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Histoire des Guerres de religion Empty Histoire des Guerres de religion

Ven 27 Sep 2019 - 14:18
Histoire des Guerres de religion

1560
mars
Conjuration d’Amboise
Le prince de Condé et Antoine de Bourbon, roi de Navarre, conspirent pour s’octroyer les faveurs du jeune roi François II et obtenir ainsi la liberté du culte protestant. Les deux huguenots redoutent en effet l’influence que pourrait avoir sur lui les Guise, fervents défenseurs du catholicisme. Mise à exécution par Godefroi de La Renaudie, la conspiration échoue suite à la trahison de Pierre des Avenelles. Les comploteurs qui sortent les armes à l’exemple de La Renaudie sont tués, ceux qui se rendent sont arrêtés. La majorité d’entre eux seront toutefois exécutés par la suite.




1562
17 janvier
Signature de l’édit de Janvier
Poussé par sa mère, Catherine de Médicis, et par le chancelier Michel de l’Hospital, le roi Charles IX appose sa signature sur l’édit de Janvier à Saint-Germain-en-Laye. Il accorde la liberté de culte aux protestants en dehors des remparts. Ils doivent en échange renoncer aux lieux de culte dont ils s’étaient emparés. Mais cet édit ne fera qu’aviver la colère des catholiques, et notamment du duc de Guise, qui organisera peu de temps après le massacre de Wassy, déclenchant la première guerre de Religion.




1562
1 mars
Première guerre de religion en France
Dans le village de Wassy en Champagne, quatre-vingt protestants sont assassinés par les hommes du duc de Guise alors qu'ils participaient à la célébration du culte. Ce massacre marque le début de la première guerre de religion. Le 10 mars, le chef des huguenots, Louis de Condé, appelle les protestants à prendre les armes et à venger les villageois de Wassy. Le conflit prendra fin en mars 1563 quand catholiques et protestants signeront la paix d'Amboise.




1562
19 décembre
Victoire catholique à Dreux
Alors que la guerre de religion fait rage, catholiques et protestants s'affrontent en pleine campagne à Dreux. Le chef des huguenots, le prince Louis de Condé, est fait prisonnier par le duc de Guise tandis que le connétable Montmorency est, de son côté, capturé par les protestants. Les catholiques, supérieurs en nombre, l'emportent. La signature de la paix d'Amboise le 19 mars 1563 mettra un terme à la première guerre de religion et permettra au prince de Condé d'être libéré.




1563
18 février
Assassinat de François de Guise
Alors qu’il assiège la ville d’Orléans, le duc de Guise, dit "le Balafré", est assassiné par un protestant répondant au nom de Jean de Poltrot de Meré. On soupçonnera Coligny d’avoir été l’instigateur du meurtre.




1563
19 mars
Paix d'Amboise
Signé par Louis de Condé et le connétable de Montmorency, l’édit marque la fin de la première guerre de religion qui oppose depuis un an les catholiques et les protestants. La paix d'Amboise accorde aux huguenots une amnistie complète et la liberté de leur culte dans certaines limites territoriales. Par ailleurs, elle divise la noblesse des masses protestantes en autorisant uniquement les seigneurs à célébrer le culte. Loin de satisfaire les deux camps adverses, l’édit ne servira qu’à instaurer une paix temporaire. Le conflit reprendra en effet dès 1567.




1567
28 septembre
Tentative d’enlèvement de Charles IX
Redoutant les conséquences des négociations de Catherine de Médicis avec l’Espagne catholique, le prince de Condé organise l’enlèvement du roi Charles IX. Mais le projet échoue. C’est ainsi que s’ouvre la seconde guerre de Religion. En novembre, les protestants essuieront une défaite cuisante contre le duc de Montmorency à Saint-Denis et se décideront à signer la paix de Longjumeau.




1568
23 mars
Paix de Longjumeau
La paix de Longjumeau signée entre Charles IX et le prince de Condé met fin à la deuxième guerre de religion. Le conflit entre les protestants et les catholiques avait repris en septembre 1567. Ruinés, les deux partis doivent se résoudre une nouvelle fois à entamer des négociations. Le traité confirme les droits accordés aux protestants par la paix d'Amboise, signée le 19 mars 1563. Mais la trêve de Longjumeau sera de courte durée : la troisième guerre de religion commencera cinq mois plus tard.




1569
13 mars
Les protestants vaincus à Jarnac
La troisième guerre de Religion vient d’éclater suite à la décision du roi, Charles IX, toujours sous l’influence de Catherine de Médicis, d’ordonner l’arrestation du prince de Condé. Contraints de reprendre les armes, les protestants doivent affronter une nouvelle fois les catholiques. La bataille de Jarnac se clôt finalement sur la défaite des huguenots et sur la mort de Condé.




1569
3 octobre
Victoire de Moncontour
Le duc d'Anjou l'emporte face aux hommes de Coligny. Avec la bataille de Jarnac, qu'il a également remporté sur les protestants quelques mois plus tôt, on attribue au futur Henri III des mérites militaires personnels. Pourtant il n'avait fait que suivre les ordres des vieux généraux expérimentés Cossé et Tavannes. Il deviendra roi de France à la mort de son frère Charles IX en 1574.




1570
8 août
Fin de la troisième guerre de Religion
Pour mettre un terme aux hostilités entre protestants et catholiques, un édit est publié par le roi Charles IX et octroie à nouveau la liberté de culte aux protestants, dans une limite territoriale. C’est la paix de Saint-Germain. Les réformés obtiennent également la garantie de quatre villes de sûreté, parmi lesquelles figure La Rochelle.




1572
22 août
Coligny manque d’être assassiné
Gaspard de Coligny, qui a de plus en plus d’influence sur le roi Charles IX, suscite la méfiance de Catherine de Médicis et ravive la haine des catholiques. Le chef des protestants tente de convaincre le roi d’intervenir aux Pays-Bas contre l’Espagne. C’est sans doute la raison pour laquelle les Guise, fervents défenseurs du catholicisme, tentent de l’assassiner. Il en réchappe de justesse, mais l’événement déclenche le massacre de la Saint-Barthélemy, deux jours plus tard. Coligny sera d’ailleurs l’un des premiers protestants mis à mort.



1572
24 août
Le massacre de la Saint-Barthélemy
Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, les protestants, réunis à Paris pour le mariage de leur chef Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, sont massacrés. Deux jours plus tôt, la tentative d’assassinat de Coligny, probablement organisée par les Guise, avait fait naître un dangereux climat de tensions. Aussi, Catherine de Médicis redoutait d’être renversée par les Guise mécontents de sa politique conciliante avec les protestants. Elle se méfiait également de l’influence de Coligny sur son fils, Charles IX. Pour cette raison, elle aurait devancé les catholiques en convainquant son fils d’ordonner le massacre des chefs protestants. Lorsque le tocsin de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois retentit, les Parisiens se déchaînent sur les protestants, hommes, femmes et enfants. Le massacre fait 3 000 victimes et se poursuivra en province jusqu’au mois d’octobre. Quant à Henri de Navarre, il est contraint de se convertir. C'est l'un des épisodes les plus tragiques des guerres de Religion qui ont ensanglanté le royaume entre 1562 et 1598.




1573
11 juillet
Édit de Boulogne
Au lendemain du siège de la Rochelle, protestants et catholiques concluent la paix avec l’édit de Boulogne. Celui-ci met fin à la quatrième guerre de Religion et permet aux protestants d’obtenir la liberté de conscience. Toutefois, ils ne pourront bénéficier de la liberté de culte que dans trois villes, dont La Rochelle.




1576
6 mai
La paix de Beaulieu clôt la cinquième guerre de Religion
Déclenchée en 1574, alors qu’Henri III vient de succéder à son défunt frère, la cinquième guerre de Religion est menée par le parti des Politiques, aussi appelé Malcontents. Celui-ci a réuni autour du duc d’Alençon, frère cadet du roi, la noblesse catholique modérée opposée au roi. Les protestants, tels Henri de Condé, n’ont pas tardé à se joindre au mouvement, d’autant plus que Henri de Navarre s’est enfuit de la cour. Inquiet, le roi accepte finalement de négocier. Le conflit s’achève ainsi avec l’édit de Beaulieu, qui octroie d’importants avantages au frère du roi, mais aussi aux protestants. Ceux-ci peuvent désormais jouir de la liberté de culte dans toute la France, à l’exception de la capitale. Ils obtiennent huit places de sûreté ainsi que l’égalité de représentation dans les chambres. De tels avantages ne peuvent que mécontenter les catholiques les plus fermes, qui formeront la Sainte Ligue, dirigée par Henri de Guise.




1577
17 septembre
Signature du traité de Bergerac
Les protestants et les catholiques signent le traité de Bergerac pour mettre un terme à la sixième guerre de Religion. Celle-ci a été déclenchée par la Ligue catholique, qui est parvenue à convaincre le roi d’annuler l’édit de Beaulieu. Vaincus à la bataille de la Charité-sur-Loire, puis à Issoire, les protestants n’ont d’autres choix que de signer un traité diminuant considérablement les avantages qu’ils avaient acquis. Ainsi, ils obtiennent la liberté de culte pour un bourg par bailliage et leurs huit places de sûreté ne sont valables que temporairement. En octobre, le traité sera confirmé par l’édit de Poitiers.




1580
26 novembre
Signature de la paix de Fleix
Le duc d'Anjou et Henri de Navarre signent au château de Fleix le traité mettant fin à la septième guerre de religion. Il vient ainsi confirmer le traité de Bergerac, signé en 1577. L'équilibre entre les forces catholiques et protestantes est retrouvé. Cette septième guerre sera aussi appelée "guerre des Amoureux" car elle aurait été déclenchée par les amours de Marguerite de Valois, dite la reine Margot.




1585
7 juillet
Henri III interdit le culte protestant
Depuis la mort du duc d’Alençon, jeune frère du roi, les Guise sont effrayés à l’idée de voir monter sur le trône le protestant Henri de Navarre, seul héritier légitime (futur Henri IV). Le roi de France Henri III finit alors par céder aux pressions de la Ligue et signe le traité de Nemours. Ce dernier retire aux protestants tous leurs privilèges et interdit leur culte, rendant impossible l’accès d’Henri de Navarre au trône.




1588
12 mai
Journée des Barricades
Au cours de la huitième guerre de Religion, la population parisienne prend parti pour la Ligue, à la tête de laquelle se trouve Henri de Guise. Celui-ci se rend à Paris, à l’appel du conseil des Seize et suscite la méfiance du roi Henri III. Se sentant menacé par une telle présence, il appelle une force de 4000 Suisses et de 2000 Français pour assurer la sécurité dans la capitale. Aussitôt, les ligueurs poussent les Parisiens à l’insurrection. La population utilise des chaînes, des barriques et des tonneaux pour bloquer les rues et empêcher les forces royales d’intervenir. Henri III n’a pas d’autre choix que de fuir Paris. Cette journée marque sa rupture définitive avec la Ligue et aboutira à son ralliement avec Henri de Navarre, futur Henri IV. Les deux hommes mettront le siège devant Paris.




1590
14 mars
Henri IV gagne la bataille d'Ivry
En lutte avec les ligueurs catholiques conduits par le duc de Mayenne (famille des Guise), le protestant Henri IV remporte la bataille d'Ivry. L’année précédente, il avait déjà remporté une victoire similaire à Arques. Au cours d'une manoeuvre, le Béarnais s'exclame : "Si vos cornettes vous manquent, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez toujours au chemin de la victoire et de l'honneur." Les partisans du roi de France attribuent cette victoire à une intervention divine.


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Histoire des Guerres de religion Empty Re: Histoire des Guerres de religion

Ven 27 Sep 2019 - 14:19
1595
5 juin
Victoire d’Henri IV à la Fontaine-Française
Le roi de France, malgré sa conversion, rencontre encore de nombreuses oppositions. La situation mène à la bataille de Fontaine-Française, qui l’oppose aux troupes de la Ligue. La victoire du roi aboutira finalement au démantèlement de la Ligue.




1598
13 avril
Signature de l'Edit de Nantes
Henri IV et son secrétaire Pierre Forget de Fresnes signent avec des émissaires protestants l’édit de Nantes. Les huguenots obtiennent du roi de France, converti à la religion catholique depuis 1593, la liberté de conscience et des garanties en matière de droits. Les protestants peuvent se vouer à leur culte dans deux villages par bailliage ainsi que dans les villes où leur religion est déjà ancrée. Jouissant de l’égalité civile, ils peuvent occuper des postes publics, et ont pour garantie la concession de plus de cent villes françaises. Les anciens temples leur sont restitués et ils peuvent également en construire de nouveaux. L'édit de Nantes marque aussi la fin des guerres de religion, mais ne sera jamais entièrement respecté. En partie aboli par Richelieu sous Louis XIII, il sera révoqué en 1685 par Louis XIV.




1689
22 mars
Débarquement de Jacques II d'Angleterre à Kinsale
Détrôné le 6 janvier 1689 lors de la Glorieuse Révolution, Jacques II d'Angleterre débarque à Kinsale en Irlande deux mois plus tard avec le soutien de son cousin Louis XIV pour mener une contre-révolution. Fort de 10 000 hommes partis de France, où l'ancien roi catholique a trouvé refuge avec sa cour jacobite, Jacques II trouve à son arrivée le soutien des catholiques irlandais, fidèles aux Stuarts. Il est notamment reçu à Dublin par Richard Talbot, 1er comte de Tyrconnell. Si une première victoire militaire sur l'armée de Guillaume III d'Angleterre interviendra lors de la bataille de Bantry le 11 mai 1689, les alliés franco-irlando-écossais sont mis en échec l'année suivante à la bataille de la Boyne puis en Ecosse. Résultat : 15 000 irlandais se réfugient en France, où Jacques II décèdera le 16 septembre 1701.




1689
11 mai
Bataille de la baie de Bantry
La bataille de la baie de Bantry marque la première victoire franco-jacobite sur la flotte anglaise, lors de la tentative de contre-révolution menée par Louis XIV et Jacques II d'Angleterre dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. En supériorité numérique (24 navires français contre 19 anglais), la flotte de l'amiral Châteaurenault fait 96 victimes et près de 300 blessés, contre 40 morts et moins de 100 blessés. Cette victoire permet aux troupes franco-jacobites de débarquer en Irlande, où elles seront finalement battues par les Anglais.




1689
juillet
Retour de François Vivent en Languedoc
Après quatre années d'exil forcé à l'étranger avec ses compagnons, François Vivent revient en Languedoc afin de poursuivre la révolte des protestants face à la persécution de Louis XIV. Originaire de Valleraugue, il est considéré comme l'un des plus habiles prédicants de son époque, et prêche pour une défense armée et l'utilisation de la violence. Suite à la conversion forcée des protestants du Languedoc et la révocation de l'édit de Nantes le 18 octobre 1685, il est contraint de négocier son exil en 1687, mais revient deux ans plus tard en compagnie d'autres prédicants, comme Claude Brousson. En septembre 1689, son projet de soulèvement pour soutenir une pénétration de forces protestantes en France échoue. Il est tué le 19 février 1692 dans la grotte de Carnoulès. Au terme de ce qu'on appellera la guerre des Camisards en 1704, plus de 3 000 insurgés protestants ont trouvé la mort et 1 200 se sont réfugiés à l'étranger.




1689
27 juillet
Bataille de Killiecrankie
La bataille de Killiecrankie oppose les troupes jacobites, dirigées par le vicomte de Dundee, à l'armée de Guillaume III d'Angleterre. John Graham, 1er vicomte de Dundee mène cette révolte pour remettre le roi catholique Jacques II sur le trône, dont il a été chassé au bénéfice du prince protestant Guillaume d'Orange le 13 février 1689. Il remporte une victoire militaire malgré l'infériorité numérique (2 400 jacobites contre 3 500 soldats de la couronne), mais meurt sur le champ de bataille, victime d'une balle. Il aurait été alors le Grand Maître de l'Ordre des Templiers. Sa mort laisse l'insurrection jacobite sans leader. Les chefs des clans des Higlands se soumettent alors au roi Guillaume III d'Angleterre, exceptés les MacDonald de Glencoe, qui seront massacrés le 13 février 1692 par des troupes orangistes.




1690
30 avril
Fin de la rébellion jacobite à la bataille de Cromdale
La bataille de Cromdale est le dernier chapitre de l'insurrection jacobite en Ecosse. Les troupes fidèles au roi catholique Jacques II, bouté du trône d'Angleterre un an plus tôt par le protestant Guillaume III, sont en déclin suite à la défaite à la bataille de Dunkeld et au retrait des clans des Highlands. Le major général irlandais Buchan est envoyé en soutien par Jacques II pour remobiliser ses partisans écossais dirigés par Sir Ewen Cameron. Mais les désertions se multiplient dans les rangs jacobites et l'armée de Buchan perd ainsi le tiers de son effectif initial (1 200 hommes) lorsqu'elle croise les orangistes à Cromdale, le 30 avril 1690. Plus nombreux, les soldats de Sir Thomas Livingston prennent le dessus et font 400 victimes chez les jacobites, dont certains profitent de l'épais brouillard pour fuir. Les orangistes perdent moins de 100 hommes et mettent un terme à la rébellion jacobite.




1690
11 juillet
Victoire française à la bataille navale de cap Béveziers
La bataille du cap Béveziers met aux prises les flottes françaises et anglo-hollandaises sur la manche, dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. Jacques II, bouté hors du trône d'Angleterre par le protestant Guillaume III en 1689, a trouvé refuge en France auprès de son cousin Louis XIV. Il tente de débarquer en Irlande avec le soutien des Français pour soulever une armée catholique et regagner sa couronne. La flotte française, menée par le vice-amiral Anne Hilarion de Costentin, a l'ascendant et se trouve en surnombre avec 75 vaisseaux, contre 59 côté anglo-hollandais, sous le commandement du vice-amiral Arthur Herbert de Torrington. Ces derniers en perdront 17 durant la bataille de Beachy Head (en anglais), les autres se réfugiant vers la Tamise tandis que Tourville laisse échapper l'occasion de les anéantir totalement. Cette victoire française sera atténuée par la défaite à venir lors de la bataille de la Boyne après le débarquement en Irlande.




1690
18 août
Victoire française à la bataille de Staffarda
La bataille de Staffarda oppose le royaume de France au duché de Savoie, le 18 août 1690, dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. Après avoir refusé de laisser la citadelle de Turin à Louis XIV, le duc de Savoie Victor-Amédée II fait preuve d'un cruel manque de discernement le jour de la bataille. Face aux 18 000 hommes du maréchal Nicolas de Catinat, le prince du Piémont estime ses troupes fortes de 17 000 soldats suffisantes pour en venir à bout, sans attendre l'aide imminente de renforts espagnols. D'autres erreurs stratégiques permettent aux Français de prendre le dessus et de faire plus de 4 000 morts dans les rangs savoyards, ainsi que 1 500 blessés et 1 200 prisonniers. Les troupes françaises, qui ont perdu 2 000 hommes dans la bataille, poursuivront sur leur lancée en prenant Saluce le lendemain, puis Suze le 20 novembre 1690.


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Ven 27 Sep 2019 - 14:19
Les huit guerres de religion (1562-1598)

Les huit guerres de religion (1562-1598) 
La France connaît au XVIe siècle une fracture religieuse : la grande majorité du pays reste fidèle au catholicisme, tandis qu’une importante minorité rejoint la Réforme. Le principe de la coexistence de deux confessions dans le Royaume se révèle inapplicable. La guerre ne peut être évitée, signe de l’échec de la coexistence pacifique entre catholiques et protestants.

Huit guerres vont se succéder sur une durée de 36 ans, entrecoupées de périodes de paix fragile. Elles s’achèvent avec l’édit de Nantes (30 avril 1598) qui établit une dualité confessionnelle. Pendant la fin du règne d’Henri IV, assassiné en 1610, le roi fait respecter l’édit, ce qui protège les protestants.

1ère guerre (1562-1563)

  • [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Massacre fait à Cahors en Quercy (19 novembre 1561) © Musée Calvin de Noyon


Le massacre par le duc François de Guise d’une centaine de protestants assistant au culte dans une grange de la ville de Wassy, le premier mars 1562, est considéré comme l’événement qui a déclenché la première guerre de religion. A l’appel de Louis de Bourbon, prince de Condé, les protestants prennent les armes. Condé s’empare d’Orléans le 2 avril.
La guerre s’étend à tout le royaume. Elle est marquée par des violences sauvages dans un camp comme dans l’autre. Les plus notables sont le fait – du côté protestant – du baron des Adrets en Dauphiné et en Provence, et – du côté catholique – de Blaise de Montluc en Guyenne.

La bataille de Dreux qui voit s’affronter les troupes de Condé et celles du connétable de Montmorency est à l’avantage des forces royales. Le duc de Guise met alors le siège devant Orléans tenu par les protestants (5 février 1563). C’est là qu’il est assassiné par Poltrot de Méré, un ancien conjuré d’Amboise.
Le 19 mars 1563 est signé l’édit de pacification d’Amboise négocié par Condé et le connétable de Montmorency.
2ème guerre (1567-1568)

Les chefs huguenots sont décidés à reprendre les armes dès l’automne 1567 et leur inquiétude devant l’influence grandissante du cardinal de Lorraine sur le jeune roi Charles IX les amène à envisager un coup de force pour soustraire le roi à cette influence. C’est ce que l’on a appelé la surprise de Meaux. Mais le roi, prévenu, déjoue cette tentative et, de Meaux, regagne Paris sous la protection des Suisses.
Plusieurs villes du Midi sont prises par les huguenots. Des violences surviennent de part et d’autre. A Nîmes, à la Saint-Michel, le 30 septembre 1567, c’est la Michelade : massacre de notables catholiques par les réformés nîmois. A Paris, assiégée par l’armée huguenote, ce sont les catholiques qui s’en prennent violemment aux huguenots.

L’armée de Condé s’empare de Saint-Denis et poursuit jusqu’à Dreux. Mais la bataille qui se livre à Saint-Denis le 10 novembre 1567 se termine à l’avantage des royaux, quoique le connétable Anne de Montmorency y soit mortellement blessé.
A l’issue de longues négociations, une paix est signée le 23 mars 1568, c’est l’édit de Longjumeau qui confirme l’édit d’Amboise.
3 ème guerre (1568-1570)


  • [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Saint Barthélemy-24 août 1572.


  • [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Moncontour (1570)


La paix de Longjumeau ne dure que cinq mois.
La guerre civile en France subit l’influence des événements internationaux, notamment de la révolte des sujets de Philippe II d’Espagne aux Pays-Bas, ceux qu’on a appelé les « gueux ». La terrible répression dont ils sont l’objet, menée par le duc d’Albe, au nom du roi Philippe II suscite en France une grande émotion. Les huguenots, à la recherche d’alliances extérieures, concluent un accord avec eux.

En outre, chaque camp bénéficie d’aides étrangères :


  • pour les protestants, celle du prince d’Orange et celle d’Élisabeth d’Angleterre qui finance l’expédition du comte palatin Wolfgang, duc de Deux-Ponts en Bourgogne au printemps de 1569 ;

  • pour les catholiques, celles du roi d’Espagne, du pape et du duc de Toscane.


Les combats qui se déroulent principalement en Poitou, en Saintonge et en Guyenne, sont marqués par deux victoires des catholiques : à Jarnac (13 mars 1569), le duc d’Anjou, futur Henri III, remporte une victoire sur le prince de Condé qui sera tué au cours de la bataille ; et à Moncontour, au nord du Haut Poitou (3 octobre 1569), au cours de laquelle l’Amiral de Coligny, blessé, réussit à s’enfuir.
En dépit de ces deux défaites, les huguenots ne sont pas découragés. Coligny remonte vers le nord et parvient jusqu’à La Charité-sur-Loire. En juin 1570, l’armée protestante l’emporta dans la bataille d’Arnay-le-Duc.
La paix qui s’en suivit est le signe d’un revirement politique à la cour où les modérés retrouvent leur influence et où celle des Guise recule.

Cet édit, signé à Saint-Germain le 8 août 1570, et qui a pour artisan principal le roi Charles IX, marque un retour à la tolérance civile. Il restitue la liberté de culte dans les lieux où il existait au premier août 1570.
En outre, les protestants obtiennent des ]places de sûreté : quatre pour deux ans : La Rochelle, Cognac, La Charité-sur-Loire et Montauban.

Le 22 août 1572, quatre jours après le mariage d’Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, sœur du roi Charles IX qui avait provoqué la venue à Paris de nombreux nobles protestants, l’Amiral de Coligny est victime d’un attentat auquel il échappe de peu. La tension est grande dans Paris. Dans la nuit du 23 au 24 août, jour de la Saint-Barthélemy, un Conseil royal se réunit, au cours duquel il est décidé d’éliminer les principaux chefs huguenots. Coligny et d’autres gentilshommes protestants sont assassinés tant au Louvre qu’en ville. Cette exécution d’un nombre limité de chefs huguenots est suivie d’une tuerie sauvage qui va durer jusqu’au 29 août et fait dans Paris 4 000 tués. Le massacre se généralise et s’étend à la province où l’on dénombre quelque chose comme 10 000 tués.

Henri de Navarre et le prince de Condé sont épargnés parce que princes du sang, mais ils sont contraints à se convertir au catholicisme.

4ème guerre (1572-1573)
La violence qui s’est déchaînée contre eux pousse de nombreux réformés à abjurer ou à s’enfuir dans les pays du « [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] » : Genève, la Suisse, les provinces septentrionales des Pays-Bas ou l’Angleterre. Mais, dans l’Ouest et le Midi, les combats reprennent. Nîmes et Montauban refusent des garnisons royales. Le siège est mis devant La Rochelle qui résiste. Le siège sera levé le 6 juillet 1573 et le roi accorde aux huguenots un édit de pacification, l’édit de Boulogne enregistré au parlement le 11 juillet 1573, édit moins avantageux que le précédent. Les protestants conservent la liberté de conscience mais n’obtiennent la liberté du culte que dans trois villes : La Rochelle, Nîmes et Montauban.
5ème guerre (1574-1576)

Le duc d’Alençon, jeune frère du roi, prend la tête d’un mouvement composé de protestants et de catholiques modérés. C’est l’alliance des « Malcontents » qui réclame une réforme de l’Etat, considérant que la tolérance du culte réformé est d’abord un problème de réforme politique.

Henri III, sacré roi le 13 février 1575, à la suite de la mort de Charles IX (30 mai 1574) refuse tout d’abord d’accéder aux requêtes des Malcontents, mais il est bien obligé de traiter avec eux par la suite, ses troupes étant très inférieures en nombre. Il signe à Etigny le traité de paix, appelé paix de Monsieur. L’édit du 6 mai, connu sous le nom d’édit de Beaulieu (6 mai 1576), atteste la victoire des Malcontents. Il permet l’exercice du culte réformé dans tous les lieux du royaume sauf à Paris et deux lieues alentour. En outre, les réformés reçoivent huit places de sûreté et des chambres mi-parties dans chaque parlement.

6 ème guerre (1576-1577)
Dès le début, l’édit de Beaulieu est difficile à appliquer et suscite des résistances. Les catholiques hostiles se groupent en ligues défensives. Les états généraux convoqués à Blois se déroulent dans un climat très défavorable aux huguenots. L’abolition de l’édit de Beaulieu par l’assemblée provoque la reprise des conflits. Mais faute de secours financier de part et d’autre, la négociation s’impose. Un compromis est trouvé, ce sera la paix de Bergerac du 14 septembre 1577, confirmée par l’édit de Poitiers signé en octobre 1577.


7 ème guerre (1579-1580)
En novembre 1579 la guerre reprend localement : le prince de Condé s’empare de La Fère en Picardie et en avril 1580, Henri de Navarre – alors chef du parti protestant depuis 1575-1576 – s’oppose aux provocations du lieutenant-général de Guyenne et prend possession de la ville de Cahors. Quelques conflits sporadiques ont encore lieu jusqu’à la signature du traité de Fleix, le 26 novembre 1580, qui confirme le texte de Poitiers. Les places de sûreté devront être rendues dans un délai de six ans, comme prévu à Poitiers.

8 ème guerre (1585-1598)

  • [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Assassinat du Duc de Guise.


  • [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La Ligue : procession à Paris le 10 février 1593.

  • [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Assassinat d’Henri III par Jacques Clément.



La mort de François d’Alençon, duc d’Anjou et dernier frère du roi (1584) fait d’Henri de Navarre l’héritier légitime du trône. Le rejet de cette candidature au trône de France suscite la constitution de la Ligue ou « Sainte Union » des catholiques dont le chef Henri de Guise impose au roi Henri III la signature du traité de Nemours (1585). L’édit qui en est tiré, enregistré au Parlement le 18 juillet 1585, est un reniement de la politique de tolérance civile. Il stipule que les calvinistes ont six mois pour choisir entre l’abjuration et l’exil, que les pasteurs sont bannis et que les places de sûreté doivent être rendues.

Il en résulte une forte diminution du nombre des protestants. Cependant Henri de Navarre, vainqueur à Coutras, tient encore les provinces du Midi. La Ligue prend le contrôle du Nord de la France.
A Paris, naît, indépendamment de la Ligue des princes, une ligue roturière qui s’allie à la première. Le 12 mai 1588, la ville se soulève : c’est la « journée des barricades ». Henri III doit s’enfuir. Il se réfugie à Blois et entame des négociations avec les ligueurs. Mais le pouvoir conquis par les Guise l’inquiète. Il veut à tout prix lutter contre la subversion qu’il redoute. Il décide de faire assassiner le duc Henri de Guise ainsi que son frère le Cardinal de Lorraine.
Henri III se rapproche alors d’Henri de Navarre. Leurs deux armées se joignent et montent vers Paris. Mais les Parisiens se déchaînent contre leur roi qui a fait alliance avec les hérétiques.
C’est alors, en 1589, qu’Henri III est assassiné par le moine ligueur Jacques Clément. Henri de Navarre devient roi sous le nom d’Henri IV, mais Paris est aux mains des ligueurs et le nouveau roi doit conquérir son royaume.
En mars 1590, la fameuse bataille d’Ivry ouvre au roi la voie au siège de Paris.
En 1593, Henri IV déclare son intention d’abjurer et de recevoir une instruction catholique. Il faudra le sacre royal à Chartres pour vaincre les réticences des Parisiens. Paris cède en 1594 et ouvre ses portes à Henri IV.
En 1595, Henri IV reçoit l’absolution du Pape et déclare la guerre à l’Espagne dont de nombreuses troupes venues pour soutenir la Ligue sont encore présentes en France.
En 1598, par le traité de Vervins, il obtient le départ des troupes espagnoles. Henri IV obtient aussi la soumission du duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne, qui s’était allié aux Espagnols.
L'édit de Nantes (30 avril 1598)

C’est à Nantes, en avril 1598, qu’Henri IV signe le fameux édit qui met un terme aux guerres de religion qui ont ravagé la France au cours d’une période de 36 ans. Cet édit est plus complet que les précédents. Il instaure la coexistence religieuse entre catholiques et protestants. Le culte réformé est autorisé dans tous les lieux où il existait en 1597 et l’accès à toutes les charges est garanti aux réformés.

Bibliographie


  • Livres

    • BOISSON Didier et DAUSSY Hugues, Les protestants dans la France moderne, Belin, Paris, 2006
    • CHRISTIN Olivier, La Paix de religion : l’autonomisation de la raison politique au XVIe siècle, Le Seuil, Paris, 1997
    • COTTRET Bernard, 1598, L’édit de Nantes, Perrin, Paris, 1997
    • CROUZET Denis, Les guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion, Champ Vallon, Seyssel, 1990
    • GARRISSON Janine, Les protestants au XVIe siècle, Fayard, Paris, 1988
    • JOUANNA Arlette, La France du XVIe siècle, PUF, Paris, 1996
    • JOUANNA Arlette, JBOUCHER Jacqueline, Histoire et dictionnaire des guerres de religion, Laffont (Bouquins), Paris, 1998, p. 1526
    • LIVET G., Les guerres de religion, PUF, Paris, 1993
    • MIQUEL Pierre, Les guerres de religion, Fayard, Paris, 1980
    • PERNOT Michel, Les guerres de religion en France, SEDES, Paris, 1987
    • VRAY Nicole, La guerre des religions dans la France de l’Ouest : Poitou, Aunis, Saintonge, 1534-1610, Geste Editions, 1997

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Ven 27 Sep 2019 - 14:20
Dragonnades

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Nom donné à un procédé de persécution utilisé contre les protestants sous le règne de Louis XIV pour obtenir par la force leur conversion.


Appliqué avec l’approbation de Louvois, il consiste dans le logement forcé des soldats exclusivement chez les protestants. Ceux-ci sont surchargés de garnisaires (jusqu’à une compagnie et demie chez une protestante du Poitou) qui reçoivent la consigne de vivre « à discrétion » chez eux, avec tous les excès que cela peut impliquer. Aucune classe sociale n’est épargnée. Les atrocités des « missionnaires bottés » font vite merveille : en Poitou, la dragonnade de l’intendant Marillac, qui est le premier à faire de ce procédé un système, en 1680, est suivie de 30 000 conversions. Il y a des plaintes, et le roi rappelle Marillac, mais Louvois a raison des hésitations de Louis XIV et étend les dragonnades à la France entière en 1685. Les dragonnades de Foucauld en Béarn et de Lamoignon de Basville en Poitou et en Languedoc seront sévères.




Edit de Nantes

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Promulgué par Henri IV, le 13 avril 1598, l’édit clôt officiellement les guerres de Religion*, terminées de fait depuis la conversion du roi à la religion catholique.

L’édit de Nantes, inspiré en partie de l’édit de Poitiers qu’avait signé Henri III au lendemain de la paix de Bergerac (1577), accorde à la minorité protestante six libertés. L’exercice du culte réformé dans une ville par bailliage, sauf Paris.

L’admission des huguenots dans les écoles. Leur admission dans la fonction publique. La réunion d’assemblées.
La représentation d’une chambre mi-partie dans les parlements. 

La tenue d’une centaine de places de sûreté, dont La Rochelle, pour huit ans.
Bien que la religion romaine soit officiellement rétablie là où elle a été interdite, certains murmurent contre le libéralisme d’Henri IV. Celui-ci répliquera aux mécontents : « J’ai fait un édit, je veux être obéi I »




Gaspard II de Coligny

Gaspard de Coligny (16 février 1519 à Châtillon-sur-Loing-24 août 1572 à Paris) comte de Coligny, baron de Beaupont et Beauvoir, Montjuif, Roissiat, Chevignat et autres lieux, seigneur de Châtillon, amiral de France. Il est l’un des membres les plus connus de l’illustre maison de Coligny.

C’est le fils de Gaspard Ier de Coligny, maréchal de France sous François Ier, et de sa femme Louise de Montmorency. Il est le frère d’Odet, cardinal de Châtillon et de François de Coligny d’Andelot.

1519-1530, l’enfance provinciale

Gaspard de Coligny naquit à Châtillon. Son père était d’une famille ancienne et avait épousé en 1514 Louise de Montmorency, veuve de Fercy de Mailly dont elle avait trois enfants. Un des frères de Louise était Anne de Montmorency, qui fut connétable de France entre 1538 et 1541[1]. Gaspard Ier mourut en Guyenne en 1522. Gaspard II avait trois ans, et s’était déjà fait remarquer par son goût pour les jeux guerriers. Il fut élevé par sa mère, Louise, avec ses trois frères : ses aînés Pierre (1515-1528) et Odet (1517) et son cadet François (1520).

Les jeunes Coligny reçurent une éducation humaniste. Leur précepteur, Nicolas Bérault, correspondait avec Érasme et Guillaume Budé. A cette époque, un gentilhomme étudiait le trivium et le quadrivium, mais également les arts de cour (notamment la danse et le jeu de paume) et les arts de guerre (équitation et escrime) auxquels Gaspard et ses frères s’initièrent sous la tutelle d’un ancien soldat, Guillaume de Prunelay. Depuis la mort du père, l’oncle de Montmorency surveillait cette éducation et il nota avec satisfaction les progrès de Gaspard en latin qui auguraient d’un avenir écclésiastique. Mais le jeune homme se rebella. Il voulait faire carrière dans l’armée.

1530-1542, l’adolescence à la cour de François Ier

En 1530, Louise de Montmorency, la mère de Gaspard, fut nommée dame d’honneur d’Éléonore d’Autriche et la famille se retrouva à la cour. Celle-ci était une des plus brillantes d’Europe. Les grandes maisons s’y disputaient la faveur du roi et le clan des Montmorency y jouissait d’ une influence grandissante.

Politiquement, la France, son rival l’empire de Charles Quint et les Etats Pontificaux étaient les plus grandes puissances européennes. Il faut y ajouter l’Angleterre dont le soutien pouvait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre en cas de conflit. Sur le plan religieux, la France s’était engagée dans la voie d’une certaine indépendance avec le concordat de Bologne. L’humanisme se répandait et avec lui une critique des pratiques religieuses qui appelait des réformes et provoquait des oppositions au sein de l’université et des ordres religieux inquiets de la diffusion des idées luthériennes[2]. En 1530 paraissait une édition de la vulgate traduite par Jacques Lefèvre d’Étaples. La propre sœur du roi, Marguerite d’Angoulême, était influencée par les idées réformistes et lorsque les Coligny arrivèrent à la cour le roi tolérait encore cette effervescence.

En 1533, l’année du schisme entre Rome et l’Angleterre, François Ier maria son fils Henri, le dauphin, à la nièce du pape Clément VII, Catherine de Médicis. Reconnaissant, le pape offrit à la France sept places de cardinaux, dont Odet de Coligny, qui avait à peine 16 ans, fut un des bénéficiaires.

En 1534 éclata l’affaire des placards qui allait déclencher une répression sévère contre les luthériens. François Ier était néanmoins embarrassé car il ne voulait pas s’aliéner les princes allemands favorables à la réforme.

Pendant ce temps Coligny poursuivait ses études en compagnie des enfants du roi avec pour maître Guillaume du Maine, abbé de Beaulieu[3]. Il étudiait Cicéron, Ptolémée, et découvrait la cosmographie alors en plein essor. La cour se déplaçait beaucoup, et les jeunes Coligny suivaient le roi de château en château. Gaspard s’était fait des amis, notamment le jeune François de Guise. Avec son frère François, il jouissait d’une certaine popularité qui fit que la disgrâce de Montmorency, en 1541, n’affecta pas leur présence à la cour. Montmorency avait cherché à éviter la guerre avec les forces impériales, celle-ci devenait inévitable. En 1542, les Coligny allaient faire leurs premières armes

1542-1546 : les premières armes [

Odet avait choisi la carrière ecclésiastique, l’oncle de Montmorency était écarté de la cour, il ne restait aux jeunes Coligny que les armes pour se faire un nom. La guerre déclarée contre Charles Quint, Gaspard fit campagne au Luxembourg, en Flandres, en Italie où il participa à la victoire sans lendemain de Cérisoles. La paix signée avec l’empereur (1544) il prit part à l’offensive navale commandée par Claude d’Annebaut contre les anglais. Plusieurs fois blessé dans ces combats, il se distingua pour son audace. La paix fut signée avec Henri VIII d’Angleterre en 1546 laissant Coligny libre de faire, comme c’était l’usage à l’époque pour les jeunes gens de bonne famille, un voyage en Italie. Il séjourna notamment à Ferrare chez la duchesse d’Este, mais la mort de François Ier le 31 mars 1546 précipita son retour en France[1].

Le règne d’Henri II

Un des premiers gestes du nouveau roi fut de rappeler l’oncle de Gaspard, le connétable de Montmorency. Gaspard, quant à lui, fut nommé gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et décoré de l’ordre de Saint-Michel. En 1547, il reçut la charge de colonel général de l’infanterie. Cette même année fut marquée par la mort de sa mère, Louise de Montmorency, qui s’était beaucoup rapprochée des idées de la réforme, et par son mariage avec Charlotte de Laval, fille du comte Guy XVI de Laval. L’année suivante son cadet, François, épousa à son tour une riche héritière. Mais la cour d’Henri II était un foyer d’intrigues où le clan des Montmorency et celui des Guise, soutenus par la toute-puissante maîtresse du roi, Diane de Poitiers se disputaient les faveurs d’Henri II.

L’ambassade à Londres

Le règne d’Henri II commença par une reprise des persécutions contre les réformés et des menaces du côté anglais qui refusait toujours de rendre Boulogne occupée. L’Angleterre lorgnait alors sur le trône d’Écosse, dont Marie Stuart avait hérité à la mort du roi Jacques Ier d’Écosse en 1542. Un mariage entre Edouard VI d’Angleterre, qui venait de succéder à Henri VIII mort en 1548, aurait réuni les couronnes d’Angleterre et d’Écosse, ce dont les Guise, notamment François, oncle de Marie Stuart par sa sœur Marie, ne voulaient à aucun prix. Coligny fit partie de la délégation qui se rendit à Londres pour négocier la paix. Il rencontra le jeune Édouard VI sous le règne duquel la réforme anglicane se radicalisait pour se rapprocher du protestantisme. De retour à Paris, se jugeant mal récompensé des efforts qu’il avait déployés au service du roi, Coligny se retira sur ses terres et profita de ses loisirs pour rédiger un code militaire très rigoureux qui avait pour but de moraliser le comportement des troupes.

Guerres contre l’Espagne

Le roi la rappela bientôt et Coligny repartit en campagne. Écarté du siège de Metz par François de Guise, il contribua à la victoire de Renty. Il fut nommé amiral de France en 1533 puis gouverneur de Picardie.

En 1557, après la rupture de la trêve de Vaucelles passée avec Charles Quint, l’armée espagnole assiège Saint-Quentin, défendu par Coligny. Après beaucoup de résistance, il doit se rendre, mais son action a empêché l’invasion.

Après la mort du roi Henri II, las des intrigues de la cour, il résigna tous ses emplois et se retira dans ses terres : dans cette retraite, la lecture des livres des novateurs changea ses opinions religieuses, et il embrassa la Réforme.

Coligny se convertit, essentiellement à l’instigation de sa femme et de son frère, Odet, cardinal de Coligny.

Guerres de religion

En 1562, lorsque la guerre éclata entre le parti protestant et le parti catholique, Coligny est nommé par le premier lieutenant général ; il combat sous les ordres du prince de Condé, et perd avec ce prince la bataille de Dreux contre le duc François de Guise.

Il choisit le capitaine huguenot Jean Ribault en 1562 pour établir une colonie en Floride avec 150 de ses coreligionnaires avec l’autorisation du roi Charles IX.

En 1563, on l’accuse d’avoir commandité l’assassinat du duc de Guise par Poltrot de Méré. La mort de ce dernier, assassiné sous les murs d’Orléans, amena quelques années de paix.

Les armes ayant été reprises de part et d’autre en 1567, il quitte la cour avec Condé pour se réfugier en Bourgogne, puis à La Rochelle. Il est considéré, avec Louis Ier de Condé, François de Coligny et Guyonne XVIII de Laval, comme instigateur de la « poursuite de Meaux », en 1567, qui est une tentative des protestants pour saisir le roi Charles IX de France et la reine-mère Catherine de Médicis.

Coligny prend part au combat indécis de Saint-Denis. La troisième guerre de religion voit les défaites s’accumuler : d’abord Jarnac (13 mars 1569, où Condé est assassiné. Puis, malgré la victoire de La Roche-l’Abeille, il perd du temps au siège de Poitiers car ses mercenaires, non payés, veulent du butin, et il doit lever le siège avant d’être battu et blessé à Moncontour (3 octobre 1569), où il est défait par le duc d’Anjou, futur Henri III.

Coligny fuit alors vers le sud avec ses troupes, échappe à Monluc et Montmorency-Damville, et rejoint l’armée des « vicomtes » en Languedoc. Il peut alors reprendre l’initiative, lève des troupes, pille les villages catholiques, prend Saint-Étienne, remporte la victoire à Arnay-le-Duc et remonte en 1570 jusqu’à La Charité-sur-Loire, menaçant ainsi Paris. Le roi cède, et c’est alors la paix de Saint-Germain (8 août 1570).
Statue de Coligny, oratoire du Louvre (contrairement à ce qu’indique la statue, il est bien né en 1519).
Statue de Coligny, oratoire du Louvre (contrairement à ce qu’indique la statue, il est bien né en 1519).

Coligny cherche alors à rentrer dans les bonnes grâces de Charles IX, qui l’a condamné à mort et a fait confisquer ses biens. En 1571, il rentre à la cour et le roi lui fait bon accueil.

Les catholiques de la cour, cependant, le haïssent, et son influence sur le roi reste limitée. Sa proposition d’intervenir en Flandre contre l’Espagne est ainsi rejetée par trois fois.

Le massacre de la Saint-Barthélemy se préparait, et l’amiral en est une des premières victimes.

Le 22 août 1572, peu après le mariage d’Henri de Navarre (futur Henri IV), Maurevel tire sur Coligny depuis une maison appartenant aux Guise. Les historiens se partagent sur la responsabilité de cet attentat :

* Catherine de Médicis en personne

* les Guise

* le duc d’Albe, pour le compte de Philippe II d’Espagne

Toujours est-il que Charles IX se rend au chevet du blessé, et lui promet justice. Mais l’assassinat de tous les chefs protestants est décidé, et dans la nuit du 23 au 24 août 1572 a lieu le massacre de la Saint-Barthélemy. Coligny est achevé dans son lit, et son corps est jeté par la fenêtre dans la cour par Charles Danowitz.
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Histoire des Guerres de religion Empty Re: Histoire des Guerres de religion

Ven 27 Sep 2019 - 14:22
Guerres de religion (France)

En France, on appelle guerres de religion une série de huit conflits, qui ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du XVIe siècle et où s’opposèrent catholiques et protestants.

Le développement de l’humanisme à la Renaissance, d’une pensée à la fois critique et individualiste, provoque la naissance d’un courant de Réforme qui a remis en cause les principes traditionnels de la religion chrétienne enseignée par l’Église de Rome. Au catholicisme traditionnel s’oppose ainsi le protestantisme, opposition qui débouche sur une terrible guerre civile.

Les premières persécutions contre ceux qui adhèrent aux idées nouvelles commencent dans les années 1520[1]. Mais il faut attendre les années 1540 et 1550, pour voir le développement des clivages. Celles-ci se font principalement autour des destructions iconoclastes commises par les protestants sur les objets du rituel romain considérés comme sacrés par les catholiques ; reliques, Saint-Sacrement et statues de dévotion. À la fin du règne d’Henri II, le conflit se politise et à la mort du roi en 1559, la noblesse organise ses réseaux en fonction de ses accointances religieuses. Les guerres de religion commencent en 1562 et se poursuivent entrecoupées de périodes de paix jusqu’en 1599, avec la mise en place de l’Édit de Nantes. Les guerres de religion trouvent un prolongement aux XVIIe (siège de La Rochelle, révocation de l’Édit de Nantes) et XVIIIe siècles (guerre des Camisards), jusqu’à l’arrêt des persécutions sous Louis XVI (Édit de tolérance en 1788).

Ces troubles religieux sont particulièrement difficiles à étudier du fait de leur complexité. Aux différends religieux se superposent des affrontements politiques, des luttes sociales, des divergences culturelles et enfin un contexte européen tendu. C’est une période qui constitue un déclin pour la France.

Les causes du conflit

L’affaiblissement du pouvoir royal

Ces troubles coïncident avec un affaiblissement de l’autorité royale. Les rois François Ier et Henri II n’avaient permis aucune contestation de leur pouvoir. Lorsque Henri II meurt accidentellement le 10 juillet 1559, ses successeurs François II et Charles IX sont trop jeunes pour pouvoir imposer leur autorité. Ils ne peuvent pas empêcher les Français de s’entredéchirer. Entre les deux camps belligérants, la reine mère Catherine de Médicis et son chancelier Michel de l’Hospital essaient en vain de maintenir la continuité de l’État par la mise en place de la tolérance religieuse.

L’insubordination des Français trouve son modèle dans le comportement des princes et des grands seigneurs qui se permettent de prendre les armes sans permission royale. Le caractère féodal du pays apparaît nettement avec l’indépendance croissante des princes et des partis qui augmentent dangereusement le réseau de leurs clientèles. La réunion des États généraux, effectuée par trois fois durant les guerres de religion, est le témoin de cet affaiblissement de l’autorité royale. Le roi a besoin de l’appui de ses sujets pour pouvoir prendre des décisions qui seront respectées. À cette occasion, le pouvoir royal est remis en cause par des hommes de lois et des lettrés qui imaginent une plus grande subordination du roi à l’égard de ces assemblées.

La dispute du pouvoir et de la faveur royale

Les rois étant trop jeunes pour régner, différents camps politiques tentent de s’imposer pour contrôler le pouvoir royal. Ce sont trois grands clans nobiliaires qui vont ainsi s’opposer :

*
les Montmorency : il s’agit d’une des familles les plus anciennes et les plus puissantes de France. La raison en est l’extraordinaire fortune du connétable Anne de Montmorency qui exerçait une influence très importante sur le roi Henri II. Dans cette famille s’illustrent François de Montmorency et ses cousins germains, les trois frères Châtillon (Gaspard de Coligny, François d’Andelot et Odet, cardinal de Châtillon). Bien que partagés entre catholiques et protestants, les Montmorency-Châtillon s’unissent à l’occasion pour contrer l’influence croissante des Guise, leurs rivaux. Sans réduire les guerres de religion à un conflit privé entre ces deux familles [2], leur concurrence dans la course au pouvoir mobilise leur immense clientèle respective, répartie sur l’ensemble du royaume. Le clan Montmorency sort perdant des hostilités (ses membres sont morts au combat, assassinés, embastillés et exilés) mais il connaît cependant une renaissance aux côtés d’Henri IV grâce au gouverneur du Languedoc, le duc Henri Ier de Montmorency-Damville.

*
les Guise : ce sont les meneurs du parti catholique. Cousins du duc de Lorraine, ils connaissent leur ascension politique grâce à Claude de Lorraine et son fils François, les deux premiers ducs de Guise. Grâce au mariage de Marie Stuart avec l’héritier du trône, les Lorrains renforcent les liens entre leur maison et la dynastie des Valois. Dans leur famille s’illustrent également Charles, cardinal de Lorraine, Henri Ier, duc de Guise et Charles, duc de Mayenne. Si l’hostilité manifestée par les Guise à l’encontre de la politique de tolérance religieuse de Catherine de Médicis cause parfois leur mise à l’écart sous le règne de Charles IX, cette intransigeance catholique leur permet de cultiver une grande popularité auprès du peuple. Loués comme champions de la foi, ils reviennent triomphalement sur le devant de la scène sous Henri III grâce à la Ligue. En 1588, les Ligueurs parisiens parviennent à chasser Henri III de la capitale, ce qui renforce considérablement l’influence des Lorrains. Catherine de Médicis elle-même finit par "prier" son fils de "rendre content" [3] le duc de Guise. L’année suivante, la Ligue destitue le roi suite à l’assassinat des deux chefs de la maison ; leur frère survivant, Charles, duc de Mayenne, devient le principal opposant à l’avénement du roi protestant Henri IV. Malgré leur défaite finale et leur soumission à Henri IV, la puissance des Guise demeure assez importante pour obliger le roi à les ménager.

*
les Bourbons : descendants de saint Louis en ligne directe, ce sont des princes de la maison de France. C’est une famille dont certains membres sont les meneurs du parti protestant parmi lesquels les frères Louis de Condé et Antoine de Bourbon ainsi que leurs fils respectifs Henri de Condé et Henri IV. C’est une famille divisée qui a du mal à se trouver un chef véritable. Face à ses cousins et à son oncle Charles, cardinal de Bourbon, l’héritier légitime Henri de Navarre peine à s’imposer. La mort du dernier souverain Valois lui permet de ceindre la couronne de France.

L’ingérence des pays voisins

Les guerres de religion ont également pour cause l’ingérence des pays voisins qui entretiennent le feu des troubles pour mieux affaiblir la France. Après avoir perdu la bataille de Saint-Quentin en 1557 et signé le traité du Cateau-Cambrésis en 1559, la France voit l’affaiblissement de son leadership au profit du roi d’Espagne Philippe II. Du fait de la guerre civile, elle connaît un recul dans la seconde moitié du XVIe siècle dont profitent l’Espagne et l’Angleterre. Mais en dépit de la montée de ces deux pays, la France demeure une très grande puissance en Europe par sa démographie, sa richesse et son prestige.

Pour abaisser la France, l’Espagne et l’Angleterre ne cessent de prêter la main aux sujets rebelles. La reine d’Angleterre Élisabeth Ire intervient en soutenant les protestants et le roi d’Espagne en soutenant le clan des Guise, partisan du catholicisme intransigeant. Pendant les guerres de religion, la France est ainsi divisée par deux factions soutenues financièrement et militairement par des pays étrangers. Durant les années 1580, la France semble même devenir un terrain de combat où s’affrontent l’Espagne et l’Angleterre par partis interposés.

Les voisins limitrophes de la France ont également des ambitions territoriales. L’Angleterre entend récupérer la ville de Calais dont elle n’a pas accepté la perte en 1558. L’Espagne espère recouvrer la partie septentrionale de la Navarre. La Savoie, alliée à l’Espagne entend récupérer les places italiennes occupées par la France depuis les guerres d’Italie.

Les guerres de religion sont en France très dépendantes du contexte européen. Cela est particulièrement le cas à l’égard des Pays-Bas espagnols où les troubles politico-religieux sévissent depuis la date de 1566. La guerre aux Pays-Bas espagnols répercute automatiquement sur les conflits français et vice versa.

Le roi de France fait également appel à des armées étrangères pour l’aider à rétablir son autorité. Il fait venir ainsi des Suisses ainsi que des troupes italiennes envoyées par le pape. Les reîtres et les lansquenets allemands sont largement utilisés dans le conflit par les deux partis. Les Espagnols utilisent des troupes de nationalité flamande.

Chronologie des chefs d’État de France, des Pays-Bas, d’Espagne et d’Angleterre

Les prémices du conflit

Les premiers problèmes religieux apparaissent sous le règne de François Ier (1515-1547). Malgré son inclinaison pour l’humanisme, le roi considère la Réforme comme néfaste à son autorité. Il s’y oppose catégoriquement quand apparaissent les premières agressions, à savoir les destructions iconoclastes qui touchent aux images saintes (sculptures, reliques). À partir de l’affaire des Placards (1534), le roi se met à persécuter les protestants en faisant paraître des édits les condamnant.

C’est sous le règne de son fils Henri II (1547-1559), que les tensions religieuses augmentent dangereusement. Encore plus intolérant que son père, Henri II pourchasse sans faiblesse ceux qu’on appelle les hérétiques. Il multiplie les édits et crée les chambres ardentes pour les condamner au bûcher. Malgré cette persécution, le protestantisme connaît un essor considérable. Sous la direction de chefs religieux talentueux (comme Calvin), le protestantisme séduit de plus en plus de gens. Les milieux urbains (artisans et bourgeois), et la noblesse sont particulièrement touchés. Leur succès entraînent chez les catholiques intransigeants, une très grande rancoeur. Chaque parti est persuadé d’être le seul tenant de la vray foi. Le pays est au bord de la crise religieuse. Seule l’autorité forte du roi permet au pays de rester uni, notamment durant les guerres contre l’Espagne. La mort brutale d’Henri II en 1559 ouvre une période d’incertitude la plus complète.

En 1560, les différents partis s’opposent pour contrôler le pouvoir royal désormais placé entre les mains d’un jeune adolescent sans expérience, François II. Le jeune roi confie le gouvernement aux oncles de son épouse, le duc de Guise et le cardinal de Lorraine partisans pro-catholique de l’intolérance religieuse. Les protestants avec le prince de Condé à leur tête remettent en cause la légitimité des Guise et tentent des coups de force. Cela débouche sur le premier épisode violent des guerres de religion, le tumulte d’Amboise.

La mort brutale de François II à la fin de l’année 1560 vient momentanément calmer les esprits. La reine Catherine de Médicis qui ouvre la régence au nom du tout jeune Charles IX cherche un terrain d’entente entre les catholiques et les protestants. Avec le chancelier Michel de l’Hospital, elle multiplie les rencontres entre les partis et tente même à travers le colloque de Poissy de maintenir l’unité de la chrétienté. Mais la politique de la reine échoue à cause des antagonismes trop forts qui opposent protestants et catholiques. L’émergence d’un parti modéré à la cour induit un relâchement de la pression sur les réformés. Les protestants se sentent libre et les plus violents cherchent à s’imposer par la force. Il ne s’agit plus seulement d’iconoclasme mais d’affrontements politiques locaux. De nombreux accidents violents essaiment dans les provinces. Au final, Catherine de Médicis ne contrôle plus la situation.

Confiants dans leur avenir, les mal sentants de la foi se sont convertis en masse au protestantisme. L’année 1561 est l’apogée du protestantisme en France. Il y a environ deux millions de protestants en France. Les catholiques sont plus que jamais irrités. Les actes de violences se multiplient dans tout le pays. L’animosité devient extrême. Chaque parti monte des armées. Quand commence l’année 1562, chacun s’attend à une année terrible. Le 17 janvier 1562, Catherine de Medicis promulgue l’édit de Janvier qui constitue une véritable révolution puisqu’il autorise la liberté de conscience et la liberté de culte pour les protestants, à la condition que ceux-ci restituent tous les lieux de culte dont ils s’étaient emparés. La tolérance civile instaurée par la reine va produire l’effet contraire à celui recherché.

Le conflit

On peut distinguer trois phases dans le déroulement des guerres de religion :

* l’offensive protestante de 1560 à 1572, période durant laquelle le protestantisme a le vent en poupe (dans la noblesse et en ville). L’augmentation croissante des convertis déclenchent chez les protestants un élan dynamique d’enthousiasme qui les portent à croire fermement - à tort - en la conversion du royaume entier. Après plusieurs déconvenues, le Massacre de la Saint-Barthélemy en 1572 porte un coup drastique au développement du mouvement et met un terme définitif aux illusions protestantes.

* l’offensive des malcontents de 1572 aux années 1580, période durant laquelle les guerres de religion prennent davantage l’aspect d’un conflit politique mené par un parti catholique modéré mécontent du renforcement du pouvoir royal. À la tête du mouvement se tient le propre frère du roi François d’Alençon et des catholiques de grande noblesse.

* l’offensive catholique des années 1580 à 1599, période durant laquelle apparaissent les prémices de la Contre-Réforme catholique. Les catholiques cherchent à exclure les protestants du royaume. Leur intransigeance les amène à se laisser séduire par l’obscurantisme religieux et déclenche l’une des guerres de religion les plus violentes.

Première guerre de religion (1562-1563)

La rupture est consommée le 1er mars 1562, lorsque le duc François de Guise, revenant de négociations en Alsace, affronte et tue à Wassy, dans des circonstances peu claires, 37 protestants regroupés dans une grange pour célébrer leur culte. À son retour à Paris, Guise est accueilli en héros et le peuple réclame une croisade contre les huguenots. Du côté protestant, on assiste à une prise d’arme sous la direction du prince Louis de Condé, qui s’empare de la ville d’Orléans. Prise au dépourvue par la précipitation des événements, Catherine de Médicis tente une ultime démarche pour maintenir la paix, mais le duc de Guise entreprend un véritable coup de force contre elle en surgissant en force avec ses troupes à Fontainebleau où la famille royale se trouve. Il contraint le jeune roi et sa mère à le suivre à Paris sous le prétexte de les protéger des protestants, les obligeant par ce moyen à prendre le parti des catholiques. La première guerre de religion vient d’éclater.

Ce sont les protestants qui passent les premiers à l’offensive. La lutte s’organise pour le contrôle de l’espace urbain. L’attaque protestante est fulgurante. Au bout d’un mois, les protestants parviennent à s’emparer d’un grand nombre de villes dont de très importantes comme Lyon, Orléans ou encore Rouen la deuxième ville du pays. À chaque prise, les protestants passent méthodiquement au saccage des églises, voire à leur destruction. Les pertes sont immenses mais les protestants échouent à Toulouse et à Bordeaux. Pour l’armée catholique commence la longue campagne de siège qu’il faut mettre en place pour récupérer les villes prises.

Il y a plusieurs théâtres d’opérations. Le plus important est celui qui se déploie sur la Loire et en Normandie où l’armée catholique royale tente de reprendre Rouen. La deuxième zone de combat se situe dans le Sud-Est, en particulier du côté du Languedoc, et la troisième zone de combat se déroule dans le Sud-Ouest où Blaise de Monluc mène une guerre et une répression implacable contre les protestants qu’il bat d’ailleurs à la bataille de Vergt.

L’armée protestante est essentiellement constituée de marchands et d’artisans. Elle est encadrée par des réseaux nobiliaires expérimentés et fait appel à des mercenaires allemands. Depuis le traité d’Hampton Court, elle a le soutien non négligeable de la reine d’Angleterre. Les protestants échouent cependant à réunir leurs trois armées (sud-ouest, sud-est, vallée de la Loire).

La bataille qui a lieu à Dreux le 19 décembre 1562 tourne à l’avantage de l’armée royale. Le prince de Condé est capturé mais le camp catholique souffre également de plusieurs pertes ; le maréchal de Saint-André est tué et le connétable Anne de Montmorency fait prisonnier par les protestants.

Les deux chefs de guerres catholiques les plus importants Antoine de Bourbon et François de Guise ne tardent pas à être tués, le premier au siège de Rouen et le second au siège d’Orléans au cours d’une embuscade à Saint-Mesmin.

La perte des principaux chefs de guerre permet à Catherine de Médicis de rétablir la paix. Elle lance des négociations avec le prince de Condé qui aboutissent le 19 mars 1563 à l’édit d’Amboise. Il autorise le culte protestant dans certains lieux réservés et ouvre une période de tolérance civile. Les villes de Rouen, Orléans et Lyon reviennent aux catholiques.

Cette guerre a laissé de lourdes plaies. Les églises et les cathédrales prises par les protestants ont été extrêmement endommagées. À cause des violences qu’elles ont connues, des villes comme Rouen, Orléans et Lyon deviennent par la suite des foyers du catholicisme intransigeant. La fin de la guerre amène beaucoup de catholiques à se venger des protestants. Durant 1563, de nombreux procès sont intentés pour condamner les protestants qui ont pillé les églises.

Au final, la paix imposée par la reine-mère reste précaire. Les catholiques restent rancuniers à l’égard des protestants pour les destructions qu’ils ont commises. La première guerre de religion a été la plus destructrice. Quant aux protestants, ils restent persuadés et déterminés à convertir le royaume à leur religion.

Profitant de la paix, Catherine de Médicis entame en 1564 un tour de France royal, afin de montrer le jeune Charles IX à son peuple. Partout, il est accueilli triomphalement, et les manifestations de loyauté, aussi bien des catholiques que des protestants, sont générales[4].

Deuxième guerre de religion (1567-1568)

Après avoir connu la paix pendant quatre ans, le royaume de France est de nouveau la proie des armes. La reprise des hostilités en 1567 s’explique pour trois raisons : l’échec de l’Édit d’Amboise qui ne laisse la liberté de culte qu’aux nobles, le contexte international orageux et la rivalité de cour entre le prince de Condé et le jeune frère du roi, Henri duc d’Anjou. L’ambitieux Condé prend ombrage de l’ascension politique du jeune prince à peine âgé de seize ans et quitte la cour pour manifester sa contrariété.

À l’extérieur du pays, la situation est grave. En 1566, une violente vague iconoclaste a déferlé sur les églises et les couvents de Flandre. Cette ample émeute populaire connue sous le nom de révolte des gueux a été très rapidement maîtrisée par les Espagnols qui gouvernent les Pays-Bas, mais la noblesse du pays en a profité pour réclamer au roi d’Espagne davantage de liberté. Bien que le calme soit revenu en 1567, le roi d’Espagne Philippe II a expédié une armée pour punir ses sujets rebelles. L’armée espagnole envoyée depuis le Milanais se dirige vers les Pays-Bas en longeant la frontière française. L’approche ennemie ravive les craintes du roi de France qui décide de lever plusieurs bataillons suisses pour prévenir une éventuelle attaque espagnole sur la France. Cette levée suscite l’inquiétude des protestants français restés méfiants depuis l’entrevue de Bayonne, dont l’issue est restée secrète. La déferlante iconoclaste des Flamands et les déboires de Marie Stuart en Écosse ravivent les passions en France et débouchent sur de nouveaux incidents en province (le massacre de la Michelade).

La deuxième guerre éclate précisément le 28 septembre 1567 lorsque le prince de Condé tente de s’emparer de la famille royale par la force (Surprise de Meaux). Cette cassure dans la politique de concorde est une surprise et l’attaque du prince de Condé, en qui Catherine de Médicis avait placé ses espoirs de conciliation, est une trahison. C’est à la suite de cet événement que la régente du royaume se résout à faire usage de la violence pour le maintien de la paix. Les villes protestantes du Midi se soulèvent à nouveau et les deux armées s’affrontent à nouveau. A la tête de l’armée protestante, Condé s’établit à Saint-Denis, en vue d’affamer Paris. Mais, le 10 novembre il est repoussé lors de la bataille de Saint-Denis quoiqu’indécise, notamment à cause de la mort du connétable de Montmorency.

Le reste de la campagne se déroule dans le Sud-Est de la région parisienne, entre Loire et Meuse dans un face à face sans affrontements. De novembre 1567 à février 1568, le duc d’Anjou s’efforce de poursuivre l’armée protestante. Mais Condé et Coligny refusent de livrer bataille avant leur jonction avec les reîtres allemands du prince palatin Jean Casimir. Ils quittent les bords de la Seine pour la Lorraine où doit s’opérer la jonction. De son côté, l’armée royale attend les troupes allemandes du duc de Saxe et les troupes italiennes du Piémont. Mis à part quelques escarmouches, rien ne se passe. Unis aux reîtres, les protestants descendent en Bourgogne, traversent la Loire à La Charité, remontent vers Paris et prennent Blois et Chartres. Le manque de moyens financiers, de part et d’autre, conduit à la signature d’une trêve, dit la paix de Longjumeau le 22 mars 1568.

Troisième guerre de Religion (1568-1570)

La paix de Longumeau est fragile car le pouvoir royal ne fait plus confiance au prince de Condé, et l’idée d’une coordination internationale des catholiques pour la répression du protestantisme s’accrédite (par exemple avec l’exécution de Cocqueville). La paix de Longjumeau est davantage une trève qui permet surtout aux belligérants d’organiser leurs armées. Quelques mois après la signature de la paix, la guerre reprend. Ce sont les catholiques qui anticipent en tentant de capturer par surprise le prince de Condé, au château de Noyers, et l’amiral de Coligny, à Tanlay, le 29 juillet 1568. Le projet échoue et les chefs protestants se rassemblent à La Rochelle où Coligny et Condé ont trouvé refuge.

L’ensemble de la campagne se déroule dans l’Ouest de la France, au Sud de la Loire. L’objectif de l’armée royale est de s’emparer des villes protestantes situées entre la Charente et la Dordogne . Les protestants retranchés sur La Rochelle attendent le soutien militaire du prince d’Orange et du duc de Deux-Pont dont l’armée est financée par la reine d’Angleterre. De son côté, l’armée royale commandée par le duc d’Anjou attend les soutiens de l’Espagne et du pape.

Après une campagne hivernale sans gros accrochage et marqué par les désertions, le duc d’Anjou remporte le 13 mars 1569 à Jarnac une victoire où le prince de Condé trouve la mort. Coligny qui lui succède à la tête des calvinistes, nomme Henri de Navarre et Henri de Condé chefs de l’armée huguenot mais demeure en réalité le seul chef véritable. Côté catholique, Anjou ne parvient pas à exploiter sa victoire faute d’artillerie suffisante et ne réussit pas à prendre Cognac. Il n’a pas non plus de troupes suffisantes pour garnir en garnison les villes prises aux Protestants.

Tandis qu’en avril, Brissac et Andelot meurent chacun regretté par son camp, le duc de Deux-Ponts pénètre en France et vandalise la Bourgogne. Les catholiques s’alarment quand il prend sans difficulté La Charité-sur-Loire qui permet de traverser la Loire. Le roi se rend au camp d’Orléans tandis que Catherine de Médicis descend jusqu’au camp du duc d’Anjou. Si par chance, le duc de Deux-Ponts meurt entre temps, le 25 juin 1569, Coligny bat les Catholiques à La Roche-L’Abeille où Strozzi est fait prisonnier. Ensuite Coligny met le siège devant Poitiers où le duc de Guise s’ést enfermé en hâte. Mais Coligny est de nouveau défait le 3 octobre par le duc d’Anjou à la bataille de Moncontour.

Les opérations militaires tournent à l’avantage de l’armée royale qui reprend une à une les villes protestantes du Poitou. Après Châtellerault, Niort et Lusignan, Anjou installe le siège devant Saint-Jean-d’Angély où le roi et la reine mère viennent le rejoindre le 24 octobre. La Rochelle est bloquée par mer, mais l’hiver s’installant et l’argent manquant de chaque côté, les négociations reprennent. Les hostilités se terminent plus ou moins par la capitulation de Saint-Jean-d’Angély le 3 décembre 1569. Pendant les négociations, Coligny qui a repris les lambeaux de l’armée, continue sa retraite par le midi et à la surprise des Catholiques remporte sur Cossé la bataille d’Arnay-le-Duc le 27 juin 1570. Cet évènement précipite la signature d’une nouvelle trêve, l’édit de Saint-Germain, le 8 août 1570. Ce traité garantit 4 places de sûreté aux protestants.

Quatrième guerre de religion (1572-1573)

Cette quatrième guerre s’ouvre par le massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572. L’échec du siège de la Rochelle par l’armée royale et le manque de moyens du Trésor royal mettent un terme rapide aux opérations.

C’est à partir de cette guerre que le pouvoir monarchique absolu commence à être remis en cause :

* par la constitution de l’Union des protestants du Midi, véritable gouvernement parallèle, qui lève des impôts (sur les catholiques et les protestants), possède ses États (élus par les fidèles), établit un programme de négociation avec le roi et possède sa propre organisation militaire ;

* par la publication d’ouvrages théoriques : Franco-Gallia de François Hotman et Le Réveille-matin des Français, qui contestent l’hérédité de la monarchie et la légitimité de la Régence, notamment par une femme et par une étrangère..

Chronologie sommaire

* Nuit du 23 au 24 août 1572 : massacre de la Saint-Barthélemy

* 13 janvier-31 août 1573 : Siège de Sancerre par les troupes royales et catholiques.

* 11 février-6 juillet 1573 : Siège de La Rochelle

* 24 juin 1573 : négociation qui met fin au siège.

* 11 juillet 1573 : Edit de Boulogne où sont remises en vigueur les clauses de l’édit d’Amboise. Les protestants obtiennent La Rochelle, Montauban et Nîmes, perdent Cognac et La Charité-sur-Loire.

* Juillet 1573 : négociation de Montauban. Les protestants du Sud refusent l’édit de Boulogne.

* 24 août 1573 : Capitulation de Sancerre. Le gouverneur du Berry, La Châtre qui commande les troupes royales entre dans Sancerre, le 31 août.

Cinquième guerre de religion (1574-1576)

Cette guerre s’ouvre par le complot des Malcontents. Depuis le renforcement du pouvoir royal et la bienveillance accordé par le roi aux radicaux du parti catholique, un mouvement de fronde nait au sein même de la cour. L’opposition est en particulier menée contre les partisans du duc d’Anjou dont l’influence politique est à son summum depuis la Saint-Barthélemy. L’absence du prince parti rejoindre son royaume de Pologne entraîne de nombreuses spéculations politiques.

Le complot est mené par le propre frère cadet du roi, François d’Alençon qui entend écarter Anjou de la succession du trône de France. Il s’est allié à la maison de Montmorency (Montmorency et Thoré)et au roi de Navarre et projette avec celui-ci de fuir la cour et déclencher la rupture. Les comploteurs ont des appuis à l’extérieur. Le prince de Condé est parti chercher refuge chez les princes protestants d’Allemagne, tandis que Montgomery prépare un débarquement en Normandie avec l’aide de ses amis anglais. Les comploteurs ont également l’appui de Ludovic de Nassau et Turenne.

Le complot échoue, la fuite des princes est éventée, les comploteurs mis en arrestation. Le maréchal de Montmorency est embastillé, avec Cossé-Brissac, Montgomery capturé en Normandie par Matignon. Seul du clan Montmorency, Damville, gouverneur du Languedoc, se maintient, en faisant alliance avec les protestants.

Quand Henri III rentre de France pour monter sur le trône, il pardonne aux princes révoltés mais ne parvient pas à trouver un accord avec le gouverneur de Languedoc, Damville, le frère de Montmorency dont celui-ci réclame la libération. La guerre est figée, mais s’ouvre de nouveau quelques mois plus tard par l’évasion très surprenante du frère du roi François, suivi six mois plus tard par celle du roi de Navarre. Les belligérants forment alors une coalition et ouvrent les hostilités contre le roi. Malgré la victoire le 10 octobre 1575, à Dormans, du duc de Guise que le roi a placé à la tête des troupes royales, le prince de Condé a fait venir Jean Casimir le fils du comte palatin du Rhin, qui vient menacer Paris avec son armée. Henri III doit s’incliner et le 6 mai 1576 il accorde l’édit de Beaulieu, qui donne une plus grande liberté de culte aux protestants, réhabilite la mémoire de Coligny, et surtout procure au frère du roi d’énormes avantages.



Sixième guerre de religion (1576-1577)



La sixième guerre est la conséquence des conditions trop favorables accordés aux protestants et aux princes de l’édit de Beaulieu. Elle permet au roi de reprendre quelques villes, mais, très mal soutenu par la Ligue créée en 1576, il abandonne les opérations faute de moyens. Cette guerre s’achève par l’édit de Poitiers, qui restreint les conditions du culte protestant.

* 17 septembre 1577 : paix de Bergera
* 8 octobre 1577 : l’édit de Poitiers confirme la paix de Bergerac.

Septième guerre de religion (1579-1580) ou guerre des Amoureux

Déclarée par une minorité de protestants, cette guerre fut l’une des plus courtes et des moins suivies. Elle se finit dans l’indifférence avec la prise de Cahors par Henri de Navarre et la paix de Fleix (près de Bergerac) accordant des baux de six ans aux places de sûreté protestantes. Cette guerre est aussi appelée guerre des Amoureux en raison des intrigues de galanterie qui y donnèrent lieu. En effet, le protestant Henri de Navarre (futur Henri IV) et sa femme Marguerite de Valois (la reine Margot) menèrent joyeuse vie à Nérac au milieu d’une cour composée de jeunes seigneurs frivoles, et que leurs continuelles galanteries avaient fait surnommer les Amoureux.

Huitième guerre de religion (1585-1598)

Par sa durée qui est de 13 ans, cette huitième et dernière guerre de religion est la plus importante. Elle meurt avec la Sainte Ligue catholique, un groupe politico-religieux qui s’est donné le but de faire disparaître le protestantisme de France. Trois époques se dessinent :

* 1585-1589 : L’alliance de la Ligue et du roi.

La réconciliation en 1584 du roi de France Henri III avec le roi de Navarre Henri III, dont il a fait son héritier a soulevé une grande vague de protestation catholique. Au printemps 1585, la Ligue revigorée prend le pouvoir dans beaucoup de villes locales. Elle reçoit le soutien d’une grande partie de la population et de la noblesse (la clientèle des Guise en particulier). L’ampleur du soulèvement contraint le roi de France à signer le traité de Nemours qui l’oblige à rompre avec le roi de Navarre et à lui faire la guerre ainsi qu’aux protestants. Guère motivé, le roi laisse le conflit s’enliser et n’apporte pas les moyens qu’il faut pour supporter le duc de Mayenne qui peine à battre Navarre, ce qui rend le roi impopulaire. Poussé par le duc de Joyeuse, le roi consent en 1587 à intervenir. La reine d’Angleterre et les princes allemands apportent leur soutien aux protestants. Le roi confie à Joyeuse le soin de battre Navarre et à Guise celui de battre les secours allemands. Le premier est vaincu à la bataille de Coutras, le second est vainqueur à Auneau, ce qui renforce la popularité de la Ligue qui s’empare du pouvoir à Paris à l’occasion de la « Journée des Barricades » en 1588. Chassé de Paris et détesté par les Ligueurs, Henri III tente de maintenir son autorité en éliminant la Ligue dont il fait assassiner les chefs, le duc de Guise et son frère le cardinal de Lorraine à Blois en décembre 1588.

* 1589-1594 : À la conquête de Paris

Destitué de son trône, le roi n’a plus d’autre solution que de s’allier aux protestants pour mettre fin à la puissance de la Ligue. Réconcilié avec le roi de Navarre, Henri III est assassiné en 1589 par un moine fanatique, faisant ainsi de Henri de Navarre, chef des Protestants, le roi de France sous le nom d’Henri IV. Henri IV tente d’entreprendre la reconquête de son royaume en grande partie tenu par la Ligue, qui refuse de reconnaître un roi protestant. Après la victoire d’Arques, il vient mettre le siège devant Paris qu’il fait bombarder. Contraint à la retraite à cause de la faiblesse de ses effectifs, il obtient le ralliement des personnes fidèles à la dignité royale. Après la brillante victoire d’Ivry, il tente un troisième siège sur Paris où plusieurs milliers de pauvres gens meurent de faim. L’opinion publique peine toutefois à se porter en sa faveur, du fait de l’accentuation de la pression fanatique qu’exerce sur la population une minorité extrémiste appelée les Seize. Au bout de plusieurs semaines de siège, Henri IV se voit contraint de lever le camp, à cause d’une armée de tertio espagnols envoyés par Alexandre Farnèse pour secourir Paris. Henri IV abandonne momentanément Paris. S’il parvient à prendre Chartres, ville réputée royaliste, il échoue devant Rouen dont le siège avait duré plus d’un an (1591-1592). Sur le front sud, le duc de Montmorency parvient à battre la famille de Joyeuse avec laquelle les Montmorency se disputent le Languedoc depuis le début des guerres de religion et menace désormais la ville de Toulouse aussi Catholique que Paris. En Savoie, Lesdiguières accumule des victoires qui permettent de libérer Marseille et la Provence du carcan du duc de Savoie qui s’était permis de la prendre. La conversion au catholicisme d’Henri IV en 1593 lui ouvre les portes de Paris en 1594.

* 1594-1598 : La conquête de la France

Durablement installé dans sa capitale, Henri IV peut songer à finir la reconquête de son royaume. Il déclare officiellement la guerre à l’Espagne et entame une campagne en Bourgogne qui débouche sur l’écrasement des dernières forces armées de la Ligue à la bataille de Fontaine-Française. Mayenne vaincu, la Ligue nobiliaire cesse peu à peu d’exister. Henri IV peut faire son entrée royale dans la ville de Lyon qui contrairement à Paris, l’accueille avec beaucoup de pompe. Si Mayenne et le cardinal de Joyeuse font leur soumission au roi, il n’en va pas de même du gouverneur de Bretagne, le duc de Mercoeur qui maintient la coupe ligueuse sur la Bretagne où Philippe II fait débarquer une troupe espagnole. L’Est reconquis, Henri IV songe à protéger sa frontière nord attaquée par les Espagnols. Les affrontements à Laon rétablissent la situation en sa faveur mais la prise surprise de la ville d’Amiens par les Espagnols remet tout en question. Délaissé par les protestants qui s’estiment lésés par le roi, Henri IV tente tant bien que mal de reprendre Amiens où il déploie des moyens militaires considérables. Une armée de secours espagnols vient assiéger l’armée assiégeante, mais au bout de multiples sacrifices, la ville est reprise. En 1598, la France et l’Espagne sont à bout de force et signent la paix de Vervins.
Henri IV se déplace à Angers pour préparer un nouvel édit de pacification et soumettre à Nantes, le duc de Mercoeur. Le roi de Navarre obtiendra la paix avec Mercoeur et réglera le problème protestant par l’adoption d’un édit de tolérance, l’Édit de Nantes.

Chronologie

* 7 juillet 1585 : Traité de Nemours (Henri III reconnaissait la Ligue)

* 20 octobre 1587 : bataille de Coutras (vainqueur Henri de NAvarre)

* 12 mai 1588 : journée des barricades (soulevement des catholiques parisiens contre Henri III)

* 23 décembre 1588 : assassinat du duc de Guise et du cardinal de Guise

* 1er août 1589 : assassinat d’Henri III, arrivée au pouvoir de Henri IV

* 15-29 septembre 1589 : bataille d’Arques (vainqueur Henri IV)

* 14 mars 1590 : bataille d’Ivry (vainqueur Henri IV)

* 23 mai 1592 : bataille de Craon

* 2 mai 1593 : bataille du Port-Ringeard

* 25 juillet 1593 : Henri IV se reconvertit au catholicisme

* 22 mars 1594 : Henri IV entre enfin dans Paris

* 5 juin 1595 : Bataille de Fontaine-Française (vainqueur Henri IV, fin de la Ligue)

* 11 mars-19 septembre 1597 : siège d’Amiens

* 13 avril 1598 : édit de Nantes

* 2 mai 1598 : Traité de Vervins (les Espagnols rendent à la France ses territoires occupés)


Sources
* Pierre Miquel. Les Guerres de religion. Paris : Librairie Arthème Fayard, 1980 (réédition). Chronologie détaillée, Index détaillé, bibliographie (27 p). 596

* Arlette Jouanna (dir.), Histoire et dictionnaire des guerres de religion, 1559-1598, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1998 (ISBN 2221074254) ;
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Ven 27 Sep 2019 - 14:22
La Saint-Barthélemy


Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, à Paris, le Conseil du roi prend une décision dramatique : Catherine de Médicis, reine mère, soutenue par le parti des Guise et par le frère du roi Henri d’Anjou, chef des catholiques, persuade l’influençable Charles IX, 22 ans, qu’il faut exterminer les chefs du parti huguenot.

Le lendemain, jour de la Saint-Barthélemy - martyr mort écorché vif et patron des bouchers - un effroyable massacre commence, qui gagne bientôt la province et dure pendant quatre jours.

L’occasion : l’attentat manqué contre Coligny

La raison de la Saint-Barthélemy est le conflit ancien qui oppose, en France comme dans le reste de l’Europe, les chrétiens restés fidèles au pape à ceux qui ont pris le parti de la Réforme : les catholiques contre les « hugue­nots », comme on appelle les protestants de la France en 1572.

Le protestantisme s’est introduit en France sous la forme du calvinisme. Les premières Églises réformées sont constituées en 1559. Mais, à cette date, la monarchie a depuis longtemps fait son choix : le protestantisme, de­puis l’affaire des Placards en 1534, est combattu par François 1er (1515-1547) puis surtout par Henri II (1547-1559).

Comme les persécutions ne suffisent pas à endiguer les progrès de la Ré­forme, le conflit religieux débouche sur un conflit civil : à partir de 1562, la France sombre dans les guerres de Religion.

L’affaiblissement du pouvoir royal, après le, règne d’Henri Il, favorise en­core ce déchaînement des haines entre les citoyens : le successeur immédiat d’Henri, François II (1559-1560), n’a que quinze ans quand il monte sur le trône, et il meurt après quelques mois de règne. Son frère Charles IX (1560-1574) lui succède : mais il n’est aussi qu’un enfant (il est né en 1550), et la réalité du pouvoir est exercée par la régente, la reine mère Catherine de Médicis.

Mais ce conflit religieux se trouve exaspéré, au début des années 1570, par la situation intérieure et extérieure du royaume : la question de la guerre qu’il faut ou non mener contre l’Espagne, puissance catholique mais rivale de la France, et aux prises, alors, à la révolte des Pays-Bas protes­tants ; et celle du partage des tendances au sein de la famille royale, entre la mère du roi, acquise aux catholiques, et Charles IX do­miné depuis 1570 par un protestant, l’amiral Gaspard de Coligny. Ce qui fait éclater la crise, est, le 22 août, une tentative manquée d’assassinat de-l’amiral : à 11 heures du matin, ce jour-là, à Paris, alors que Coligny revient seul, en marchant, du jeu de paume où il est allé voir jouer le roi, il se baisse pour renouer le ruban défait de son soulier ; des balles sifflent au-dessus de sa tête ; elles ont été tirées de la demeure d’un catholique, proche partisan des Guise. L’at­tentat manqué risque de mettre fin à la paix civile qui règne depuis 1570- depuis la venue au pouvoir de Coligny et depuis le traité de Saint-Germain, qui, pour la première fois, a accordé aux protestants la liberté de conscience, de culte et de prédication. Les catholiques s’attendent à une révolte vio­lente : ils décident de prendre les devants.

Le massacre

Et c’est ainsi qu’est dressée, dans la nuit du 23 au 24, une liste qui énumère les futurs condamnés de la Saint-Barthélemy : il s’agit de l’ensemble des chefs huguenots, rassem­blés à Paris pour le mariage d’un des leurs, Henri de Navarre, futur Henri IV, avec Marguerite de Valois, soeur de Charles IX. Le roi, pour donner son consentement, ne pose qu’une condition : que soient épargnés deux princes du sang, Henri de Navarre, qui est donc devenu son beau-frère, et Henri de Condé.

À l’aube du 24, la grande purge commence. Le quartier de Saint-Germain l’Auxerrois, où logent les gentilshommes protestants, est cerné par les troupes du duc Henri de Guise : Coligny est tué avec plus de 200 hommes. Le mouvement, une fois lancé, ne s’arrête pas aux chefs : à la découverte des cadavres, une folie meurtrière pousse le peuple parisien à se jeter contre tous les protestants. Munis de brassards blancs, des individus qui procla­ment qu’ils agissent au nom de la vraie foi, pillent et tuent sans pitié, amputant et châ­trant parfois les cadavres en guise de punition symbolique. Henri de Navarre et Condé doivent abjurer pour sauver leur vie. Le carnage dure trois jours et s’étend en pro­vince, où, dès le 25, des envoyés ont été expédiés munis d’instructions précises. D’une ville à l’autre, l’ordre du massacre est ou n’est pas suivi : à Meaux, 200 huguenots sont exécutés ; à Lyon, 700 ; à Bourges, à Orléans, les victimes se comptent aussi par centaines. Mais des régions entières restent à l’abri des violences : ainsi la Picardie, l’Auvergne, le Limousin ou le Périgord. A Paris, la folie meurtrière cesse le 28 août, sur ordre du roi ; mais, en province, les meurtres continuent, sporadiquement, jusqu’aux pre­miers jours d’octobre.

Une bonne opération pour les catholiques

L’événement, qui nous fait horreur au­jourd’hui, suscita bien peu de réactions, en cette époque habituée aux violences. Les princes allemands et les cantons suisses dirent leur consternation, mais la cour de Madrid se félicita de l’événement, que le pape célébra par un Te Deum et en frappant une médaille commémorative. Du point de vue de la Cou­ronne française, le meurtre des protestants s’avéra bénéfique : comme cela était le but, le parti huguenot sortit décapité du massacre. Henri d’Anjou lui-même (Henri III), qui avait, avec la reine mère, inspiré le carnage, se retira quelques mois plus tard des affaires de la France, élu roi de Pologne, mais revint peu après au pouvoir, succédant sur le trône à son frère Charles, mort en 1574. La revanche des protestants ne devait interve­nir que plus tard, en 1589, avec l’avènement d’Henri IV, c’est-à-dire d’Henri de Navarre : encore l’ancien chef des protestants français dut-il abjurer définitivement le protestan­tisme pour monter sur le trône de France.

Les guerres de Religion

Les guerres de Religion ensanglantent la France de 1562 à 1598, soit pendant trente­six ans. La Saint-Barthélemy en est un des épisodes les plus dramatiquement mar­quants, mais, tout au long du conflit, les violences, les attentats, les assassinats et les massacres n’ont pas cessé, d’un côté ou de l’autre.

Les premières guerres de Religion (1562-1574)

C’est le massacre des pro­testants à Wassy, le ter mars 1562, qui déclenche la première guerre de Religion. Ce jour-là, ayant appris que quelque 500 protestants célèbrent leur culte dans une grange près de la ville de Wassy, le duc François de Guise se rend à la grange, où ses hommes, répondant aux jets de pierres des huguenots par des coups d’arquebuse, tuent 23 protestants et en blessent une centaine. L’événement fait prendre les armes aux protestants, et, dès lors, la guerre fait rage, coupée de trêves plus ou moins importantes, mais toujours provi­soires : les années 1570-1572 constituent l’une de ces trêves, préludant au grand massacre de la Saint-Barthélemy.

Le règne d’Henri III (1574-1589)

La lutte se poursuit après la mort de Charles IX ; mais le roi louvoie entre les deux partis. Les concessions qu’il accorde aux protestants amènent les catholiques à se grouper en une Ligue. Le roi, pour anéan­tir cette Ligue, fait assassiner son chef, Henri de Guise, en décembre 1588 : il provoque de la sorte le soulèvement de Paris, entièrement contrôlé par la Ligue. C’est en tentant de reconquérir sa capitale qu’il est poignardé par un moine fanatique, Jacques Clément (10 août 1589).

La reconquête du royaume par Hen­ri IV (1589-1598)

Les fils d’Henri III étant morts sans héritier, Henri de Navarre suc­cède à Henri III. Pour être sacré, il doit accepter d’abjurer le protestantisme, le 25 juillet 1593, et il négocie alors avec les Ligueurs pour soumettre le royaume à son autorité. La paix religieuse est définitive­ment rétablie par l’Édit de Nantes (13 avril 1598), qui autorise le culte protestant ; mais le roi est assassiné par Ravaillac, un fou, peut-être manipulé par des catholiques fa­natiques, le 14 mai 1610.



sources : "Les grands évenements de l’histoire du monde" sous la direction de J marseille et N.Laneyrie Dagen ed France loisir 1991
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Ven 27 Sep 2019 - 14:23
Marguerite De Valois la "Reine Margot"

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MARGUERITE DE FRANCE ou DE VALOIS (dite la reine Margot)

(Saint-Germain-en-Laye, 1553 - Paris, 1615.) Troisième fille d’Henri II et de Catherine de Médicis. Elle s’est déjà engagée dans la voie de la galanterie la plus effrénée quand sa mère et son frère Charles IX la marient, malgré la différence de religion, à Henri de Navarre, le 18 août 1572.

Cette alliance, officiellement destinée à rapprocher catholiques et protestants, produit rapidement l’effet contraire, si l’on en juge par le fait que la Saint-Barthélemy a lieu moins d’une semaine plus tard. Les époux forcés n’éprouvent guère d’affection réciproque. Marguerite, laissée à la Cour après l’évasion du roi de Navarre, sert à la fois les intérêts de celui-ci et ceux de son dernier frère, Alençon. En 1578, elle fait un premier séjour à Nérac. Bientôt elle revient à la Cour, où elle se rend insupportable par son inconduite et surtout par ses intrigues, au point qu’Henri III doit la chasser en 1583. Alors commence un nouveau séjour à Nérac. Là, ses manigances recommencent ce qui lui vaut le mépris général.

En 1587, prenant prétexte de l’excommunication du roi de Navarre, elle le quitte, se découvre ligueuse et se rend à Agen qui lui a été donnée en dot. Les Agenais ne tardent pas à la prendre en aversion et l’arrivée du maréchal de Matignon l’oblige à se réfugier précipitamment à Carlat en Haute-Auvergne. Puis, sortant de cette place où elle ne se croit pas en sûreté, elle est capturée par Canilhac qui a ordre de la conduire au château d’Usson. Son geôlier se laisse facilement séduire. Après s’être débarrassée de lui, Margot mène à Usson, pendant dix-sept ans, une vie plus repliée que pendant sa jeunesse, mais qui reste fort libre pour ne pas dire libertine. En 1599, moyennant d’intéressantes compensations, elle a donné son accord à l’annulation de son mariage avec celui qui est devenu le roi de France. Ayant obtenu l’autorisation de revenir dans la capitale en 1605 elle continuera à faire parler de ses aventures jusqu’à sa mort.

La reine Margot, qui se piquait de lettres comme presque tous les Valois de son temps, a laissé des Poésies et des Mémoires publiés en 1628.



sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981




Sièges de La Rochelle

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La Rochelle a subi deux sièges d’une importance historique particulière.

Le premier siège eut lieu à l’occasion de la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[ltr]Saint-Barthélemy[/ltr]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Inquiets et irrités, les protestants qui composent la quasi-totalité de la population se soulèvent contre l’autorité royale. Une longue négociation est engagée en vain. En décembre 1572, la place est bloquée par une immense armée dont le duc d’Anjou prend le commandement en février 1573. Les assiégés se défendent si bien que le roi ordonne la conclusion de la paix, qui est signée le ter juillet. La liberté du culte est accordée à La Rochelle, Nîmes et Montauban.

Le second siège fut encore plus long et beaucoup plus meurtrier.
Depuis l’édit de Nantes, les protestants du Midi et du Sud-Ouest constituent une
sorte d’État dans l’État à cause de l’indépendance totale dont ils jouissent dans leurs
places de sûreté.

La Rochelle est la plus forte de ces places, non seulement par ses enceintes formidables, mais aussi par la facilité de ses communications avec l’étranger.
Au début du règne de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[ltr]Louis XIII[/ltr]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], c’est le port de La Rochelle qui permet au parti protestant révolté de recevoir l’aide anglaise.
Le roi vient mettre le siège en 1622 mais doit bientôt renoncer. Quelques années plus tard, contre l’opinion générale qui veut que la ville soit imprenable,[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[ltr]Richelieu[/ltr]
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décide, de concert avec le roi, que La Rochelle sera prise quoi qu’il en coûte au Tré-sor royal, à vrai dire assez démuni à l’époque. Le cardinal prend lui-même la direction des opérations, secondé de Schomberg* et de Bassompierre*. Les Anglais sont chassés de l’île de Ré. Du côté de la terre, la ville est entourée d’une tranchée de 12 km. Le port est clos par une digue longue de 1 500 m et large de 8 m, selon les plans des ingénieurs Thiriot et Métezeau. La flotte anglaise tente d’empêcher l’achèvement des travaux et de ravitailler la place. Mais ses interventionsse ressentent des atermoiements passés de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[ltr]Buckingham[/ltr]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et du désordre du gouvernement anglais : elles sont maladroites, mal synchronisées, hésitantes. Une nouvelle tentative plus sérieuse se termine par un échec retentissant. Les travaux achevés, les Rochelois doivent se défendre seuls. Ils montrent un courage admirable, résistant plus de quatorze mois sous la conduite de leur maire, l’énergique Jean Guiton*. La famine seule les oblige à capituler, le 29 octobre 1628.

On évalue à 15 000 le nombre des morts.
Le roi n’abusera pas d’une victoire pourtant chèrement acquise et « fera miséricorde »
à ceux qui l’ont combattu. Il se contentera de la démolition des remparts et du rétablissement du culte catholique. Mais bien sûr, par là même, La Rochelle perdra ses privilèges « qui étaient plus grands que d’aucune ville du royaume ».



sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981
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