore répertoriées et comprises. Mes études comparées portent sur les premières années de cette revue (1926 et 1927). Les événements qui y sont relatés ont l’avantage d’être exacts dans le sens que nul témoin ne peut douter de leur authenticité. Cette revue embrasse tous les phénomènes spirites et relate uniquement les faits avérés. Les avis des rédacteurs divergent grandement, non sur la réalité des faits, mais sur la manière de les interpréter. Comme la science actuelle refuse par principe d’envisager l’action du monde spirituel dans les phénomènes relatés, seuls quelques rares savants mentionnent timidement la possibilité d’une influence des Esprits. A la place de la réalité, on invente et avance des explications qui ne peuvent que paraître absurdes à quiconque réfléchit logiquement.
Les médiums étant les sources de l’énergie fluidique qui produit les différents phénomènes, je réunis dans la description qui va suivre les phénomènes médiumniques contemporains présentés dans cette revue. J’emprunte les faits que je cite à cette revue, et je donnerai à la fin de chaque paragraphe l’exacte explication de ces phénomènes.

Le médium Franek Kluski à Varsovie
F.W. Pawlowski, professeur d’anatomie à l’université de Michigan, U.S.A., fait un compte rendu détaillé de son expérience avec le médium Kluski à Varsovie (Revue de parapsychologie, 1926, p. 5-22). Il écrit :
« Les phénomènes que j’ai vu produits par Kluski étaient extraordinaires et dépassaient tout ce que j’avais lu et entendu à ce sujet. Les travaux préparatoires routiniers, au début de chaque séance avec le médium Kluski, consistaient à soumettre à un contrôle minutieux la salle des expériences et les objets qui s’y trouvaient. Portes et fenêtres étaient closes et cachetées, obturées par des bandelettes de papier huilé portant des signes conventionnels et une signature apposés par les participants. Sur demande et en cas d’absence de dames, le médium était nu et en position assise.
Lorsque les participants avaient pris place autour de la table et formé une chaîne, le médium entrait instantanément en transe profonde. Les phénomènes commençaient alors à se dérouler presque aussitôt. Les participants formaient la chaîne en se tenant par le petit doigt, ce qui leur permettait de mouvoir l’autre partie de la main, par conséquent d’écrire, de palper, de tâter sans perdre le contact. Les séances avaient lieu, soit dans l’obscurité absolue, soit à la lumière d’une lampe rouge. Dans les deux cas, des plaques luminescentes étaient disposées sur la table. Ces plaques avaient la dimension d’un pied carré et étaient faites d’une mince lame de bois munie de poignées ressemblant à peu près à celles que nous trouvons fixées aux miroirs appelés psychés. D’un côté, elles étaient couvertes d’une substance luminescente. Souvent, les participants n’avaient pas besoin d’éteindre la lumière blanche dans la salle, car à l’instant où le médium entrait en transe, la lumière blanche s’éteignait d’elle-même et la lumière rouge s’allumait. Ceux qui assistent habituellement à ces séances disent que l’allumage et l’extinction de la lumière s’effectuent lentement et graduellement. »

Les manifestations médiumniques chez Kluski
« Je puis témoigner, grâce à mon expérience personnelle, à des informations de première main, et à des observateurs absolument dignes de foi, que le médium Kluski produisait les phénomènes suivants :

a) Sons ou coups frappés très caractéristiques ayant une propriété particulière
Je les perçus souvent et notais de suite ce qui m’avait frappé personnellement sans être influencé par quiconque. J’entendais distinctement et, mieux, je sentais que ces coups ne se produisaient pas à la surface de la table ou du mur, mais bien à l’intérieur de la table ou du mur. Je m’attarde un instant ici, car je fis plusieurs tentatives pour imiter les coups de Kluski, mais je ne parvenais pas à obtenir la tonalité entendue et produite au cours des séances.

b) Flottement des corps
Je n’ai pas assisté en personne aux lévitations, mais je me suis souvent laissé dire qu’elles avaient lieu dans les réunions de Kluski. Non seulement la table fut soulevée et retournée, mais encore le médium lui-même et plusieurs assistants étaient élevés à plusieurs pieds en l’air, au dessus du sol.

c) Matérialisations de corps
Kluski s’était spécialisé en faisant apparaître des matérialisations parfois partielles, mais le plus souvent complètes, c’est à dire des fantômes. Ces matérialisations apparaissent subitement au dessus ou derrière le médium, ou encore dans le dos, ou entre les assistants placés à bonne distance du médium. Après quelques coups violents frappés dans la table ou au mur, des étoiles brillantes ou des étincelles apparaissent en virevoltant au-dessus de la table, ou en s’élevant vers le plafond. Les étincelles bleuâtres, de la taille d’une noisette, mais pouvant atteindre la douzaine, se déplacent de concert avec une certaine vélocité au-dessus de l’assistance, en tous sens, se formant par paires ou par essaims. Certaines disparaissent, d’autres descendent par paires jusqu’à proximité des assistants. Si elles se trouvaient à une distance d’environ seize pouces de ma personne, je voyais avec stupéfaction qu’une paire d’yeux humains me fixait. En peu de minutes, de cette paire d’yeux se formait une tête humaine, parfaitement constituée, éclairée par une main matérialisée, et dont la paume était brillante.
La main se porta au dessus de la tête afin de projeter la lumière de tous côtés et la présenter aux spectateurs. Ce faisant, les yeux fixèrent les assistants sans sourciller, et le visage avait une expression aimable et souriante. Je vis un certain nombre de ces têtes (quelques fois deux en même temps) voler, tels des ballons, d’un assistant à l’autre. A la demande : « Viens donc vers moi », ces têtes volaient d’un point reculé de la pièce en ligne droite en direction du solliciteur, parfois au-dessus et à travers la table et avec la plus grande agilité, telle une étoile filante.

d) Fantômes invisibles, mais cependant perceptibles par d’autres manières
Des fantômes s’activaient sans être vu, leurs doigts vivants et doux me touchaient le visage, les mains et tout le corps. La sensation d’avoir été touché par une main humaine et vivante était infiniment nette. Les fantômes invisibles apportent, sur commande, des objets en provenance des différents coins de la salle de réunion. Ils ne commettent, en dépit de l’obscurité, jamais d’impair, ne se heurtent nulle part et ne touchent aucun participant, même en déposant de lourds objets, par exemple un buste en bronze pesant trente livres ou une cruche en fer, remplie de paraffine fondue, d’un poids d’environ douze kilos.

e) Spectres visibles à la lumière rouge
Ces fantômes se saisissaient la plupart du temps de la plaque luminescente, la partie foncée tournée vers les assistants, et s’éclairant eux-mêmes, ils allaient de l’un à l’autre, donnant ainsi l’occasion de se faire contempler de près. La lumière émanant de la plaque luminescente était d’une telle intensité que l’on pouvait apercevoir sur ces visages fantomatiques les pores et les papilles de la peau. Sur le nez d’un vieillard, je pouvais distinguer nettement le dessin des fines veines incurvées. De même, je pouvais apercevoir le genre de tissu dont étaient vêtus les fantômes. Je voyais ces fantômes si près de moi que je percevais leur souffle et ressentais leur haleine contre mon visage. Ce qu’il y avait de plus impressionnant et remarquable chez ces fantômes, lorsqu’ils s’approchaient de nous, c’était leurs yeux, leur visage et leur expression pleine de vie. A la demande de l’assemblée, la physionomie des visages se modifiait en fonction des sentiments exprimés, en général un sourire plein d’amabilité se lisait sur leurs lèvres.

f) Fantômes d’animaux
Les fantômes d’animaux étaient le plus souvent des écureuils, des chiens et des chats. Une autre fois on voyait apparaître un lion, un grand oiseau, un faucon ou une buse. Moi même j’ai pu observer les deux premières apparitions, et leur comportement était conforme à leur nature. L’écureuil sautillait très naturellement sur la table, le chien agitait sa queue et courait autour de nous, sautait sur les genoux des assistants et passait la langue sur leur figure. Bref, son comportement correspondait en tous points à celui d’un chien bien élevé. Ainsi qu’on me l’a rapporté, le lion se faisait plus menaçant ; il agitait sa queue et en frôlait les meubles. Les assistants effrayés ne savaient comment venir à bout de cet animal. Ils mirent fin à la séance en réveillant le médium. La buse volait en tous sens, frôlait de ses ailes les murs et le plafond. Lorsque finalement elle se posa sur l’épaule du médium, on en fit une prise photographique au magnésium. Un appareil photo prêt à fonctionner se trouvait installé devant le médium.
Au nombre des fantômes dont il vient d’être question, il faut mentionner l’apparition singulière d’un être que les assistants désignent du nom de Pithécanthrope. C’est un hôte habituel des séances chez Kluski. Comme il n’apparaît que dans l’obscurité totale, il est difficile de l’examiner de près à l’aide des plaques luminescentes. Il a l’aspect d’un homme velu ou d’un grand singe. Son visage est poilu, son front relativement haut. Ses bras sont longs et forts, son comportement vis à vis de l’assistance est très rude et impétueux. Il essaie de caresser leurs mains ou leurs visages, et en faisant cela, il met généralement un terme à la séance, car les assistants y sont forcés, ne sachant comment le contrôler. Je ne l’ai vu et touché qu’une seule fois, c’est lorsqu’il se frotta à moi. Sur le moment, je perçus une odeur indéfinissable sur le moment, mais que d’autres participants, plus familiarisés avec ce fantôme, m’indiquaient comme étant l’odeur d’un chien mouillé. A cette occasion, il se dirigea vers ma voisine, qui tenait la main du médium. Il rompit la chaîne et interrompit du même coup la séance en s’emparant de la main de la dame qu’il frotta contre son visage. La dame fut saisie d’effroi et poussa un cri.

g) Matérialisation de mains lumineuses
Beaucoup de ces matérialisations possèdent des mains lumineuses, en fait seule la paume est lumineuse. La lumière blanche, tirant sur le vert, est à ce point intense que lorsque ces fantômes font passer leurs mains au-dessus de la tête, du visage ou du corps, chaque détail est perceptible, comme lorsqu’on emploie les plaques lumineuses. C’est ainsi qu’ils répandaient la clarté sur eux-mêmes en donnant ainsi à l’assistance la possibilité de les examiner attentivement. Il leur arrivait aussi de diriger leurs paumes lumineuses en direction des assistants de façon à ce que ces derniers se trouvent éclairés, comme s’ils étaient examinés. A cette occasion, j’ai pu constater que la lumière n’était pas parfaitement constante, mais vibrait et changeait constamment d’intensité bien que la surface éclairée sur la paume fut toujours égale. Je vis également des étincelles brillantes ou des rayons qui oscillaient en zigzag dans différentes directions, en partant du poignet vers l’extrémité des doigts. En même temps, les paumes brillantes dégageaient une forte odeur d’ozone.

h) Fantôme entièrement luminescent
Le fantôme d’un vieillard auto luminescent est probablement le type le plus rare et le plus exceptionnel. Je ne l’ai vu que deux fois. Ce fantôme ressemble à une colonne lumineuse et l’on me dit qu’il apparaît fréquemment aux séances de Kluski. La lumière qui en émane est tellement intense que non seulement les assistants, mais tous les objets de la pièce se trouvent inondés de cette lueur. Lorsque je vis personnellement ce fantôme, la paume de ses mains et la région du cœur étaient plus intensément éclairées que le reste du corps. Le fantôme apparut assez loin de nous, au milieu de la pièce. La table que nous occupions était placée dans un angle de la pièce, et le médium lui-même était assis très exactement dans le coin. Le vieil homme portait une coiffure haute de forme conique, un long vêtement qui descendait en de longs et profonds plis. Il vint majestueusement à nous et son bel habit remuait lorsqu’il avançait. Avec ses mains, il faisait des mouvements qui dessinaient la forme d’un triangle, en même temps il parlait d’une voix caverneuse et solennelle. Il demeura debout derrière mon dos environ dix secondes en étendant ses mains lumineuses au dessus de nous et parlait sans arrêt. Ensuite il se retira au fond de la pièce et disparut. Un courant d’air imprégné d’ozone émanait de lui, et longtemps après la fin de la séance l’odeur d’ozone persista. Ce fantôme était un grand vieillard à la barbe grise. Son parler était guttural et incompréhensible à nous tous, bien que dans l’assistance se trouvaient des gens connaissant bien une douzaine de langues différentes. Mais à ce jour, personne n’a pu ni identifier cette langue, ni apprendre l’identité de ce fantôme. Dans cette assemblée il est appelé « le prêtre assyrien », ce qui convient parfaitement à son aspect extérieur.

i) Fantômes modelant des formes avec de la paraffine
Dès que ces fantômes apercevaient sur la table le pot de fer rempli de paraffine liquide, ils se mettaient avec un grand plaisir à confectionner sur demande des formes complexes. Ils plongeaient aussi leurs mains dans la paraffine et laissaient tomber sur la table des formes ayant l’aspect d’un gant. Comme la main des fantômes est lumineuse, on la voyait barboter dans la paraffine liquide comme un poisson rouge dans un aquarium. Les fantômes retiraient leurs gants de paraffine négligemment. Un jour, une paire de ces gants tomba de la table sur mes genoux, puis glissa par terre. Je priais les autres participants de ne pas remuer leurs pieds afin de ne pas endommager ce travail produit par les apparitions. Un assistant sollicita le fantôme pour qu’il aille chercher les gants et qu’il les pose sur la table, ce qui fut fait tout de suite. A cette occasion, je fus fortement saisi à la cheville et mon pied fut poussé de côté afin de dégager de l’espace entre les quatorze jambes qui se trouvaient sous la table.
Il fallait en moyenne aux fantômes trente à quarante-cinq secondes pour façonner une forme. J’essayai d’y parvenir moi même, mais cela prenait plusieurs minutes, en attendant que refroidisse la paraffine. Et là encore, je ne parvins pas à enlever le gant de ma main sans l’endommager. Je n’arrivais pas à le faire même en ne plongeant qu’un seul doigt dans la paraffine, jusqu’à la hauteur de la deuxième phalange. 
Ensuite je versais du plâtre dans la forme en paraffine pour obtenir un moulage. Lorsque j’enlevai la paraffine en la plongeant dans de l’eau chaude pour libérer le plâtre durci, j’aperçus une grande quantité de poils nageant dans l’eau. Il s’agissait de poils ordinaires provenant du duvet que l’on trouve sur le dos de la main et sur les troisièmes phalanges. Comme j’étais certain d’avoir utilisé une eau pure et une jatte en porcelaine blanche propre lors de cette expérience, mon étonnement fut grand.

j) Apport d’objets
Je n’ai observé que quelques apports de petits objets. Cependant, on m’affirma que des objets relativement pesants avaient également été apportés dans la salle des séances, objets qui provenaient de pièces éloignées. Le phénomène le plus étrange de ce genre fut la disparition de Kluski de cette salle, dont les issues étaient fermées et scellées. A la grande stupéfaction de l’assistance, on retrouva Kluski dans une autre pièce, dormant paisiblement.

k) Baisse de la température
Dans la salle, je constatais une baisse sensible de la température. Tous les participants et moi-même, nous ressentions nettement un frisson vers la fin de la séance qui durait entre une heure et demi et deux heures. Les thermomètres dans la salle indiquaient une baisse de six à huit degrés centigrades vers la fin de la séance. Cette observation va à l’encontre de ce qui se passe d’ordinaire, puisque la température d’une pièce hermétiquement close, occupée par sept personnes, a tendance à s’élever, d’autant que la pièce en question était de dimension moyenne.

i) Condensations nuageuses
Lors de l’apparition des fantômes, je voyais quelque chose ressemblant à de la vapeur phosphorescente ou à du brouillard flottant comme un petit nuage au-dessus de la tête du médium. Le nuage se déplaçait latéralement, et en quelques secondes apparaissait une tête humaine. Ou encore, il se dissipait à la verticale et prenait forme humaine. Il se constituait en un être humain qui n’hésitait pas à se mettre à se promener. 
Ce qui me surprenait le plus et me paraissait du plus grand intérêt, c’était le comportement parfaitement humain de ces apparitions, leur attitude était celle des invités d’une réunion mondaine. En circulant autour de la table, ils gratifiaient les participants habituels d’un sourire comme s’ils les connaissaient, tandis que leur regard s’attachait fixement aux nouveaux venus. Il n’est pas aisé de décrire leurs efforts pour comprendre nos signes, nos expressions, nos sourires, nos questions et nos réponses. Leur attitude me montrait combien ils avaient à cœur de nous convaincre qu’ils étaient des êtres réels et non des illusions issues d’hallucinations.
Les apparitions n’avaient pas toujours une taille égale. Vers la fin de la séance, lorsque le médium donnait des signes d’épuisement, ou si avant la séance il se montrait fatigué, la taille des fantômes n’atteignait pas le maximum, mais seulement les deux tiers ou la moitié. Lorsque, pour la première fois, je vis un tel fantôme, je croyais me trouver en présence d’un enfant. En l’examinant de près, je vis à son visage ridé qu’il s’agissait d’une vieille femme ou d’un vieillard d’une taille en dessous de la normale. Dans ce cas, le président de l’assemblée avait coutume de dire : « Venons en aide au médium ». Il commençait par frapper en cadence, tous les assistants respiraient alors profondément et régulièrement. L’effet fut extraordinaire. La forme du fantôme qui était rapetissée se mettait à s’agrandir, pour atteindre en quelques secondes sa pleine taille.
Chez Kluski, les fantômes qui se manifestent appartiennent à plusieurs nations et, d’habitude, ils parlent dans leur langue maternelle. En dépit de cela, ils comprennent parfaitement les paroles qu’on leur adresse, quelque soit l’idiome employé. Ils semblent avoir la faculté de lire dans les âmes d’autrui. Il n’est pas nécessaire d’exprimer précisément un désir ou de poser une question bien formulée. Il suffit de penser que quelque chose doit se faire pour que cela arrive. Il n’y a qu’à penser que le fantôme devrait réaliser telle chose pour que ce fantôme l’accomplisse ou montre qu’il refuse de le faire. Il arrive parfois que quelques-uns d’entre eux n’acceptent pas d’effectuer certaines choses ou encore se disent incapables de le faire, ou alors qu’ils ne peuvent pas le faire sur le moment, ou qu’ils promettent de le faire plus tard, ou tout du moins de le tenter. 
Toutes les apparitions ne parlent pas. Beaucoup préfèrent se faire comprendre par des coups frappés, ce qui est ennuyeux et fait perdre du temps, étant donné qu’il faut épeler l’alphabet par le début. Les voix sont parfaitement claires et distinctes et d’une tonalité égale. On croirait entendre un chuchotement à haute voix. Lorsqu’un fantôme parle, l’expression qui anime son visage est très convaincante. Une fois, il m’a été donné de percevoir nettement l’expression d’attente sur le visage d’un Turc qui s’inclinait devant moi et dit : « Chokyash Lehistan ». En constatant que je ne comprenais point, il répéta les mêmes mots en souriant aimablement. Ignorant ses intentions et mû par un sentiment de sympathie pour la nation chevaleresque à laquelle il appartenait, je lui dis : « Vive la Turquie[ltr]http://spirite.free.fr/ouvrages/greber/communication7.htm#_ftn6[/ltr]

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[ltr]http://spirite.free.fr/ouvrages/greber/communication7.htm#_ftn6[/ltr] ! ». Il était visiblement enchanté de ce que je lui disais. Il souriait, ses yeux rayonnaient, puis il croisa les bras, s’inclina et disparut. J’écrivais sur mon calepin ses mots d’après les sons articulés. Le lendemain, je me fis traduire ce que j’avais noté phonétiquement par un linguiste qui trouva ceci : Vive la Pologne. »

Les explications de ces manifestations
L’expérience vécue personnellement par le professeur Pawlowski à propos du médium Kluski confirme en tous points ce que l’on m’a rapporté des lois qui régissent la communication avec les Esprits. Le lecteur peut se reporter au chapitre qui traite de l’énergie fluidique. 
Pendant les séances où opère Kluski, le médium ne participe en aucune façon en tant que personne pensante et agissante. Il est uniquement la source d’énergie à laquelle les Esprits puisent le fluide nécessaire à leurs manifestations. Si le médium n’est pas en état de fournir beaucoup de fluide, parce qu’il est fatigué ou affaiblit, alors les phénomènes ne réussissent que partiellement ou s’arrêtent. Le professeur Pawlowski voyait le fluide condensé sous la forme d’une fumée lumineuse, ou d’une nuée, ou d’étincelles, ou de petites flammes. Il apercevait d’abord une paire d’yeux, ensuite des visages entiers qui, peu à peu, prenaient leur place dans un être complet, au fur et à mesure que le fluide augmentait en intensité. Le même processus nous est rapporté dans la Bible à propos du buisson ardent, de la colonne de feu des israélites, de la nuée dans la tente de réunion, de la nuée sur le Tabor et des flammèches fluidiques du jour de la Pentecôte. La Bible a toujours établi un rapport entre les manifestations du monde des Esprits et ces phénomènes, ainsi qu’il a été démontré avec minutie dans les chapitres précédents.
Dans le compte rendu de la revue scientifique, il a été question de matérialisation d’Esprits commençant par une petite taille et atteignant l’épanouissement normal dès l’instant où les assistants respiraient en cadence, profondément et régulièrement. Il est facile de comprendre la raison à cela d’après ce que nous avons rapportés dans ce livre. Ce n’est pas uniquement le médium qui communique son énergie fluidique au monde des Esprits, mais tous les assistants, certains plus que d’autres, surtout s’ils sont coutumiers de telles séances. Ils deviennent en quelque sorte des médiums auxiliaires en appui du médium principal. Le fluide fourni par les assistants augmente considérablement par une respiration profonde et régulière. C’est aussi la raison pour laquelle l’art d’une respiration profonde joue un grand rôle chez les fakirs, lors de leurs représentations médiumniques.

Le fait d’observer vers la fin des séances une baisse de la température et non une augmentation de celle-ci, comme on pourrait le penser, est dû à une cause très naturelle. On a dit, dans l’enseignement sur le fluide, que seul un fluide densifié devient perceptible aux sens humains. Par ailleurs, les Esprits ne sont en mesure d’agir sur la matière qu’au moyen de fluide densifié. Comme il a été démontré que pour densifier le fluide, on utilise des courants énergétiques froids, selon le principe universel que le froid condense, il faut donc qu’à la fin de la séance les courants froids acquièrent une puissance considérable. En effet, l’augmentation de la chaleur dégagée par les personnes présentes tend à empêcher la densification du fluide. L’utilisation de courants énergétiques froids de plus en plus puissants entraîne une chute de la température.
Le professeur Pawlowski s’étonnait du comportement humain des Esprits matérialisés, dont il pouvait distinguer les traits du visage, toucher le corps, entendre le souffle, battre le cœur et entendre la voix. Si l’on veut bien se rappeler la vérité jadis communiquée que les Esprits conservent la personnalité qui était la leur de leur vivant, et qu’ils possèdent sous une forme spirituelle tous les organes du corps matériel, alors nous comprendrons parfaitement ce qui se passait. Lors de la matérialisation d’un esprit, son cœur matérialisé devient perceptible à notre ouïe, nous sentons le souffle d’air expiré par ses poumons matérialisés, tel que nous-même nous respirons. Par conséquent, les parties de corps qui apparaissent ne sont pas autre chose que la matérialisation d’un membre du corps spirituel d’un esprit. Les mains plongeant dans la masse de paraffine jusqu’à ce qu’elles refroidissent étaient les mains matérialisées d’un esprit et possédaient les mêmes particularités que les mains matérielles du corps terrestre de cet esprit lorsqu’il vivait sur terre. C’est la raison pour laquelle les empreintes du pouce ou des doigts d’une main spirituelle matérialisée correspondent aux empreintes que cette main faisait lorsqu’elle était humaine. Voilà aussi pourquoi les attitudes des Esprits qui se manifestent grâce au fluide du médium sont les mêmes que celles qui les caractérisaient lors de leur existence terrestre. C’est ainsi que les petits poils sur la main et les doigts réapparaissent, tels qu’ils étaient sur le corps de cet être lorsqu’il vivait sur terre. Il est donc tout à fait naturel de retrouver après coup dans la paraffine refroidie quelques-uns de ces poils minuscules. Si un homme plonge ses mains dans de la paraffine chaude, on retrouvera quelques-uns des ses poils incrustés dans la paraffine. 

Mais nous devons ajouter ici une remarque d’importance. Les particularités que possédait jadis l’esprit dans son corps terrestre ne lui restent acquises, lorsqu’il redevient un esprit de l’au-delà, qu’aussi longtemps qu’il se maintient spirituellement au niveau terrestre. Si par contre, dans l’au-delà, il s’élève à un niveau supérieur, s’il progresse, alors sa forme spirituelle deviendra plus belle et plus noble. Les imperfections et les infirmités de son enveloppe terrestre disparaîtront de son corps de gloire. Notons aussi que les Esprits, qui dans l’au-delà ont pris un plus bel aspect, ont cependant coutume pour se manifester, d’apparaître sous la forme qui était la leur lorsqu’ils étaient incarnés. Ils rétablissent cette ancienne forme corporelle de manière artificielle. Ils ne font cela qu’en présence de parents ou de connaissances auprès desquels ils souhaitent se faire reconnaître. Par ce moyen, ces Esprits veulent attester qu’ils sont bien les personnes qui autrefois vivaient parmi eux.
Les Esprits ne pouvaient réaliser les formes en paraffine dont parle le professeur Pawlowski, qu’en plongeant leur main matérialisée dans la masse de paraffine liquide. Une fois la paraffine refroidie, ils rendaient à leur main sa forme spirituelle. Cette dématérialisation partielle ou complète de la main suffisait pour pouvoir la retirer des moules de paraffine sans les endommager. Il suffisait également, au moment du bain de paraffine, que la matérialisation atteigne simplement la densité d’un épais brouillard pour donner à la paraffine liquide la forme de la main. Lorsque le périsprit d’un esprit n’atteint que ce faible niveau de densification, l’esprit se montre alors capable de traverser la matière solide. Cette main d’esprit partiellement densifiée en épais brouillard peut donc traverser l’enveloppe de paraffine et la déposer sans pour autant se dématérialiser totalement. Dans ce cas, un spectateur ne peut pas s’apercevoir de ces changements d’état très subtils de la main de l’esprit.

Lorsque le professeur Pawlowski estime que les Esprits manipulent sans précaution les moules et qu’ils les laissent parfois tomber par terre, il semble méconnaître un fait important. Il ignore qu’un esprit n’a pas le pouvoir de maintenir indéfiniment sa main en état de matérialisation. Il est tributaire de la quantité de fluide à sa disposition ainsi que du niveau de condensation de ce fluide. Rappelons que la chaleur provoque la dissolution du fluide. En conséquence, la paraffine chaude met rapidement fin à la matérialisation de la main de l’esprit qui la plonge dedans. La plupart du temps, l’esprit ne dispose plus de la force fluidique suffisante pour déposer le moule avec précaution. Le moule tombe, non par maladresse, mais par manque d’énergie fluidique et de fluide suffisamment condensé.
Non seulement les Esprits des hommes se matérialisent, mais également ceux des animaux. Nous le comprendrons si nous nous rendons compte qu’à la mort de l’animal, son esprit se sépare de son corps physique de la même façon que chez l’homme. La différence entre l’esprit de la bête et celui de l’homme n’est pas dans l’essence même de l’esprit mais dans son degré d’évolution. Tout animal est animé par un esprit inférieur incorporé. L’homme est animé par un esprit qui a connu une évolution supérieure. La matérialisation d’animaux dans les séances de Kluski est une preuve que c’était généralement le monde des Esprits inférieurs qui se présentait à ces assemblées, bien que parfois des Esprits meilleurs intervenaient, comme le « prêtre assyrien ». Ce sont généralement les Esprits protecteurs du médium qui, dans la limite de leur pouvoir, tente d’atténuer l’influence du mal. Ils ne parviennent pas à grand chose si le médium et les assistants choisissent de côtoyer les Esprits inférieurs sans chercher à atteindre ce qui est élevé et bon. Le médium lui-même subit les plus grands dommages, non seulement dans son âme mais aussi dans son corps, s’il entre en communication avec le monde des Esprits inférieurs. L’enseignement que j’ai reçu fait ressortir le fait que le mal ne remplace pas l’énergie fluidique soustraite au médium. Voilà pourquoi le professeur Pawlowski nous dit que le médium Kluski se sentait à bout de force et épuisé après chaque séance, et que souvent il fallait le coucher avant qu’il ne revienne à lui. Parfois il ne reprenait connaissance qu’au bout de plusieurs heures. C’est la raison pour laquelle ce médium préférait se limiter à une séance tous les quinze jours afin d’éviter une trop grande fatigue.

Lorsque les Esprits mauvais introduits dans ces assemblées, par la faute et la disposition intérieure du médium, voient que leur action est bien accueillie par les participants, ils ne se laissent plus déloger. Alors le mal agit à sa guise et se livre à des facéties, des bouffonneries scandaleuses. Il est parfois à l’origine de scènes horrifiantes auxquelles il faut mettre fin en levant la séance. C’est ici qu’il convient de rappeler ce mot de Goethe : « Je ne puis plus me défaire des Esprits que j’ai appelés ». En premier lieu, l’état de santé du médium est miné. C’est la raison pour laquelle tant de vigoureux médiums défaillent totalement au bout d’un certain temps puisque les Esprits inférieurs retirent plus de fluide vital que ces médiums n’en produisent et ne le remplacent pas. L’énergie fluidique une fois disparue, les phénomènes cessent également. Alors survient un nouveau danger, auquel succombe un certain nombre de médiums. Ceux qui jusqu’ici avaient été encensés comme des médiums réputés manquent d’humilité pour avouer la vérité et admettre ouvertement la perte de leur fluide médiumnique. Ils essayent de dissimuler leur faiblesse par des supercheries, des fourberies et des mensonges, jusqu’à ce qu’ils soient démasqués. De telles découvertes de tromperies deviennent des motifs pour discréditer le contact avec les Esprits et à le faire passer pour fraude et duperie auprès des ignorants. A cet égard, tous ceux qui ne veillent pas à ce que dès le début des réunions spirites tout se passe sous l’égide de Dieu, afin d’écarter les mauvais Esprits, endossent une grande responsabilité. 
Si on organise et aborde une telle assemblée comme un service divin, alors les participants n’ont rien à craindre d’une action des démons. Le bien servira de guide et n’autorisera rien qui soit contraire à la volonté de Dieu. A ce sujet, on ne saurait trop mettre en garde contre les séances spirites tenues simplement par goût du sensationnel ou par curiosité scientifique, sans la volonté de s’unir davantage à Dieu et au monde des bons Esprits.
Ce que nous avons dit auparavant concernant l’odeur du fluide se trouve pleinement confirmé par la constatation du professeur Pawlowski. Nous savons que les Esprits supérieurs dégagent une odeur agréable, alors qu’il eut la perception d’une odeur repoussante comme celle d’un chien mouillé, au moment de la matérialisation du grand singe qui n’avait rien d’un esprit parfait.
Le professeur Pawlowski termine son récit par ces mots :

« Personne ne peut nier ou rejeter ces phénomènes. Il est impossible de les mettre au rang de vulgaires jeux de prestidigitateurs et de jongleurs. Je reconnais pleinement qu’il est difficile pour la plupart des gens d’y croire, qu’il est difficile de concevoir qu’en l’espace de quelques minutes des êtres humains puissent apparaître, dont on peut toucher les os à travers la chair, dont on peut entendre le battement du cœur et le sentir. Je reconnais que tout cela dépasse notre intelligence. Nous sommes gâtés par les miracles de la science moderne. Nous ne pouvons croire qu’aux choses physiques qui se présentent à nous de manière évidente, mais nous ne croyons plus au mystère de la vie universelle, à ce mystère divin tellement caché à nos yeux. L’accepter modifierait du tout au tout notre point de vue sur la vie et la mort, ainsi que sur la philosophie et les sciences. 
La science officielle reconnaîtra pour valable cette somme d’expériences déjà mise à notre disposition. Elle aidera à faire triompher la vérité, sans se soucier des moralistes qui voient dans l’acceptation des phénomènes spirites un danger pour leur morale et leur religion. La lâcheté intellectuelle est davantage excusable chez les moralistes qui ne se préoccupent, dans leur étroitesse d’esprit, que des mondanités éphémères et passagères. Un savant, c’est à dire un chercheur de vérité, ne peut souscrire à aucune de ces opinions bornées. La vérité finira par tout dominer et tout vaincre, il n’y a pas lieu de la craindre ou de la diminuer. »

Le médium Carlos Mirabelli au Brésil (Revue de parapsychologie, 1927, p. 450 – 462)
En 1927 parut à Santos, Brésil, un ouvrage intitulé : « O médium Mirabelli ». Ce livre contient un rapport de soixante-quatorze pages traitant des phénomènes constatés en présence de ce médium Mirabelli. Toutes les manifestations se déroulèrent à la lumière du jour, ou à la lumière artificielle très claire. Il y eut parfois jusqu’à soixante témoins issus des milieux scientifiques et de la bonne société brésilienne. Les comptes rendus relataient les choses les plus extraordinaires vues jusqu’ici dans le domaine du spiritisme. La rédaction de la « Revue de parapsychologie » s’adressa donc au consulat brésilien à Munich en lui demandant si les personnalités citées dans le livre, qui avaient attesté l’authenticité des phénomènes, étaient officiellement connues du consul. Le consul confirma absolument et ajouta qu’il connaissait personnellement quatorze des témoins cités. L’un d’eux était l’actuel président de la République qui avait présidé une commission d’enquête au sujet du médium Mirabelli. Venaient ensuite le secrétaire d’Etat en service actif, Reynaldo Porchat, le sénateur Muniz Sodre et le professeur de médecine Olegario de Moura, de l’Université de Sao Paulo. Le consul déclara simplement que si ces quatre éminents savants au caractère éprouvé prenaient fait et cause pour une chose, il ne se reconnaissait pas le droit de mettre en doute leurs observations. 
Le médium Mirabelli a été observé par 557 témoins, dont 452 brésilien et 105 étrangers, parmi eux 2 professeurs d’université, 72 médecins, 18 pharmaciens, 12 ingénieurs, 36 avocats, 8 traducteurs, 3 agriculteurs, 22 dentistes, 5 chimistes, 20 hommes de lettres, 89 hommes d’Etat, 25 officiers, 52 boursiers, 128 commerçants, 9 industriels, 18 journalistes et 32 représentants de divers professions. Parmi eux, il faut également rajouter des membres de différents ordres religieux.
Mirabelli est un médium universel. Son énergie fluidique suffit à tous les phénomènes relatifs au monde des Esprits.
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Ven 11 Oct 2019 - 18:44
Mirabelli comme médium parlant 
En état de transe, il s’exprime en dehors de sa langue maternelle et des différents dialectes locaux. Il parle ainsi l’allemand, le français, le hollandais, l’anglais, quatre dialectes italiens, le tchèque, l’arabe, le japonais, le russe, l’espagnol, le turc, l’hébreu, l’albanais, des dialectes africains, le latin, le chinois, le grec moderne, le polonais, des dialectes syro-égyptiens et le grec ancien. Dans son état normal, il ne comprend que sa langue maternelle. En état de transe, il fait des conférences sur la médecine, le droit, la sociologie, l’économie politique, la politique, la théologie, la psychologie, l’histoire, les sciences naturelles, l’astronomie, la philosophie, la logique, la musique, le spiritisme, l’occultisme et la littérature. Le médium explique lui-même que tout ce qu’il dit, lorsqu’il se trouve en état de transe, ne vient pas de lui, mais que ce sont des Esprits qui s’expriment par sa bouche et dont il indique les noms. Il les appelle ses guides spirituels.

Mirabelli comme médium scripteur (ou écrivain)
Jusqu’à présent, en état de transe, il a rédigé des textes dans vingt huit langues différentes et avec une rapidité bien supérieure à celle que la main peut normalement atteindre.
C’est ainsi qu’en 15 minutes il écrivit 5 pages en polonais sur le thème : « La Pologne ressuscitée » ;
en 20 minutes, 9 pages en tchèque sur : « L’indépendance de la Tchécoslovaquie » ;
en 12 minutes, 4 pages en hébreu sur : « La médisance » ;
en 20 minutes, en allemand : « La grande Allemagne, son anéantissement et sa résurrection » ;
en 40 minutes, 25 pages en persan sur : « La fragilité des grands empires » ;en 15 minutes, 4 pages en latin sur : « Les grandes traductions » ;
en 12 minutes, 5 pages en japonais sur : « La guerre russo-japonaise » ;
en 22 minutes, 15 pages en syrien sur : « Allah et ses prophètes » ;
en 15 minutes, 8 pages en syro-égyptien sur : « Le fondement de la législation » ;
en 32 minutes, 3 pages de hiéroglyphes qui n’ont pu être identifiés à ce jour.
Les dispositions suivantes étaient prises par les savants chargés des vérifications : Le médium était amené par deux assistants dans la salle des séances et soumis à une fouille pénible de son corps et de ses vêtements. Sur une petite table, sans tiroir ni casier, étaient déposés du papier et un crayon. Mirabelli, toujours très agité au début de telles séances, prenait place sur une chaise en pleine lumière. Les contrôleurs et les participants formaient un cercle autour de lui et observait attentivement tous ses mouvements. Le président de la séance demandait le silence jusqu’à ce que le guide spirituel du médium s’annonce. 
Le médium, en profonde extase, implore à haute voix l’appui divin et entonne alors, toujours en état de transe, un hymne religieux. La main se saisit du crayon, le rejette à plusieurs reprises, le saisit de nouveau et écrit alors fiévreusement. Le crayon cours sans interruption, avec la rapidité de l’éclair, sur le papier. Pendant qu’il écrit, Mirabelli élève le regard, il gémit, sans pour autant que la rapidité de son écriture diminue. Alors le médium porte ses yeux vers le haut, le visage rayonnant, en direction de l’endroit où il prétend apercevoir son guide spirituel qui lui tient la main lorsqu’il écrit et lui parle affectueusement. Le secrétaire qui se trouve à côté du médium enlève les pages écrites et procède à leur classement.
Parfois, l’état du médium change, passe de l’extase à l’apathie et change à nouveau. Mirabelli ne semble plus maîtriser son comportement. Il rit, il pleure, chante, appelle des noms quelconques, répond à des questions, se contorsionne tel un funambule, crache sans vergogne autour de lui, prend des attitudes impudiques, tente de se briser la tête contre un mur et d’absorber divers produits, écume et se débat. Puis c’est l’accalmie et on peut mettre fin à la séance.

Commentaires concernant ces manifestations 
L’état d’excitation dans lequel se trouve le médium au début d’une telle séance provient de ce qu’un grand nombre d’Esprits (bons ou mauvais) l’entourent et l’assiègent. Ceux-là savent que la séance d’écriture médiumnique va commencer. Ils se pressent en force pour diriger la main du médium. La lutte s’engage alors entre les bons et les mauvais Esprits, ce qui explique que le médium se saisit du crayon, le rejette au loin et s’en empare à nouveau. Si les mauvais Esprits prennent le dessus pendant quelques instants, ils utilisent le corps du médium pour produire les actes vulgaires décrits plus hauts.
Les mauvais Esprits s’efforcent de ruiner physiquement et moralement les médiums au service du bien. Certes, Mirabelli s’efforce d’attirer à lui le monde des bons Esprits pour lui servir d’instrument, puisqu’il dit des prières afin obtenir l’appui divin. Mais dans le même temps, il se prête à des séances ne servant qu’à piquer la curiosité scientifique des participants ou, dans certain cas, à satisfaire leur goût du sensationnel. Cette grave erreur de Mirabelli le livre, corps et âme, aux mauvais Esprits. S’il ne participait qu’à des services divins et s’il n’utilisait ses dons médiumniques qu’au service du bien, alors les mauvais Esprits n’auraient pas de prise sur lui. Par conséquent, les scènes ordurières qui viennent d’être décrites ne se produiraient jamais. Il conserverait intacte son énergie fluidique, alors qu’il est à craindre qu’elle vienne à disparaître s’il continue à se laisser employer comme médium à des fins matérielles et terrestres. Car l’affaiblissement de l’énergie de son périsprit causée par les mauvais Esprits finira par lui faire perdre ses facultés médiumniques, portera gravement atteinte à sa santé et pourra même avoir des conséquences beaucoup plus funeste. 
Les textes bibliques nous rapportent avec quelle violence, les puissances du mal s’opposent parfois aux bons Esprits. Lorsque Gabriel, cet esprit supérieur, fut envoyé à Daniel pour lui révéler l’avenir, le mauvais esprit qui avait reçu tout pouvoir sur le royaume idolâtre de Perse tenta de l’en empêcher. La lutte se prolongea pendant vingt et un jour, jusqu’à ce que le prince Michel se porte au secours de l’archange Gabriel et le délivre des puissances du mal (Daniel 10 : 13).

Mirabelli comme médium à effet physique
A la Pharmacie Assis, située 9 rue du 15 novembre à Sao Polo, les vitrines du comptoir vinrent subitement à voler en éclats en présence du médium. Un crâne humain dont la mâchoire était articulée par des charnières sortit du laboratoire, resta suspendu en l'air, ouvrit et ferma la mâchoire, bouscula plusieurs objets et tomba enfin sur le sol sans se rompre. 
A l'occasion d'une séance qui eut lieu un jour de fête nationale, en présence du médium et de nombreuses personnes, des roulements de tambour et une fanfare retentirent. Tous les témoins directs ainsi que ceux des alentours entendirent ce fracas. En même temps, des verres et des bouteilles s'entrechoquèrent sans intervention humaine en produisant des sons bien en rythme et en interprétant ainsi une marche militaire avec une technique musicale admirable. Mirabelli jouait au billard sans toucher la queue qui se mouvait toute seule. Un chapeau qu'on lui avait posé sur la tête se souleva comme pour saluer. Tous ces faits ont été certifiés par des observateurs irréprochables. Le texte original souligne expressément que, à priori, tous les phénomènes douteux n'étaient pas publiés. Lors d’une séance à Sao Polo, à laquelle assistaient entre autres les docteurs Mario Alvin et Annibal des Meneses, les faits suivants se produisirent :
Mirabelli était assis sur une chaise. Tous les assistants gardaient les yeux fixés sur lui. Subitement le fauteuil se mit à remuer et à se déplacer avec le médium, sans l’aide des jambes de Mirabelli, ainsi qu’on l’a formellement constaté. Mirabelli éleva les yeux vers le ciel, étendit les bras et parut en extase. Après quelques minutes d’une prière muette, la chaise bondit et s’éleva du sol de plusieurs centimètres. Chacun scrutait la posture immobile du médium alors qu’il montait avec son siège de plus en plus haut, pour atteindre en planant une hauteur de 2 mètres au dessus du sol. Les assistants procédèrent immédiatement à des vérifications dans toute la salle et les contrôleurs ne quittaient pas le siège volant des yeux. Cette lévitation dura exactement 120 secondes pendant lesquelles le médium resta en état de transe et parla à plusieurs reprises. Revenu à lui, Mirabelli ne se souvenait plus de rien.

Commentaires concernant ces manifestations
Ainsi que nous l’avons signalé dans les chapitres précédents consacrés aux médiums, les effets physiques sont, la plupart du temps, provoqués par des Esprits inférieurs, même si ces derniers ne sont pas toujours malveillants. Les bons Esprits ne se prêtent généralement pas à de telles expériences, du genre de celles qui viennent d’être décrites. A titre exceptionnel, les bons Esprits peuvent participer à ce type de manifestations, si elles sont liées à un but voulu par Dieu. Par exemple pour apporter à un homme qui cherche Dieu la preuve de l’existence des Esprits dans l’au-delà.

Mirabelli comme médium d’apport
Après la publication d’un avis dans la presse, on rapporta depuis la maison Pinto de Queiros à Sao Polo, un pistolet qui était à l’origine enfermé dans un coffre-fort au domicile de M. Watson. Par ailleurs, en plein jour, un tableau fut transporté du domicile de Monsieur Watson vers le bureau d’une société d’assurance distant de plusieurs kilomètres. Le tableau apparut dans le bureau, tomba avec fracas sur le sol et provoqua un immense émoi.
Mirabelli, en compagnie de plusieurs personnes, se trouvait à la gare de Da Luz et s’apprêtait à embarquer pour Santos, lorsqu’il disparut brusquement. Environ 15 minutes plus tard, on téléphona de Sao Vicente, une ville située à 90 km de Da Luz pour dire que le médium était présent à Sao Vincente exactement deux minutes après sa disparition de Sao Paulo. Lors d’une séance organisée par la commission d’enquête du docteur Enrico de Goes qui s’était entouré de nombreux savants, Mirabelli disparut de la salle d’observation, sans s’être libéré de ses liens et sans avoir fait sauter un seul sceau de plomb aux portes et fenêtres. On retrouva le médium dans une salle voisine, reposant sur un canapé et encore en transe, chantant un hymne religieux.

Commentaires concernant ces manifestations
Ces « apports » relèvent du domaine de la dissolution et de la condensation de la matière, c’est à dire de la dématérialisation et de la rematérialisation. La matière est dissoute en un lieu et changée en fluide, puis sous cette forme elle est transportée à travers murs et portes fermées, vers un autre endroit. Là, elle est de nouveau densifiée pour redevenir de la matière solide. 
La Bible relate plusieurs cas faisant intervenir ce processus. Par exemple, le prophète Habaquq fut amené de fort loin jusqu’à Daniel, dans la fosse aux lions (Daniel 14 : 33 - 39). L’apôtre Philippe disparut subitement d’un lieu et se retrouva instantanément dans une ville fort éloignée (Actes 8 : 39 - 40). Il y a aussi la libération de Pierre de la prison, toutes portes closes (Actes 12 : 7 - 11).
Tout ceci met en oeuvre les lois immuables de la dématérialisation et de la rematérialisation. C’est à dire le changement d’état de la matière en fluide, qui est déplacé, puis ce fluide est à nouveau solidifié et la matière retrouve sa forme condensée.

Mirabelli comme médium à matérialisation
Les phénomènes les plus extraordinaires dans le domaine de la matérialisation des Esprits, se sont déroulés de nos jours en présence du médium Mirabelli. Cela s’est produit lors d’une séance dans le laboratoire de la commission d’étude à Santos sous la direction du docteur Estanislau de Camargo. De nombreux notables y assistaient. La salle de l’expérience mesurait 10 m sur 11 m, elle était située au rez-de-chaussée, toutes fenêtres fermées par des verrous de fer. Le parquet était constitué de minces lames qui furent contrôlées une à une, pour rechercher d’éventuelles manœuvres frauduleuses. Tout fut reconnu en bon état, et l’on constata que l’on ne pouvait pénétrer dans la pièce qu’à condition d’enfoncer les murs épais ou les portes enchâssées dans la pierre.
Mirabelli était assis sur une chaise. Il blêmit, ce qui signifiait qu’il entrait en transe. Ses yeux étaient exorbités et roulaient comme si quelqu’un l’étranglait. Il transpirait abondamment. Soudain, on entendit trois coups provenant d’une table de la salle et une voix enfantine cria : « Papa ! ». Un des assistants, le docteur Ganymed de Souza, déclara, fort ému, qu’il reconnaissait la voix de sa fillette décédée dans la capitale à la suite d’une grippe. Alors que les assistants attendaient impatiemment, on aperçut enfin, à côté du médium, la silhouette d’une fillette. A peine capable de se contenir, le père sort du cercle, interpelle sa fille, se dirige vers elle et la prend dans ses bras. Le docteur de Souza ne cessait de répéter en sanglotant qu’il était en train d’embrasser sa fille, et que les vêtements que portait le fantôme correspondaient à ceux dans lesquels avait été enseveli son enfant. Pendant que se déroulait ce phénomène, Mirabelli semblait à l’agonie. Il se recroquevillait, son visage prenait la couleur de la cire, ses muscles se relâchaient et sa respiration sifflait. Le pouls était à peine perceptible. Le colonel Octavio Viana se leva afin de s’assurer de l’authenticité de l’apparition. Lui aussi prit la fillette dans ses bras, lui tâta le pouls, la fixa dans ses yeux profonds et insondables, lui posa des questions auxquelles elle répondit d’une voix monotone, triste, mais sensée. Viana confirma à son tour l’authenticité de l’apparition. Le docteur de Souza rappela des souvenirs d’enfance à sa fille et reçu des réponses correctes. L’apparition fut photographiée. Une photographie du fantôme a été jointe au rapport de la commission d’enquête. Après la prise de vue, l’enfant commença à flotter dans la pièce. Il s’éleva en l’air et s’ébattait comme un poisson dans son élément. Les assistants s’étaient levés, marchaient à la suite du fantôme que l’on pouvait atteindre de la main. Le médium, avec ses avant-bras, imitait les mouvements que faisait l’enfant qui planait. On vit encore flotter l’enfant dans les airs pendant quelques secondes, puis il disparut subitement. Il s’était montré pendant trente-six minutes à la lumière du jour, dans des conditions irrécusables, devant une assemblée d’hommes cultivés qui témoignèrent avoir observé un être humain complet. Le docteur Ganymed de Souza fut tellement bouleversé par cette expérience qu’il eût le sentiment de perdre son enfant pour la seconde fois. Le procès verbal de cette manifestation fut signé par dix docteurs ès science présents, afin d’en certifier l’authenticité. 

Après avoir soutenu l’extraordinaire effort nerveux qu’on vient de décrire, le médium demeura un certain temps tremblant et épuisé. A peine avait-il récupéré ses forces, que résonnèrent des coups violents en provenance d’une armoire qui contenait un crâne humain à des fins d’expérience. Cette tête de squelette fut violemment secouée en tous sens, comme si elle voulait quitter sa prison. Un assistant s’approcha de l’armoire pour l’ouvrir, mais les portes vitrées s’ouvrirent d’elles-mêmes subitement. Le crâne en sortit et s’éleva dans les airs en faisant claquer horriblement ses mâchoires. Le docteur Ganymed de Souza se fit mentalement la réflexion que le squelette dont la tête faisait partie n’apparaissait point. Pour toute réponse, les vertèbres cervicales se constituèrent sur le champ, ensuite la cage thoracique et les bras, la colonne vertébrale, les os du bassin, les jambes et finalement les pieds. Le médium, maintenu par les accoudoirs, émet une salive écumeuse et se frappe violemment sur sa chaise. Toutes les artères semblent bouchées et battent avec force. Miravelli répand une puissante odeur de cadavre qui incommode beaucoup les assistants et empeste la pièce au point que même l'air frais ne la dissipe pas. Le squelette se tient debout et se dispose à traverser la pièce à grandes enjambées malhabiles. S'il menace de tomber, il rétablit lui-même l'équilibre. Le docteur Ganymed de Souza essaie de se convaincre de la réalité du phénomène en le touchant. Il palpe les os durs et graisseux, subit comme un choc électrique et regagne sa place. Le médium se plie et se tord sur sa chaise et on a du mal à l'y maintenir. Le squelette continue sa ronde étrange. Les assistants, à l'exemple du docteur, vainquent leur répugnance, se mettent debout et l'un après l'autre touchent cette lugubre incarnation de la mort et du néant. Tous sont atterrés. L'odeur de cadavre persiste. Le squelette commence à se désintégrer lentement, minute après minute, en commençant par les pieds jusqu'à ce que le crâne, seul, flotte en l'air. Les mâchoires ne claquent plus, il se laisse tomber sur la table et y reste. Ceci se passa à neuf heures quarante-cinq, par un soleil resplendissant, sous un contrôle quasi policier et en présence de notables cultivés. Le tout dura exactement vingt deux minutes.
Pendant que l'assemblée commentait le précédent événement, le médium entra à nouveau en état d'agitation. Il prétendait apercevoir dans la pièce la silhouette de l'évêque, José de Camargo Barros, qui avait péri lors du naufrage du « Syrio ». Les discutions cessèrent rapidement et Mirabelli fut soumis au contrôle réglementaire dirigé par MM. Ataliba de Aranha et Odassio Sampaio. La pièce s'emplit d'un parfum de rose douceâtre. Le médium entra en transe.

A l'intérieur du cercle on distingua subitement un léger brouillard qui attira tous les regards. La brume se partagea, devint plus dense, brilla telle une nuée dorée de laquelle se détachait progressivement un fantôme. C'était José de Camargo Barros, souriant, la barrette épiscopale sur la tête et revêtu de tous les insignes de sa dignité. Il se leva de son siège et dit son nom à haute voix, ce que toute l'assistance put entendre. Celle-ci s'assura qu'elle n'était pas la victime d'une tromperie. Le docteur Ganymed de Souza se leva, s'approcha sans crainte du fantôme et lui fit face. Le fantôme ne prononça aucune parole, sourit au scientifique qui vint de plus en plus prés. Le docteur palpa l'apparition, la sonda soigneusement, tapota contre ses dents et examina du doigt son palais pour vérifier la présence de salive. Il ausculta le cœur et la respiration, posa son oreille sur le ventre de l'évêque afin de se rendre compte du fonctionnement des intestins. Il examina ongles et prunelles des yeux et regarda de plus près les veinules. Il regagna sa place. Sans aucun doute, c'était bien un homme auquel on avait affaire. Les autres observateurs suivirent l'exemple du docteur Ganymed de Souza, et à tous cet invité mystérieux se montra avenant d'égale façon. Tous pouvaient se convaincre que l'on ne jouait pas un jeu frivole avec eux, mais que l'on se trouvait en présence d'un être humain avec tous ses organes. L'évêque s'entretint avec les assistants dans un portugais choisi. A la fin il dit : « Maintenant faites bien attention à la manière dont je vais disparaître ». Il s'approcha du siège du médium qui était toujours en état de transe profonde. Les témoins suivaient attentivement chacun de ses mouvements pour assister à la dématérialisation. Arrivé à la hauteur du médium en transe, l'évêque s'inclina au dessus de Mirabelli, lui imposa les mains et le contempla un moment en silence. Toutes les personnes présentes firent d'emblée un cercle autour d'eux. Le corps matérialisé de l'évêque tressaillit violemment à plusieurs reprises, se réduisit et s'amenuisa. Le médium râlait fort et baignait dans des sueurs froides. Le fantôme, réduit à une taille de trente centimètres, disparut alors en un clin d'œil. De nouveau, une douce odeur de rose envahit la pièce. Mirabelli revint peu à peu à lui. Un dernier examen de l'endroit ne permit pas de trouver une explication ordinaire à ce qui venait d'avoir lieu.
Une nouvelle séance se tint au siège de l'Académie, à Santos, en matinée. Tout d'abord, la figure d'une femme apparut et bavarda avec les assistants avant de disparaître. Ensuite une cloche s'éleva dans les airs pendant quelques minutes et émit un son argentin. Mirabelli sortit de transe et déclara apercevoir, à côté de la table, une silhouette imposant le respect, vêtue de lin blanc, et entourée d'une aura brillante. La cloche dans les airs sonnait sans arrêt. Quelques assistants assis à l'écart se levèrent pour s'approcher du premier cercle composé par les membres de la commission d'enquête. Alors on entendit du bruit comme si quelqu'un frappait violemment le sol avec ses talons. C'est alors que MM. Le colonel Soares et le docteur Octavio Moreira Cavalcanti annoncèrent la présence de feu le docteur Bezerra de Meneses, clinicien éminent resté dans la mémoire de tous. L'apparition s'adressa au public, lui parla de sa personne et confirma son identité. Son langage et son attitude assurée laissèrent à tous une profonde impression. Un mégaphone transmit sa voix à travers toute la pièce. Plusieurs prises de vue furent réussies. MM. Les docteurs Assumpcion et Mendonca s'approchèrent alors de la forme vêtue de lin et se mirent à l'examiner attentivement pendant environ quinze minutes. Ils firent la preuve qu'il s'agissait bien d'une forme humaine avec ses organes naturels et parfaitement constituée au point de vue anatomique. Les savants présents en témoignaient. Après que l'esprit matérialisé eût serré la main des personnes présentes, il annonça sa disparition. Il planait tel un avion dans les airs. Les pieds disparurent d'abord, ensuite les jambes et finalement l'abdomen. Seuls restaient encore visibles la poitrine, les bras et la tête. Le docteur Archimedes Mendonca s'approcha de ce qui subsistait du tronc et s'en saisit. C'est alors qu'il tomba sur le sol inconscient, alors que la vision se dissipa entièrement. Lorsque le docteur Mendonca revint à lui dans une pièce adjacente où il avait été transporté, il prétendit avoir sentit une masse visqueuse sous ses doigts avant de perdre connaissance. A son réveil, Mirabelli se trouva dans un état d'extrême épuisement. Ses liens se révélèrent intacts, de même que les scellés des portes et fenêtres.

Le rapport de la commission d'enquête contient trente-quatre images, dont les trois premières représentent les conditions de l'expérience, la manière dont Miabelli était attaché, et les contrôles exercés par le comité. Une photographie particulièrement remarquable représente Mirabelli habillé en blanc, au milieu des quatorze membres qui composaient la commission. Ses avants bras sont dématérialisés. A gauche on ne voit rien, et à droite on ne distingue qu'une légère ombre à la place du bras. Cependant, le plus intéressant de tout, ce sont les dix-huit photographies des Esprits matérialisés, la plupart montrent le visage matérialisé et le médium dans le même plan. Dans quelques cas, seule l'apparition fut photographiée. Parfois, l'esprit matérialisé est assis à la table en compagnie du médium et des personnes qui dirigent le test, et ressemble tout à fait à un membre vivant du comité. La rédaction de la revue de parapsychologie déclare à juste titre : « En présence de témoignages aussi étendus et d'une recherche si sérieusement menée, on n'est pas en droit d'ignorer simplement ce document immense et nouveau traitant de l'authenticité des phénomènes médiumniques ».

Commentaires concernant ces manifestations
Si nous étudions le rapport sur les phénomènes survenus à travers le médium Mirabelli, nous sommes capables, à la lumière des lois de l'énergie fluidique consignées dans ce livre, de tout comprendre sans difficultés. Tout se déroule selon des principes immuables, que les phénomènes aient lieu en Europe, en Amérique ou n'importe où sur la terre, qu'ils remontent aux temps anciens ou qu'ils soient contemporains. L'apparition des trois hommes devant Abraham, la matérialisation de l'ange Raphaël chez Tobit, la matérialisation du Christ après sa résurrection, et encore d'innombrables apparitions d'Esprits, se déroulèrent selon les mêmes lois que l'on retrouve dans les matérialisations observées autour de Mirabelli. La seule différence entre les matérialisations d'autrefois et celles produites par Mirabelli, c'est que lors de la matérialisation des hauts Esprits de Dieu, la source d'énergie fluidique n'est pas indiquée. Par contre, lors des apparitions d'Esprits qui se déroulèrent au Brésil, Mirabelli était la principale source de ce pouvoir assistée par les participants aux séances qui étaient certainement pour la plupart doués de facultés médiumniques. Ils étaient donc en mesure de céder leur propre fluide sans entrer en transe. Ailleurs, l'attention est attirée sur le fait important que les plus hauts Esprits de Dieu, lorsqu'ils doivent transmettre des messages de Dieu aux hommes, reçoivent le fluide nécessaire en quantité illimitée, ce qui les rend indépendants des médiums humains. Toutefois, les lois relatives aux manifestations des Esprits ne varient jamais.
Les paroles et les écrits de Mirabelli dans les nombreuses langues étrangères qui lui étaient inconnues et ses discours sur des sujets très variés, sont le travail des différents êtres spirituels qui l'utilisaient comme simple instrument. Les apports sont réalisés par le fait que le monde des Esprits, avec l'aide du fluide du médium, produit les courants d'énergie indispensables pour dissoudre la matière et pour la densifier à nouveau. La matérialisation et la dématérialisation des Esprits se produisent grâce à ces mêmes courants d'énergie et en faisant intervenir le fluide et la matière physique du médium. Le texte allemand du rapport brésilien ne mentionne malheureusement pas la proportion de perte de poids subie par le médium tant que duraient les matérialisations d'Esprits. Les secousses étourdissantes éprouvées par les personnes qui touchaient le fantôme en voie de dissolution provenaient des courants d'énergie en action au moment de la dématérialisation. Ces mêmes effets causés par les courants d'énergie auraient été ressentis dans leur corps par tous ceux qui auraient essayé de toucher des Esprits en voie de matérialisation. Une fois la matérialisation achevée, ces courants sont coupés et l'apparition peut être touchée sans risque.
La présence, chez les Esprits matérialisés, de tous les organes du corps humain est due au fait que l'esprit possède ces organes sous une forme spirituelle. Il lui suffit de les condenser dans la proportion voulue à l'aide de fluide humain, afin de les rendre visibles sous la forme matérielle d'un corps humain. Le même processus impliqua Mirabelli lui-même, quand il disparu de la salle des séances, à travers les portes closes, pour être retrouvé plus tard, en train de se reposer dans une autre pièce. Sa disparition d'une pièce close n'avait été rendue possible qu'à la condition que son corps matériel soit dissous en un corps fluidique. Ce dernier fut alors à nouveau condensé en matière solide dans une pièce voisine, de la même façon et selon les mêmes lois qui produisent la matérialisation des Esprits.
Le parfum du fluide des Esprits supérieurs contrastant avec l'odeur de pourriture perçue en présence des Esprits inférieurs est un fait suffisamment détaillé dans les explications sur le lien entre l'odeur du fluide et l'origine de cette force.

Clairvoyance au pied d'un lit de mort (revue de parapsychologie, 1927, p. 475 - 476.)
Voici le récit d'un homme de San Francisco qui relate les choses dont il fut le témoin, cinq heures durant, au pied du lit de mort de sa femme. Son histoire est la suivante :
« Ai-je été victime d'une hallucination, ou bien étais-je subitement devenu clairvoyant au cours des cinq dernières heures qui précédèrent la mort de ma femme ? Je n'ai toujours pas élucidé cette question et je ne l'éluciderai sans doute jamais de façon satisfaisante.
Avant de raconter ce qui s'est passé, il s'avère utile qu'au préalable j'attire l'attention du lecteur sur le fait que je n'abuse ni de boissons alcoolisées, ni de cocaïne, ni de morphine. Je ne suis ni névropathe, ni porté à des délires imaginaires ou à la rêverie. Je passe pour un homme de sang-froid, calme et réfléchi. Mon attitude vis à vis de tout ce qui est spiritisme est des plus sceptique.
Comme mes amis le savent, ma femme est décédée le vendredi 23 mai 1902, à minuit moins le quart. Quelques-uns de mes amis intimes étaient venus chez moi, il y avait également le médecin traitant et deux infirmières expérimentées. Moi-même j'étais assis à côté du lit, en tenant la main droite de la malade. Deux heures s'écoulèrent sans qu'aucun changement n'intervienne. La servante annonça que le souper était servi, mais personne n'était disposé à absorber de la nourriture. Vers six heures et demi du soir, je pressais les gens présents d'accepter de dîner, comme on ne savait pas combien de temps allait durer la veillée. Tout le monde quitta la pièce. Au bout d'un quart d'heure, je jetais machinalement un coup d'œil du côté de la porte. Je vis alors trois couches de nuage séparées, mais parfaitement visibles, qui étaient soufflées vers l'intérieur de la pièce. Chaque nuage semblait avoir quatre pieds de long et six pouces d'épaisseur. Le plus bas flottait à peu près à deux pieds au dessus du sol, pendant que les autres se déplaçaient au dessus de lui à des intervalles d'environ six pouces.
Tout d'abord, il me vint à l'esprit que quelques-uns de mes amis étaient en train de fumer des cigares devant la chambre à coucher et que la fumée pénétrait à l'intérieur de la pièce. Avec cette idée en tête, je me levais d'un bond dans l'intention d'aller leur exprimer mon indignation. Personne ne se trouvait devant la porte, ni dans le couloir, ni dans les pièces voisines. Saisi et surpris, je me retournais sur les nuages qui s'avançaient silencieusement vers le lit jusqu'à l'envelopper entièrement. Comme je fixais cette brume, j'aperçus au dessus de la tête de ma femme mourante une forme féminine, haute de trois pieds, diaphane mais lumineuse, comme une masse d'or brillante. C'était la silhouette d'une femme d'un aspect si sublime que les mots me manquent pour la décrire. Elle était drapée dans un vêtement grec aux amples manches flottantes. Elle portait sur la tête une couronne resplendissante. Ainsi, elle se tenait immobile, dans toute sa splendeur et sa beauté, les mains étendues au dessus de ma femme, comme pour lui souhaiter la bienvenue. Son expression était sereine, amicale, calme et paisible. Deux autres personnages en blanc se tenaient au côté de ma femme et avaient l'air de s'appuyer contre elle. D'autres formes encore, plus ou moins nettes, flottaient au-dessus du lit. 
Au dessus de ma femme, mais attaché à elle par un cordon, se soulevait une forme blanche et nue, apparemment son corps fluidique. Pendant un moment la forme se maintenait parfaitement stable, puis elle se réduisit pour atteindre la taille de seulement dix-huit pouces. Le corps éthérique était complet, aucun membre ne manquait. Pendant qu'il réduisait son volume, il s'agitait avec ses bras et ses jambes, comme s'il se débattait pour se libérer et s'échapper. Pendant longtemps il se balançait d'un côté et de l'autre jusqu'à ce qu'il paraisse épuisé. Puis les mouvements cessèrent, il grandit jusqu'à reprendre sa taille normale et recommença à lutter.
J'ai eu cette vision, ou ce que cela pouvait être, sans discontinuer pendant les cinq heures qui précédèrent le décès de ma femme. Les interruptions occasionnelles qui survinrent, comme lorsque je parlais avec mes amis, ou lorsque je fermais les yeux en tournant la tête, ne changèrent en rien cette apparition. Dès que je ramenais mon regard vers le lit de mort, je revoyais la silhouette spirituelle. Tout au long de ces cinq heures je me sentais étrangement opprimé comme si un lourd fardeau pesait sur ma tête et mes membres, alors que mes yeux tombaient de sommeil. Pendant ce temps, d'étranges sensations s'emparaient de moi au point que je croyais perdre la raison. Plus d'une fois je dis au médecin : « Docteur, je deviens fou. »
L'instant fatal se produisit enfin. On entendit un halètement, le corps fluidique remua dans tous les sens, et la respiration de ma femme cessa. Tout portait à croire qu'elle avait cessé de vivre, pourtant un peu plus tard elle se remit à respirer. Après qu'elle eut repris deux fois son souffle, tout devint calme. Au moment de son dernier soupir, le cordon de connexion se rompit et le corps fluidique disparut. Les nuages et les formes spirituelles disparurent également immédiatement. De plus, la sensation de lourdeur qui pesait sur moi s'évanouit curieusement d'un seul coup. J'avais retrouvé tout mon sang froid, toute ma présence d'esprit. Dès l'instant de la mort de ma femme, j'étais en état de prendre toutes les dispositions nécessaires pour prendre soin de la dépouille et pour la faire inhumer dans son dernier lieu de repos.
Je dois laisser le lecteur juger si je fus la victime d'une hallucination provoquée par le chagrin et la fatigue ou si mes yeux mortels reçurent le privilège d'entrevoir une lueur de ce monde spirituel dans tout son bonheur, sa quiétude et sa paix. »

Commentaires concernant ces manifestations
Les scènes autour du lit de mort décrites précédemment n'étaient pas des hallucinations, mais étaient bien réelles. Il faut faire ressortir ici que la capacité de l'époux de la femme mourante à voir les formes spirituelles dépendait de deux conditions préalables. En premier lieu, l'époux devait posséder la faculté médiumnique de clairvoyance, bien que celle-ci paraisse encore peu développée. Par ailleurs, la pièce devait contenir suffisamment de fluide pour que les Esprits puissent rendre leur forme visible. La principale source de fluide provenait de la femme mourante elle-même, car au moment de la mort, le fluide est libéré du corps. Son mari également se montrait capable de fournir du fluide en raison de ses dispositions médiumniques. Le sentiment d'oppression et de somnolence qui pesait sur lui durant ces heures était causé par la perte de son fluide et par conséquent disparut lorsque le fluide qu'il avait cédé reflua vers son corps, après que les Esprits avaient cessé d'être visibles. 
Ici également, le fluide fut observé sous la forme d'un nuage qui enveloppait le lit de mort et à partir duquel les formes des Esprits furent concrètement formées. L'incapacité de l'époux à voir clairement toutes les formes flottant au dessus du lit était due au fait que la quantité de fluide disponible restait insuffisante pour permettre à tous les Esprits présents de se montrer avec une égale netteté. 
Des Esprits de l'au-delà entourent chaque personne mourante. La plupart du temps, il s'agit d'amis ou de parents défunts, ou encore de guides spirituels qui surveillaient et protégeaient cette personne de son vivant. Beaucoup de mourants peuvent eux-mêmes voir ces Esprits par clairvoyance, car au moment de la mort, l'esprit est déjà partiellement séparé du corps et recouvre sa vision spirituelle. Il reconnaît les Esprits de ceux qui l'ont précédé dans la mort et qui sont présents à son décès, et il les appelle par leur nom. La tâche de ces Esprits ne consiste pas seulement à escorter le mourant vers l'au-delà, mais ils aident à libérer l'esprit du corps du mourant. 
Partout où un certain nombre d'Esprits se trouvent rassemblés dans un but déterminé, ils agissent sous les ordres d'un chef. Dans le cas précédent, l'esprit supérieur était la magnifique femme que le mari vit flotter au dessus du lit de son épouse en train d'expirer. Elle supervisait le travail que les Esprits qui lui étaient subordonnés devaient accomplir auprès de la femme mourante. 
La silhouette nue que l'époux aperçut se débattre au dessus du corps de sa femme était le corps fluidique de celle-ci. Les contorsions de ce corps, qui était l'image parfaite du corps physique, était causées par les efforts de l'esprit de la mourante, à l'intérieur de son corps fluidique libéré, destinés à casser le cordon fluidique qui le maintenait encore attaché à son corps physique. Le mari lui-même vit parfaitement le cordon fluidique. Ce genre de liens s'avèrent par nature particulièrement résistants et ne sont pas faciles à rompre.

Cas particuliers de clairvoyance (Revue de parapsychologie, 1926, p. 22 - 25)
Dans un article de cette revue, le professeur Oesterreich commente quelques cas de clairvoyance que le professeur Pagenstecher, un médecin résidant au Mexique, a observé chez une patiente, Maria Reyes de Z. et qui ont été par la suite vérifiés et confirmés par l'américain Prince. Le professeur Oesterreich écrit à ce sujet :
« Les phénomènes étudiés par Pagenstecher et Prince appartenaient avant tout aux domaines de la clairvoyance et de la psychométrie. Leurs expériences menées dans ces domaines aboutirent à des résultats absolument probants. Etant donné leur caractère tout à fait frappant, Pagenstecher, issu de l'école matérialiste, ne fut convaincu de l'existence de tels phénomènes qu'à la suite de ses propres analyses. Un jour que Pagenstecher exposait ses expériences à une association de médecins de Mexico, ses collègues se tapotèrent la tête et plus d'un d'entre eux s'interrogèrent au sujet de sa santé mentale. Malgré tout, une commission fut constituée, dont les membres confirmèrent par la suite l'exactitude de ses observations.
Quels sont donc les faits découverts au sujet de la personne clairvoyante, ou plutôt clairsensitive nommée Maria Reyes de Z. ?
a) Placée dans certaines conditions, elle ressentait les mêmes sensations que celles de Pagenstecher assis en face d'elle. Elle avait alors l'impression d'être enveloppée par l'organisme du professeur. Cependant il ne fallait pas que Pagenstecher se trouve éloigné d'elle d'une distance supérieure à trois mètres.
b) Elle apercevait alors un rayonnement multicolore et un ruban lumineux qui la reliait à Pagenstecher. 
c) Lorsqu'on tendait à Maria Reyes une météorite, elle avait la sensation de voler à travers l'espace sidéral, tantôt froid, tantôt chaud, et de tomber dans des profondeurs sans fond.
d) Une lettre lui fut remise dont elle ignorait l'auteur. Cependant, elle sentait et décrivait le naufrage d'un bateau. Elle dressait un juste portrait de l'auteur comme si elle se trouvait à coté de lui sur le pont du vaisseau englouti. Elle avait aussi la sensation de sombrer dans l'océan et de resurgir à la surface. La lettre scellée dans une bouteille avait était récupérée en mer.

Commentaires concernant ces manifestations
L'explication des faits relatés ci-dessus peut être trouvée dans le chapitre qui traite de la loi de l'énergie fluidique.
Le fluide n'est pas seulement le transmetteur des sensations physiques, mais également de toutes les émotions psychiques. Vu que l'esprit d'un être vivant est le porteur de sa force fluidique, toutes les pensées et les sentiments de l'esprit sont exprimés par des vibrations correspondantes de son fluide. Dans le même temps les vibrations fluidiques d'un être vivant ne sont pas uniquement influencées par la nature de son propre esprit mais aussi par les vibrations qu'il reçoit de tout autre être vivant. Par conséquent, si des personnes « clairsensitives » entrent suffisamment en contact avec le rayonnement fluidique d'une autre, elles absorberont les sensations de l'autre. C'est sur cette loi que repose la faculté de certaines personnes à « s'identifier » avec les sentiments, la personnalité, les émotions et les manières d'autres. 
Si donc les sentiments de la dame clairesensitive en question correspondaient à ceux du professeur Pagenstecher, c'était parce que ses sensations à lui étaient transmises par son rayonnement fluidique. Dans son cas, les effets du rayonnement possédaient une portée de seulement trois mètres et sa puissance demeurait insuffisante pour influencer les vibrations fluidiques du sujet clairsensitif étudié à une plus grande distance. Dans de telles circonstances, la personne clairsensitive se trouve dans un état proche de la transe partielle, dans lequel son esprit est, dans une certaine mesure, séparé de son corps.
Le ruban de fluide multicolore aperçu par la dame et qui la reliait avec Pagenstecher, était le rayonnement fluidique qui passait de lui à elle. Il est exposé dans le chapitre sur les fluides que les radiations fluidiques sont colorées. Toute couleur dépend de vibrations fluidiques, de même que les sons, les odeurs, le goût, la sensation tactile et tous les autres signes de la vie transmis par le fluide. Tous ces éléments sont étroitement liés.
Les météorites sont également des choses vivantes, chacune possède un esprit comme tous les autres objets qui existent. C'est pourquoi une météorite possède des vibrations fluidiques qui lui sont propres, lesquelles, pendant son déplacement à travers l'espace, sont influencées par les radiations fluidiques des corps célestes qui s'y trouvent, ainsi que par sa chute dans les profondeurs insondables. Toutes les oscillations fluidiques d'un être vivant laissent des empreintes dans son fluide semblables à celles laissées sur le disque d'un phonographe par la voix d'un chanteur, avec comme résultat qu'elles peuvent toujours être reproduites par la suite.
Le même processus qui se déroule sous une forme matérielle dans le cas du phonographe, se produit sous une forme spirituelle chez les personnes clairsensitives qui sont capable de ressentir des événements passés dès qu'elles entrent suffisamment en contact avec l'enregistrement fluidique d'un être vivant. Ainsi, ces personnes reproduisent dans leur propre fluide les mêmes vibrations et donc les mêmes sensations que celles produites par l'enregistrement fluidique en question.
Voilà qui explique comment le médium clairsensitif pouvait voir le destin et l'aspect de l'auteur de la lettre, à bord du navire en train de couler. Cependant, il faut encore ajouter à ce commentaire que l'enregistrement fluidique d'un esprit ne ressemble pas seulement à un disque de phonographe, mais aussi à une plaque photographique. Par conséquent, il reproduira non seulement les sensations mais également l'image de la personne à partir de laquelle les oscillations fluidiques émanaient, puisque l'image est aussi produite par des vibrations fluidiques. De la même façon, nos découvertes les plus récentes nous rapprochent de la possibilité de voir la personne à laquelle nous parlons au téléphone. Ces inventions sont également basées sur les oscillations qui, dans les phénomènes physiques, se produisent au niveau de la matière condensée, alors que pour les phénomènes spirituels elles agissent sous une forme éthérée. 

En ce qui concerne Pagenstecher et son médium clairsensitif, on releva une perte de poids de cent grammes en moyenne. Cela s'explique facilement car chaque perte de fluide est liée à une perte de poids. Une grande quantité de fluide rayonnait de Pagenstecher en direction du médium et elle-même subissait une perte équivalente provoquée par son assimilation et sa reproduction mentale des impressions fluidiques. Tout travail mental, ou d'une autre nature, nécessite une certaine consommation de fluide. C'est comme mettre en route un phonographe qui nécessite une certaine quantité d'énergie afin que le disque tourne suffisamment vite pour reproduire les sons qui y sont enregistrés.
Toute activité humaine entraîne la libération d'une certaine quantité de fluide, et donc une perte de poids. Si nous nous pesons avant et après un travail, nous constatons que notre poids a diminué en proportion de l'effort physique ou mental réalisé, même si aucune évacuation corporelle n'a eu lieu durant ce temps. Même les magnétiseurs qui soignent leurs patients en leur transmettant une partie de leur fluide, subissent, durant ce procédé, une perte de poids correspondante.
Ce qui vient d'être expliqué fournit une explication à tous les phénomènes de clairsensitivité, quelque soit la manière dont ils se produisent.
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Ven 11 Oct 2019 - 18:45
Annexe 4

La réincarnation dans la Bible


J’étais un enfant d’un heureux naturel, et j’avais reçu en partage une bonne âme,
qui plus est : étant bon, j’étais venu dans un corps sans souillure.
Sagesse 8 : 19 – 20


Le chapitre de ce livre intitulé : « les degrés de perfectionnement pour l’ascension des Esprits tombés » aborde le thème de la réincarnation. Cette idée aussi ancienne que l’humanité se trouve-t-elle mentionnée ou suggérée dans les Ecritures ? Sans constituer une démonstration, l’annexe suivante vise à déclencher la réflexion. Cette synthèse contient une liste non exhaustive de plus de 80 références bibliques interprétables dans le sens de la pluralité des existences.
L'histoire d'Elie / Jean Baptiste
Elie se montrait un véritable prophète de Dieu et Dieu exauçait les prières d’Elie (Rois 17 : 21 – 22). Cependant, après sa victoire sur les prophètes de Baal, Elie prit de lui-même l’initiative de les faire égorger près du torrent du Qishôn (Rois 18 : 20 – 40). Elie regrettait son crime (Rois 19 : 4), mais ce massacre resta sans conséquence pour lui jusqu’à la fin triomphale de sa vie où il fut élevé au ciel dans un tourbillon (Rois 2 : 1, Rois 2 : 11).

Bien des siècles plus tard, Dieu annonça par le prophète Malachie qu’il allait de nouveau envoyer Elie sur la Terre pour préparer la venue du Messie (Malachie 3 : 1, Malachie 3 : 23). Cette nouvelle venue d'Elie était une prophétie biblique bien connue (Sirac 48 : 10 - 11).

Par la suite, l’ange Gabriel vint prévenir Zacharie que sa femme Elizabeth allait donner naissance à un fils dans lequel l’esprit d’Elie allait être incorporé (Luc 1 : 17). Après la naissance de l’enfant, Zacharie confirma que la mission de son fils consistait à préparer la venue du Christ (Luc 1 : 76).

Comme tous les Esprits réincarnés, Jean Baptiste avait perdu la mémoire de son existence passée et ne se souvenait plus qu’il était Elie (Jean 1 : 21). L’oubli du passé fait partie des lois de Dieu et ces lois n’ont pas d’exception. Jean conservait néanmoins le souvenir de sa vocation et il se mit à annoncer l’arrivée du Christ (Matthieu 3 : 1 – 12, Jean 1 : 26 – 27, Luc 3 : 1 - 18).

Jésus appréciait Jean Baptiste et lui rendait hommage en affirmant que Jean était le plus haut des Esprits incarnés sur la Terre (Matthieu 11 : 11). Jésus confirmait que Jean Baptiste était bien Elie tel qu’il avait été annoncé par le prophète Malachie (Matthieu 11 : 10). Le Christ attesta très expressément et à plusieurs reprises que, conformément à la promesse de Dieu, Elie était bien revenu sur Terre en se réincarnant dans la personne de Jean Baptiste (Matthieu 11 : 14, Matthieu 17 : 10 – 13).

Cependant le crime de Jean Baptiste, lorsqu’il était Elie, devait être expié. Jean Baptiste fut arrêté sur ordre d’Hérode et, suite à une promesse malheureuse, Hérode le fit décapiter (Matthieu 14 : 3 – 12, Marc 6 : 17 – 29). Ainsi, Jean Baptiste subit le même châtiment qu’il avait infligé aux prêtres de Baal des siècles auparavant en vertu de la loi de Dieu que Jésus exprime au jardin de Gethsémani : celui qui frappe par le glaive périra par le glaive (Matthieu 26 : 52). Cette loi qui oblige tout homme à payer ses dettes jusqu’au dernier centime (Matthieu 5 : 26) est parfois appelée « loi du karma », elle fait partie des lois de Dieu et ne souffre pas d’exceptions. L’histoire d’Elie / Jean Baptiste en montre une parfaite application.
L'esprit préexiste avant la conception du corps
L’esprit des hommes est une création directe de Dieu (Genèse 2 : 7), tout esprit créé par Dieu est de nature divine, pur et sans défaut (Sagesse 2 : 23, 2 Pierre 1 : 3 – 4). D’où proviennent alors les mauvais penchants, les faiblesses ou même les tares naturels d’un jeune enfant s’ils ne sont pas les empreintes laissées par des péchés antérieurs à sa naissance ?

Dieu ne cause aucune peine mais chacun subit les conséquences de ses propres actes (Galates 6 : 5 - 9, Romains 14 : 12). Quelle est la raison des souffrances qui frappent des nouveau-nés, si ces maux ne sont pas les conséquences de fautes graves commises par ces Esprits réincarnés ?

La justice de Dieu s’applique de la même manière pour tous, il n’y a aucun favoritisme car chacun est traité en fonction de ses actes (Proverbes 24 : 12, Matthieu 16 : 27, 1 Pierre 1 : 17, Apocalypse 20 : 13). Comment alors expliquer l’intelligence ou les capacités exceptionnelles de certains enfants, si elles ne sont pas le résultat des efforts qu’il a accomplis avant sa venue sur terre ?

Lorsque Dieu choisit Jérémie comme prophète, Dieu déclare qu’il connaissait Jérémie avant qu’il ne soit formé dans le ventre maternel (Jérémie 4 : 5). Les mérites obtenus par l’esprit de Jérémie avant son incarnation lui permettent d’accéder au rang de prophète. De la même manière, Isaïe déclare que Dieu l'avait prédestiné avant sa conception à devenir prophète (Isaïe 49 : 1).

Dans le livre de la Sagesse, l’auteur affirme être tombé sur la terre au moment de sa naissance (Sagesse 7 : 3), puis il déclare qu’en raison de la bonté de son esprit, il avait intégré un corps sans souillure (Sagesse 8 : 19 – 20), cependant il lui fallait encore se tourner vers Dieu pour acquérir la Sagesse (Sagesse 8 : 21). On ne peut pas faire un meilleur résumé du processus et du but de l’incarnation.
Gabriel est capable d’annoncer à Zacharie les traits de caractère de l'esprit qui va s'incarner dans le corps de son fils (Luc 1 : 15 - 16). C’est donc que Gabriel connaît l’esprit en question avant qu’il intègre le corps du bébé.

Paul affirme qu’avant la naissance des deux fils de Rébécca, Dieu avait décidé que l’aîné servirait le plus jeune et que Dieu avait fait ce choix par miséricorde (Romains 9 : 11 – 13). Paul prétend également que son rôle d'apôtre lui avait été confié avant sa naissance (Galates 1 : 15) et admet que Dieu peut discerner par avance les qualités des Esprits pour les prédestiner à accomplir des œuvres dans la continuité de celles du Christ (Romains 8 : 29 - 30).

La préexistence de l'esprit de Jésus avant la conception de son corps se trouve maintes fois confirmée. Parmi la multitude des références, la déclaration du Christ qui dit qu’il existait avant Abraham suffit à établir ce fait (Jean 8 : 58).

Enfin, si nous sommes concerné par un « péché originel », c'est parce que nous l'avons commis nous-même. Personne ne supporte les conséquences d'une faute commise par un tiers ou par un ancêtre (Ezéchiel 18 : 17 - 20).
Le corps est temporaire, l'esprit est immortel et peut intégrer d’autres corps
Les sept frères qui préfèrent la torture à l'abandon de la loi de Moïse restent confiants en Dieu. Ils savent que la destruction de leur corps physique est passagère alors que leur esprit continuera à vivre soit dans l'au-delà, soit dans un nouveau corps (2 Maccabées 7 : 1 - 42).

Après avoir mis en déroute l'armée de Gorgias, Judas fait inhumer les dépouilles de ses soldats morts au combat. Judas découvre que ces cadavres conservaient sur eux des amulettes interdites par la loi des Juifs. Judas organise alors un sacrifice expiatoire pour sauver les Esprits de ces soldats et les délivrer de leur péché. Judas accomplit cela en sachant que les morts en ont besoin pour ressusciter, c'est à dire pour quitter le Shéol (2 Maccabées 38 - 45). Cependant, dans cet exemple Judas ne précise pas si, selon lui, cette résurrection se réalisera sur la Terre ou au Ciel.
Job se demande si une fois mort il pourra revivre (Job 14 : 14) et il déclare qu’une fois au Shéol il attendra que Dieu le rappelle pour effacer ses péchés (Job : 14 : 15 – 17).
L’Ecclésiastique s’émerveille de la grandeur des lois de Dieu. Selon une de ces lois : « lorsqu’un homme a fini, c’est alors qu’il commence ». De plus, le même texte fait allusion au fait que les Esprits qui s’arrêtent dans leur progression vers Dieu se trouvent déconcertés et troublés (Sirac : 18 : 7).

Le prophète Ezechiel est emmené en esprit dans une vallée remplie d'ossements. Là Dieu lui montre une vision dans laquelle des corps humains se reforment (Ezechiel 37 : 1 - 10). Dieu explique que cela signifie que les Esprits qui étaient autrefois ceux du peuple d’Israël quitteront leur tombeau pour intégrer de nouveau des corps sur la terre d'Israël (Ezéchiel 37 : 11 - 14). Ce retour des Esprits des hébreux dans les corps des enfants des tribus d’Israël est également confirmée par le prophète Isaïe (Isaïe 26 : 13 – 19) et par Osée (Osée 3 : 8). La parole de Dieu s’est effectivement réalisée puisque avant la venue du Christ, le peuple juif avait réintégré la Terre Promise et de nouvelles générations naissaient sur ce sol.
Le Christ et la réincarnation
Jésus corrige les erreurs des doctrines religieuses dès qu’il en a l’occasion (Matthieu 5 : 21 – 48). Cependant lorsque ses disciples parlent de réincarnation, Jésus ne contredit jamais cette idée et y adhère implicitement. Ainsi, lorsque l’on rapporte à Jésus que certains pensent qu’il est la réincarnation d’un ancien prophète, Jésus ne dit pas que c’est impossible mais il affirme être le fils du Dieu vivant (Matthieu 16 : 13 – 17, Marc 8 : 27 – 30, Luc 9 : 18 - 21).
Lorsque les apôtres demandent à Jésus si un aveugle de naissance subit un châtiment en raison d’un péché antérieur, Jésus ne réfute pas cette hypothèse mais il précise que, dans le cas présent, l’infirmité est un sacrifice consenti par cet aveugle et qui va permettre à Dieu de se manifester (Jean 9 : 1 - 3).
Rappelons également que Jésus explique plus d’une fois que Jean Baptiste et Elie sont une même personne.
Le but des incarnations successives
Tant que l’homme ne s’est pas débarrassé de ses imperfections, il ne peut pas intégrer le royaume de Dieu (Corinthiens 6 : 9 – 10).
Les épreuves vécues pendant les vies successives permettent à l’esprit de corriger ses erreurs et ses défauts. Le but de nos existences est de devenir saint comme notre Père. Cet objectif est proclamé par Dieu (Lévitique 19 : 1 – 2), par Jésus (Matthieu 5 : 48) et par les apôtres (1 Pierre 1 : 15 - 16).
Cette sainteté de l’esprit nécessite de nombreuses incarnations dont chacune d’elles le rapproche du but qui est le royaume de Dieu.
Jésus était capable de voir le degré d’avancement de ceux qui l’entouraient et pouvait indiquer à quelqu’un s’il était proche ou non du Royaume de Dieu (Marc 12 : 34). Jésus fait d’ailleurs remarquer à ceux qui sont figés dans leurs certitudes que les prostituées les devanceront au royaume des Cieux (Matthieu 21 : 31). Celui qui part de loin mais qui avance continuellement arrivera forcément avant celui qui se tient immobile près du but. Enfin, au milieu des souffrances de sa passion, Jésus annonce à l’un des brigands qu’il atteindra prochainement le niveau du Paradis, l’ancienne sphère d’Adam (Luc 23 : 43).
La Résurrection se produit au Ciel
Dans l’Ancien Testament, le livre de Job contient un passage dans lequel l’auteur dit qu’une fois sa peau arrachée, hors de sa chair il verra Dieu (Job 19 : 25 – 26). Ce passage était tellement explicite que les traducteurs qui défendaient le dogme de la résurrection de la chair ont fréquemment inversé le sens de cette phrase.
Le Nouveau Testament explique à plusieurs reprises que la résurrection s'opère au Ciel et non sur la Terre (Ephésiens 1 : 20, 1 Pierre 3 : 21 – 22). La résurrection représente la fin des réincarnations. L'homme qui s'est épuré au fil des épreuves de ses vies successives atteint le niveau de sainteté suffisant pour franchir le pont construit par le Christ et qui conduit au Ciel.
La résurrection des morts n'est jamais la résurrection de la chair. D'autant plus que Paul explique très longuement que la résurrection ne se fait pas dans le corps terrestre mais dans le corps spirituel, parce que le corps physique ne permet pas d'entrer dans le royaume de Dieu (Corinthiens 15 : 35 - 53). Cet apôtre attend impatiemment de quitter la Terre, mais comme il a encore des choses utiles à y faire, cela l'aide à patienter (Philippiens 1 : 21 - 24). Paul souhaite quitter son corps pour toujours afin de ne plus être sous l’influence du mal (Romains 7 : 24). La résurrection est une vie dans un corps spirituel comme celui du Christ et non dans un corps terrestre (Corinthiens 15 : 42 – 44, Philippiens 3 : 20 - 21).

Les apôtres répètent que notre origine n’est pas terrestre mais que nous sommes en exil dans notre corps en attendant de retrouver le Christ (Pierre 17 : 2 Corinthiens 5 : 6 – 10). Paul insiste sur le fait que le corps visible est temporaire mais que le corps invisible est éternel (Corinthiens 4 : 18, Corinthiens 5 : 1 – 5).
Le Christ explique à Nicodème qu’un homme doit naître d’en haut pour voir le royaume de Dieu et que cette renaissance n’est pas terrestre (Jean 3 : 1 – 15). Jésus affirme que la mort du corps physique permet de revivre dans l'autre monde (Jean 12 : 24 – 25) et que l’homme devient alors comme un ange dans le Ciel (Matthieu 22 : 30 – 32).
La Bible s’oppose-t-elle à la réincarnation ?
Pour compléter cette synthèse, il est utile de chercher des passages qui démentiraient la pluralité des existences. Parmi tous les auteurs de la Bible, un seul exprime une idée qui, de prime abord, semble contraire au principe des réincarnations. Il s'agit de Qohélet qui écrit que « les morts n'auront plus jamais part à tout ce qui se fait sous le soleil » (Qohélet 9 : 5 - 6). Cet auteur qui admet que l'esprit existe avant son incarnation (4 : 3) et que l'esprit des animaux survit comme l'esprit des hommes (3 : 19 - 21), s'inscrit dans la tradition de l'Ancien Testament pour laquelle le mot « mort » signifie « séparé de Dieu ». En effet, selon Qohélet, tous les hommes descendent au Shéol quelque soit leur mérite et leur foi (9 : 2). Cependant Qohélet affirme que ceux dont le cœur est plein de méchanceté finissent chez les « morts » (9 : 3). Ainsi la phrase de Qohélet ne s'oppose pas à la réincarnation mais prétend que les Esprits des « morts », ceux qui se sont séparés de Dieu, ne peuvent pas bénéficier d'un retour sur la Terre, ni d'une résurrection. Seul celui qui prend l'initiative de revenir à Dieu se verra offrir le moyen d'y parvenir par une réincarnation.

Maintenant considérons les trois affirmations de la Bible suivantes :
a) Dieu se présente comme la source de la vérité et sa parole est irrévocable (Isaïe 45 : 22 – 23),
b) Dieu affirme que la durée de vie d’un homme se limitera à environ 120 ans (Genèse 6 : 3),
c) plusieurs patriarches d’avant le déluge vécurent entre 200 et 500 ans (Genèse 11 : 10 – 32).
Seule la réincarnation des patriarches permet d’expliquer cette apparente contradiction. Sinon, il ne reste qu’à brandir le mot « mystère » pour l’offrir en adoration à ceux qui vénèrent le flou, l’obscurité et les ténèbres, mais ce bandeau posé sur les yeux ne peut pas satisfaire celui qui trouve la lumière merveilleuse.
Pourquoi Dieu ne nous laisse-t-il pas le souvenir de nos incarnations précédentes ?
La réponse est extraite du livre Spirite et Chrétien d'Alex Bellemare, 1926, p. 236 - 237 :
« Tu examines cette question, comme tant d'autres, du point de vue de l'intelligence humaine, c'est à dire de l'esprit qui se trouve dans un état d'exception. Pour l'apprécier sainement, il faudrait que tu fusses placé dans la condition inverse. Cependant je répondrai autant qu'il m'est possible à la question posée :
Pourquoi l'incarné n'a-t-il pas le souvenir de ses existences passées ? Sa réparation serait rendue plus facile puisqu'il saurait ce qu'il a à réparer.
Sans doute, la réparation lui serait ainsi rendue plus facile ; mais par cela même, il y aurait inefficacité de la réparation. En effet, l'incarné n'aurait plus son libre arbitre, puisque son souvenir serait un enseignement qui influencerait ses actes. Il lirait dans ses vies passées ce qu'il devrait faire ou ne pas faire dans sa vie présente, et alors il n'y aurait plus de mérite pour lui et, par conséquent, plus de réparation. 
D'un autre côté, as-tu bien songé à ce que seraient les mondes d'incarnation avec le souvenir des existences précédentes ? Quelle serait donc la limité de ce souvenir ? Comment pourrait-il être personnel à l'individu ? Est-ce que si l'incarné avait la mémoire pour lui, il ne devrait pas l'avoir pour les autres, puisque sans cela, il ne pourrait relier ensemble les actes de sa vie auxquels d'autres auraient été mêlés ? Alors que deviendrait donc votre monde ? Un monde semé il est vrai de quelques rares affections, mais peuplé de haines et livré aux vengeances.

Sois-en bien assuré, tout cela est dans l'intérêt de l'incarné. Il lui suffit que les passions auxquelles il est soumis révèlent à sa conscience la nature de la réparation qu'il a encourue. »
Tout être réincarné garde des traces de ses existences antérieures. Les capacités et les dons innés de chacun sont le souvenir des connaissances accumulées dans le passé. Les vocations sont le souvenir des missions à accomplir dans cette vie. Les affinités avec certaines personnes sont le souvenir des liens amicaux ou familiaux tissés auparavant. Les défauts et les vices sont le souvenir des mauvais comportements qui peuvent être améliorés. L’incarné possède ainsi toute la mémoire suffisante pour réussir pleinement sa nouvelle vie.
L’état d’incarnation
Le schéma ci-dessous résume le chapitre de ce livre qui traite de l’énergie fluidique. Le périsprit est également appelé corps fluidique, corps astral, corps spirituel, ou corps glorieux (Corinthiens 15 : 35-53).

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Dans un état de sommeil ou de coma, l’esprit entouré du périsprit s’éloigne du corps tout en restant attaché au corps par un cordon fluidique. Au moment du décès, ce cordon se rompt et l’esprit entouré de son périsprit se trouve libéré du corps qui se dissout en fluides terrestres (Qohélet 12 : 6 - 7). Si l’esprit n’a pas suffisamment progressé, il sera de nouveau lié à une enveloppe physique afin de parfaire sont état. Si l'esprit s'est amélioré, il peut emprunter la voie ouverte par le Christ pour continuer son apprentissage. Lorsque l'esprit a retrouvé sa pureté initiale, il regagne sa place d'origine dans le Ciel.
Conclusion
On peut supposer que les différentes incarnations des Esprits leurs donnent l’occasion de réparer leurs fautes, de corriger leurs défauts et donc d’expier le péché originel qu’ils avaient contracté et qui avait provoqué leur exil du Ciel. Le sacrifice du Christ et sa victoire sur le mal ont permis aux Esprits ainsi épurés de regagner leur foyer céleste. Après cette résurrection rendue possible par le Christ, l’esprit ne possède plus que son périsprit, et se trouve ainsi définitivement libéré de tout corps physique. 
Faut-il donc considérer la pluralité des existences comme un dogme ? Certes non. Les dogmes sont autant de veaux d’or, faits de main d’homme, devant lesquels des foules idolâtres se prosternent par crainte ou dans l’espoir d’une faveur. Nul raisonnement ne peut se suffire à lui-même. Nous ne comprenons réellement les lois de Dieu qu’après les avoir observées, étudiées et analysées. Ainsi, même si l’idée de réincarnation parle au bon sens, elle ne prévaudra qu’après avoir été démontrée. 
Voilà une des tâches de notre temps. A force d’explorer les multiples lois de l’univers, nous touchons maintenant la frontière d’un au-delà abondamment peuplé. Les techniques ébauchées par le spiritisme ne demandent qu’à progresser pour mettre en évidence le fonctionnement de ce monde invisible. Ce travail rencontrera l’opposition des autorités terrestres qui obtiennent l’obéissance de leurs sujets par la promesse de récompenses ou de punitions dans l’au-delà. Ces dirigeants despotiques ne se doutaient pas que Dieu avait prévu des moyens qui permettraient de constater la réalité. D’autres intransigeants tenteront d’interdire l’ouverture de champ d’investigation parce qu’il contredit leurs discours matérialistes et athées. Il ne s’agit là que d’obstacles humains et donc très éphémères, qui ne peuvent pas contrecarrer une action aussi bénéfique. Car ce sera assurément un bel accomplissement que de faire converger la science et la religion, et d’unir ainsi la raison et la foi.



Dans son ouvrage monumental en trois volumes intitulés La Mystique divine, le chanoine Ribet explique le spiritisme dans le vocabulaire de 1882. Des chapitres détaillent les manifestations des différentes catégories d'Esprits : Dieu, Jésus, Marie, les anges, les bienheureux, les âmes du purgatoire, les démons et les damnés. Ce travail de synthèse approuvé en préface par le pape Léon XIII était réservé au clergé catholique, car à la fin de cet ouvrage, l’auteur fustige tout spiritisme qui se ferait en dehors du contrôle de l'Eglise de Rome. Au XXe siècle, ce savoir fut complètement abandonné.
Quelques titres de référence : Le livre des Esprits d'Allan Kardec, Le livre des médiums d'Allan Kardec, Christianisme et spiritisme de Léon Denis, Spirite et chrétien d'Alex Bellemare.
Cette référence est tirée du livre d’Heinrich Weinel :Die Wirkungen des Geistes und der Geister im nachapostolischen Zeitalter bis auf Irenäus. Freiburg ,J. C. B. Mohr 1899 (Les effets de l’Esprit et des Esprits après les apôtres et jusqu’à Irénée) . Toutes les fois que l’auteur cite Weinel, la citation est tirée de ce livre.
Friedrich Zuendel : Johann Christoph Blumhardt, Ein Lebensbild (une biographie). Editions Brunnen, Gießen 1926. Les faits présentés dans le chapitre présent ont été tirés du travail en question, ainsi que toutes les références supplémentaires.
Joseph Vianney. Vie et œuvre de saint Jean-Baptiste Vianney, curé d'Ars. Librairie Steffen Frères. Limburg a. d. Lahn.
En français dans le texte.
Les mêmes phénomènes furent observés avec le médium Jean Guzik en Pologne et en France entre 1920 et 1930.
La crainte que nous exprimons ici s’est hélas vérifiée. Quelques années après ce récit, Mirabelli a totalement perdu son énergie fluidique, à savoir ses facultés médiumniques (note de la deuxième édition allemande).
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